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©h lit dans Codin de conflrii.Slione tan-pli [anda.
c , p. 7 6 ,qt:e pour bâtir ce temple on faifoit
Wuiliir de forg e dans de grandes chaudières,
tquc cetre eau fut la feule dont on fe ferviî pour
mettre .dans la chaux. & dans le ciment. On a voit
do .-a que l’ eau d’orge ne fut ni -trop chaude ni
.fi-00 froide, mais tiède. On coupoit des qporces
,tï’orme pour les mêler .avec la chaux. 11 ajoute,
p. 87, qu’on end unit tout l’exterienr du temple <4è
à: h aux 5 dans laquelle on avoit mis de l’huile au Ueu
a fe iu , afin de iui donner plus de confiftance & d e
fo lld iti
CONSTRUÇT-EUR. fubft. m afc.C’eft pour ainfi
Aire un nouveau mot dans fa r t de bâtir , emprunte
.de Tarchite&ure navale. Depuis quelques temps on
xtéfigne par ce mot un artifte qui connoît bien la
pratique de tous les arts qui peuvent concourir à
la formation de toute forte d'édifice.
Un bon Confiruâeur doit jêtre bien inftruit des
principes de méchanique, de calcul & de géométrie
qui doivent fervir de bafe aux différentes opérations
de fa r t de bâtir, telles que la coupe des
pierres., le trait de charpente, de menuiferie; I*art
de lever les plans, de faire des nivellèmens, d’évaluer,
par le toifé., la quantité de travail & de .macère
néceffaixe à un ouvrage quelconque. 11 faut
de plus qu’ il ait une connoiffance particulière de la
nature & des propriétés des matériaux dont il peut
faire ufage,, ainfi que de la manière de les mettre en
oeuvre, afin de pouvoir avec sûreté déterminer les
formes , les dimenfions & les dilpofitions des parties
q . ii doivent former l’édifice; diriger le travail des
ouvriers dans toutes leurs opérations, pour qu’il
on rélulte la folidité & l ’économie qui doivent caractériser
tous les ouvrages de conftru&ion. Foye^
fariteie Cpnftruciion..
Toutes ces cpnnoi fiances font qu’un bon Çonfiruc-
-tair eft dans le cas .de pouvoir rendreyaifon de tous
les procédés des ouvriers , & le mettent en état de
iu -er, r°. de la pofiibilité d’exécuter un ouvrage,;
ÿ ÿ ? , ’des difficultés qui peuvent fe rencontrer.;
n«. d’indiquer ou d’imaginer les moyens deréalifer
i.s projets dont l’exécution, lui eft confiée , Iorfque
moyens ordinaires font infuffifans ; 4°- > rectifier
les procédés vicieux fondés fur une routine
aveugle.
On doit ofcferver au refte que l’idée attachée de
notre temps au mot ConfiruSUur, eft due à l ’efprit
d'an ilyfe ou de çompofition que lefyftêrne d’étude
moderne a introduitd.àns tous les arts, mais fur-tout
dans Tarchîte&urç. On a déjà fait fentir , au mot
Architecte, quels abus & quelle foibleflè cette divi-
fion des deux parties d’un même art-y avOrent portés.
Les archite&es anciens, s’ ils revenoient, auroient
peine à -concevoir comment il a été poffible de faire
dans un même ouvrage deux articles féparés dé deux
mots qui, pour le bien de l’art, devroient être fyno-
Dimg& On l’a fait cependant pour obéir aux lois de
C 'O s
Tanàîyfe , plus encore que pour fe conformer a
.l ’ufage ; c’eft dans le même fens que le motConftruc-
tion va devenir l’objet d’ un article fépare.
CONSTRUCTION, fubft. fém. Ce mot fert à
indiquer la manière dont un ouvrage eft fait : air.fi,
en parlant d’un -édifice, on dit que la confiruüiou
en eft belle, folide, favante, hardie, légère, économique
, ou qu elle a tous ies vices contraires. Il fert
encore à indiquer les matières qu’ on a employées ou
qu’on peut employer à leur exécution; par-exemple,
la conjlruction d’un édifice peut être en moellons ,
en pierres de taille, en briques , en bois., otc.
