
à l’étendue ou à la charge prefcrîte. Tels font des
murs de face trop minces, des folives ou des poteaux
trop foi blés ou trop efpacés. 1
Les lois des bâtiment prescrivent à chaque
genre d’ouvrage Pépailleur que le conftïuéieur
doit leur donner, & les rapports dans lefqiiels
beaucoup d’objets de folidilé doivent fe trouver
entr eux. Les ouvrages qu’on appelle légers, dàns
le fens qui vient d’être indiqué, font des malfaçons.
LESCHE. Note qui lignifié, en grec , entretien ,
converfation, & qui fut donné à une forte d’édifice
probablement, deftiné à des réunions publiques,
où les citoyens converfoient entr’eux.
I ly en avoit dans le plus grand nombre des villes :
grecques. ’ j
Quelques villes avoien t plufieurs lefchè , &. chaque
quartier a voit le lien. I ly avoit même d es lefchè j
particuliers pour les hommes d’un âge mur &
d’autres pour les jeunes gens. ~ -
Selon Proelus, cité par Meurfius, il y auroit
eu à Athènes trois cent loixante lefchè. On ignore
quelle forme & quelle étendue pou voient avoir ces
fortes de mouumens. Quelques-uns croient .que
e étoient des fallesavec des portiques, &desfiju-.es
difpofés fur les deux côtés d'un parallélogramme.,
Sl qu’elles avoien t une porte à ohaque extrémité.
Il paroît que l’on ornoit ces édifices par des
peintures. Le lefchè de Delphe avoit été décoré
de peintures qui étoient du célèbre Polygnote.
Ces peintures étoient une offrande des Gnidiens ,
& elles furent fameufes, autant par la grandeur
que pour la ricbeflè de leur compofition. Pau^
lamas en a donné une defcription très-détaillée
dans les chapitres a5 à 3i du deuxième livre de fa
Defcription de la Grèce. A droite on voyoit la déf-
trüèlion de Troy e & le retour delà flotte dès Grecs.
On y remarqüoit Ménél-as faifant toutes les difpo-
fitions du départ, & les héros grecs* les uns en-
tore occupés à la deftru&ion de k v ille, & les
autres fe faflètnblant autour des vaifièaux. La
peinture du côté gauche offroit le fujet de la def-
cente d’TJlyffe aux enfers. Ces deux peintures con-
tenoient un fi grand nombre de perfonnages, qu’on
fie peut s’empêcher de Croire qu’elîës étoient d’une
dimenfion confidérablê; On peut donc conclure
de-là que l’édifice qui les renfermoit, étoit lui-
même d’une affez grande étendue.
Sparte, d’après les notions des biftoriens, avoit
deux lefchè : l’un apparténoit aûx Crotan-ës,. qui
larmoient une partie des habitans de là ville de
Pitana, fi tuée près de Sparte > I’aiilfe lefchè appar-
tenoit en propre aux Spartiates y. il étoit ri-ehe-
ment décoré de peintures, & par Cette ràïfôn on
l’appeloif poecile, ainfi que plufieurs autres édifices
femblables, auxquels on donna le même nom,
ta diverfes villes de la Grèce. Voyez PoeGiI e.
On peut conjeâurer, d’après ces diverfes notions,
que les lefchè furent des édifices très-favo.
râbles au développement des arts, & qlie ]e
forme, ainfi que leur emploi, avoient dû conui.
buer à l’embelli fié ment des villes , & aux eucou.
ràgemèns que les beaux-arts doivent attendre fo . I
tout des ufagés & des pratiques qui fe Hem aux
inllituüoûs fociales.
LESCOT ( Pierre ) , ué en 15i o , mort en 157«, |
Il étoit delà famille d’A lifiÿ , abbé coaimeuda- I
taire de l’abbaye de Clagny, confeiller des rois
François Ier. , Henri I I , Charles JX & Henri II!
fous le règne defquels il a vécu, 8c chanoine de
i’égiife de Paris. -C’efi à quoi fe récluilent les détails
que les biographes ont raflèmblés jufqu’id lur
la perfonne de ce célèbre archite£le.
! Pierre Lefcot paffe pour le premier qui ait ofé
I bannir le goût gothique de notre architeêlure, &
| y ltibftituer les belles proportions de l’antique.
