
tin cul de four fur plan carré , barlong , triangulaire,
pentagone , &c. Plufieurs auteurs défignent
les culs dt four fous le nom de voûtes fphériqttes
& fphéroïdes, qui leur convient beaucoup mieux.
Voye£ ces mots.
Cul De four en pendentif. C ’eft une voûte
fphérique, qui eft rachetée par quatre fourches
ou pendentifs , comme on en voit à plufieurs é'glifes.
Cul de four de niche. C ’eft la fermeture
ceintrée d’une niche fur un pan circulaire.
CUL D E LAMPE , f. m. Efpèce de pendentif,
qui tombe des nervures des voûtes gothiques. Ces
ouvrages font plus dangereux encore qu’ils ne pa-
roiflent hardis. Le fer qui en compofé l’armature ,
ne peut aflez en alfurer la folidité. Le feul rifque
dont ils effrayent l ’imagination, ne fauroit fe ra-
cheter par la beauté bizarre qu’ils préfèntent. Ces
efpèces de tours de force font tombés avec l’archi-
teélure gothique, comme ils ne pouvoien,t naître
qu’avec la bilarrerie qui conftitue le fyftême de
la décoration. Plufieurs de ces caprices ont longtemps
amufé I’oifive curiofité. On en eitoit de. fameux
, & l’on voit bien que les architèâes
du temps cherchoient à ri v ali fer de hardieffe &
d’habileté. Ces jeux puérils de la fantaifie & de
l ’ignorance n’amuferoient pas même aujourd’hui
des erifans.
Cul d i lampe par encorbellement. Saillies
de pièces rondes parleur plan , qui portent en encorbellement
la retombée d’un arc doubleau, d’une
tourelle, d’une guérite, &c. Comme on voit de
ces culs de lampe dans les fortifications ,_on en trouve
auffi qui portent des fia tues dans des niches peu
profondes.
CUL DE S A G , f. m. C’eft une petite rue fans
.iffue. On l’appelle, dans quelques villes,impajje.
La bonne difpofition des villes confifte à éviter
le plus qu’il eft pofîible, qu’il s’y en rencontre,
La sûreté, la propreté , la libre circulation &
la faîubrité fe réunifient pour les profcrire.
CULÉE} f. f. ( Conjlru&ïon. ) On appelle ainfi
des maflïfs de maçonnerie , conftruits fur les bords
d’une rivière, pour fou tenir l ’effort général d’un
pont, & fervir de points d’appui aux arches qui
le forment ou qui le terminent, lorfqu’il eft compofé
de plufieurs.
Ce double effort, que les culées ont à foutenir,
exige qu’elles foient conftruites très-folidement ;
il faut que toutes les parties qui les" compofent,
foient fi bien liées entre elles, qu’elles ne forment,
pour ainfi dire , qu’un feul bloc.
Quant aux dimenfi'ons qu’il eft nécèffaire de
donner aux culées, pour réfifter, parieur mafle,
au double effort dont nous venons de parler, la
çlus effentielle eft l ’épaiffeur ; cette dimenfion doit
etre proportionnée,
i ° . A la grandeur des arches qui ont ces culées
pour points d’appuis.
2°. A la forme de leur ceintre.
3°. A la hauteur des berges, & à la fermeté
des matières dont elles font formées.
Lorfqu’un pont eft compofé de plufieurs arches,
l’effort qui fe fait contré les culées augmente en
raifon de leur nombre & de l’épaiffeur des piles
qui les féparent, quand l ’épaiffeur de ces piles
n’eft pas allez grande pour qu’elles puiffent ré-
fifter feules à la pouffée des arches qui leur répondent.
Pour déterminer avec précifion l’ëpaiffeur qu’il
faut donner aux piles & aux culées, il faudroit
avoir recours à des opérations compliquées , dont
nous renvoyons le détail à l’article Pouffée des
voûtes. Cependant, comme ces opérations exigent
des connoiflances de mathématique , qui ne font
pas toujours familières aux çonftruéteurs , nous allons
propofer une méthode sûre & facile qui
n’exige aucun calcul, quoiqu’elle foit fondée fur des
principes, certains.