La confiriiéliôn confidérée comme partie.de 1 archi-
tefture eft l’art de faire exécuter tout ce qui entre
dans, la çompofition d’un édifice. L’objet effen-
tiel de cet art doit être de réunir la perfeélion , la
folidité & l’éconcfmie. On obtient la perfeélion
en confiant l’exécution d*un ouvrage a de bons
ouvriërs ; la folidité en donnant à chaque partie les
juftes dimenfions qu’elles doivent avoir, relativement
à leur pofition , au fardeau quelles ont a
foutenir, ou aux efforts auxquels elles ont à refifter,
& à Ta confiftance des matériaux ; l’économie en
employant les matériaux les plus convenables , de
bonne qualité, mis en oeuvre avec foin , fans degat
. ni ouvrage fuperfiu.
Quels font les caufts qui ont rendu la conjlruction
des édifices extrêmement couteiife & fouvent peu.
folide •.?
Depuis le. renouvellement de Farchite&ure antique
, la. plupart de ceux qui fe font adonnés à
c et art, ont négligé l’étude de la conflruttton
pour ne' s’occuper que de la décoration qu’ils ont
regardé comme l’objet principal de Farchiteéhire,
tandis que ce ri’eft qu’un acceffoire ; car un édifice
peut parfaitement remplir l ’objet fie fa deftination ,
quoiqu’il ne foit pas décoré, tandis qu’un autre
dont la décoration feroit fort belle -ne le rempliroit
pas,.
£ e t abus , du moins on peut le foupçonner, vient
dé ce que les premiers qui renouvelèrent Parchiteéhire
antique , furent des peintres, des fculpteurs ou des
déffinateurs, qui n’eurent en vue que la décoration,
parce que cette partie étoit plus de leur effort que la
conftruéfion qui exige des connoiffances particulières.
C’eft pour cette raifon que les produétions
de ces premiers architeftes, ne font la plupart* que
des maffif décorés, & prefqu’indépendans de l’ef-
fentiel de l ’édifice. l i en eft réfulté une architeélure
lourde & difpendieufe , oh tout eft affujetti au
caprice du décorateur, de manière que fi Ten
fupprimoit de quelques - uns de ces édifices , les
colonnes, les pilaftres & les autre? ornemens, il
rie refteroit que des maffes informes, auxquelles on
a facrifié la commodité, la convenance & l’économie
; cependant dans les beaux édifices antiques,
dont
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dont ils n’ont cherché à imiter que les ornemens, .
on voit que.les colonnes, les frontons ex. les autres
parties priricipales.de la décoration, étoient des
chofes effentielles à l’édifice 5 .c’eft ce qui donnoit
à leurs ouvragés,; un camétère de grandeur & de
convenance qui excite encore l’admiration, quoique
ce qui refte foit .dépouillé de la plus grande partie
de Tes ornemens.. w
La proteftiom.particulière' que l’on,a accorde
jufqu’à préfent à ceux qui ne fe font:occupés que
de la «décoration.., eft caufe que la .plupart des
archite&es aéhtels ont au ffi dédaigné la conf-
truêlion, pour fe livrer à la partie favori fée par
les diftinctions & les-, récompenfes. De-la tous ces
projets chimériques & ruineux, fouvent même
inexécufables, .où l’on voit que le principal eft
facrifié à de vains acceffoires, oh l’on ne fait prefque
aucune attention à Tufage auquel un édifice eft
deftiné , ni à la dépenfe qu’il faudroit pour l ’ exécuter.
L ’eft fouvent un ftyle à la mode qui détermine
les jeunes architectes. Tout ce qui ne peut pas
fe plier aujqurd’hui aux.formes du premier ftyle de
l'architecture grecque , eft rejeté comme n’ étant plus
en.vogue; aufii voit-.on que c’eft leur principale
étude Y ils Lavent que c’eft à celui qui’ s’en
acquitte, le mieux, que Ton.accorde.. le prix &
"les récompenfes,& . les grades de Técole. Tant pis
pour un particulier qurtombe entre les mains d’un
architefte qui afpire à ces grades, parce qu’il facri-
fiera les intérêts & les convenances ati goût domb
riant de Técole.
