
quables qu’il y ait. Bouchardon pafle aufli pour en
avoir donneJ.es plans & l'élévation. Son enfemble
confifte en unè façade, circula ire', ornée dénichés
avec des ftatnes 8c des bas-reliefs au-defîous j au
milieu de cette façade s’élève un avant-corps où
pyramide la Ha tue de la ville* de Paris entre les
deux rivières de la Seine & de la Marne per {bonifiées
fous la figure d’un homme 8c d’une femme
appuyés fur leur urne.
Comme nous n’avons traité d es fontaines ■ que
dans le rapport qu’elles ont avec la fculpture &
1 architecture, nous n’avons rien dit du genre,
toutefois allez nombreux , de celles qui reçoivent
du jeu & de la compofition feule des eaux leur
motif principal & l’agrément de leur afpeél. Telles
font toutes celles qui font formées d’un baffin,
d ou s’élèvent & jaillifîent des eaux retombant
quelquefois par plufieùrs chutes de vafe en vafe„,
& formant des effets très-agréables. L ’Italie &
Rome fur tout font remplies de femblablesjforctoc-
nesj à la tête defquelles on doit mettre celles de la
place Saint-Pierre, qui ont été compofées par Charles
Maderne, & qui font un des plus beaux orne-
mens de ce lieu. Quoique dan» l’ordre naturel on
ne voie que des eaux tombantes ou coulantes, on
ne croira pas fans doute que l’artifle doive s’interdire
l’emploi des eaux jailliflantes, emploi qui
tient, il eft vrai , à des moyens artificiels, mais qui
n en a pas moins reçu droit de nature, fi l ’on peut
dire , dans les conceptions & lès ouvrages dont il
s’agit.
On peut conlulter le Recueil des fontaines de
Rome , par Falda , pour voir à combien d’inventions
diverfes peut donner lieu la feule combinai-
lon des eaux dans une,fontaine _, & combien-leur
afpeél ajoute de charme aux plus heureufes com-
pofitions. Quel que foit le mérite de la fculpture
ou de l ’architecfure, le monument, s’il relie privé
du mouvement & du jeu de l’eau , ne. fera qu’une
médiocre imprefîion fur le fpe&aleur. Le fpe£la-
cle des eaux ,elhce qui fait, fi l’on peut dire, la
vie Suite fontaine..
Lorfque l ’artifte trouve à mettre ces refîburces
en oeuvre, fon art doit être d’abord de lès multiplier
, autant que les fecrets de l’hydraulique le
lui permettront, enfuite d’employer des moyens'à
la fois ingénieux & vraisemblables d’en tirer parti.
C’eft fur cet objét qu’il ett facile d’errer, en adoptant
-des idées ou trop recherchées, ou trop ca-
pricieufes. Le Recueil de fontaines dont on vient
de parler, contient les modèles de ce qu’on peut
faire, & des exemples de ceNqu’il faut éviter en ce
genre. Le goût de compofition qui convient à une
fon ta in e } furtout dans l’emploi des eaux ; l’ordre
des idées ou des formes qu’on peut y appliquer,
ne fauroient être fournis n ij. des principes rigour
e u x , ni à des types d’imitation pofitive. La nature
ne fournit i c i . que des.analogiés dont l’art
peut fe prévaloir. Mais les conventions font très-
nombreufes3 dès-lors l’abus ell tout près de l’emplor,
& il eft peu d’inventions qui exigent t'h j
goût & de jugement tout enfemble. ‘
Les fontaines■ 3 furtout celles où l’on fait jaill-
les eaux, appartiennent en quelque forte de dr V
aux jardins. ïc i le goût fe montrera péu!-ê(!
moins difficile que dans les villes, où lafonlain
participe du caractère des meuumens public^
Nous ne nous étendrons pas dur toutes les inven"
tions d es fontaines de jardin. Le nombre en e|j
infini. Les motifs , les accidens , des, caprices
même qui peuvent infpirer l’artifte , font inépui-
fables. b - *
La variété qui a régné dans la eompofition des
fontaines, & les idées nombreufes auxquelles leur
fituàtion & leur forme ont donné naiffance font
fi multipliées , qu’aucun autre objet d’art De
réunit autant de dénominations diverfes. Neus
croyons avoir raflemblé dans l’analyfe qui précède
à peu près les principaux caractères qui peuvent
fervir à en diftinguer les genres. Cependant, pour
ne rien omettre, nous allons rapporter les noms
qu’on trouve établis par les lexiques , 'pour faire
cbnnoître toutes les efpèces de fontaines} foit
fous le rapport de leur forme, foit fous celui de
leur fituàtion.