On va faire l’application de cette méthode à
un pont compofé de trois arches furbaiffées , dont
le ceintre eft elliptique.
Méthode géométrique , pour déterminer l ’èpaijfftur dis
piles 6* des culées d'un pont.
De la naiffance A de la courbe qui forme le
ceintre de chacune de ces arches , on élevera une
verticale indéfinie, qui rencontrera au point D ,
la ligné qui^.indique le deffus du pont. De ce .point
on abaiffera ùfie perpendiculaire à la courbe qui
la coupera Su point K •, on tirera par ce point nhe
horilontale K L , jufqu’à la rencontre de l ’axe CO. I
Enfin , on tirera la corde A C , qui coupera l ’ho-
rifontale K L en M ; la partie M L indiqueral’é-
paiffeur qu’il faudroit donner à la culce & à la
pile de l ’arche qu’elles foutiennent , pour réfifter
folidement à fa pouffée.
Dans la conftruâion d’un pont , compofé de
plufieurs arches, on peut donner moins d’épaiffeur
aux piles, en augmentant celle dès culées. On prend
fouvent ce parti, afin de changer le moins pofîible
le courant d’une rivière y & de rendre la navigation
plus facile. A u porit de Neuilly, les piles
n’ont que la neuvième partie de la largeur de
l ’arcade, au lieu du cinquième environ qu’elles
devroient avoir ; mais on a augmenté les culces
en conféquence.
Suppofons que dans le pont, pris pour exemple ,
U« arches aient 84 pieds de diamètre, fur à8
pieds de hauteur de ceintre , on trouvera par 1 ope-
rition , ci-deffus indiquée, 14 pieds & dem] Pour
l’éDaiffeur des piles & culées ; fi on ne veut donner
que u pieds aux P^es> >1 fau<i ra 1ue 'ss cu^ets
aient 17 pieds.
Conjlru&ion des culées.
Après avoir déterminé la forme & les dimen-
fions des culées , il faut examiner la nature du
fol fur lequel on doit les établir, afin de s alfurer
s’il a la fermeté requife pour réfiiler , fans
s’affaiffer, au poids de ces c u l é e s & aux efforts
qu’elles peuvent avoir à foutenir ; c eft ce qui arrive
rarement, à moins que les berges ne foient for-
mées par des maffes de rocher, dans lefquelles il
n’y a qu’à tailler.
Dans ce dernier cas , il faut, autant qu’il eft
pofîible , profiter de toute la mafle folide que le roc
peut fournir, en lui donnant la forme convenable ,
& obfervant de drefler le deffus de niveau , pour
y établir folidement les conftruétions néceflaires
a l’achevement de la culée.
Si le deffus du roc préfente une pente trop con- i
fidérable pour le drefler dans toute fon étendue,
on peut le faire par gradins, mais il faut que les
raccordemens que l’on ajoute pour former une fu-
perficie générale , foient faits avec beaucoup de ^précaution
, afin de ne pas caufer un taflement inegaj.
Ces raccordemens doivent être faits en libage, bien
drefles , & d’égale épaiffeur , de manière à pouvoir
être pofés fans cales , & qu’ils portent egalement
dans toute leur étendue. Ce feroit le cas
de pofer ces pierres -fans mortier, apres les avoir
frottées l’une fur l’autre pour qu’elles puiffent fe joindre
immédiatement fans épaiffeur de joint.
