
riant on s’aperçoit promptement gu« ce dernier
défaut, quoique grave en foi-même , ne doit pas
être mis fur le compte de l ’archite&e j que les
beaux marbres des colonnes qu’il devoit employer,
n’aveient pas allez de hauteur, & qu’il a du leur
chercher un fupplément de dimenfion dans les
doubles focles dont on vient de parler.
Il réfui te de ceci qu’'Alexandre Galilei, s’il n’a
pas excellé dans la difnoütion & l’ordonnance des
édifices, s’efl montré homme de goût & ingénieux
daus la partie de hi décoration. Du re lie , il fut
habile mathématicien, & recommandable par
beaucoup de belles qualités.
GALLI (Bibiena). Le premier de ces noms ell
celui d’une famille d’architeGes allez célèbres en
Italie j le fécond ell un furnom qui fut donné à
leur père, Jean-Marie, pour le diflinguer, dans
l’école des Carraches où il étudioit, d’un autre
Galli. Bibiena étoit le nom d’un petit endroit de
la Tofcane, où Jean-Marie étoit né. Ses enfans
furent dans la fuite plus connus fous cette efpèce
de furnom.
Celui qui s’illullra le premier, fut Ferdinand
Galli y dit Bibiena y peintre & architedle. Entre
autres édifices qu’il conflruifit à Parme pour le
duc Ramie cio Farnèfe , on cite la belle maifon de
plaifance de Colorno, qu’il orna de fuperbes jardins
& d’un magnifique théâtre. Ces enlreprifes
lui acquirent une réputation qui le fit appeler à
Barcelonne pour y diriger les fêtes qu’on y donna
lors du mariage de Charlés III. Ce Prince devenu
Empereur, Bibiena le fui vit à Vienne, & y donna
les deffins des fêtes magnifiques qui eurent lieu
pour la îiaiffance de l’archiduc. Il retourna enfuite
dans fa patrie, & s’y fixa pour le refie de fa vie.
Adonné fpècialement à la décoration des théâtres,
il remplit l’Italie de fes ouvrages. On a fait un
recueil de toutes les perfpeêlives & de toutes les
décorations qu’i l y a peintes/Né en i 65y , il mourut
en 1743.
G alli (B ibiena). Le fécond de Cette famille
fut François, frère de Ferdinand, comme lui architecte
& peintre.
Il fit bâtir un beau manège pour le duc de Man-
toue, & peignit de fort belles décorations pour les
théâtres d’Italie. A Vienne il conflruifit un magnifique
théâtre, & un femblable à la Cour de
Lorraine. *
De retour en Italie , il fut indiqué par le célèbre
Scipion Maffei à la fociété philarmonique de Vérone,
pour la conftruClion du théâtre qu’elle vou-
loit élever. François Bibiena répondit pleinement
aux vues de la fociété. Vérone peut fe vanter d’avoir
un des théâtres les mieux entendus qu’i l y ait
en Italie. Portique extérieur, efcaliers magnifiques
aux quatre angles, falles & corridors commodes,
cet édifice réunit tout ce que le goût & l’utilité
peuvent demander. L ’orcheflre efl l’éparé du par- j
terre , de peur que les fpeClateurs ne foient iUCo
modés parle bruit desinflrumens. Le théâtre
difpofé de façon que l ’on ne voit jamais les afie
de côté. Entre la fcène & le parterre fe trouvent
placées les portes d’entrée, félon l’ufage des théâ
très antiques.
François Bibiena alla à Rome, où il conflruifit
le théâtre d’A liberti, qui n’eft remarquable que
par fon étendue. Il naquit en 165^ , & mourut en
1739.
? Galli (B ibiena). Ferdinand eut un fils qui
s’appela Antoine., qui hérita de fon talent & i
s’exerça dans les mêmes genres de peinture &• d’ar-
chiteClure de théâtre. Il travailla beaucoup en lia- !
lie , plus encore à Vienne & en Hongrie. De retour
en Italie après la mort de.l’empereur Charles VI
en 1740, i l conflruifit & orna de décorations les I
nouveaux théâtres de Sienne, de Pifloia, & celui
de la Pergpla à Florence.
