
nérale d’an édifice & qui y établit l’unité. Par
conféquent cet efprit doit préfider à la combi-
naifon du plan , à la difpolition de l’élévation , à
la diftribution de la décoration ou des orne mens.
Il y a h a r m o n i e dans le plan d’uni édifice,
quand tout l’enfemble eft comme le réfultat d’une
leule penfée , quand toutes les difiributions coin-..
binées j chacune pour leur emploi, fe trouvent
coordonnées au principe général de la defti-
nation, quand chaque partie en rapport avec le
befoin qui la commande, femble n’être que le
produit d’une convenance diêlée par le plaifir
même de la fymétrie j quand, avec des lignes Amples
, & dans un parti clair & facile à comprendre,
Part a fu réunir, par un motif uniforme & tout à
la fois varié, toutes les diverfités, toutes les difficultés
& toutes les luiétions du projet qu’il doit
exécuter , en forte que tout paroiffe n’avoir
coulé ni peine ni combinaifon pénible. L’h a r m o n
i e du plan doit devenir, en général, le principe
de Y h a r m o n i e générale de l ’élévation , quoiqu’il
arrive quelquefois que l’une ne foit pas une con-
féquence de l’autre, furtoùt s’il ne s’agit que de la
façade extérieure d’un monument.
L 'h a r m o n i e de l’élévation fe compofe d’abord
de l’accord qui eft entre les principaux rapports
de longueur, de hauteur, de largeur, de profondeur
, dont l’oeil fe conftitue facilement le juge.
Ainfi, pour citer ic i quelques exemples, le château
de Verfailles, confidéré du côté des jardins,
offre une telle dimenfion en longueur, que la
malle de l ’édifice, comparée à cette longueur,
auroit, pour ne rien dire de trop, comporté le
double en hauteur. Si l’arc de la porte Saint-Denis,
un des plus beaux morceaux d’architeôlure qu’il
y ait, ne devoit pas paffer pour être une porte
triomphale, plutôt qu’un arc de triomphe à la
manière des Anciens , on feroit autorifé à regretter,
pour l ’h a r m o n i e de fes rapports , que le monument
n’ait pas le double de profondeur ou d’é-
paifleur. Mais le principe d i h a r m d n i e qui pré-
iide à l’élévation des édifices, eft celui qui difpofe
de l’enfemble de toutes les malles, du ftyle qui
doit y régner, de cette uniformité de caraôlère
qui rend fenfible l’unité d’ un monument , &
défigne clairement fa deftination. Cette dernière
forte d’h a r m o n i e morale eft une des plus importantes
j & , puifque nous avons cité la façade du
château de Verfailles comme exemple d’un
manque d’h a r m o n i e dans les rapports généraux
4 ’une élévation, nous nous plairons à citer dans
le même lien le bâtiment de l’Orangerie , comme
un modèle accompli en fon genre de cette h a r m
o n i e de malfe, de ftyle, de goût & de caraâère
qu’il eft fi rare de trouver dans les oeuvres de
TarchiteOure.
La décoration a aulfi fon h a r m o n i e qui lui eft
propre. Chaque ordre nous montre déjà,'Toit
dans fes proportions, foit dans le rapport de fes
ornemens avçc fçs formes & fes mefures, de
quelle naFure font, les principes de cette harmo\
n i e . Ainfi l’on voit que des ornemens légers, muiI
tipliés ou délicats , conviendroient mal à l’ordre
qui a pour objet d’exprimer - la force ou la foliJ
clilé, & réciproquement. De la même manière I
1 ’h a r m o n i e morale des édifices prefcrit ou dé-|
fend l ’emploi de telle ou telle ordonnance, félon
le caraôtère ou la deftination de tel ou tel édifice,J
Un fentiment éclairé a porté jadis les inventeur*!
des ordres à régler, lelon le degré de force, de J
légèreté ou de richeffe de,chacun, les ornemensI
qui leur conviennent. Ainfi chaque édifice, rece-l
vant de l’ordre qu’on y adapte , telle ou telle cou- ;
venance, il réfulle de-là que l’on doit y fuivrej
dans l’économie de fa décoration, le principe«
d‘h a r m o n i e dont l’ordre qu’on emploie devient!
le type.
