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de grandeur qu’on s'étoit propofé d’augmenter.
Beaucoup de ces confidéfations font également
applicables à l ’architeOure. Cet art, à la vérité,
n’a point dans la nature de modèle pofitif qui lui
prelcrive des formes , des proportions ou des di-
menfions dont l ’imitation puifîe fubir un parallèle
exaèt. Mais fi fon modèle eft dans Fefprit des règles
que la n-atirre s’eft données, rien de plus facile
que d’outre-pafler en tout le fentiment de la
convenance, & de tomber dans de vicieufes exagérations}
qui, loin d’accroître les moyens que
ïa r t a de produire fes impreffions fur nous, en
atténuent la valeur & l’effet. Ainfi où fe fait apercevoir
trop d’effort pour paroître fort ou grand,_
l’idée de grandeur ou de force difparoît» I.à où la
prétention à la folidité, à l’élégance., à la légèreté,
à la richeffe, fe fait trop féntir, l’effet eft
manqué, parce que dans les arts, comme dans le
diicours, Vexagération fe fait d’autan L moins
croire qu’elle fe montre davantage.
Par exemple, l’élévation des màffes dans les
édifices eft une des chofes qui nous frappent le plus,
parce que l’admiration de c e qui eft rare & difficile
eft un.fentiment que l’aTcbiteOure a , plus que
tout autre ar.t, le droit de produire. Il y a donc
fur ce point une forte- d'exagération, qui entre
dans les moyens que cet art a de nous plaire..Mais
cette exagération fe convertit bientôt en vice & en
ridicule, fi l’a rchiteâe obtient l’effet de: la grandeur
, par exemple, aux dépens de l’accord du ,
tout ; fi-, au lieu de proportionner l ’élévation aux
autres dimenfions de l’enfemble , il vife , par une I
affeôation qui fe décèle d’elle-même,, à portei-
bien haut une maffe , dont le feul mérite feroit
dans la difficulté de l’avoir ainfi exhauffée./
C’eft ce qu’on appelle des tours deforce-. L!ar-
ehiteclure a mis.pendant long-temps fon-principal
mérite dans ces jeux puérils, dont il n’eft plus
permis de parler que pour faire comprendre de
quelle façonl’efprit de l’bomme peut fe tromper,,
en prenant y exagération pour la grandeur;
EXASTYLE , f. m , eft' une des cinq efpèces de
temples antiques, félon Yitruve , entant que leur
différence repofoit fur le nombre des colonnes que
L’on doonoit à leur façade. L\exajlyle avoit fix colonnes
de front. ( Voyez Vitr.., lin. III ,ch a p . 2. )
EXCAVATION , f. f. ( Conjlrucliorv. ) Ce mot
indique Faction de creufer , ou le creux qui en
réfulie. Ainfi. on dit que l'excavation d’une fondation,
d’un puits., &c.., eft de tant de pieds de longueur,
fur tant de largeur & tant de-profondeur 5.
qu’elle produit, tant de pieds cubes , & que cette -
excavation a coûté on doit couler telle ou:. telle
femme.
EXECUTION, f. f. Les arts d’imitation font-
des dépendances fi immédiates de l’homme, qu’on
ne doit pas s’étonner d’y découvrir auiïi; les; deux
principes de la.nature humaine , autrement cfir
deux propriétés, dont lune correfpond au corn**
& l’autre à l’a me. i)s>
En fuivant cette comparaifon , on peut dire
chaque art fe compofe d’une partie morale &
d’une partie plus ou moins matérielle. La premier
confifte dans les côih-binaifons de Fefprit, da
l’aètion du fentiment, dans la puiffanee de
ginaliou. Ce qui conftitue la fécondé, dépend de
lignes plus ou moins fenfibles qu’emploie chaque
genre d’imitation , ou des tn-oyens plus ou moins-
matériels & mécaniques par lesquels i’artifte mani-
fefte fes penfées.
C’eft cette dernière partie qu’on exprime liabi-'
tuellement par le mot général Ü exécution.
Il eft plus ou moins facile de diftingner & de
faire conûdérer ifblément la partie d’exécution
dans chaque a r t , félon que chacun? d’eux femble-
appartenir à une des régions plus ou moins matérielles
de l’imitation. Plus lés lignes ou les moyens
d’un art participent à la matière & au mécaniftne
plus Xexécution s’y di{lingue & s’y analyfe facilement.
Ainfi la diftinëtion des deux parties de l’art
a quelque cliofe de plus fenfible dans la Iculpture-
que dans la peinture, Sc elle eft plus claire encore
da n-s l’ârch-i teèlure.
