
j"*e pèriptère, quoique ce mot fignifie ailé tout
à-1 entour , & puiffe s’appliquer à tous lçs tem-
ples environnés de colonnes, indique cependant
■* i e(pece de temple qui n’avoit qu’une feule ~aîh
de chaque coté, ou rangée de colonnes. Le
diptère étoit celui, non pas qui avoit deux ailes,
ce qui pourroit s ’entendre , comme dans 1 e périp-
tere , d’une aile de chaque côté , mais celui qui ■
avoit une double aile de chaque côté, c'eft-à-dire, :
qui étoit entouré de deux rangées de colonnes, j
Pline & Vitruve s’accordent à dire que le temple
=de Diane à Ephèfe, étoit diptère.
DIRECTION, f. f. ou ligne de direction, fe dit
en mécanique de la ligne qui paffe par le centre
de gravité d’un corps.
D ir e c t io n eft fynonynre de conduite dans
les travaux & ouvrages d’architeSure. Oh dit
avoir la dire&ian d’une entreprilé d’un monument,
• j»c‘ :r on au^ d’une école, d’une partie
d enfeignement public.
DIRIBITORIUM. C ’étoit le nom d’un édifice
de Rome, commencé & laiffé imparfait par M.
■ Agrippa. Il étoit fitué dans la région du cirque
de Flaminius , & dans l’enceinte appellée Septa.
On ignore fa deftination précife, mais on fait que
les Jeux fceniques y furent donnés comme dans un
théâtre ordinaire, & pendant les grandes chaleurs
de l’éte^ a caufe de fa vafte étendue. Dion, LV
& LIX.
DISCORDANT, adj. m. Se dit de tout o'u-
vrage qui manque d’ordre & d harmohie dans la
difpojition de fon enfemble, ou dans la 'réunion de
fis détails.
DIS JO INT, adj. m Qui eft défuni, dont les
parties font écartées l’une de l ’autre.
DlSPLUVIATUM. C ’eft l’épithète que donne
Yiîruve à la quatrième efpèce de cansdium ou de
cour , qui étoic découverte en entier, c’eft-à-dire
qui n avoit ni couverture , ni portique , ni au-
v en t, & qui étoit par conséquent entièrement ex-
pofee à la pluie.
DISPOSER , v. act. C ’eft arranger, combiner
enfemble, d’après un ordre établi, les parties d’un
' tout. ( Voye{ disposition.)
DISPOSITION, f. Se dit en architeâure
de l’ordre & de l’arrangement que l’intelligence
de l’architecte imprime aux détails, comme à l’enfemble
d’un édifice.
Les mêmes mots changent quelquefois de figni-
fiçarion dans les langues diverfes qui les employeur.
Vitruve fait de la difpofition une des
cinq parties de l’architecture : mais il paroît que
ce mot correfpondoit, chez les Romains, à ce que
nous appellerions aujourd’hui ou diftribution, ou
encore à Part de defliner i ’archite&ure. C a r , ditiî,
il y a trois parties dans la ■ difpofition , Ptchn©-
graphie, l’orthographie, Ôc la fcenographie, c’eft.
à-dire, le plan , l ’élévation & la vue perfpeétive
Nous prenons aujourd’hui le mot difpofition
dans un fens plus général ôc plus théorique. On
dit .une belle , .une lavante dijpofition , une dif»$.
fition vicicuft, mefquint, cela s’applique presse
toujours à l’idée d’ordonnance générale.
Rien ne peut réparer dans un édifice une ma«,
vaife difpofition, ni le luxe des ornemens, ni |a
richeffe dé là matière. La dijpofition eft à un bâtiment
ce que la conformation eft au corps.
La difpofition diffère de la diftribution, en ce,
que là première embraffe toutes les parties ds
l ’archîteélure, & tous les rapports d’un édifice
lorlque la fécondé a pour objet fpécial l’arrange-
ment & l ’ordonnance des pièces, dont fe. compeie
fon extérieur.
