
qycrr les différenscas qui peuvent avoir rapporta
l ’arehiteâure.
Le compas de proportion eft compofé de deux
règles de "cuivre affemblées à charnière, comme un
pied-de-roi ; fur chaque face de ces règles font
tracées plufieurs lignes avec des divifions. Les lignes
marquées , parties égales , peuvent fervir
d'échelle, pour mettre en mefure toute forte de
plans -ou de deffms.
On peut fe fervir du compas de proportion pour
diviler une ligne donnée en un nombre quelconque
de parties égales; comme, par exemple , en cinq:
on prendra la longueur de la ligne à divifer avec
un compas ordinaire ; on ouvrira le compas de
proportion jufqu’à ce que cette mefure puiffe être
contenue entre deux mêmes nombres de l’échelle
des parties égales, divifible par cinq, par exemple,
de 50 en 5 0 enfuite fans.changer l’ouverture du
compas de proportion , on prendra la mefure entre
les nombres 10 & 10 de la même échelle ; cette
mefure portée fur la ligne donnée, la diyifera en
cinq parties égales."
Pour réduire un plan , on prendra une dimension
quelconque du plan à réduire que l’on portera
fur l’échelle des parties égales : fuppofons qu’elle fe
trouve avoir 120 parties , cpnnoiftantf le rapport de
la rcduélion du plan , qu’ il foit, par exemple, des
deux tiers , on prendra les deux tiers de 120 , c’eft-
à-dire , 80 parties ; on ouvrira le compas de proportion
jufqu’à .çe. qu’il le trouve exactement 80 parties
entre celles numérotées 120 , fur l’échelle
double des parties égales. Ayant fixé le compas' de
proportion à cette ouverture, on aura la réduction
de toutes les autres lignes du plan , en les portant
fur une des échelles des parties égalés , depuis le
centre , & prenant la diftance qui fe trouve entre
les nombres correfpondans des échelles, qui répondront
à ces mefures j & ainfi des autres.
, Pour faire un angle d’ un nombre dé degrés déterminé.;
par exemple, de 40 degrés, en fë fervent du
compas de proportion, il faut prendre fur la ligne v
des cordes avec un compas ordinaire, la mefure
de celle de 60 degrés, qui eft égale au rayon
du cercle auquel eoiiviëndrôient toutes les cordes
du compas aé proportion ; de l’extrémité d’une
des lignes tirées pour former l’angle , on décrira
avec cette mefure, un arc indéfini , sur lequel
on portera la corde de 40 degrés, & ori tirera
par ce point une fécondé ligne qui fëra avec
la première , un angle de 46 degrés.
Si l’on avoit à mefurer un angle donné, du
Commet de cet angle, avec une ouverture de
compas égale à la corde de 60 degrés, on décrira
un arc de cercle, entre les jambes de l'angle,
prolongées s’il le faut: ayant la mesure de là |
corde de cet arc * on la portera fur le compas
de proportion, fur l’échelle des cordes, depuis I
| le centre , & on aura alors la mefure de l’angle
donné.
On peut faire encore ufage du compas de proportion
pour décrire des poligones réguliers, en
fe fervant de l’échelle des cordes, ou de celle
appelée ligne des poligones.
Premier moyen par l'échelle des cordes.
Pour cela il faut , i° . tracer avec la corde de
6o degrés pour rayon ,une circonférence de cercle;
2q. divifer 360 par le nombre de côtés que doit
avoir le poligone; le quotient fera l ’expreffion delà
corde qui doit former le côté du poligone.
Suppofons , par exemple, qu’il s’agiffe de tracer
un o&ogone régulier qui a 8 côtés ; ayant divisé
3'do -par 8 , le produit 45 défignera que c’eft la
corde de 45 degrés , qui;doit former le côté de
i ’c&ogone régulier que l ’on cherche. On obfervera
x cependant qu’il peut arriver deux cas, le poligone
1 que l’on aura tracé de cette manière, fera plus
grand ou plus petit- que 'celui dont on aurait.
