
37S E T U
fàvoir acquis que l’on parle , 011 qu’on veut parler,
quand on dit d’un artifte qu’?/a de l'étude, qui/
manque d* étude.
Le mot étude, pris fur tout dans ce dernier
fens, fe tranfporte aufli à l’ouvrage ; & l ’on dit .
d’un tableau, d’un dellin, d’une ligure, que cet
ouvrage eft bien ou mal étudié , qu’il y a trop ou ■'
trop peu d'étude dans fon exécution. En général,
on défigne par-là, tantôt le mérite même ou le
défaut du deflin , tantôt la négligence ou l’ignorance
des détails, tantôt le foin'trop fervile & trop
minutieux qti’on met à les rendre.
Il y a un degré d'étude convenable aux ouvrages
, Toit en raifon de leurs genres , l’oit en raifon
de leurs dimenfions, foit en raifon de la place qu’ils
o c c u p e n t& de l ’effet qu’ils doivent produire.
L ’excès dans Xétude d’un ouvrage peut nuire au
plaifir même de l’imitation. Outre plufieurs rài-
î'ons qui font du reffort de la théorie pratique de
l’a r t, on en peut rendre une raifon générale : c’eft
que cet excès décèle la peine-, & mettant trop à
découvert les r effort s employés par l’artifte, appelle
fur cette partie feulé l ’attention que le fpec-
t a Leur devroit porter 1W le tout. Aufli rarement
les ouvrages où domine cet excès, auront-ils la
faculté de flatter l’imagination, de parler au fen-
timent & à l’ame. Il faut quil y ait de Xétude dans
un ouvragé ,• mais elle ne doit pas fe montrer. -
L’idée d’étude, telle qu’on vient de la confïdé-
rer dans l’ouvrage dé l’art, correfpond jufqu’à un
certain point à celle de fcience des parties &
d’exécution des détails. C’eft pourquoi on donne
le nom éXétudes (foit au pluriel, foit au fingulier)
aux travaux que l’artifte , ou pour apprendre, ou
pour fe perfectionner, entreprend d’après les modèles
de la nature & ceux dé l ’art.
Ainfi des têtes, dès parties du corps humain,
des figures entières imitées fans autre but que celui
'd’appréndre ou démontrer ce qu’on fait, des
académies dans le langage de l ’école , des draperies
copiées far le mannequin , font ce qu’on appelle
des études. Ces travaux partiels & de détail
forment une partie de Tenfeignément des arts du
deffiri; quand on en confidère l’objet & l’efprit,
on voit qu’ils ne font au fond qu’une méthode
d’inftruclion analytique, tout-à-fait fbmblable à
celle que l'uivent les maîtres dans les écoles .de
belles-lettres.
Il éft dans la nature de notre efprit de né pouvoir
être conduit à l’enfemble que par les parties , & il
faut avoir décompofé pour apprendre à compofer.
Mais il y a aùlïi deux abus tout près de Cette méthode
, fi l’on n’y prend garde : r un eft d’habituer
Wop lqng-tçmps ï’efprit à ne voir le tout que dans
fes parties, & jamais les parties dans le tout5 l’autre
de's’aecoutumer à faire des ouvragés qui manquent
d’intérêt, des figures fans intention, des
attitudes fans action , des caraôlères de tête fans
expreffioiT.'De-là étoit né ce goût froid & infigni-
fiant d’ouvragés appelés académiques. Cçt abus
E T U
tient à ’un vice de raifonnement fur les ob‘ J
d'étude. Il faut les -.regarder comme moyen h
point comme fin de'l’art j car le but de l’art eftd
'plaire, & la fcience qui eft ,1e moyen d e parvenir
à ce but, ne doit pas fe faire elle-même le but 1
C’efl à peu près dans la même acception grani I
, ma tic ale / mais fous un antre rapport de lVt 1
qu’on donne le nom àX études à toutes les opéra! 1
tiens préliminaires d’un, ouvrage. L’artifte et
quelque genre que ce foit, avant de procéderai
l’exécution de ce qu’i l projette , s?effaie de pltj
d’une façon , & prélude à ce qu’il doit faire tantôt
par desefquiffes variées, tantôt, lorfquefoa
projet eft arrêté , par des fragmens, foit de com-1
position, foit .de figures, foit de draperies fJ
lefquels il arrête fa penfée & détermine fon choix, !
& qui lui évitent dans l ’exécution les incertitudes
& les tâtonnemens.