Mais fi , abfolument , on vouloit employer du j
mortier, voici comment il faudroit opérer ; apres
avoir bien dégauchi & drefle la fuperficie du rocher
& les libages que l’on doit pofer deffus , &
l’avoir bien arrofée , on étendra fur cette fuperficie
une couche de mortier fait avec du fable fin ou
du tuileau tamifé ; ce mortier doit être un peu
liquide, afin que l’on puiffe mieux l’étendre. Sur
cette couche on pofera les libages, fans cales, on
les battra à la demoifelle (voyc^ ce mot. ) , jufqu’a
ce qu’il ne refte fous les libages que la quantité
de mortier néceflaire pour remplir les vides que
pourroient produire l’inégalité de leurs furfaces
& de celle du roc. En prenant toutes'ces précautions
, on .eft sûr.d’évfter les taffemens inégaux,
& tous les inconvéniens qui peuvent en réfulter.
S i , fans ■ être un rocher, le fol eft aflez ferme
pour qu’on puiffe y fonder deffus fans pilotis, ni
plattes-formes, on commencera par égalifer la fuperficie
que doit occupe! la culée, on la fera battre
dans toute for. étendue, avec de fortes detnoifelles.
Quant au niveau, comme l’effort qui vient butter
contre les culées, tend à les renverfer, en les fai-
fant tourner fur le bord extérieur de leur baie,
& que c’eft l’endroit où fe fait la plus forte^im.-
preffxon , il feroit à propos que le fo l, au lieu d’être
de niveau , dans le iens de l’épaiffeur, fut plus
élevé fur le derrière que fur le devant; cette
fur-élévation- ou pente, pouroit être d’environ ua
pouce par toife.
Sur le fol bien battu & bien dreffé , fuivant la
pente que nous venons d’indiquer , on pofera u ne
première afiife en libage, dont les lits loient bien
drefles ; cette première affife doit être pofée fur une
couche de mortier , fans calles, & battue à la demoifelle.
Il vaut mieux être obligé^ de dérafer le
lit fupérieur , s’ il s’y trouve quelqu’inégalité, que
de caller les libages, qui feroient trop bas ; il eft
extrêmement important de prendre les memes précautions
pour toutes les autres aflifes.
Toutes les aflifes qui doivent fe trouver enterrées
y feront en retraite les unes fur les autres , afin
que celle du bas occupe une plus grande fuperficie ,
& de diminuer l’effet de la preflion, & le taffement
qui pourroit en réfulter.
La faillie des retraites peut fe combiner en raifon
inverfe du nombre d’ alfifes ; s’ il ne doit y en avoir
que trois ou quatre, on leur donnera jufqu à .dix
pouces ; pour cinq ou fix aflifes , on donnera huit
pouces ; & fix pouces pour fept ou huit aflifes.
Si le fol ne paroît pas aflez ferme pour établir
la fondation des piLes , ou que fa folidité ne foit
pas uniforme, on pourra établir la première aflif«
fur une plate-forme ou un chaflis de charpente. Et
fi ces moyens paroiffent infuffifans, on fe refoudra
à piloter. Le nombre de pilotis doit etre proportionné
à la confiftance du fol ; il y a des cas ou il
fuffit d’en mettre une rangée autour de la culte ;
quelquefois U en faut dans toute fa fuperficie :
nous renvoyons , pour un plus grand detail > aux
articles fondement, pilotis 3 & piloter.
Il eft quelquefois néceffaire, pour établir les fon-
demens d’une culée , de faire des épuifemens & des
batardeaux ; dans ce cas , il eft convenable de choi-
fir pour cette opération , le temps des baffes eaux,
les machines les plus fimples, & d’y mettre la plus
grande célérité. Voyeç les mots batardeaux , epuije-
ment, chapelet, pompes & vis d'Archimede.
Lorfque les cuées font confidérâbles , pour
éviter la dépenfe , on peut ne faire que les faces en
pierre de taille d’une bonne épaiffeur, fur-tout du
côté où elles doivent porter les naiffances des premières
arches , & le milieu en bon moilon, poie.a
boin de mortier bien arrangé & battu à la demoifelle
; pour plus grande folidité , il feroit a propos
de cramponner les pierres de taille qui forment les
1 paremens extérieurs, ainfi que les libages des pre