
Après que la coquille a été ravalée en plâtre &
badigeonnée, l’on marque fur le tout de faufles
coupes; on y trace des affemblages qui donnent a
ces fortes d’efcaliers toute la reflemblance & la
beauté des efcaliers en pierre. Toutefois on doit
ufer de réferve & de précautions à l’égard des
dalles de pierre qui recouvrent les marches, & qui,
par leur peu d’épaiffeur, font fujettes à fe rompre. *
Escalier, a deux rampes alternatives. C ’eft
un efcalier qui eft droit , & dont l ’échiffre ( voyeç
ce mot ) porte de fond. Tels font les grands efcaliers
du vieux Louvre à Paris, & celui du palais Farnèfe
à Rome, &c.
Escalier a deux rampes parallèles. Efcalier
où l’on monte par deux rangs de marches, qui
commencent par un pallier commun & aboutiflent
à un pallier particulier, comme font les cfcaliers
des Tuileries.
Escalier a deux rampes opposées. C ’eft un
efcalier où l’on monte par un perron fur un pallier,
d’où commencent deux rampes égales , vis-à-vis
l’ une de l’autre, qui, après un pallier carré, retournent
& achèvent la montée, comme celui qu’on
appelle Y efcalier du roi au château de Verfailles.
Escalier a girons rampans. On en voit beaucoup
de cette forte à. Rome, tant au-dehors que
flans l’intérieur des édifices. Telles font les montées
du capitole, & tels font les cfcaliers du Vatican. Les
marches de ces efcaliers peuvent avoir trois pouces
.d’élévation & trois pieds de giron. Leur pente eft
plus ou moins confidérable. Le giron delà marche
eft pavé en briques pofées de champ & en forme
d’épi, le rebord eft en pierre..Ces efcaliers font ainfi
pratiqués pour que les chevaux puiffent y monter.
Escalier a jour. On comprend fous ce .nom,
non-feulement un efcalier en galerie, qui eft ouvert
d’un côté , fans croifée avec baluftrade , mais aufli
une vis dont les marches font attachées à un noyau
maflif, fans autre cage qu’un appui parallèle, à une
rampe foutenue par quelques colonnes d’efpace en
efpace, comme les efcaliers du clocher de Strasbourg
, & les deux jubés de Fégîife de St.-Etienne-
du-Mont à Paris,
Escalier a péristyle circulaire. C ’eft un
efcalier dont la rampe eft portée fur des colonnes.
Tels font l’efcalier du château de Caprarole, bâti
par Vignole, & celui du palais Barberin à Rome ,
conftruit par Berr. in.
Escalier a péristyle droit en perspective.
Efcalier qui a fa rampe entre deux rangs de colonnes
, lefquels ne font pas parallèles- Tel eft Yefcalier
du Vatican dont il eft parlé à la vie de Bernin.
Escalier a quatre noyaux. Efcalier qui laifle
lin vide carré ou barlong, c’eft à-dire reftangle ,
entre fes rampes, & qui porte de fond fur quatre
noyaux de pierre, ou fur quatre noyaux de bois, de
fond ou fufpendus.
Escalier a quartiers tournans. Efcalier qui
a des quartiers tournans, fimplcs ou doubles, à un
bout ou aux deux bouts de fes rampes.
Escalier a repos. Efcalier dont les marches
droites à deux noyaux font parallèles & fe terminent
alternativement à des paliiers.
Escalier a vis St.-Gilles carrée. Efcalier qui
eft dans une cage carrée , comme les petits efcaliers
du palais du Luxembourg à Paris. ( Voye{ l'article
fuiyant ).
Escalier a vis St.-Gilles Ronde. Efcalier
dont les marches portent fur une voûte rampante
fur le noyau, comme à Yefcalier du prieuré Saint-
Gilles en Languedoc, dont le nom a été donné à la
forme d?efcalier en queftion.