■ besoin ; fi il eft plus petit, on décrira du même
centre qui a feryi à décrire le grand poligone ,
une circonférence capable du poligone dont on.
a befoin; enfuite de tous les angles du grand
poligone, on tirera des rayons qui marqueront
lur la petite,circonférence, la pofition des angles
du poligone que l’on cherche.
Lorfquele poligone que l ’on a befoin de tracer
‘ eft'plu s grand, on prolonge tous les rayons du
poligone primitif, jufqu’à la rencontre du cercle
capable, du poligone qu’il faut tracer; ils marqueront
fur ce dernier cercle les angles du poligone
dont ôn a befoin.
Si l ’on veut fe fervir des échelles de poligone
gravées fur le compas de proportion, il faut, après
avoir décrit le cercle dans lequel il doit être
inferit, ouvrir le compas ;de proportion, jufqu’à
ce que le' rayon de ce cercle puiffe être compris
entre les points 6 et 6 , de l’échelle des poligones;
, cela fa it, si c’eft un ofîcgone que l’on veut
tracer, on prendra la diftance entre les points 8
& 8, de l’échelle des poligones ;“ce fera le coté
du ' poligone que l’on cherche, qui divifera la
; circonférence décrite en 8 parties égales,
Si le poligone étoit trop grand pour pouvoir
être trace par le moyen des ‘échelles de poligone,
du compas de proportion ,- ii faudroit après avoir
tracé le plus grand poligone poftïble, prolonger
les rayons tirés du centre de ce poligone , jufqu’à
la rencontre du cercle capable du pUlÜ^one dont on
auroit befoin.
On trouve encore fur les compas de proportions,
des échelles, que l ’on appelle lignes- des
plaris ; on peut fe fervir de çes lignes .pour faire
dès plans dont la fuperficie foit en raifon donnée
avec d’autres plans, c’est-à-dire, qui en foient
la moitié , les trois quarts, le double, &c, |
Comme
Comme toutes fortes de figures reÉKfignes peuvent
fe réduire en triangles, nous allons d abord
fappofer qu’il s’agit de faire un triangle dont
la fuperficie foit les trois quarts d un autre triangle
fembiable. On prendra un des cotes quelconques
de ce triangle, & on ouvrira le cômpas jufqu a
ce que la longueur de ce .côté puiffe être contenue
entre, les divifions marquées 4 & 4 de 1 echelle
des plans: enfuite, fans déranger 1 ouverture du
compas de proportion, on prendra la diitance
entre les divifions 3 & 3 i cette dtlftance fera un
des côtés du triangle que l’on cherche on en
fera autant pour avoir les deux autres cotes.
S’il s’agiffoit d’un cercle, au lieu de cote,
on prendroit le rayon; ainfi, s’il falloit tracer
un cercle dont la fuperficie fût les deux tiers d’un
autre cercle donné , on ouvriroit le compas de
proportion, jufqu’à ce que le rayon du grand
cercle pût être compris entre les divifions 3 &
3 de l’échelle des plans, la diftance des points
2 & 2 de la même échelle, feroit le rayon du
cercle que l ’on cherche. Cette opération peut fervir
à trouver le diamètre ou rayon d’un tuyau qui
devroit débiter une quantité d’eau, qui auroit
un rapport donné, avec celle d’un autre. Voyer^
Vart icle T u Y AU.
COMPASSER, v. aa. Se fervir du compas,
prendre des mefures avec le compas. Il eft indif-
penfable de fe fervir du compas pour rendre^ un
édifice régulier- dans fon plan' & dans fon élévation
, & établir entre toutes fes parties, un rapport-
d’oii réfultent les proportions & la lolidite de 1 enfemble
; mais il faut fouvent laiffer au coup-d’ceil
& même à la liberté d’un crayon indépendant,
la recherche des détails , des ornemens , & meme
des profils. L?habitude de tout comparer , cir--
confcrit & abâtardit l’imagination ; elle ne fort
plus des cercles oii on l’a renfermée, & 1 art de
bâtir, n’eft prefque plus que celui de manier le
compas & la règle.