Des fontaines par rapport à leur forme.
Fontaine a bassin. On appelle ainfi les fon,
tetines qui n’ont qu’un fimple baffin, de quelque,
figuré, qu’il foit $ & au milieu duquel eft, ou unie!
d’eau, Comme à l ’Orangerie de Yerfaillés, ou une
fia tue, ou un groupe de figures, comme aux fontaines
des Quatre--Saifons dans le même lieu.
Fontaine a coupé. C’eft une fontaine qui, outre
fon b alun , â encore une coupe d’une feule
rpierre ou d’un feul bloc de marbre, portée fur nue
tige ave cnn pied-, du milieu de laquelle s’élance un
jet d’eau qui forme une nappe en tombant. Telle’
eftla fontaine de là grande .cour du Vatican,dont
la coupe de granit eft antique. Cette coupe a été
tirée des Thermes de Titus à Rome.
F ontaï-Ne couverte. Petit édifice bâti en pierre,
ifôlé, de forme carrée, circulaire ou à pans,
adoffé en renfoncement ou en faillie, qui renferme
un réfervoir, d’où l ’eau fe diftribue par un
ou plufieùrs robinets dans les places publiques,
les rues, les carrefours.. Telles font la plupart des
fontaines à Paris.
Fontaine découverte. Nom qu’on donne eu
général à toute fontaine jailliflante avec liaflin,
coupe & autres ornemens tous à découvert. Telle^
font les fontaines dans les jardins .& dans plufiei^
places publiques de Rome.
Fontaine en arcade. Fontaine dont leba®“
& le jet, font à-plomb'fous une arcade à ;J0Uf>
comme les fontaines de la colonne où de l’ai'0
Loinple d'eau à Ve.rfailles , ou de U villa, Pam-
Ipbili à Rome.
[ T„ST»INÉ ES bueeet. Efpèce de crédence relif
t ;° L dans une balultrade, doit carrée , loit mr-
■ lire. Plufieùrs jet» d’eau Portant de diHerens
■ „fe ou de figures d’animaux , viennent,s y ren-
1 ' j ,ns une cuvette ou dans un baffin élevé.
I L fontaines l'ont ordinairement placées au pan
■ f j j du concours de deux allées, comme on en
|°ildans quelques jardins d’Italie .& aux cotés
Kg parc de triomphe d eau a Veriaiiles.
I Poktaine en demi-lune. Fontaine dont le plan
E n circulaire, avec une ou plufieurs arcades ou
fniches formant un rentoncement circulaire, le lle .
leftlafontaine médicinale appelée Aqua acëtoja,
| du deffin de Bernin , près de Rome. _
! Fontaine en grotte. C’eft wnefontaine renfoncée
dans umefpace pratiqué en manière de grotte.
■ Telle eftla fontaine du rocher, dans le jardin du
t Belvédère au Vatican.
I Fontaine en niche eft celle qui eft conftruite en
foripae de grande niche dans un rènfoncèment cir-
| eulaire par. fon plan, & d’où l’eau tombe parjiappe
[ dans, un grand baffin. De ce genre eft celle, de la
Eue Giulia , dont on-a parlé plus haut. Quelquefois
laulli cette forte de fontaine eft occupée par un
jet d’eau, comme on le voit à l.a petite, fontaine
| de marbre du petit jardin du Roi à Trianon.