L ’ouvrage qui a le plus fait connoître François i
Bibiena ell le.nouveau théâtre de Bologne, dont |
il donna diflerens projets. Celui qui fut choifi de- j
vint l ’objet de tant de controverfes, que l’intention
première de l ’arcbitfeêle a fouffert beaucoup j
d’altérations. Du refie, il a l ’avantage d’être conf-
truit tout en pierre , à cinq rangs de loges, chaque
rang contenant vingt-cinq loges. Commencé en
1756, il fut terminé en 1763, bien qu’il y manque
encore le portique antérieur.
GARDE-FEU, f. m. On nomme ainfî, foitun
grillage, foit une plaque de métal qu’on place en
avant des cheminées, & pour empêcher d’approcher
de trop près du feu, & pour .contenir dans
l ’intérieur de l’âtre les bois enflammés, qui pour-
roi en t rouler dan^ la chambre. Il y a des garde-
Jeucc ornés de bronzes, de fpbinxs en relief, en
bas-relief, & de divers objets qui’ y font plaqués.
GARDE-FOU, f. m. C’efl une baluflrade ou un
parapet à hauteur d’appui, le long d’un quai, d’un
foffé, ou aux deux côtés d’un pont.
GARDE-MANGER, f. m. Petite pièce voifine
des cuiftnes, où l’on conferve les viandes. Elle doit
être expofée au nord.
GARDE-MEUBLE, f. m. C’e fl, félon la grandeur
des maifons , une pièce ou une galerie pratiquée
ordinairement en haut, & qui fert de dépôt
ou aux meubles d’été, pendant l’h iver, & d’hiver
pendant l’été, ou à ceux que l ’on met en rélerve
pour certaines dccafions.
C’efl-également dans le haut des maifons*qu’Ho*
mère place lés cimelia, qui étoient les garde-
meubles où l’on confervoit les préfens d’hofpi-
talité pour les étrangers, les bijoux, l’argenterie >
les étoffes précieufes.
Le garde-meuble efl quelquefois un bâtiment a
m [qu a
& détaché des palais, ce qui n’a guère lieu
l’égard des palais des rois.
| p ^RDE-ROBE, f. f. Pièce d’un appartement,
deffinée à ferrer le linge on les ve te mens , o u
Ifgfvant, à côté de la chambre a coucher, de de-
charge & de retraite.
[ GiRDË-EOBE d aisance. ( Voyez A isance.)
Garde-robe de bain. C’efl, près d’un bain, lé
[lieu où l’on fe déshabille.
■ Garde-robe de théâtre. C’efl, derrière ou à
■ côté d’un théâtre, un lieu qui comprend plufieurs
I l petits cabinets , où s’habillent féparément les ac- 1
| Itenrs & les aGrices. . . r
I C’eftaufii l’endroit où I on tient les habits , oct
| l’on difpofe tout Ce qui dépend de l ’appareil de
■ la fcène, & où fe font les petites répétitions.
■ GARENNE, f. f. Lieu fermé de murs , de haies
■ oude foliés, où l’on fait des terriers pour nourrir
Ides lapins. Il doit être fitué près de la maifon,
I fans en borner la vue , & pas trop près du jardin,
■ pour éviter que, malgré les murs d’enceinte , des
|auimaux'qu’on n’enferme qu’avec peine , n’y cau-
Ifent du dégât. L ’expofition convenable à une garni
rivière, pour y placer , pendant l ’h iv e r , les bâteaux
renne efl celle du levant ou du midi.
1 GARGOUILLE, f. f. C’efl à une fontaine, ou
I à une chute deau , le mafearon d’où l ’eau fort.
H (V o y e z MascAron. )
I C’eft auffi le nom qu’on donne, dans un jardin,
I à une petite rigole où l’eau coule de bafîin en baf-
I fm , & qui fért de décharge. On cônjeGure que ce
■ mot vient de l’italien gorgolio.
