
on les* garnit empêchent de voir nettement ce
que ie contrc-retebk représente ; en effet, on fait
que nos chandeliers d'églife plus lourds- encore de
deffin que de matière , ne manquent jamais,, pour
ainfi dire , d’être armés de cierges déméfurés, qui
portent la lumière où elle eft inutile, & qui brûlent
au-deffus de la tête du faint, au lieu de brûler
à fes pieds', comme il eft dê la nature, de tout
facrifice ; le contre-retable doit être entièrement
libre & à découvert.
Un autel peut avoir un contre-retable &. ne point
avoir de retable', mais il n a jamais celui-ci indépendamment
de l’autre.
Contr’es CARPE. f. f. arc h. m'tliti Le taîu ou
la pente du fôffé, en regard d’une place forte ou
d’un château; la contrkjcarpe eft quelquefois, de-
pierre & fans talu : elle eft toujours à Poppo-
fite de l’tfearpt. ( Voyeç. ce mot...}‘
GOn-Tr’eSpaliER. f. m.. ej{palier ifolé & parallèle
à Vefpalîer proprement dit, lequel eft tou-
jpurs appliqué à. un mur ; le contrefpalkr ft> Lut
ordinairement en treillage que l’on foutient par des
pieux ou des montans de fer •, on ne lui donne
que trois ou. quatre pieds de hauteur, afin qu’il
ne borne pas la vue & ne porte pas trop d’ombre v
& on pratique - de chaque cote une plate-bande ,
autant, pour lé faire reffortir. & lui donner plus
d’apparence, que pour empêcher qu’il nefoit endommagé
par. ceux, qui fe promènent auprès ; on
paliffe fur le contre-efpaiicr des arbres n a in sd e
la vigne, & quelquefois des rofiers, dès jafmins,
&c. ; les contrtfpalkr s fe prêtent a toutes les figures
régulières , aufïi s’èn fert-on pour border
les allées & lés grands quarrés dès jardins» où Fon
veut à la fois-fertilité & propreté.
C ontre- terrasse, f.. f. Terraffe appuyée
contre une autre ou élevée au deffus pour quel-
que élévation de parterre ou racordement de,ter-
uain.
C ontre- tirer, v. act. C’ést prendre lé trait
d’un deffin à travers une étoffe fine , un papier huilé
bien fec, ou à la vitre fur un papier blanc;, contrt-
tirer n’a précifément que ce fens, on le; rend
suffi, par calqiur. F&yt{ ce mot.
CONTRE - venter. V. aft: Contre-bouter par.des
pièces de bois obliquement pofées, des fermes , des
pans & autres affemblages de charpente-, afin d’én
empêcher le mouvement, & de les maintenir.dans
les differentes fecoufes qu’ils pourraient éprouver.-
C ontre - vents, p. m.. Ce font, dans les ouvrages
de charpenterie, les pièces dé bois obliques
qui contre-buttent les pièces -d’aplomb... Voyeq
Guettes.
Contre - vents de croisée. Volets qui
ferment les croisées en dehors, dans toute , leur
hauteur; iis «Semblent à des portes pleines &
font' colts, embo’tés, & peints des deux côtés';
afin dé mieux réfifter à l’air ; on lés emploie com-
munément dans les maifons de campagne pour
les rendre plus fûres, &. pour défendre les vitres
& chaffis des vents & de la grêle.
Les- croifées qui ont des contre-vents ne doivent
point avoir de chambranles; ils fe nuifent mutuel-
■ lesnent ; en effets, lès chambranles ,- par, leur faillie
empêchentque.lèsc@?trrc-vc«tt lorfqu’onles ouvrent,
ne s’appliquent fur le mur de face, ce qui ferait
néçèfîaire pour que l’air, ne les agitat pas, & les
contrevents'-, étant- ouverts , couvrent les montans
des chambranles ,& n’ën laiflent voir q.ue la tra-
verfe qui paroît alors fans fou tien par con-
féquent ridicule ; ces obfervations relatives aux
contre-vents, peuventrégalement convenir au\jalou*
■ fils. Vayeç ce mot.
Les- contrevents font une fermeture- .forte - &
même un peu ruftique, ainfi les-maifons -où. on
les emploient doivent avoir un extérieur fimple &
folide; un ravalement propre foigné fuffit à
fa. décoration..