Lorfque-, dans les autres arts, celui qui- penfè
eft aufïi.celui qui exécute, en architeèlure, l’inventeur
-ou l’auteur de l’ouvrage ne fauroit l’exécuter
par lui-même. Il faut qu’il emploie des inf-
trumens étrangers, & non-feulement il doit fe-'
fervir de la main d’autrui, mais, de fa part, toute
coopération, manuelle eft en- quelque forte im-
poffible,
; Toutefois il'ne fuit pas dë-là ,. que ce qui conftitue
l’exécution materielle de l’édifice foit indépendant
de- l’a r c l i i t e â e & Hors-de fon aâion..
D abord-- tout ce-qui concourt à cette exécution fe
i compofe ici d/un, grand nombre de travaux pratiques,
dont l’archileâe doit connoitre pratiquement
liii-mêmeles moindres particularités, pour
être-en état de furveiller. &. de diriger-toutes les
opérations». Ainfi, quoi quai n’opère point perfon-
n elle ment, il doit être- celui qui fait opérer. Sons
ce rapport, Xexécution de fon art diffère de celle
des autres arts, en tant qu’elle eft médiate au lieu-’
d’être immédiate.
Mais 1 architecture fé divife en deux parties
fi-la-partie qu’on- appelle qpnjlruction fe trouve
encore lubordonnée dans fon exécution à l’intelligence
de l ’architedë , à plus forte raifon devra-t-
on regarder comme dépendante de lui feul & de
fon génie-, la-partie de Fart proprement dit, &
qui comprend la forme-générale & particulière de-
l’enfemble &.- des détails. L'exécution de ce dernier
genre eft tellement perfonnelle à Fartifte,.
qu’on.reconnoît les édifices à leur manière d’être-
exécutés, comme on di flingue, dans les tableaux.
& les ftatues, la manière de faire du peintre &
du fculpteur...
E X T 5 8 1
■ i fX fD R E S , f - m - p ' - *3 EOm <P i e ^ 0IIDe
L . "1 :i certaines parties delà Paleftre grecque,
I «rniffoit de fie'ges, pour fervir aux
H " f , . , e s philofophiques , ou aux exercices des
R“! ? .... Les exèdres fe plaçoient dans les (rois
itn'miesde la Paleftre.{V o y e z V ,
K -) H paroi t, d apres un paiiage du meme au-
P ; . 'lù, V I I , c. 9 , que ces exèdres ètoient fans
K J & ce qu’011 peut appeler des lieux décou-
K ° Jnertis verd', id e jl perijlyliis aut exedris.
n “ ®> PV hc frp- SwMMMW
■ j>on donnoit le nom à'exèdres a des lalles
Rouvertes, & qui, avec les triclinia, les pinaco-
mhecoe j les oeca r faifoient partie des grandes
Bnailons.
■ EXHAUSSEMENT , f. m. ( Corjbruclion), fe
Rrenden deux fens, tantôt abfoluoient, comme
Rtyncnyme de hauteur, & Fon dit qu’une voûte,
Bju’an plancher ont tant de pieds d*exhaujjementj
fentôt relativement, & comme répondant à l’idée
■ d’addition, & dans ce fens on dira qu’un mur ou
1 aine façade de maifon peuvent fupporter un étage
B { exhauffement,
I EXHAUSSER, v. a£l. ( Conjlruétion.) On dit
^txhaujjer un mur de face. On ne peut, félon les
Hois des hatimens en France, exhaujjer les murs
; de face que jufqu’à une hauteur déterminée , la-
[- quelle eft proportionnée à la largeur des rues. La
piplus grande hauteur eft de 8 toifes ( i 5 mètres f en-
| yiron). Un voifin peut exhaujfer un mur mitoyen
Ben payant à fon voifin un droit de charge qui eft
I llfixé par la loi à une toife fur fix. ( Voyez Charge. )
B E X P E R T , f . m . ( C à n j lm c t i o n . ) O n d é f î g n e
■ ‘ par ce mo t u n h o m m e i n f tm i t d a n s F a r t d e b â t i r
& dans la p a r t ie d e j u r i f p r u d e n c e q u i y a r a p p o r t .
■ Les e x p e r t s f o n t a p p e lé s p a r l e s o u v r i e r s , p a r
■ 0 les p a r t icu lie r s o u p a r l e s j u g e s , p o u r v i f i t e r le s
k ;. .objets en l i t i g e , p o u r d o n n e r l e u r a v i s & f a i r e d e s
rapports fu r le s o u v r a g e s d ’a r t q u i d o n n e n t l i e u à
P | des d ifç u flio n s , o u f u r l e s c o n t e f t a l io n s q u i peu- ■
B p e n t na ître e n t r e l e s o u v r i e r s Si. l e s p r o p r i é t a i r e s ,
’ 011 entre ceux-ci & leurs voifins.