Escalier ceintré. Efcalier dont un bout eft
formé en demi-cercle ou demi-ellipfe, en forte que
les collets de fes marches tournantes font égaux,
afin qu’il n’y ait point de brife-cou. ( Voye{ ce mot).
Il y en a de bois avec des courbes rampantes. II y
en a de pierre. T el eft le grand efcalier fufpendu de
l’Obfervatoire à Paris.
Escalier commun. Efcalier qui fert à deux
corps-de-logis, par des paliiers alternatifs, Iorfque
les étages ne font pas de même niveau , ou par un
pallier de communication lorfqu’ils font de plein
pied.
Escalier de gazon. Pente que l’on pratiqué
dans les jardins avec des degrés qu’on recouvre de
gazon.
Escalier en arc de cloître , à lunette 5» à
repos. C ’eft un efcalier dont les paliiers carrés en
retour , portés par des voûtes en arc de cloître, rachètent
des berceaux rampans, dont les retombées
font foutenues par des arcs aufti rampans, qui
portent fur plufieurs pilliers ou noyaux de fond.
Ces arcs rampans ont des lunettes en décharge op-[
pofées dans les berceaux. De ce genre étoit le grand
efcalier du palais du Luxembourg à Paris.
Escalier en arc de cloître , fufpendu &
repos. Efcalier dont les rampes & paliiers carrés en
retour , portent en l’air fur une demi-voûte en
arc de cloître, comme Yefcalier de l’aile du cote
du nord au château de Verfailles.
Escalier en fer a cheval. Efpèce de grand
perron dont le plan eft circulaire , & dont les
marches ne font point parallèles , comme ce qu on
appelle à Fontainebleau les efcaliers du cheval blanC
& ceux du château de Caprazola.
Escalier en limace. Efcalier qui eft dans une
cage ronde ou ovale, ôc dont la rampe fans degres
° tourne
•ne en vis à l’entour d’un mur circulaire percé
(j’-ircades rampantes , comme ceux de l’églife de
Saint-Pierre à Rome.*
Escalier hors d’oeuvre. E f c a l i e r dont la cage
dehors d’un bâtiment, y eft attachée par un ou
deux de les cotés. Ou appelle e f c a l i e r d e m i - h o r s
d’oeuvre, celui dont la cage n’eft qu’en partie enclavée
dans le corps du bâtiment.
Escalierçovale a noyau , ou f u f p e n d u . C’eft
üü e fca lie r q u i ne diffère des e f c a l i e r s ronds ( v o y e z
les articles fuivans) que par fon plan'. Il y a
dans Phôtel-de-ville de Lyon un e f c a l i e r de cette
efpèce, qui eft d’une beauté remarquable.
Escalier principal, ou g r a n d e f c a l i e r y C’eft.
l’efcalier le plus fpacieux , & par lequel on ne
^ monte qu’aux principaux appartemens d’une mai-=
1 fon. Ordinairement cet e f c a l i e r ne paffe point le
'.premier étage. Là moindre largeur qu’on puifle lui
[ donner eft de quatre pieds, deux perfonnes ne pou-
yantmonter ou defeendre de front dans un moindre
| efpace. ■ jr
| Escalier rond. E f c a l i e r qui eft à vis ou en
[hélices avec un noyau, & dont les marches tournantes
, droites ou courbes , qui portentleur délar-
[ dement, tiennent par le collet à un cylindre qui
[ pofe de fond, & dont elles font partie.
[ Escalier rond suspendu. E f c a l i e r qui eft fans
[ noyau, & dont les marches tiennent à une efpèce
de limon en ligne fpirale , & qui laifle un-jour
I on vide circulaire dans le milieu.
I Escalier secret , ou dérobé. C’eft un efcalier
I qui fert à dégager & à monter .aux entre-fols,
I aux garde-robes , & même aux appartemens, pour
qu’on puifle éviter de palier par les pièces prin-
I cipalesw*^
I Escalier triangulaire. E f c a l i e r dont la cage
I & le noyau font faits de deux triangles , comme
I les efcaliers qui font derrière le porche duPanthéon
là Rome.