Difpofer un édifice, c’eft avoir égard , tant i
l’extérieur que dans l’intérieur, à tout ce qu’exigent
la fituation du lieu , l’expofition , le befoin,- 1«
ufages ,* le caractère, la bienféance, les principes
de l’art, les règles du goût.
' Diftribuer un édifice, c’ eft combiner dans le
meilleur ordre poftible & de manière à fa ire accorder
enfemble l’utile ôc l ’agréable , toutes les chambres
, falles, galeries , appartenons dont fe forme
l’er.femble d’un intérieur quelconque. ( Voye^ distribution.
) •
La dipofition, par l ’étendue que l’ufage a donné
à ce mot, comprend réellement prefque toutes
les parties de l’architeCture. La conftruétion &
l ’exécution dépendent de' la bonne çombinailon
dés parties , & c’eft encore au choix des ornemens
, à leur jufte répartition , & à leur har- I
monieufe difpenfation que vife la difpofition, qui
affignë à chaque chofe Ôc fa place & fon emploi.
Difpofition offre donc une acception fi générale
& fi illimitée , qu’on pourroir ramener à cet article
prefque toute la théorie de l’architefture.
Comme il eft de la nature de cet ouvrage de ré-1
partir les notions à chacun des articles fous lefejucls
la fcience peut fe divifer , celui-ci aura d’autant
moins d’étendue que fa définition fembloit lui
en promettre plus.
Disposition (jardinage:) C ’eft l’arrangement
des différentes parties d’ un jardin , relativement
au terrain où on le veut planter.
DISPROPORTION, f. f. Manque de proportion,
écart1, éloigneaaent des proportions, (voyt{
PROPORTION. )
DISTANC E . ( point de) Se dit en architecture
du point, d’où l’on doit confidérer un édificepouf
en bien faifir ôc embraffer les parties ôc les rapports«
L’expérience enfeigne que Ton voit aflez commodément
de bas en haut un objet vertical, quand
l’ange vifuel eft de quarante - cinq degres.
cet angle s’aggrandit jufqu’à foixante ÔC dix,
*1 y a pour le fpeélàteur gêne Ôc incommodité.
L’extrême, en l’autre fens , fera un angle de vingt
degrés : le point moyen a toujours paru fe fixer à
quarante-cinq degrés. ( Voye{ angle v isu el.)
Le point àc défiance varie félon la forme des
.édifices. Si fa hauteur eft égale à fa longueur,
1 pon point de vue pourra s’établir au fommet d’un ;
'triangle équilatéral , qui aura pour baie la^lar- ■
ge ir de l’édifice. Mais fi la hauteur de l’édifice j
n’eft point égale à fa hauteur, 1 e point de dijlance
\ pour le voir , fera le fdmmet d’un triangle ifocèle,
formé par la bafe & la hauteur de l’édifice.
D’autres prennent pour point de défiance la moitié
de la hauteür totale & de la longueur de
l’édifiée, c’eft-à-dire, qu’en combinant ces deux
rapports, fi la hauteur totale eft de quarante pieds,
h & -la longueur quatre-vingt , on établira 1 e. point
de défiance à foixante pieds du bâtiment.
DISTRIBUTION , f. f. C ’eft la divifion, l’ordre
& l’arrangement des pièces qui forment l’ini,
térieur d’ un édifice.
La difiribution eft une des parties les plus importantes
de i’architeéture civile , de cet' art qui
vife fur-tout à rendre les habitations faines, commodes
& agréables. Une bonne difiribution multiplie
le local qu’occupe un bâtiment, augmente
les jôuiffances de ceux qui l’habitent, ôc en rend
■ les locations plus -fruétueufesf
La partie de la difiribution chez les anciens eft
une de celles dont nous avons le moins de notions
précifes. Les habitations particulières ne font
| jamais de nature à furvivre aux bouleverfemens
& aux révolutions qui détruifent les villes. Sans les
découvertes:, des villes enfevelies par le Véfuve ,
nous ferions réduits aux deferiptions toujours obf-,
cures & problématiques de quelques écrivains de
l’antiquité. Cependant le petit nombre de maifons
coniervées qu’on y a trouvées ne peut jetterque peu
de lumières fur la difiribution àes intérieurs. Rien
j. n’eft plus fubordonné aux ufages ôc aux habitudes
' doinéftiques.