I GARGOUILLES, f. f. pL Ce font les petits
■ trous de la cymaife d’une corniche par où s’écou-
■ bot les eaux de la goulotte. (Voyez ce mot. ) Les
H gargouilles font ornées de mafques, de têtes d’a-
Bnimaux, & } le plus fouvent, de mufïles de lion.
B [Voyez Gouttière. )
I GARNI ou REMPLISSAGE, f. m. C’efl, en
B maçonnerie, les morceaux de moellon ou les bri-
■ <pes qu’on place dans la conflruGion d’un gros
B rom, entre les pierres qu’on appelle carreaux &
B celles qu’on appelle boutijjes.
I II y a aufli des garnis de cailloux ou de blocage
B employé à fec derrière des murs de terraffey pour
■ les préferver de l’humidité. Cela a été pratiqué
■ ainfi à l’Orangerie de Verfailles..
I G A R N I T U R E d e c o m b l e , f . f é m . N o m q u ’ o n
■ donne , en général, aux lattes, tuiles , ardoifes &
■ autres matériaux qui fervent à garnir un comble.
| CARRE, f. f. Bafîin; creufé près du lit d’une
& les mettre à l ’abri des glaces & des débâcles.
Cette garre fe fait quelquefois dans un bras
de la riv ière, au moyen d’une eftacadé de pieux
qui rompent lé oours des glaçons.
GAUCHE, adj. des deux genres , défigne le
côté qui efl oppofé au côté droit dans le corps de
l ’homme. . - .
On donne de même, par analogie,, celte cpi-
thète à certains objets dans lefquels^ on diftingue
deux parties correfpondantes entr elles , de la
même manière que le côté droit & le cote gauche
dans les corps. Ainfi l’on dit Vaile gauche d un
bâtiment 5 & dpns ce cas , ce côté n’eft pas celui
qui répond à la gauche du fpeGateur. |
Comme Tufagé, qui tient fans doute à 1 înipncl
de la nature, & qui veut que l’homme, dans 1 emploi
defes mains, fe ferve plutôt de l’une que de
1 autre, a établi de donner la préférence a la main
droite, il efl réfulté que la gauche a moins d’aptitude
& de facilité à exécuter ce que notre volonté
lui commande. Dès-lors tout ce qui fe fait avecla
main gauche efl moins e x aG , moins régulier. On
a donc, par analogie , donné le nom de gauche à
tout ce qui efl mal fa it, mal tourne, mal réglé
On dit d’une pierre qu’elle efl gauche } lorlqu en
la bornoyant, fes angles & fes côtés ne^paroiffent
pas fur une même ligne. On dit la meme cliofe
d’une pièce de bois mal équarrie, &c?
Enfin , l’on a métaphoriquement appliqué 1 idee
de gauche & de gaucherie aux opérations mêmes
de l’efprit. On trouve de la gaucherie dans une
compofition, dans un plan, dans un ajuflement
d’ornemens ou de détails. Mais cela fe fent mieux
que cela ne peut fe définir-,
GAUCHERIE, f. f. ( Voyez Gauche. )
GAZON, f. m. {Jardinage..) Terrain plus ou
moins étendu qu’on fème en graines & qui fe couvre
d’une herbe courte 8c menue, foit, dans une
place publique, foit dans un jardin ou dans- tout
autre emplacement.
On difpofe fouvent des gazons dans les grandes
cours des palais, autant pour l ’agrément de l’oeil,
que pour diverfifier la fuperficie du terrain par
des divifîons qui en corrigent la monotonie.
Les gazons font un des principaux agrémens
des jardins. On leur donne des formes, circulaires
ou carrées dans les jardins du genre régulier. Ils
font ordinairement la partie principale de ce qu’on
y appelle le p a r t e r r e&. ils font environnés de
plates-bandes garnies de fleurs. Le gazon efl le
fond fur lequelles fleurs-Ce détachent avec lé plus
d’agrément.
Dans les jardins du genre irrégulier, les gazons
font confidérés comme des prairies entre-coupées
de bois, de bofquets, & qui ferpentent entre les
maflifs. G’efl à rendre leurs contours , leurs ondu.-
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