
vrage. Il le diyifa en cinq étages, auxquels il de voit
afïeôter chacun des cinq ordres, fe propofantd’en
donner les modèles les plus exaâs. Mais la tour en
relia au troifième ordre. On remarque que le
pilaftre ionique de cet édifice a fon collarin haifl’é
d’un module, comme long-temps après l’a pratiqué
Michel-Ange.
ETOILE, f. f. C’e.ft une figure compofée de
rayons aboutifl’ant à un centre, & qui indiquent
ou les quatre points cardinaux , ou les différentes
fortes de vents. On s’en fert dans les girouettes,
les cadrans, les méridiennes : fouvent ce n’eft
qu’un ornement de caprice dont on -remplit, dans
les pavemens en comparlimens de marbre, le milieu
d’un deflin circulaire.
Etoile. ( Jardinage.) C’eft, dans un parc, un
efpace circulaire où polygone, en manière de carrefour,
où plufieurs allées aboutiffent, & du milieu
defquelles ou a différens points de vue.
ÉTREJGNÔIR, f. m. ( Çonflruétion. ) C’eft un
infiniment de menuiferiè compofé de deux jambes
de bois percées de plufieurs trous & jointes avec
des chevilles. Il fert à emboîter les portes & autres
RÜ’emblages du même genre.
ÉTRÉSILLON, L m. ( CoTiftruâlion.) Pièce de
bois pofée. horizontalement ou obliquement, entre
deux murs, entre deux pieds-droits d’une porte
ou d’une croifée, pour les foutenir ouïes entretenir.
ÉTRESILLONNÊR, v. a£l. (Coriftruâtion.') C’eft
placer des étréfillons entre des couches ou pièces
de bois pofées d’aplomb ou horizontalement pour
retenir les terres lorfqu’on creufe des fondations
ou qu’on fait des fouilles profondes.
Quand on a à réparer ou à refaire les pieds-
droits du rez-de-chauffée d’une maifon, on étréfil-,
lonne les croifées, afin que les trumeaux placés au-
deffous des pieds-droits où l’on doit travailler,
foient foutenus latéralement par les autres.
Dans les rues étroites on foutient quelquefois
les faces des maifons par des étréfillons qui s’ap-r
puient contre la maifon qui eft en fa ce , en traversant
la largeur de la rue.
E TR IER , f. m. ( Conftruction. ) On déllgne
par ce mot une bande de fer formant deux coudes
en. équerre , dont les deux bouts font tournés vers
le haut & arrêtés. étrier fert à foutenir une folive
ou l’extrémité d’une pièce quelconque pofée horizontalement.
I ce qui tient à l’hiftoire des arts de l’antique É( "
rie ,' beaucoup d’incertitudes que les critiques
la plupart femblent avoir encore augmentées |
multipliées. Tant que l’écriture étrufque ôflrjt
aux érudits des lignes inint elligibles , il fut impoli
ble de tirer desinfcriptions nombreuses qui fe f 011t
confervées, aucun fecours pour alîigner uneépoau
même approximative à des ouvrages fur lefquels
fe trouvoient gravés des caractères inconnus. L’au-
tiquité bien prouvée d’une nation dontlapuiffance
avoit précédé l ’origine de Rome , le ftvle de les
ouvrages de fculpture, q u i, fous plus d’un rapport,
Ce nom lui vient de fa reffembla^ice pour la
forme & pour l’ufage avec les étriers qui l’outien-
nent les pieds d’un homme à cheval.
ÉTRUSQUE (Architecture).
Il a régné jufqu’ù ces derniers temps , fur tout :
annonçoit l’époque de l’enfance des arts &
de l’imitation, tout concourut à perfuader que
l’Etrurie, loin d’avoir rien reçu des Grecs,leur
avoit au contraire communiqué fes arts,Tes moeurs
8c fon goût. L’hiftoire de cette contrée, lorfqu’on
en recueille les notions chez les divers écrivains
qui en ont parlé , préfente encore tant de conlra-
-diClions 8c d’obfcurités , que la critique incertaine
ne peut y trouver un fil qui la guide. Cette hif-
toire n’eft autre chofe qu’une forte de tableau
mouvant des tran [migrations des peuplades de la
Grèce & de l’Italie. La feule chofe qui paroiffe
confiante, c’eft qu’il y eut entre ces deux contrées
des rapports très-anciens & très-nombreux, &que
l ’empire de l’Etrurie s’étoit étendu dans celle
partie de l ’Italie, q u i, poffédéè depuis par des
colonies grecques, prit le nom de grandeG/èce.