L’h a r m o n i e de décoration confifte non-feule- j
ment dans la inelure, mais encore dans le choix H
des ornemens. On pèche contre les lois de cetteI
h a r m o n i e3 lorfqu’on applique la richeffe des ob-J
jets & le luxe de la décoration, à des édifices dont I
l’emploi n’exige que de la fimplicité, & réciproquement.
On manque aux lois de cette harmonie^
lorfqu’on fe trompe furie goût qui doit appliquerI
les motifs aulfi nombreux que variés des fujeul
d’ornement, à la deftination de chaque partie de* 1
édifices, comme lorfqu’on orne, avec des caprices
d’arabefques $, un intérieur d’églife, pari
exemple, ou un local defffné à des ufages graves!
& férieux. L ’h a r m o n i e en ce genre prefcrit aulfi I
de ménager les reffources de la décoration &|
d’en graduer l'effet dans les diverfes parties dual
monument , dans les diverfes parties d’un inte-j
rieur. S i , par exemple, on déploie toute la pompe I
de la décoration dans l’efcalier d’un palais, quel
reftera-t-il pour le dedans ? . > 1
Cette théorie feroit lans doute la matière d un I
long traité , car elle comprend les notions les plus I
variées. Toutefois-, comme ces notions fe trouvent I
réparties dans un grand nombre d’articles de ce I
Diâionnaire, on a. cru ne devoir en rapeler ici
que le fommaire.
HARPES, f. f. pl. < C o n f t f u é t i o n . ) Ounomme
ainfi, dans le langage de la conftruclion, les I
•pierres qu’on lailïe .l’aillantes à l’extrémité d un
mur, pour faire liaifon avec celles qui pourron
fervir à fa continuation.
Ce font aulfi , dans les chaînes de pierres , ]a®'
bes fous-poutre & jambes étrières , les piei,.e
plus longues que les carreaux qui doivent fe ieï
avec la maçonnerie de moellon ou de brique.
I HARPIES , f. f. pl- On donne ce nom, dans
Kl- décoration, à des efpèces doileaux ou de-
I 1 nftres fabuleux, que la mythologie nous repré-
IS te comme ayant été compotes de la tête & d’un
W m de femme, des griffes & de la queue du
K,- J. jes fculpteurs leur ont donné auiii des ailes
Idechauves-fonris. C’eft furtout dansl’architedlure I olhicrue que l’on trouve ces fortes de monftres
■ employés à foutenir des gargouilles, des encor-
Iliellemens , des culs-de-lampe , &c,.
I HARPONS? f. m. pl. ( C o n J lr u ôH o ti. ) Mor-
■ ceaiix de.fer, droits ou courbés, qui fervent à
B fenir les cloifons & les pans de bois. Les Au-
Tciens en faifoient qui éloient en bronze, & ils les
icelloient avec du plomb.
I HAUBAN j f- m. Gros cordage qu on attache
par un bout à la tête d’une c h è y r e , d’un engin,
|&, par l’autre bout, à un pieu, pour le tenir en
■ état, lorfqu’on enlève un fardeau.
| HAUBANER, v. a6t. C’eft arrêter à un piquet
ou à Une grofle pierre , le hauban d’un engin pour
Ile tenir fermelorfqu’on monte quelque fardeau.
| HAVRE, T. m. Port de mer où les- vaifleaux
, peuvent être en fureté.
| HAUT, adj. m, Terme dont on ufe fou vent
■ dans le bâtiment, pour déterminer le point d’élé-
■ vation où un .objet fe trouve.
I HAUTEUR, f. f. On dit qu’un batiment eft
■ arrivé à fa h a u t e u r , lorfque les dernières arrâfes
■ font pofées pour recevoir la couverture. On dira
^h a u teu r d ’a p p u i 3 pour défigne r une élévation d à
[peu près trois pieds $ h a u t e u r d e m a r c h e , pour fix
[pouces. * |
HÉBERGE, f. f. Terme de la coutume de
[Paris, dont on fe fert pour exprimer la hauteur
[d’un bâtiment ou l ’étendue d’un enclos, relati-
ivement à un bâtiment & à un enclos voifins. Ce
[mot figuifioit autrefois lo g e m e n t .