On vient de,publier les projets des élèves qui ont
été couronnés par l'académie d'architeéture-, depuis
que le nombre des archite&es décorateurs a prévalu
fur celui des artifies fages , & qui s’occupent utilement
de toutes les parties de l’ arcbitecture. En examinant
férieufement ces projets, peut-on s’empêcher
de convenir que le plus grand nombre paroît être
le fruit d’ une imagination exaltée qui r.e cherche
qu’à produire des effets pitorefques, & que les plus
ingénieux ne font propres qu’à être mis en perfpe&ive
pour former des décorations de théâtre ? Si c’étoit
là le but qu’on s’eft propofé en établiffant l ’académie
d’architeélure, ne feroit-il pas plus nuifibie
qu’avantageux? pourroit-on confulter cette académie
fur des projets utiles? n’auroit - on pas à
craindre que fes fuffrages ne fe réunifient pour
des projets oh l’utilité 8c l’économie feroient facri-
fiés à de vaines décorations ? pour obvier a de tels
abus ne feroit-il pas à propos, d’admettre dans ce
corps les artiftes qui fe font diftingués par la diftri-
bution 8c la conftruélion, qui font les parties les
plus effentielles de l’ârt de bâtir?
Puifque Tarchiteélure comprend trois parties,
n’eft-il pas jufte & même avantageux, d’accorder
à ceux, qui fe diftinguent dans chacune, les mêmes
avantages, & la même confidération ? ainfi ne feroit-
il pas a propos qu’il fe trouvât à -p e u -p r è s un
nombre égal de maîtres dans chaque . partie ?
Dift. d?Architeêt. Tome II,
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e’eft alors qu’il feroit réellement avantageux de
foumettre tous les projets au jugement de cette
compagnie. Ce ne feroit plus le décorateur qui
auroit la préférence ; mais celui qui aitroit le mieux
fatisfait aux trois principes fondamentaux de l’ar-
chiteélure.
Au lieu d’un feul profefleur d’archite&ure qui ne
•parle que de décoration, il faudroit qu’il y eût un
profeffeur pour chaque partie, 'que les concours
pour les prix de mois fuffent alternativement fur
la décoration, la diftribution & la conftruélion ,
& que le grand prix de chaque année fût fur ces
trois parties réunies.; Il eft évident que ce feroit
le feul moyen de rendre cet établiffement utile à
la nation, & au progrès de l’art.
Les gens en place & les amateurs n’ont pas affe«
réfléchi fur la nature & l ’objet de i’architëâure ;
cët art n’eft pas comme la poéfie, la pein.-
ture , la fculpture,Ta mufique, un art de pur
agrément qui puiffe fouffrir tous les écarts de
l'imagination , c’eft au contraire un art efièn-
tiellçment utile, qui exige beaucoup de connoif-
fânee, de prudence & d’habileté pour allier dans
un même édifice, la beauté, la commodité, la
folidité & l’économie. C ’eft véritaiement en quoi
confifte la fcience de l’architefte, fcience qu’il eft fi
difficile d’acquérir. Quoique notre nation le glorifie
d’être une des plus inftruites, peut-être*-pourroit-
on en dire, avec Platon, qu’elle auroit bien de la
peine à produire un archite&e accompli.
Les arohite&es aétuels étant pour la plûpart plus
décorateurs que conftruéleurs, ils connoiffent à peine
les procédés des arts qu’il faut mettre en oeuvre pour
exécuter leurs projets, d’oh il réfulte que lorfqu’ils
fe trouvent chargés de l’exécution de quelque édifice
important, étant indécis fur les moyens, ils changent
& varient fansceffe, ils font recommencer plu-
fieursfoisdes parties d’ouvrages,fans pouvoir fefatifi-
faire eux-mêmes , & après plufieurs tentatives auflï
coûteufes qu’inutiles , ils finiffent par fe confier à
des entrepreneurs, gens ordinairement avides ÔC
rufés, qui ne ceffent de leur tendre des pièges,
pour les faire entrer dans leurs vues interrefiees,
en prodiguant inutilement la matière & les ouvra-l
ges fuperflus. Telle eft la fource de cette infinité
d’abus qui ruinent les particuliers les plus riches, &
épuifent l’état fans rien produire.
Moyens de rendre la confiruêtion des édifices moins
coûteufe.
Lorfqu‘ij s’agit de quelqu’édifice public ou de
quel qu’ouvragé confidérable, il faudroit remettre
à l’architeéfe un mémoire circonftancié , fait par
quelqu'un de bien inftruit de toutes les particularités
relatives à l’ ufage auquel l’édifice doit être deftiné.
‘Ce mémoire ferviroit à guider i ’archite&e dans la
compôfition de fôn projet.
H