Si des communications continuelles furent l’effet
néceffaire des tran [plantations réciproques qui
eurent lieu entre les habitans des deux contrées,
on ne doit pas trouver étonnant qu’il règne une
grande reffemblauce dans la mythologie, les opinions
religieufes & les ouvrages d’art des Etruf-
ques & des Grecs à une époque fort reculée; Il fut
affez naturel aufïi de foçpçonner pendant longtemps
que la Grèce, dont les ouvrages pour la.
plupart annoncent par leur perfection même uiie
date poftérieure à celle des ouvrages étrufques,
avoit reçu les premières leçons d’un peuple qui
ne nous eft connu que par des ouvrages marqués
au coin du ftyle primitif, & dont l’écriture fem-
bloit annoncer une plus grande ancienneté.
Mais depuis que la critique eft parvenue à porler
une lumière qui n’eft plus douteufe fur l’écrituie
&la langue des Etrufques,, depuis que les prolou-
des recherches du favant Lanzi ont mis à portée
de prononcer fur. les çaraGères & l'origine de celle
langue, on a yu fe difïiper toutes lés phfcurites
que l ’éloignement des temps & le manque de notions
hiftoriques & pofitivës avoient produites fl®
le point de lavoir fi l’Élyurie avoit communique
les arts à la Grèce, ou les avoit reçus d’elle.
Ce qu’il faut penfer de Y architecture étrufque >,
& ce qu’il eft poflible aujouf d’hui d’en dire d’apres
les rapports nombreux qu’on y découvre avec
chitecture grecque , lient donc également » 13
même queftion, & ne peut être éclairci que pat
les lumières des documens dont on a parlé, & Pa
r les
■ liions crui nous,feront décider lequel des deux
f les i pu iem t de maître à l’autre.
nonrqnoi l’on a cm indifpenfable de placer
Ylmelquesrenl-eignemens préliminaires & abrégés
1 . L dirrerEcs parties des ouvrages de 1 art étruf-
“ e extraits de l'ouvrage de Lanzi, intitule ■: ,
ISftgSK â i o e M i i M m a i ï B L i - i l
Ouelbae f°it.le pays .don les Etrnlques ont tiré
1,,« origine; i l eJd.çer.tain jqu’ils ne furent pas le ,
Lus .ancien peuple dé l’italie. Tontes les traditions
hiftoriques s’accordent à nous montrer avant
lesx les Sicules,. les Ombriens, les Enotnens, les
IPélafges. Il paroil .queles Etrufques commencèrent
à s’agrandir à.lioccafii 1 d’nne guerre dont I parle Denis d’Halicarnaffe ( t o m . I , p a g - i 6),,.8i.
| ù la faite de laquelle les Sicules furent cballes de
l'Italie environ quatre-vingts ans avant la guerre
le Troye. Peu de temps -après., les Pélafges commencèrent
à décroître.; ; & fur les ruines de ces
peaples.s’éleva la puiflance.des Etrnlques, vers
[ fan41)0 ' avant la fondation dé Rome. C’eft proba- I Mementicette.époque que leur domination s’éten-
I dit far prefque toute l’Italie , lelon les paroles.de I Servius. ( a d Æ n e i d . X I , 5 6 3 ) , & que le nom de
I Tyrrhênie devint celui d’une, grande partie de la
I péninfule. v . - f ■ ■ •- . ■ . ;
i Cet Empire , .comme il eft prouvé, par l’hiftoiïîe -,
I ayant été de très-courte durée , les Étrufques .n’eu--
I reut pas le temps d’introduire leur langue-dans .
I ces contrées, qu’ils perdirent prefqu’auffitpt qu’ils
I les eurent fourni fes. Il relie donc à dire pourquoi.
| leur langue a tant de,rapports avec prefque tontes
les langues de l’Italie. Cela s’explique., de foi-
même.
■ En effet, il faut diftinguer quatre époques, principales
dans Thiftoire de l’Italie. .
La première comprend le temps que les Grecs
appeloient adèlos, ou inconnu. Quelle langue par-
loit-on alors en Italie? De quelle1 contrée étoient
venues les nations qui l’habitoient ? C’eû ce qu’on
ignorera • toujours.