( Fontaine en pyramide. C’eft une fontaine qui
eft formée de plufieurs bafîins où coupes qui vont
par étages , en diminuant de largeur , & qui lont
■ portées par une tige crenie. On en voit-beaucoup
de ce genre en Italie. L’eau y tombe-de coupe en
coupe j ce qui forme , par l’effet de ces diverles
■ chutes, une lorte de pyramide d’eau.Telle eft à la
■ tête des, cafcades de V erlailles 3 l&fbntaine com-
ipofée par Girardon.
■ '.'Fontaine en portique. Efpèce de cbateau
d’eau., en manière d’arc de triomphe, a trois ar-
I éades, comme eft \a.fontàine de Ter mini à Rome,
■ pu à cinq arcades acloffées contre un rélervoir ou
péceptacle d’aqueduc , comme Y Aqua paula lui* le
Panicule, dont on a parlé plus haut. Ces deux
\fontaings font d’ordre ionique, avec des altiques
Fontaine marine. Fontaine qui eft compofée
de figures aquatiques, comme naïades, tritons ,
fleuves , dauphins , 8c de divers poiffons 8c coquillages.
des infeript,ions.-
| Fontaine en source. Efpèce de'gouffre d eau
iqui fort avec impétuofité , foit d’une ouverture ,
fi oit d’un, rocher.- Telles font beaucoup àefontcii-
pes fur les grands chemins.’ De ce genre aufli eft
W-fontaine de Trevi à Rome.'
[ Fontaine jaillissante. Nom qu’on donne à
\^Qfontaine, dont l’eau ja illit, s’élance par un
|ou plufieurs" jets , 8c retombé par gargouilles , go- .
•droüs, nappes ou pluie.
Nous avons rapporté plus haut des exemples
de ces fortes de compofitiôns.
Fontaine navale. On a donné ce nom a certaines
fontaines dans la compofition defquelles
l’artifte a introduit la forme de quelques fortes de
barques , nacelles ou galères. Telle eft celle du
Bernin dans la place dTfpagnè à Rome 5 telle encore
celle qu’011 nomme la Navicella devant la
villa Matliei.
Fontaine rustique. Fontaine qui eft compofée
de rocailles, coquillages -, pétrifications , 8cc., qui
a dès boffages ruftiques ou.taillés en glaçons. Il y
a xmefontaine de cette efpèce au jardin du Luxembourg
à Paris'.
Fontaine satyrique. Efpèce de fontaine ruf-
tique en manière de grotte , ornée de thermes ,
de mafcàïons, de faunes, de fylvains, de bacchantes
& de figures de fatyres , qui fervent tout
à la fois 8c à la décoration 8c au lervice des jets
d’eau. Telle eft celle de la grotte de Capràrola.
On place ordinairement ces fontaines aif milieu
de ruines 8c déplantés fauvages , dans les lieux du
jardin les plus éloignés.
F ontaine statuaire. Fontaine ornée de plufieurs
ftatues ,'ou'd’une feule qui lui 1er t damor-
liflèment.
F ontaine symbolique. Fontaine dont le motif
& la compofition font tirés de divers attributs
fymboles ou pièces de blafon, foit pour défigner
celui qui l’a fait bâ-tïr, foit pour exprimer queL-
ques particularités de circonftance. Telle eft a
Rome cette fo n taine dont le jet % d’eau fort d’une
fleur dé lis.
Vesjbntaines par rapport aleurjituatwn.
Fontaine adossée. Nom qu’on donne à toute
fontaine qui eft attachée à quelque mur , foit de.
clôture, foit de terraffe, ou à quelque perron eu
avant-corps, autant pour fervir de point de vue
que pour augmenter la décoration.
Fontaine d’encoignube. Fontaine qui fert do
revêtement au pan .coupé du coin de l’ile d’un
quartier. On trouve qantiefontames femblables
au carrefour des deux grandes rues qui fe c roi l'ont
à Rome, à l’endroit qu’on appelle les Quatre-Fon-
taines. Les deux rues qui le coupent ainfi a JPa-
lerme , & divifent la ville eu quatre îles, font décorées
de même de fontaines aux quatre points
qui forment le centre de la croix.
F ontaine en eeneoncehent. On appelle aiuft