R E X P O S I T IO N , f . f . M a n i è r e d o n t l e s é d i f i c e s
H n u leurs p a r t ie s d o i v e n t ê t r e f i t u é s , p a r r a p p o r t à
p iflad iv erfité,d ’in f lu e n c e q u e l e f o l e i l p a r f e s a f p e c ls ,
B e u les v en ts p r in c ip a u x p a r l e u r a c t i o n ,, e x e r c e n t
^ R u r l’in t é r ie u r c om m e f u r l ’ e x t é r i e u r d e s h a b i l
i t a t io n s .
K V i t r u v e , l i v . V i , chap. 7 , a d o n n é à c e fu j e t
^■ quelques r è g le s q u i , à l a v é r i t é , f o n t p a r t i c u l i è -
M * ement a p p l ic a b le s a u x u f a g e s a n t iq u e s , mais dont
■ ƒ tond & l ’e f p r i t a p p a r t i e n n e n t à t o u s l e s j e m p s
a tous le s p a y s .
H “ ^es fo lle s d e f e f t in d ’ h i v e r ( d i t - i l ) & l e s
B * 'bains, d o i v e n t a v o i r Xexpojition d u c o u c l f a n t
» d’hiver. Les mêmes folles , pour le printemps te
» l’automne, doivent regarder le levant j pareille
» expofition pour les chambres à coucher & pour
» les bibliothèques5 l’ufage qu’on fait de ces piè-
» ces demande la lumière du matin ; les livres, en
» outre, fe confervent mieux à cette expofition :
» celle du midi engendre les vers, & les vapeurs
» humides qu’elle y amène concourent à produire
» la. moififfure. On tournera du côté du nord les
» lalles de feftin d’é té , les galeries de tableaux
» les ateliers de tapifferie, de peinture, & tous les
» endroits qui exigent l’uniformité de lumière. »
EXTÉRIEUR, adj. & f. m. On dit Xextérieur
d’un édifice, le côté extérieur, les faces extérieures
d’un monument. Sous la première acception,
ce motfignifie tout ce qui compofe le dehors
d’un bâtiment , & comprend l ’univerfalité de fa
circonférence. Dans le fécond fens, il peut y avoir
plus d’un extérieur, & un édifice ifôlé à quatre
faces pourra offrir quatre extérieurs différens.
Cependant il doit toujours y eu avoir un principal
j dans les palais furtout, la façade, qui eft
celle de l’entrée, doit avoir un caraèlère qui la
diftingue.
L "extérieur des bâtimens doit faire juger de-
leur deftination. Comme les parties' extérieures du
corps, le vifage & la pbyfionomie indiquent les
facultés & les qualités de la perfonne, de même,,
l’ordonnance, la compofition, l ’enfemble & les
détails des maffes de l’édifice'apprennent l’ufage
auquel il eft confacré, le rang des perfonnes qui
l’habitent. Ces idées ont été développées au mot
Caractère. ( Voyez cet article, );
EXTRADOS, f: m. ( Confîruâtion. ) C’eft la
furface du deffus d’une voûte lorfqu’elle eft apparente
ou régulière.
EXTRADOSSÉ, adj. {Conjlruétion), fe dit
d’un arc ou d’une voûte dont la fuperficie fupé--
rieure eft régulière. Lorfque Fépaiflèur d’une voûte
eft égale dans tout fon pourtour, comme dans la
J g. 23g , on dit qu’elle eft extradojfèe d’égale
épaiffeiLv5 fi lonépaifleur va en diminuant, comme
on le voit a la Jig. 240, ou fi Xextrados eft formé-
par un plan incliné, comme à la fig. 241 ? on dit
quelle eft extradojfèe y enfin, fi un arc ou une
voûte font.terminés en deffus par une furface horizontale
( voyez f g. 2,42 ) , on dit qu’ils font e x -'
tradojfés carrément. Pour ce qui regarde la manière
la plus avantageufe de former Vextmdos des
voûtes., nous renvoyons à L’article Poussée des
EXTRÉMITÉ, f. f . , fe d it, en architeôlure ,. du
point qui termine tout bâtiment ou Toute partie-
de l’édifice. Les extrémités d’un fronton s’appelle-nt
acroières. {Voyez ce mot'.
■
II
L