; Ce que l ’on remarque dans les plans de ces mai-'
■ » c’eft une difiribution fort fimplp , & pref-
qu’uniforrae. ( Voyt\ CHAMBRE, appartement. )
Il faut cependant excepter la maifon de campa-,
j gne de Pompéia, ç>ù la recherche des ornemens ,
de.s degagemens & des commodités intérieures,
fait préfumer que cette partie d’agrément dut
etre portée très-loin dans les maifons, foit.de ville,
01t 4,e campagne, qui appartènoient à de riches
propriétaires.
Les artiftes modernes font d’accord de la vrai-
emblance de cette conjeélure , d’après les recherchas
que l'on a fait des plans de la Villa. Adriana
à Tivoli. Qn y reconnoit en effet des apparte-
mens qui étoient difiribuès avec le plus grand art,
des bams, où toutes les commodités étoient ménagées
de la manière la plus induftrieufe & la
plus recherchée j des pièces d’une bonne grandeur,
éclairées d’une façon très-appropriée au climat,
& aux heures du jour où l ’on y reftoit ; des
pièces de jifein - pied , dont toutes les portes font
en enfilade. Enfin , on le trouve forcé de recon-
noître dans ces ruines informes, que les Romains
avoient pouffé l’art de la difiribution,, & le luxe
des commodités, plus loin peut-être qu’il ne
l’ eft parmi nous.
Tel n’eft pas l’ayis cependant d’un architecte
moderne (Méfieresgénie de Varchitecture'), qui parle
de la difiribution des anciens , d’après les deferiptions
que Pline le jeune nous a laiflées de fes deux
maifons de campagne.
« Les Romains ôc les Grecs, dit-il, donnoient
tout à la décoration extérieure, & les dedans n’é-
toient nullement commodes ; il n’y .avoit aucune
relation entre chaque pièce', le décore du dehors
fixoit leur étendue. De vaftes galeries fai-
foient le principal de ces anciens édifices. Que
l’on voye la defeription que Pline nous a faite de
fes maifons de campagne. On trouvera dans celle
du Laurentin une immenfité de terrein , beaucoup
de fomptuofité , une grande magnificence ,
mais point de commodités particulières. Ils fa-
voient profiter feulement de la fituation des lieux«,
des expofitions les plus favorables à la fanté , ôc
de cette volupté que les -hommes fages éprouvent
en jouiffant d’un air pur ôc tempéré, fui-
vant les différentes faifons ÔC malgré l’inconftance
même des temps. »
« On y apprendra encore l ’art de profiter en
architecture de tout ce qu’un climat offre d’agréable
aux yeux ôc à Tefprit, fuivant les différentes
fituations. Dans le grand nombre ôc la vafte
étendue des pièces, il y en avoit où l’on pou-
voit jouir de la vue & du bruit même de la mer ;
d’autres , plus retirées au milieu des jardins, ne
recevoient ce bruit que de fort loin, & comme
une efpèce de murmure. Dans celles qui n’avoient
ni la vue ni le bruit de la mer, on jouiffoit d’une
paix profonde ôc du calme le plus doux. Dans
ces différentes fitu a tio n s il y avoit des apparte-
mens, dès chambres dé jour & de nuit, de grandes
falles d’affemblée ou de feftin, d’autres moins
grandes pour la réunion de la famille ôc d’un petit
nombre d’amis. On y trouve auffi quelques
pièces - particulières , où le maître de la maifon
pouvoit par le moyen d’ une longue galerie s’ éloigner
de tout fon domèftique, pour fe livrer à l ’étude
ôc jouir d’un repos folitaire. »
« Cet enfemble annonce beaucoup d’apparat,
une, grande profufion & un luxe mal entendu. La
grandeur, le vafte ôc l ’ufage de chaque pièce la