; C’efi ainfi que s’exprime d’A rgenville, & il ajoute
que « c’eft par lui qu’on a vu renaître le bonroût
qui s’étoit perdu. » Il y a quelqu’exagération dans
cet éloge. Nous avons vu à l’article de Jean Bul-
lant, que très-probablement-s avant que la cour
du Louvre fût commencée fur les defiins de Pierre
Lejcot, déjà Bullant avoit, au château d’Efcouen,
donne les modèles les plus réguliers des ordres
grecs. Nous avons montré que le château d’Ef-
Coüen doit avoir été bâti avant i 54o , & noua
allons voir que les projets de la côur du Louvre
ûe durent pas être1 donnés par Pierre Lefcot avant
i 54i . Ainfi, Bullant précéda Lefcot. On doit
avouer effeèlivement que le goût général de l’ar-
chiteâure düchateau d’Efcouen a , dans beaucoup
de parties, encore une teinture du goût gothique*
Mâisil eft peut-être également vrai de dire que,
dans les détails clafiiques des ordres, Bullant*
j plus de pureté que LefcotA & eft peut-être plus
| exaèt obfervateur des règles deVitruveS.
j « Il paroit-( dit d’ArgeDville^ que le début de
J » Pierre Lefcot fut le deffin du Louvre. Plufieurs
» auteurs ont écrit que François Ier. le fit coin-
I v rnencer en j52&. Lefcot n’avoit encore que
| » dix-Liuit ans. Efi-il ptobàble qu’on- eût confié
j » une aulE grande êntreprife à un jeune homme
j » de cet âge ?T1 l’eft encore moins qu’il eût été
» capable de l ’imaginer. On voit dans la vie de
» Sèrlio, que François Ier. le fit venir en 1541 r
| .» pour donner les defiins du Louvre. Le moyen
| » de concilier ces faits eft, ce me femble,dè dire
I >> que le Roi commença en *5^8 à faire démolir
» le vieux château de Philippe-Augufte , que
j i> Charles V avoit fait réparer, avec la greffe
j » tour ronde placée au milieu de là cour, & que
! % ce ne fut quen 1641 que le nouveau Louvre
j » fut commencé. Lefcot avoit alors trente ans, &
j » cette belle production 11’eft pas au-défi us d’un
n homme de cet âgé. Üne infeription placée fur
j » la porte de la fallë dite ( jadis ) des Cent-Suif es.J
f» nous apprend que Henri II fit continuer le
v T.0„vre en 1548, un an après la mort de , fon
‘ au Louvre., & prefqu uniquement dans cet
, cll1il eft permis de te former une idée du
, te Pierre Lefcot'. On en feroit (ans doute
S o r e rnieuk refforiir l’dc lat.fi l’on pouvoit op-
; à ce -qu’il l i t , daus le monument dont il tut
f 1 créateur il® goût encore barl>are des «onftrao*.
lu s qui l’or,noient avant lui cet enlemble îrrè-
nilier de palais qui déjà, depuis plufieurs ficelés,,
î.opeloitle Louvre. . •
m s l’an l5 a8, ce roî, voyant 1 ancien palais
tomber en ruines,.avoitvéfolu de
les terrains de ce palais,.un nouvel edifiie- Avant
de rien entreprendre, François 1" . avoit âeman«
à Serlio, qui étoit alors.en France , un p.'0,et de
, palais. Ou eft porté à croire que ce cekbie a.chi
te â e , qui pui avoir part au premier projet, 8c qui
pourtant ne l’exécuta point , auroit contribue a
faire approuver les-fleflyns do P iem Lejcot plufienrs
L’époque de l’origine de ce palais eft reflée
9 toujours enveloppée
nues écrivains, elle leaionteroitanleptiejne li|ele.
le qu’on peut dire, c’eft qu’ elle eft fort j —
uiiilque l’étymologie du nom Lowre ett elie-raeme.
Loblémaliqne. I-es ans veulent que le motvicnue Il nom propre d’un feignenr de Lou»res> iur le
terrain duquel lu clia eau pnmilit fut bail. Les
antres prétendent que Louvre figmiie 1 oeuvre ,
l'ouvrage, par excellence. D’autres difent que
Im«™, en langue faxone, veut dire chateau.
Oiielqttes-nas ont cberclié la raifou de ce mot
dans le mot latin lupara , qui, venant de lupus,
H W M que celte mailon royale étoit
fituée originairement dans, un lieu propre A U
chaffe-âïi loup. ... - . . . • j r
Conciergerie du palais. Son diamètre étoit de
treize pieds, fa hauteur de feize loifes.