I HÉCATOMPEDON. Qui a cent pieds. On
donna jadis ce furnom au temple de Minerve a
IAthènes, appelé le P a r t h e n o n , parce qu’il avoit
jufte cent pieds grecs de large.
| HÉLICES ou VRILLES, f. f. pl. On nomme
■ ainfiles petites volutes ou les caulicoles qui font
■ fous la fleur du chapiteau corinthien. _
! Le mot h é l i c e s vient du grec e lio c , qui figni-
■ fie tortillons de la vigne ou du lierre. ,
■ Hélices entrelacées. Ce fon t des h é l i c e s entor-
I tillées enlètnble , comme aux chapiteaux des trois
I colonnes de C a m p o V a c c i n o à Rome.
HEI/IOPOLTS. { V o y e z Balbeck.)
Héliopolis. Ville antique de la balle Egypte.
Les reftes aôluels à 'H é l i o p o l i s confiftent dans
une enceinte en briques, laquelle a de 18 à 20
mètres (près de 4 ° pieds) dépaiffeur, & plus
d’une lieue de circuit. Cette enceinte eft remplie
d’une multitude de buttes formées par des décombres.
Il n’y refte qu’un feul monument debout,
c’eft l’obélifque connu fous le nom d’ A i g u i l l e
d e M a t a r i é e . Ce nom eft celui d’un village qui a
fuccédé à l ’ancienne H é l i o p o h s , S i qui en eft
^ éloigné d’un quart de lieue vers le lud.
La hauteur de cet obélifque eft de 26 mètres
27 cent. 5 la largeur de la bafe eft de 1 mètre
84 cent, j fes . faces à. la partie fupérieure. ont de
large 1 mètre 17 cent. La matière eft un granit
rouge parfaitement poli. Sur chacune de fes
quatre faces règne, dans toute la hauteur , une
colonne d'hiéroglyphes. L ’obélifque eft mieux .
confervé dans là partie moyenne & fupérieure
que dans l ’inférieure , & dans la face du fud que
dans les autres. Il paroît qu oh a eïïayé de le ren-
verfer. Les eaux s’y élèvent aujourd’hui fort au-
deffus du fol. Par Pelle t de l’exhauffement qu’oc-
fionneut les inondations annuelles , le terrain
s’eft élevé jufqu’à 1 mètre 78 cent, au-deffus de
la bafe. La trace des plus hautes eaux eft marquée
à 3 mètres & un tiers au-deffus de ce même point,'
c’eft-à-dire, à 1 mètre 5 5 cent, du fol aôluel.
L’enceinte & H é l i o p o l i s renferme des débris en
marbre , en granit, en brèche , mais qui n offrent
que des reftes informes. Il paroît que les matériaux
de quelque valeur on été tranfporlés à
Qelyoub &. dans les-villages voifins. La longueur
de l’enceinte aôluelle eft de 1400 métrés fiir
IOOO mètres. Toutefois il eft certain que la ville
avoit beaucoup plus d’étendue.
C e s r e n f e ig n e m e n s f o n t d u s à M . D u b o i s A i m é ,
d e l a c o m m i j j i o n d ’ E g y p t e .
HELIOTROPIUM. C’eft le nom que-les G recs
donnoient aux cadrans folairés , c eft-à-dire , à un
inftrument difpofé de manière que l’ombre , projetée
par un objet proéminent, indiquoit la divi-
fion du temps, & fur tout celle des heures.
HEMICYCLE , f. m. , vient à ’h o m i c y c l iu m
lequel vient du mot grec U ^ I kvkXos , & veut dire
d em i - c e r c l e .
C’eft aulfi la fignification propre du^mot h é m i c
y c l e y félon les diverfes acceptions qu’il reçoit.
Les Anciens appeloient h é m i c y c l e une machine
de théâtre que Pollux prétend avoir été placée
près de l’orcheftre, à ce qu’il paroît dans les parties
latérales de la (cène,, & qui fervoit à faire
voir aux l'peâateurs un file éloigné. O u a prélamé
que ce ne pouvoit être autre cliofe qu une forte de
rideau peint, rèpréfenlant des lointains , .lequel
I pouvoit s’enlever & fe replacer à volonté.