C ontRoeF.UR , f. nr; Nom de celui qui dans
les bâtimens de quelque importance eft chargé
dfinfpeéter la qualité des matériaux--.,., dé lés en-
regiftrer félon.leur daté, valeur et quantité, & de
donner des.certificats de leur, réception à Pattelier
le contrâkur ètt en outre,.. charge, de veillée à ee.-
que les. deffins. foient, fidèlement exécutés , & , à
; ce que les règles de l’art, & les conditions, des
devis & marchés foient également ©bfervées.
Un controleur de bâtimens doit avoir dè l’ordre
\ du goût &. de. la probité ;- il . eft l ’homme de
; confiance. & pour, jumfier ce titre il doit , avoir une
partie des connoiffance qme. Vitruve. exige de l’ar-
chiteéle. Voyt\ A rchitecte. .
Contucci ( André ) , fils d’un -payfân -, nommé
Dominique,,il nâquit en 1460, au mont Sanfoyina
d’où il fut appelé dans-la fuite, lé Sanfovin,
Dès fon enfance,,tandis qu’il gardoit les troupeaux,
il s’amufoit à modeler de petites figurés ?
Simon Vofpucci,. alors bailli du lieu le fur prit
plufieurs fois ainfi occupé.; & prëfageant-par fes
jeux, ce que feroiènt un jour ies travaux; il le
demanda à fon père, l’emmena- à Florence, &
lui fit donner dans cette ville une éducation convenable
à, fes difpofitions naturelles & rares.
Contucci répondit aux foins de fon bienfaiteur,
en s’égalant aux plus habiles maîtres ;. les ftatues
dont il orna Gênes, Florence, & Rome , attef-
tèrent la fécondité de fon génie ;. cependant la
fculpture. n’avoit pas été le feul objet de fes
études; il avoit compris de bonne heure, qu’il
exiftoit entre elle & l’architeture , une affinité
qui fouvent rendoit celle-ci dépendante de l’autre,
ainfi il les cultiva enfemble , & il y obtient les
mêmes fuçcès ; en effet, on admire dans l’é^iife
du Saint-Efprit à Florence, la chapelle du Saint;
Sacretnent, dont il donna ,les P*ans & deffins ;
les proportions & l'éxcution en font telles qu on
feroit -tenté de la croirefaite d’une feuk pierre ; on
vante également la Saeriffie d e là meme eglife ;
-elle eft or-née de douze colonnes 'Corinthiennes
qui portent une architrave, une frife & une corniche;
au-deffus.eft Une voûte à lunette, décorée
de com.partimens , exécutés a-vec beaucoup de foin.
La réputation de .Contucci „ dans les deux arts -
qu’il exerçoit-, ne tarda pas a le répandre au loin.
Emmanuel., toi de Portugal, fit prier Laurent •
de Médicis , ftirnommé Le Magnifique de le lui 1
•envoyer; l ’artifte fit ie voyage, & bâtit en Portugal
plufieurs édifices , parmi lefquels on -dif-
tingue un palais .flanqué de quatre tours, deftiné ;
pour le foüverain. Après avoir paflé neuf ans ;
dans ce pays, Contucci revint en Italie, comblé
d ’honneurs & de préfens^ mais il n’y r.efta pas
long-temps oifif. Léon X. le chargea de divers
travaux a Lorette ; Contucci fortifia cette ville.,
décora de beauxfias-reliefs l’extérieur de la Santa-
tCafa, & acheva le logement des chanoines que
Bramante avoit commencé ; le pape lui accordoit
quatre mois de vacances par chaque année qu’il
le retenoit à Lorette, & Contucci les paffoit à
Sanfovino fa patrie, au milieu de fes parens &
des amis de fa jeunelTe; il y acheta quelques ferres,
y bâtit une maifon pour lui, & un couvent avec une
•chapelle * pour des religieux de l’ordre de Saint-
.Auguftin; il fe plaifoit dans cette campagne, aux
détails de la vie ruftique^ mais s’étant un jour
très-fatigué à porter des palifîades, il fut attaqué
d ’une *pleuréfie dont il mourut, en 4519.