1 paroit que toutes ces bâtiffes e toi eut en très*
mauvais état dès le commencement du feuième
fiècde i car-on fait que, pour loger au Louvi*
Chai'lcs-Quint, en i 5ng, François Iv*. fut oblig
d’v faire faire des réparations confiderables. |
Selon Pieauiol, la fitpation ongioaire dp Louvi e
dans nue Irande plaine, & déiaobée entiereme.it
de Paris , iàit coiinoit-re que ce chateau avoit ete ;
bâti à deux fins, o’eft-â-dire, pour fervir de malien
de plaifatioe à nos rois, & de f.) tereffe pool
défendre la rivière & tenir les Parifiens eu rel-.
^Le plan del’ anden Louvrtfÿgontin.ne H H |
étoit un parallélogramme, & s’éiendoit en longueur
depuis la rivière ;ufqn’à la rue de Beauvais & en,
largeur depuis la rue Fromeiiteaujiitqu a la iue
d’Autriche, nommée aujourd’hui la rue du Coq.
Le Louvre alors touchoit anx murs de la v ille , 8i
le terrain' qii’il ooenpoit, étoit de fôixante toiles de
long fur cinqnaiitè-liitit de large. 11
Ce bâtiment confilïoit en plufieurs corps de
i i i extérieur fi fimple, que les façades rer
lembloienl à quatre pans de murailles , perces au
liafard de petites fenêtres eroifées, les unes fur
H H aucune fymétrie. Il étoit d ailleurs
flanqué , dans toute fou étendue ,d un grand
nombre de tours, &. environne de loties larges 6c
P Lesnfours dont on parle y étoient difpofées fans
aucune fymétrie enlr’elles, à 1 exception de celles
■ des entrées 8c de celtes dfcs angles. Lespremicresne
lnoutoient que julqu’ au premier étage , e eimi
noient en terrafles ou ptales-tormcs ; les fécondés
plus hautes, avoient leurs fommets couverts en ai-
doifes, 8c fe lerminoientpar des girouettes peintes,
rehaufl’ées des armes de France. Au milieu de la
grande cour s’élevoit ce qu'on, appelpit la tour du
Louvre. Elle étoit-ronde & reflcmbloU a celle de la
années après, , r * a/g ,;ii
Ce fut en effet fur fes projets que lut définitivement
élevé le nouveau palais .q u e depuis 1 on u
appelé/csu'enccLouvre, pour 1e dittinguer des conl-
,1'ikous qui y-furent dans la tuile ajoutées.
Cette partie du Louvre, ouvrage de Pierre Lejc
o t, dont eufuite on l’uivit le deflin dans le .elle
de là grande cour, avoit à peine été commencée
fous François ■ ; elle fut achevée fous Henri I I ,
en l’année 1548, „Comme, le porte 1 mlcription
gravée' au-defl'us de la M e des Cary atides, fculp-
tées par J. Goujon. Nous plions rapporter cette
infcfjplion, document précieux pour lhiftone de
..la çonftruaion du Louvre , & pour celle de Pierre
LeJHenriCus H B H vetujlate collap-
fum, refici coeptum à petre Francifco T , reg*
H B 8 B , mortuifanclijjhni parent,e menior
H W W M B M I abfolvit, arma ajalu te UiriJU.
M. D. ' x x x x v n r . 0 n a déjà vu que. la’ partie du Lonvre bat»,
pav Pierre Lefcot, ayant étéàchevée en 104S, ti
l’on funpofe quelle auroit été commencée en 1041,
cet atKhiieàe avoit alors trente ans.
La partie qu’on éleva alors fur tes deiiins. ett
celle qui fait aujourd’hui l’angle de la cour a c tuelle
, à partir de la porte qm donne fur le quai
en face Au pont des Arts, jufqu’au jmvdipn d4
Letuercier, connu par les caryatides de harrazm,
autrement dit la porte qui conduit fur ce qu on
appdoit la.place daCarrouzel Cette partie eft U
feule-qui ait été; complètement achevée. Depuis
les changemens qui ont eu lieu par le dernier pro-
îet, félon lequel la corn- du Louvje a été enfin terminée
dans fon enfemble, on a fuppnnié 1 attiqua
d’ un des côtés de l’angle qui aboutit a la porte qus
donne fur le quai. | nerefte donc plus de partie entièrement
confervée del’architeaui-e de PiepreLeJ-
cot, que l’autre côté del’angle dont on a parie, qui
aboutitau pavillon dit de le Mercier on.des caryatides
de Sarrazin- Ce morceau, véritablement original
& entier du premier architecte du Louvre, a encore
l'avantage que fon intérieur, qui renferme la
i'alle dite jadjs des Çeni-Suiffes, cjuoiqu ayant et»