
£> 0 R
le dernier triglyphe aplomb de la dernière côlonne,
il fe rencontre dans le plafond un efpace plus difficile
à ajufter , & au lieu du fleuron de l’angle que
les Grecs plaçoient fans grande difficulté, il fe forme
trois fortes de compartimens, celui de l’angle &
celui de la demi-metope de chaque côté, ce qui
produit de petites parties de plafond allez ingrates
a décorer, & d’un effet moins {impie, chofe toujours
bonne à éviter dans un ordre dont la fimplicité
fait le caraâère dominant.
D O RM AN T , f. m. C ’eft unefrife ou châffis de |
bois qui eft attaché dans la feuillure, au haut d’une
porte carrée ou ceintrée, & qui fert de battement
aux ventaux.
Dormant de crois! è. C ’eft dans un châffis la
partie qui eft inhérente à la feuillure de là baie,
& qui porte les' baitans , autre partie des châffis ou
de la croifée.
Le nom de dormant a été donné aux objets que
nous' venons d’indiquer , pour défigner leur immobilité.
D ormant de fer. Ç.*eft au-deflus des ventaux
d’une porte de bois ou de fer un panneau de
fer évidé pour donner du jour.
DO R TO IR , f. m. du latin dormitorium. Galerfo
©u falle d’une grande étendue dans laquelle des lits
'uniformes font placés fur un ou deux rangs*
Les maifons d’éducation & les hôpitaux renferment
des fafics de eè nom. Anciennement les
couvens en avoient de pareilles, mais on les a
remplacées par des cellules auxquelles on donne
^quelquefois auffi eolleâivement le nom de dortoir.
Il faut éviter de placer les dortoirs au rez-de-
chauffée, à caufè de l’humidité. Ils doivent avoir
de l’élévation, pour que l ’air y circule, & puifles’y
renouveler plus aifement. Les ilïues doivent en être
commodes, les jours & les ouvertures bien ménagés.
De grands liffes conviennent dans l’intérieur.
On doit en bannir tous ces ornemens inutiles ou
des infectes peuvent fe retirer & fe propager. Propreté
, aifance & falubrité voilà ce que l’on doit
trouver dans un dortoir.
DORURE , f. f. Eft l’art d’appliquer I*or en
feuilles ou en p:udre fur les bois, les métaux, les
pierres , les- enduits. Sous ce rapport, il faut en aller
chercher les procédés dans le Dictionnaire des arts
& métiers. Four ce qui regarde l’emploi de cet art
par les anciens , nous renvoyons le lecteur au D â -
nonnaire (Tantiquités La dorure ne fe lie aux con-
noiffances architecturales que fous le rapport du goût
& de la décoration. Ce n’eft que fous ce point de
vue que nous la confidér.orçs ici..
La dorure eft dans les édifices le remplacement
de l ’or. L’or s’empïoieroit fans doute plus- fouvênt, :
fi fon prix n’étoit généralement hors de mefure avec
les mo nu mens même les plus fbmptueux* Ce n’eft j
D O R
que dans les deferiptions des poëtes qu’il eft permis
d’en jouir & d’en contempler l’emploi ; car les poètes
ne connoiffent point l’économie en fait de bâtimens
du refte on ne cite & on ne connoît aucun monument
dont l’or ait fait la décoration. Mais le bronze doré
qui, à la folidité joint l’éclat de l’or, fut mis plys
d’une fois en oeuvre par les anciens. On ne fauroit
affirmer que ce temple deCyzique décrit par Pline
eût eu dans les joints de fes pierres des filets d’or
réel, ou fi ce n’étoit fimplement que du cuivre doré.
Les caiffons du Panthéon de Rome étoient à coup
sûr de métal doré. Les exemples de la dorurt ainfi
appliquée en métal, foit en chapiteaux, foit en rinceaux,
foit en rofaces de caiffons dans les ventes,
furent très-communs dans l’antiquité, furtout chez
les Romains. La rnaifon d’or de Néron ne porta ce
nom qu’à caufe de la prodigalité d ’o rn em en s dorés
qu’on y voyoit.