Les vertus de Contucci lui acquirent autant d’admirateurs
que fes talens; il n’étoit pas moins cher
-aux gens de lettres qu’aux artilles., & il voyait
iréquemment les plus célèbres d ’entre eux. I l a
laiffé quelques^ deffins, un traité des décorations
de théâtre., & une differtation manuferite fur les
mefures des anciens, .& fur les proportions en
architecture.
C O N V E N A N C E . L’idée qu’exprime ce met
rentre , fous plus d’un rapport, dans celle de bkn-
féance. ( Voye^ ce mat. ) En effet, ce qui fied bien^
ite qui convient, paroit être afiëz fynonime* Mal-
heureufement on a trop peu écrit fur les arts,
& ceux qui les pratiquent font trop peu exercés
-à l ’analyfe grammaticale; de - là , la confufion d’idées
& de mots employés par les artiftes dans des
fens fouvent contraires.
f l n’eft aucun tnotque l ’on ne .confonde avec fon
«ynonime; & celui de convenance a plus qu’aucun
autre, éprouvé ce fort; cela doit arriver lorfque
les nuances qui féparent deux idées font tiès-lé-
^ères.
Le mot de bienféance emporte avec lui une idée
^ui .fe joint à celle de la pudeur , de la modeftie,
quelques featimens enfin plus individuels .& qui
supposent qu’une chofe eft bien par elle-même ,
indépendamment des conventions & de l’opinion.
Le terme de convenance indique plus de relation
avec autre chofe, plus d’accord entre la chofe qui
plaît & ceux à qui elle plaît , plus d’arbitraire
peut-être , & même plus de caprice.
Ainfi la bienféance a plus de rapport aux moeurs,
& la convenanct aux manières : ainfi un tableau
bieffe la bienféance par des fujets obfoènes ; de»
figures choquent la convenance par l’infidélité du
coftume. On manqueroit à la bienféance dans un
édifice, félon Vitruve, fi l’on manquoit de lui donner
la mefure de caraâère & le mode propre à
fa defti nation. Ainfi c’eft un manque de bienleancç
que de donner à la démeurè d’un particulier les
formes, la grandeur & la richeffe d’un temple.
Mais on pêche contre la convenance, lorfque l’on
place un entablement fort riche , fur un ordonnance
fort iimpie.
Les anciens, à ce qu’il paroît par Vitruve, ren-
doient dans Parchiteéture l’idée de bienféance, &
celle de convenait, par le mol décor. Mais lorfque
cet écrivain archite&e définiffant ce m o t, donne
pour fécond principe de ce qu’il appelle décor, l’u-
fage ou ce que les grecs expriment par le mot
thèmatifmos , il eft clair qu’il rend l’idée précife
de ce que nous appelions convenance.
** Cet ufage, dit-il, qui eft la fécondé bafe dtt
» décor, demande que,, fi l’intérienr des édifices
» eft riche & fomptueufement décoré, le dehors
» & les veftibales le foient dans la même pro-
» portion. Si le contraire exiftoit, que le dedans
•» eût de l’élégance & de la beauté, tandis que
» les abords ieroient pauvres & chétifs, la con~
» venance feroit choquée. On en yioleroit auffi
» les règles, fi dans des architraves doriques, on
» plaçoit des denticules ; fi l’on tailloit des tri-
» glÿphes fur des architraves ioniques, fou tenus
» par des colonnes de cet ordre, parce qu’en tranf-
>* pofanï ainfi les formes propres d’un ordre, ôc
» les attribuant à un autre , on bieffe "les yeux
» du fpeélateur habitué avoir ces chofes difpofées
» d’une autre manière. »
Ce que Fon appelle convenance, emporte., comme
l ’on v o it, l’idée de refpect pour ce que l’ ufage
a introduit , & par çonféquent il s’y mêle quelque
chois de oe qu’on appelle convention. ( Voyt\
ce mot. )
I l eft peu d’arts, il ri’en eft pas même qui re-
pofe fur Un plus grand nombre de conventions,
que Parchïtoêlnre. Get art, par fes rapports in-
telleékiels avec fa nature, trouve fans doute une
place très-réelle dans le cercle des arts d’imitations;
mais dans ce qu’il a de poiitif, aucun n’eft
fournis à plus d’incertitude dans les jugemens
du publicv , à plus de controverfe dans Fintel-
ligence de fes règles , à plus de verfatilité dans les
maximes du -goût qui en dirige les opérations , à