
dix pieds trois pouces ; le dessus de cet amortissement
forme un balcon circulaire au bas de la lanterne,
dont l’élévation au-deffus du pavé extérieur
eft de deux cents trente-trois pieds trois pouces.
La lanterne a de hauteur, depuis le fol de ce
balcon jufqù’au dessus du piédouche qui la termine,
trente-:ept pieds ; l’obélifque au-dessus , compris la
croix-, a trente-neuf pieds fix pouces.
La hauteur totale de cet édifice , depuis le Commet
de la croix jufque fur le pavé extérieur, eft de trois
cents dix pieds. - . . '
A l’intérieur, depuis le pave du milieu du dôme
jufqu’au-dessus de la corniche des pendentifs, il y a
quatre-vingt-deux pieds deux pouces. La tour au-
dessus a cinquante-deux pieds , favoir quator-ze
pieds pour le ftylobate , .& trente-huit pieds pour
l ’ordonnance en pilaftres corinthiens, compris 1 entablement.
Le diamètre de la tour, pris entre les
pilaftres , eft de foixante-dix-neuf pieds.
La coupole ouverte, qui pofe fur l’entablement, a
ftvxan te-dix-huit pieds de diamètre fur 'vingt-huit
pieds neuf pouces d’élévation de ceintre ; l’ouverture
circulaire pratiquée au milieu, a cinquante
pieds de diamètre; cette voûte eft conftruitè en
pierres de taille. La feeonde voûte, au fommet
de laquelle eft peinte l’apothéofe d'e Saint-Louis,
fe trouve confondue, par le bas, avec la precedente
fon ceintre, qui eft furhaùffé, eft formé
par une moitié d’elliple, dont le demi-grand axe
vertical eft de cinquante-fept pieds’, &c le petit
axe horizontal de foixante-dix-huit-pieds.
L ’élévation du Commet de cette voûte, au-deffus
du pavé, eft de cent quatre-vingt-onze .pieds ; elle
eft conftruitè en pierres de taille , par le bas, &
en briques, par le haut. La partie en brique a quinze
pouces d’épaisseur-
La' cbr.ftmétion de cet édifice n’eft remarquable
que par l’excefîive grosseur de fes murs & points
d’appuis les maftifs énormes qui renferment les
quatre chapelles circulaires des angles-, empechent
qu’on ne puisse jouir de l’enfemble du plan, à
caufe de la petitesse des percés- : en faifant abftrac-
tion des décorations qui ornent ces maftifs, il ne
refte plus qu’un édifice extrêmement lourd, qui a
l’ air d’avoir été cteufé dans une masse de carrière.
Pour iuft ifier ce que-nous venons dp. dire , il eft bon
de faire une qomparaifen des points d ’appuis^ qui
compofent cet" édifice, avec l’èlpace total q,u il
occupe;'ce rapport fera voir que, dans les édifices
de ce genre, ceft celui où L’on a le plus prodigué
la matière.'
Aux Invalides-, la fu-perficie di s: murs & points
d’appuis eft, à très-peu de choie p r è s le s -deux
feptièmesde la fuperficie totale qu’occupe l’édifice.
A Saint-Pierre de Rome, la fuperficie des murs
& points d'appuis , eft environ le quart de k
fuperficie totale.' T.
À Saint-Paul de Londres, .cette fuperficie eft
moins du quart. t . . . ..
Au Panthéon de Rome, les murs &. points d’appuis
font dans la même proportion. Mais il faut
oblerver que , dans ces trois derniers édifices, leS !
murs & points d’appuis ne font qu’en maçon;.ene
de blocage avec des paiemens en briques ou en
pierres de* taille, ce qui diminue de beaucoup leur
fermeté & leur réiiftance, comparée à celles des
murs &L points d’appuis des Invalides, qui font en
pienes.de taille fort dures, dont la force eft fix
fois plus grande que celle de la maçonnerie es
briques ou en bons moi Ion s.
, A. la nouvelle égide de .Sainte Geneviève, actuellement
le Panthéon français, les murs & points
d'appuis font la feptième partie de la fupeifkie
totale : ce qui prouve qu’on y a employé moitié
moins de matière qu’aux Invalides. Cet excès de
foiidué, dans l e dôme des Invalides, n’empêche
pas’.qu'il ne foit un des plus beaux monument
de ce genre, après Saint-Pieite de Rome & Saint-
Paul de Londres.
Coupole du Panthéon 'français , cl-devant nouvelle
églijè de Sainte-Geneviève.