Au métal doré fut fubftituée la méthode des ftucs
dorés. On doroit, dit Winckelmann ( Obferv. fur
VarcMt. ) , comme on le fait encore de nos jours, les
ornemens & les compartimens des plafonds & des
voûtes. L’or d’ une voûte écroulée du P a la is des
empereurs s’eft confervé , malgré l’humidité dit
lieu, auffi frais que s’il venoit d’être employé. U
faut en chercher la caufè dans i’épaiffeur d e l’or
battu des anciens j car dans leur dorure' au feu, leur
or étoit en épaifleur aux feuilles qu’on emploie aujourd’hui
pour cet ufage comme 6 font à i ; k
pour lés autres dorures comme 22 à * , ainfi que
Buonaroti nous l’a prouvé. Obferv. fup. ale. Medaçl
tav. 3 0 . p. 3 7 0 & 3 7 1 .
Winckelmann a conclu, d’après Buonaroti, qu’il
sTen fa 1 l'oit bien que les-anciens euffent eu l ’induflrie
de battre l’or en feuilles auffi minces que le font b
modernes. Il paroît cependant, ainfi que l’a remarqué
Carlo Fea, d’après- Pline, liv. 3 3 , ehap.- 6 , que
les Romains auroient poffédé ce talent au même
degré que nous. Mais PHne explique comment il
arrrvoit qu’ils n’en faifoient pas ufage. C’eft que le
vif-argent dont ils fe fervoient pour dorer, donnoiï
à l’or une couleur très-pâle, quand la feuille étoit
trop mince. Voilà pourquoi ils employoient l’or
en feuilles plus épaiffes, ou mettoient ces feuilles-
doubles. Les doreurs infidèles trouvoient, à ce qu’il
paroît par le dire de Pline, l’ art de couvrir leurs
v o ls , en fe fervant de blanc d’oeufr ou d’hydrar-
gire ( mot qui dans quelques dictionnaires fe traduit
mal-à-propos par celui de vif-argent ) , au lieu de
vif-argent. (Pline , à lrendroit cité, drap. 8.) Par
conféquent la véritable manière, la manière la.plus-
reçue & en même temps la plus belle'& la plus durable
, c’étoit celle ou l’on employoit le vif argent
& des feuilles épaiffes d’or. Ars■ inaurari argente
vivo legitimum erat. (P l. lib. C. cap. 3) ; ou comme
dit Vitruve , lib. V I I , cap. 8 , rteque argcntuMv
neque ces fine eo potejl inaurari.
Quoiqu’il en foit de ces raifons-, on doit attribuer
à leur manière de dorer la conservation de leur
dorure tant dans les édifices que dans les ftatu^
D O R
h beaucoup d’autres objets. Il eft douteux que la
Sorure moderne parvienne ainfi à furvivre a toutes
. califes de deftruaion. Si l’on en croit Greav.e,
Dèfcript. des antiq. de Perfépolis, p. 23 > la dorure
s’eft auffi confervée dans les ruines de cette ville.
La dorure plaît dans l’ornement, &,a le droit de
plaire i°- par l’idée de richeffe qu’elle fait naître
dans l’ame du fpe&ateur; 20. par l’effet de fa couleur,
effet qu’on peut auffi juger indépendant de
l’idée de richeffe qu’on y attache.
Quoiqu’il y ait une beauté dans tous les arts
comme dans l’archue&ure, qui ne dépende point de
la matière, il eft vrai de dire qu’il y a dans i’archi-
l fecture plus que dans les autres arts, une corrélation
entre la matière & la forme qu’il eft difficile de regarda;
comme indifférente. C’eft que dans Part de
: bâtir, la folidité qui eft un des premiers mérites,
, ré fuite très-fouvent & reffort de la nature même de
la matière ; & puis on ne fouroit empêcher que l’idée
[ de dépenfe, que la valeur matérielle de l’ouvrage
j n’ajoutent leur prix réel au prix moral d’un édifice.
Ainfi, à beauté de deffiri égale, on préférera 1 toujours la ftarue de métal à la ftatue d’argile. A
beauté intrinfèque égale, on préféra l’edifice de
j marbre à l ’édifice de bois. IL y a effeéffvement auffi
une beauté à être de marbre, à être éternel, à etre
brillant, à être, pur & fini. Et comme les matières
i ont leur beauté qu'on prife indépendament de leur
[ valeur, il y a de l’avantage pour un monument a
être d’une matière qn’on trouve déjà belle même
[ fans que Part y ait ajouté fâ beauté. C’eft une forte
de complément de beauté auquel tout ouvrage &
tout artifte afpirent.
Ainfi l’or ou la dorure donnent à la décoration
des édifices un air de richeffe & de magnificence
I dont aucune autre matière n’apprQche.