La fécondé époque renferme les émigrations
I. hiftoriques des différens peuples. C’eft alors que
les Pélafges vinrent de la Theffalie, les Euotriens
[ de l’Arcadie, les Epéens de l ’Elide, lés Sabins de
la Laconie. U’eft alors enfin que les colonies grecques
fe répandirent fur les côtes des deux mers ,
& l’on a tout-lieu de croire qu’aucune langue ne
futpliis répandue en Italie, que la langue grecque.
Ainfi s’éxplique très-naturellement l’affinité de
la langue étrufque avec toutes celles de la péninfule.
Le grec en fut la fource commune.
La troifième époque eft renfermée en grande
partie dans les temps hiftoriques. Les peuples de
ces contrées, paifiblement établis dans leurs limites
refpefUves, perfeclionnèrent leurs lois & leurs inf-
ti tu lions. Enfin leur langue , grecque d’origine,
prit mfenfiblement un caruélère qui (Lui fut propre.
La quatrième époque fut celle pendant laquelle
D ic tio n .. $ A r ç h i t . T o m e I I .
toutes ces langues-finirént par fe confondre dans
la dominante. - _■ i ' ; ■
I l réfulte de celte analyCe des temps & des périodes
parcourus par l ’hiftoire des Etrufques, que
leur langue dut conférver beaucoup de traits de
reffemblance avec la langue 'grecque, 8c en avoir
auffi un très-grand nombre avec la langue latine
puifque cette dernière ne-fut primitivement auffi
qu’un dialeôle de la langue grecque.
Ces notions n’ayant ici pour objet que de conl-
tater l’origine grecque de la nation étrufque, 8c
d’indiquer les conféquënces qu’on peut tirer de-là
par rapport à la nature & au caractère de ton <rr-
chitecture, on fe contentera de renvoyer à 1 ouvrage
même de Lanzi {tom. I , pug. 43 ) Pour
fe convaincre , par une multitude d’exemples, de
l’identité de la langue étrufque 8c de la langue
grecque dans une foule de mots où les rappro-
ebemens font inconteftables.-Les favans qui ont
voulu retrouvei’ la fource de l’étrufque dans i égyptien,
le phénicien-, le tudefque, l ’armorique & le
celtique , font à la-vérité parvenus à y découvrir
quelques reffemblances de mots. Toutefois cela
ne prouve autre chofe qtte l ’affinité qu’avoit avec
ces langues, la langue'pélàfgiqüë'ou l’ancien grée;
Mais les1 fimilitüdes dû grec 8c dé l ’etrufque
ne fe bornent pas à un certain nombre de mots.
L’examen qu’en a fait Lanzi prouve avec la dernière
évidence , i°. que l’alphabet etrufque diftere
extrêmement peu de l ’ancien alphabet g r è c , tel
qu’il nous a été eonfervé par lès plus anciennes
médailles 8c par lés inferiptions en bouftrôphédon
(-il n’y a guère de différence que dans la manière
confiante dont s’écrit l’étrufque-, c’eft-a-dire^, de
droite à gauche ) ; 2-0. que la langue ellë-meme ,
l'oit dans-la nomenclature, fort dans les declinai-
fons 8c les 'Corij ugaifons , 1 oit dans la formation desautres
parties du difeours, fe rapproche tantôt du
g re c , tantôt du latin.
Une Semblable conformité fe retrouve encore
dans les ufages civils 8c religieux,- dans la forme
des tombeaux 8c dans les honneurs funèbres , dans
le nombre duodénaire des villes, dans la divifion
du peuple par curies, dans la fqrme du gouvër-
nemeût,; 8ce. •
De- tontës ces conformités il faut conclure de
deux chofes l’une , ou que les Etrufques ont tenu'
prefque tout des Grecs, ou que ceux-ci ont tout
emprunté aux Etrufques. Ce dernier fyftème , qui
devient tous les jours de plus en plus extravagant,
a été foutenu par Guarnaeci. Mais-à moins-dé fermer
volontairement les* yeux fur un enfemble de
probabilités : hiftoriques qui, dans de telles matières
, équivaut à la certitude , il eft irnpoffible
de ne point embraffer l’opinion contraire.
Comme nous ne connoiffons Y architecture étrufquô
que par les notions que Vitruve nous a confervées
de l ’ordre tofean 8c de certaines particularités des
édifices, par des deferiptions , peut-être fabuleu-
fes , de mouumens, & par des reftes de conftruc-
A aa