Il s’eft cou fer vé dans tous les genres, deces détails
à’études des grands maîtres, & de leurs pim J
célèbres ouvrages. Ces études ont encore pour nous j
un mérite particulier, celui de nous faire affilier|
aux délibérations de 1 ’èl'prit: de .ces gvauds-liom-1
mes, de nous initier dans le fecret de leurs pliul
intimes penfées , de nous révéler, les routes qu’ilsI
ont fuivies , les erreurs qu’ils ont fui éviter..G’eft
un§ efpèce, d’itinéraire de leur génie. Ànffi cesI
études font-elles le plus rare ornement des cabinets
de défilas.
Il y a une-partie de tout ceci applicable àl’ar-
chite&ure. Lès études des élèves confiftent aufli il
s’exercer fur tous les détails qui entrent dans la
cbmpofition des édifices.
Les maîtres aufïj étudient l ’enfemble de leurs!
' conceptions par parties féparées ; ils fe rendent
compte de l’effet général par des effais préliminaires
5 ils font des études de plan & d’élévations,
de profils & de membres d’archi.teâure. Peut-être]
même n y .a-t-il point d’art qui exige plus impé-
rieufement l’ufage XX études féparées, & peul-eîre■
l’architeâe eft-il celui qui en fait le pins, s’il #
vrai qu’on peut, regarder, fes plans & fes deffins,
même définitifs , comme n’étant que les études an I
monument qu’il doit élever.
ÉTUVE/ f. f . ,. viént de l ’i t a l i e n C’eft «a
lieu fermé, échauffé par un poêle ou fourneau !
conftruit exprès, où l’on fe fait Tuer.
Ce que l’on appelle a in fi, les Romains 1 appe-
1 oient caldarium où laconicum. C’étoit une ce 1
pièces qui conftituoient l’enfemble des bains oM
des thermes. On en a parlé; avec allez de details 1
au mot Bain. (Z-'oye.s Bains. )-
Il y à des étuves naturelles.-Ce font des fou|er'
rains creufés dans des endroits vol cannes. i ey |l
à Pouzzol celui qu’on appel!ej'udatori di Tntolh
ÉVALUATION , f. f ., ell l’aflion d’évalaer Je
prix d’un ouvrage. , , t.,-n
1 & ' v EVALW»
e u P
I diMLUER r . a£L C’eft, dansr^HimatioU qu’on
I E’. „ nuTraffe terminé, en régler lès prix par
I fa“ d lation eu égard aux façons, St anllt aux
l d 9 B B G farts parV ordre, St dont.il I B'exile plus men.
K trVFCHÉ f- m. On donne ce nom, dans les
Imlles épiloopales, au palais de l’évêque. Il eft or-
Kinairement contigu à l’églife cathédrale ,, &. con-
Ijîtte en appartemens,- les uns de commodité , les
l i tres de cérémonie. On doit y trouver pour pi èce
principale,-une grande lhlle avec une chape le ,
| L r y tenir le lynode St y conférer les Ordres,
■ sacrés. ; W?:
I EUPALINUS, architecte que quelques -uns
(croient avoir été contemporain de Rhæ.cus &
■ ; Théodore. Il étoit de Mégare , & fon père s ap-
mpebit Nàujîrophus. ( H W B
( Hérodote ( hé. I I I , §- 60). cite Eupalmus
■ comme auteur de l’un'des trois^plus grands 011-
(vraees qui fuftent à Samos, & même dans toute la
(■ Grèce* Il y avoit à Samos une montagne de .141
(toifes d’élévation* Eupalinus la perça par le pied,
(& y pratiqua un éhemin qui la traverfoit* Ce che-
(min avoit Tept ftades de long ( à peu près le tiers
( d ’une lieue) : fa largeur & Ta hauteur et oient de
(huit pieds. Dans la longueur 'du chemin étoit
|fiteufé un canal de vin g t coudées de profondeur ,
[fur trois pieds de large , qui recevoit dans ^des
. tuyaux & conduifoit à la ville les eaux d’une
Igraude fontainé.