I E S C A P E , f. f. Quelques auteurs défignent par
I ce mot un adouciflement qu’on appelle oïdinaire-
I ment congé ( voyez ce mot) ; il fert à lier & à
K acc°i'der les filets fupérieurs & inférieurs par lef-
I ftue^s fe terminent dans certaines ordonnances les
I fûts des colonnes.
I m°t e f e a p e vient du latin f e a p u s , dont
( Vitruve fe fert pour indiquer le haut & le bas de^
| a colonne, & quelquefois la colonne entière.
I .ESCARPE, f. f. (Archit. milit. ) Ce mot dé-,
K f176 a &- f e a r p a y & veut dire talus. Dans
K att(*ela fortification , Ye f c q r p e eft la partie d’un
D ic lio n . d1 A r c h i t , T o n t e I I ,
revêtement de fortification qui fait face à la campagne
, depuis le fond du folié jufqu’au cordon.
Contrefcarpe eft le mur qui lui eft oppoftTde l’au- .
tre côté du folié.
ESCARPER , v . a£t. C’eft en coupant un roc oit
un terrain quelconque, lui donner le moins de
talut qu’il eft pofiible. On n’ufe guère de ce verbe
qu’au participe, comme, lorfqu’on dit un chemin
efearpé.
ESCOPERCHE, f. f. ( Conflmétion. ) Pièce de
bois de brin dont les maçons fe fervent pour échafauder.
( Voyez Echafaud. )
Ce mot s’écrit aufli écoperche. On l’a déjà infère
dans ce Dictionnaire à fa lettre. ( Voyez la figni~
f cation particulière qu* on lui donne à cet article. )
ESMILLER, v. a£t. C’eft travailler le grès ou la
pièrre avec la pointe du marteau.
EJinillerle moellon, c’eft en enlever le boufin
& l’atteindre jufqu’au vif.
ESNÉ, ville moderne d’Egypte , bâtie fur l ’emplacement
de l’ancienne Latopolis. ( Voyez Lato-
polis. )
ESPACEMENT, f. m. On appelle aiüfi les dif-
tançes pratiquées entré les parties, qui fe répètent
à intervalles égaux dans les édifices.
L’on dit Yefpacement des poteaux d’une cloifon
des folives d’un plancher, des chevrons d’un comble
, des colonnes d’un périftyle, des arbres d’une
allée.
Efpacement n’indique pas toujours des diftan-
ces égales, car on dit efpacer également, inégalement
, proportionnellement.
En parlant des poteaux ou des folives, on dit
qu’ils font efpacés tant plein que vide} Iorfque
l’intervalle eft égal à la pièce de bois.
ESPACER , v. a£l. C’eft opérer entre les diverfes
parties des édifices, comme piliers, colonnes ,'tri-
glypkes, modillons, denticules, les efpaceniens
dont on vient de parler. ( Voyez Espacement. )
ESPAGNOLETTE, f. f. ( Conflruclion.)Efpèce
de ferrure en ufage pour la fermeture des croifées.
Elle confifte en une tringle ronde de 8 à îo lignes
de diamètre, qu’on attache l’ur l’ un des montans
du châfîis, par plufieurs lacets ou anneaux placés
dans fa longueur , &. qui laiffent à la tringle la liberté
de tourner. Les extrémités de celle-ci font
terminées par des crochets difpofés de façon à entrer
dans les gâches qu’on pratique aux traverfes
fupérieure & inférieure du dormant de la croifée
lorfqu’on là ferme , & qui en fortentlorfqu’on ouvre.
On fait mouvoir cette tringle au moyen d’ une
poignée tournante, placée à peu près au tiers de
fa hauteur, Lorfque l ’on ferme la croifée i cette
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