Mais fous le rapport de l’effet, il faut dire auffi
j que rien ne fe marie mieux que la dorure foit avec
f la peinture décorative, foit avec la fculpture d’or-
I nemens. S,on éclat donne de la vivacité à tous les
I détails, & les prononce avec une netteté qu’aucune
I autre couleur ne fauroit avoir, La dorure eft nécef-
I faire dans les édifices conftruits ou revêtus de
I marbre, & furtout de marbres de couleur. Mais la
I dorure a auffi l’avantage de s’accorder avec le blanc
\ de la pierre ou du ftuc , pourvu qu’il y foit bien
K ménagé.
On peut citer un affez grand nombre d’exemples
I modernes de la dorure employée avec goût & avec
1 fuccès dans l’architeâure. Les plus grands & les plus
| remarquables font fans contredit la voûte de l’églife
I de S*.-Pierre, & le plafond de l’églife de Santa
j Maria Maggiore.
Les galeries de quelques grands palais d’Italie
| font voir auffi la dorure mêlée habilement foit à la dé-
j coration en grand, foit aux légers badinages de l’ara-
f beique. Ces exemples font connus de tous les artiftes,
& il vaut mieux Les y renvoyer que de s’étendre
! ®n. Préceptes minutieux fur un objet qui rentre 4©
hu-même dans ja th.éorje générale de la déçor^tion.
D o R
Tout décorateur qui emploie la doruti: doit fe ffiu-
venir du tableau de cette Hélène chargée de colliers
& de brillans, & que, félon la critique d Apelle ,
le peintre n’avoit fait riche qu’à defaut de lavoir la
faire b e lle . , . , . ■
Il femble qu’en voyant beaucoup de nos intérieurs
d’hôtels & de palais modernes, on puiffe dire auffi.
n’ayant puits faire beaux , ils es ont fait ruhes.
Dans ces derniers la dorure étoit le lieu commun de
tous les architeaes, & le rempbeeroent de tome
efpèce d’invention décorative. Cela fuppléoit au
génie. Le genre vicieux d’ornemens auxquels on
l’appliqua fi long-temps ajoute encore a 1
qu’on éprouve à l’afpea de ces panneaux, de ces
boiferies , de ces lambris guilloches de cent manières
, & qui n’offrent ni un motif a 1 efpnt, m un
contour gracieux à l’oeil. Un doreur alors tenon lieu
de peintre, de ftatuaire & de décorateur. Sx quelque
chofe devoir dégoûter de la dorure c «ton tien cet
abus révoltant. Auffi la mode feule en a-t-elle tait
juftice.
DOS D’ANE, f ,m . Expreffion par laquelle on
défigne tout corps qui a deux furfaces inclinées, Ce
fe terminant à une même ligne; telle eft la parue
d’un comble à la manfarde que Pon appelle particur
fièrement faux comble. ce mot.)
DOSSE , f f- Planche dont on fe fert pour faire
des clôtures, ou pour échafauder & voûter, &
qu’on pofe à cet effet fur les ceintres des arches ae
pont. . . „ .
D ossb de bordure. C ’eft celle qui retient le
pavé d’un pont de bois.
D osse flacBe. Planche qui n’eft fciée que d ut,
côté , & qui de l’autre à fon écorce. Les planches
qu’on lève de chaque GÔcé d’un corps d arbre que
l’on veut écartir, font des dojfcs floches.
DOSSERET, f. m. Petit jambage au parpam
d’un mur, lequel forme le piédroit d’une porte ou
d’une croifée. C ’eft auffi une efpèce de piHftre un
peu faillant d’oix un arc doubleau prend naiffance de
fond. Les demi-dojferets font dans les encoignures.
D osseeet ou uqssiek PE cheminée. C ’eft un*
élévation fur un mur de pignon ou de retend, qui
monte jufqu’à deux pieds & demi ou trois pieds au-
deffous de la fermeture d’une fouche de cheminee ,
& dont la largeur excède celle de la fouche, d un pied
ou environ de chaque côté : cet excédent s appelle
aile de mur ou de dojjiret. Ces doffercts fimffent en
glacis ou chanfrein.
DOSSIER, f. m. C ’eft la,partie montante de
certains ouvrages de menuiferie ou de çonftruthon
contre laquelle le dos s’appuie lorfqu on eft aius.
Doàcr fe dit de toute efpèce de banquette de
marbre , de bois , &c. On fe fert du mot dos quand
i l a’eft quqftioa que d’une chaife ou d un liege.,
K k 2