I EUPOLÈME, architeôle né à Argos, & qui,
I vers la 90e* olympiade, conftruifit dans cette ville
lie grand temple de Junon»
I Dans la 89e. olympiade, l ’an 56 du facerdoce
f de la prêtreffe Chryfis ( Pauf. lié. J/, cap. 17 ) »
uu incendie confuma l’ancien temple. Eupoléine
■ fut chargé de coùftruire le nouveau fur un autre
emplacement. Ce qui le prouve, c’eft que, du
K temps dé Paufanias, .011 voyoit encore les reftes de !
l’édiliee b rûlé, & au milieu de fes débris, la ftatue
■ de la prêtreffe q u i, par fon défaut de vigilance,
avoit occafiouné l’incendie- Probableme cet ac-
Itideut n’eut des fuites aulli graves que parce que le
I temple étoit tout en bois*
■ Le peu que Paufanias a rapporté fur la difgofi-
K tion générale du nouveau temple , bâti par Eupo-
Bdème, fuffit pour donner l’idée d’un monument
»éga en grandeur & en magnificence aux temples 1 d’Athènes & d’Olympié. Nous favons en outre que
I la dimenfion de l’on intérieur fut telle , qu’elle
■ permit à Polyclète d’y élever le coîofle en or &
■ ivoire de fa célèbre Junon , çolofïb qui le cédoit à
■ peine à celui du Jupiter de Phidias.
L Quelques détails du court récit de Paufanias fur
l' temple , rapprochés de ce que nous connoiffons
U autres temples célèbres, mettront à même d’ap-
Diction, d’ JLrchit. Tome II,
' E U R 5 7 7
précierle génie & l ’étendue de l’ouvrage é X E u p o -
l è m e . ■' .
« La fculpture qui eft au-deffus des" colonnes
» (dit Paufanias) reprélenle ce qui a rapport à
» la naiffance de Jupiter, à la guerre des geans &
» des dieux, à celle de Troy e, & à la prile dé
» cette ville. Il eft bien probable qu’il faut ente
n d r e par-là les fculpture^ des métopes de
» la frife dorique, & celles des deux frontons. »
IX e f o d o s , c’eft-à-dire , le deffous du frontifpice
antérieur > étoit orné de ftatues* Dans, le p r o n a o S
on trouyoit à gauche d’anciennes ftatues des G l a ces,
& "a droite le lit de Junon. L’intérieur du
n a o s étoit rempli d’offrandes & d objets rares &.
précieux, dont la defeription eft étrangère à 1 objet
de cet article*
EVIER, f. m. On donne ce nom à un. conduit
en pierre qui fert d’égout dans une cour on Tablée
d’une maifou. On le donne aufli > & même plus
fouvent, à une pierre creufe, placée, foit à terre >
foit à hauteur d’appui, laquelle eft trouée , S t , pat
un tuyau eorrefpondant à fon ouverture , déchargé
au dehors les eaux des cuifines.
EU RIPE , f. m. Ce nom , vènu du latin St du
g re c , étoit celui qu’on donnoit au détroit qui lé-
pare l ’ile d’Eubée de l’Atlique. Il devint la dénomination
fÿnonyme de ce que nous appelons, dans
les jardins, b q j f f in9 canal. Autour clés cirques il
y avoit des extripes. C’étoieut des foffés creufés fut
les deux côtés de l’arène , remplis d ean , St dans
lefquels il étoit dangereux de tomber.
EUROMUS, ville antique de la Carie, dont
M. de Clioileul-Gouffîer a retrouvé St déterminé
la pofition, St où fe font confervés les reftes d un
théâtre , ainfi que la plus grande partie d un tern«-
pie magnifique. ( Voyagepittorejque d e la Grèce ,
tom. I , chap. 11 , ph io 5 St fuiv. )
Le temple dont la p l . io 5 de ce voyage offre la
vué, eft conftruit en marbre blanc. Il eft penptère ,
exaftyle , St d’ordre corinthien.
« Les quatre colonnes du milieu de la façade
» font renverfées 5 mais Ton retrouve encore les
» parties avancées du ftilobate, qui contenoient
» les degrés par lefquels on monloit au temple. Il
» n’exifte plus qu’un angle des murs de la cella,
» & un des; chambranles de la porte ; mais-ces
». points fuffilent pour établir.fon plan fuivant des
» ufages dont les. Anciens ne s’écartoient jamais.
» Les colonnes dup o j l i c u m exiftent encore, tandis
» que celles de-la façade font renverfées» La pro-
» portion des colonnes eft portée au dernier degré
» d’élégance-i elles ont un peu plus de dix diamè-
» très de hauteur y leurs bafes 8t leurs chapiteaux
» font de la pins grande richeffe. Au tiers de leur
» hauteur font ménagées des tablettes de marbre
» fur lefquelles font des inferiptions qui appren-
» nentles noms de ceux qui ont donné les colonnes.
B b b