Il n’eft pas d’architeéle qui ne jette les premiers
produits de fon imagination fur le papier, & qui n’en
effaie fans compas & comme au hazar-d les maffes principales
; mais le befoin de déterminer d’une maniéré
précife les mefures pour l’exécution, l ’oblige bientôt
a affujettir çes effais à la féyérité du^ compas &
du calcul ; le vrai talent eft celui qui fait paffer
à propos de l’une à l’autre manière de travailler,
& qui emploie tour à tour le crayon fans s’égarer,
& le compas' fans fe refroidir.
COMPLUVIUM, fub. neuf, latin. Ce, mot a
différentes fignifications ; d’après plufieurs autorités,
je l’ài rendu par le mot citerne, lorfque j’ai parlé
du cavoedium ; quoique j’aie alors adopte ce sens,
je crois'devoir rappeler ici ceux qu’on lui donne
enepre.'Il fignific donc pente de toit, auvent,
conduit par oh l’eau de la pluie fe raffemble de
D itl d’Arehitctf. Tom. U>
divers toits en un même lieu, partie fupérieure
& répondante à /’impluvium , ( vey. IMPLUVIUM.
& CAVOEDIUM. ) Galliani , (avant tradufteur &
commentateur de Vitruve, rend dans le meme
chapitre, compluvium par cortilt, cour, & par.
Gronda, goutière, égoût. Le texte de Vitruve
femble permettre le choix entre ces divers Cens.
COMPOSÉE ( IDÉE, FORME. ) Pour bien comprendre
ce qu’on entend par ce m o t , dans la
théorie métaphyfique de l ’a r t , il faut avoir recours
à fon contraire qui est l’unité. L ’arcliiteélure plus
qu’aucun autre art, comporte deux efpèces d’unité
qui fe fondent enfemble pat le principe , mais qus
l’analyse parvient à féparer ; je veux dire l’unité
intelleâuelle ou morale, et l’unité matérielle ou
fenfible.
L ’unité intelleélueile d’un édifice cOnfifte, dans
le jufte rapport de fa deftination , de fes ufages ,
avec l ’expreffion apparente de-fes formes générales
et partielles, enforte qu’un oeil intelligent puiffe y
découvrir, comme dans les ouvrages de la nature ,
une corrélation de parties liées enfemble par un
motif univerfel, et tendantes à un but uniforme.
L’unité matérielle d’un édifice confifte ,foit dans,
les lignes qui en décrivent les contours, foit dans
les rapports fymétriques des parties , enforte que
i l’oeil le moins exercé puiffe par une feule partie,
' ou-par un feul afpeél, conjeélurer la fimilitude des
parties qu’il ne voit pas.
La première efpèce d’unité, peut exifter dans
tous les édifices, quoiqu’ elle y foit très-rare : c eft-là
le fecret ‘de .l’art'& le chef-d’oeuvre de Parti lie.
La fécondé n’eft pas fi importante à obferver, elle d é -.
pend d’une multitude de convenances qui s’y oppo*
font ; lorsqu’elle fe reunit a la première , elle complète
tout le plaifir qu’on peut ^tendre de l ’ar-
cbiteélure.
Maintenant fi l ’on veut avoir le fecret du peu
d’impreffion et de plaifir que nous font la plupart
des édifices, il n’y a qu’à oppofer au développement
des deux efpeces d unité que je viens
d’ànalyfer, celui que le met compofé renferme
quant aux idées ou aux formes’ de 1 architeélure.
Une idée compofée dans un édifice eft celle qui
fe combinant de i ’expreflion variée de plufieurs
ufages ou deftinations n’y produit qulun caraétère
vague et indéterminé, dont l’effet eft de produire
dans l’efprit du fpeaateur , ou une ambiguité
pénible , ou un fentiment d’jndifférence.
Une forme compofée dans un édifice, eft celle
q ui, participant'dé plufieurs autres ne fait éprouver
a l’oeil du fpeclateur que l’embarras de la cont.a-
diaion ou l ’ennui de la diffufion , enforte que i’ame
ne reçoit que des fenfations rompues , ou labo-,
rieufes.
Les idées composées fontfouyent moins le réfultat
d « architeûes que des moeurs de leur pays. Plus