Cet édifice étant un des plus beaux monumens
de notre fiècle, noua avons penfé qu’il étoit digne
d’entrer en parallèle avec ceux dont nous venons
de parler, fur-tout par rapport à > fa conftruétiqn
qui eft toute en pierres de taille, où L’on a mis
en ufage des moyens nouveaux & des cômbinaifons
qui la rendent très-intéressante. .
' Cette coupole eft placée au centre de l’édifice,.
dont le plan eft une croix grecque;, elle eft 1 o.utenus
par quatre piliers, triangulaires , dont les angles lont
fortifiés par des colonnes engagées- formant fuite
à celles des -nefs. Les faces in térieures'.de ces-piliers
font décorées dé-pilaftres de même ordre & diamètre
que les colonnes, c’efl-a-dire corinthiens.
Ces qu-atré piliers forment à- ffexterieur les
angles d’un grand carré, dont chaque côté eft de
foixan.te - neuf pieds cinq pouces quatre lignes.
( Voye-{ le plan , Jig. 18 8 .)>
A l ’intérieur de la coupole r. les quatre'angles da
carré font, fupprimés par des pans coupés’, formait
les' faces intérieures des piliers.
Les quatre grandes faces entre les pans, coupé*
font ouvertes par de grandes arcades r dont 1«
diamètre eft de quarante-trois- pieds, dëüx pouces,
•pris au nu des pil.iftr.es qui font en arrière-corps
des colonnes engagées. La hauteur de ces arcades
eft de quatre-vingt pieds trois pouces. (Fig. 189.)
Entre ces arcades, au-dessus des faces intérieures
des piliers, s’élèvent quatre parties de voûte appelées
pendentifs,fervant à racheter le plan circulaire de
la tour du dôme. ' ,
Ces-arcades & les pendentifs fonu couronnés par
tm grand entablement à modifions* dont la hauteur
eft de .douze-pieds fix pouces. - - ' ' : .
Le dessus de„ la corniche de l’entablement elt
élèvey au-dessus du pavé, de quatre-ving.r-quatorzô
pieds dix pouces fix. lignes; le- diamètre^ au dfü>*
de la-frife, eft de loixantc-deux pieds.
• La tour, qui s'élève au-deffus de cet enttMement,
a cinquante - deux pieds trois pouces ue hauteur
; juiqu’à la naiffance de h première voûte ou cou-
\ viole intérieure.
L'intérieur de cette tour eft décoré par un
ftvlobate continu, qui fort deloubaffement: à une
colonnade compofée de ieize colonnes d ordre
corinthien, efpaeées également. Ces Colonnes lont
nrefque iiolëes; elles ne tiennent au mur de la tour.
L e par une efpèce de languette qui ne peut
paraître d’aucun côté & qui fort a fortifier le mur
auquel'elles fe trouvent réunies; ces colonnes ont
r trois pieds trois pouces de diamètre , fur trente-
I trois pieds un pouce neuf lignes de hauteur, com-
| Pr^s bafe & chapiteau. 1 Derrière le ftylobate, entre les bafes de colonnes,
I font des efpèces de tribunes. Au-deflus, dans les
entre-colonnemens, fontfeizegrandes crôifées, dont
quatre font feintes; ces dernières répondent aux
[■ piliers dont il a été.ci-devant parle,
I La colonnade eft couronnée par un entablement
I complet. Au-deffus eft un grand focle qui monte
I jufqu à la hauteur de la naiffance de \z-coupole in-
f térieure. Cette voûte .eft décorée de caiffons octo-
I gones avec des rofaccs ; elle eft percée au fenimet I d’une gra.nde:ouverture circulaire, dont le diamètre
I eft de vingt-neuf pieds cinq pouces.
• Le diamètre de la voûté, au droit de fa naiffance,
! .eft de feixante-deux pieds huit pouces. La hauteur ,
Iv depuis le bord de l’oeil ou ouverture de cette voûte ,
Ijufque fur le pavé , èft de cent foixante-dix-huit
pieds. un pouce.
I Au travers de l ’ouverture de cette première cou-
I pôle, oh apperçoit le fommet d’une voûte ir;teuue-
I di.iire , fur lequel, doit être exécuté un fujet de
» peinture ; mais nous n’entrerons dans le detail de
: cette voûte qu’après avoir parlé de l’extérieur du
I dôme. ( Voy^ la coupe , fi g. i8p.)
| Le dôme ou coupole du Panthéon français, com-
L prend à l’extérieur, au-deffus dès autres parties
■ de l’édifice , un grand foubaffemenr, carre par
I le bas, dont le diamètre eft de cent deux' pieds.
■ Les angles font fortifiés par quatre forts arcs but-
L. tans , dont les points d’appuis font formés par les
■ rencontres des murs de face extérieurs, qui pré-
®4entent quatre angles oppofés à ceux du foubaffement.
Pour que les efforts, auxquels ces. points d’ap-
I puis ont,à réfifter, puiffent fe diriger,.félon la lon-
Ë- gueur des nvurs , le bas des'arcs-buttans fe divife
I en deux branches qui fe raccordent avec ces murs,
Ken fe courbant circulairement de droit &. de gauche
; chacune de ces broches .4-épond à des arcs
K pratiqués en élégilfemènt dans la face intérieure de
| ces mêmes murs. ( Voyc{ l’élévation extérieure ,
f J%* r9° » & les détails- cotés 191. )
g Les deffus de ces arcs-buttans forment des efea-
■ liers, qui abouîilfent à des portes pratiquées dans
I les quatre pans coupés, conftruits fur quatre grands
I t ic s , dont le diamètre eft de quatre-yingt-quinze
pieds cinq pouces, fur trente-un pieds dix pouces
& demi d’élévation de ceintre. On a fait choix
de la chaînettepour la courbe du ceintre de ces
arcs , à caufe de la propriété que lui ont trouvée
plufieurs géomètres, d’être celle qui convient le
mieux à la folidité des voûtes ( voye^ le mot c haï-1
nette. ). ( Fig. 192. )
Ces arcs étant la continuation des murs de face
qu’ils ont pour buttée, prennent leur.naiffance aux
angles qu’ils forment par leur rencontre, à dix
pieds & demi plus bas que celle des arcs-buttans.
Ces angles, qui forment pans coupés a l’extérieur
, étoient ci -^devant éyidés par une croifce
qui répondoit à deux autres dans l’intérieur, & par
un palïage circulaire au-deffous. ( Fig 193. )
C ’eft encore pour ménager l’angle intérieur, qui
fe réduifoit par le bas à un pied - droit de quinze
pieds de fuperficie feulement, que l’on à préféré
la chaînette pour le cçintre des grands arcs, parce
qu’elle forme à fa naiffance un angle de cent qua-
rante-un degrés avec les pieds-droits , ce qui leslbu-
lage d’une grande partie de la charge qui fe trouve
foutenue par l'effort latéral. Cet effort agiffànt
comme étréfillonnement, a pour buttée' les mûrs
de face, oppofés dans, le feus de leur longueur.
La folidité de ces buttées a fait? imaginer de pratiquer
, à la naiffance de ces grands arcs, un double
rang de vouffoirs, dont les coupes forment un angle
avec celles des vouffoirs des arcs, afin de diminuer
encore la charge des pieds-droits; toutes ces
précautions font devenues fùrabôndantes, depuis
que les crôifées ont été bouchées & les angles rem-
Ces arcs forment en plan, au droit de leur naiffance,
un carré-dont les côtés font parallèles au carré formé
extérieurement par les faces de la tour du dôme ,
portée par les quatre piliers triangulaires qui la
fupportent à l’intérieur; f intervalle entre les faces
de ces carrés,,eft de onze pieds. Les angles intérieurs
du carré formé par les grands arcs, font
remplis par quatre grands pendentifs qui rachètent
un-cercle inforit : ces pendentifs fo prolongent en
voûte rampante,- jufque contre les faces extérieures
de la tour du dôme, afin de la contre-butter ; &
pour élégir .la partie de voûte, qui fe trouve vers
le milieu des arcs, on a pratiqué des doubles lunettes
formant voûte d’arrêté. ( Fig. 195. )■
Au deffus des pendentifs dont nous venons de
parler , on a érigé un mur circulais, formant à
l ’extérieur le ftylobate continu , qui fupporte la
colonnade extérieure. ( Fig. 195. )
A cette même hauteur, l ’extérieur du mur du
dôme eft aulîi circulaire & concentrique au ftylobate
intérieur ; i’iutetvalle entre ces 'deux ;murs ,
eft. de neuf pieds fix ppuces. :
L ’épaiffeur du mur qui forme ftylobate, eft de
quatre pieds neuf pouces, & celle de la tour du
dôme de fix pieds onze pouces au droit des 'lof
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