
de la colonne elle-même & des parties de l'ordonnance.
( Voye^ Module. )
La colonne ayant, ou pouvant avoir des diamètres
différons , à raifon des renflemens ou diminutions
que Ion fuft peut comporter , on diftingue ordinairement
trois fortes de diamètre.
L e diamètre pris au pied de la colonne ou au-deffus
de fa bafe fi elle en a une. C ’eft celui qiffon prend
pour module.
Le diamètre de renflement ; c’ eft celui qui fe prend
au haut du premier tiers inférieur de la colonne.
Le diamètre de la diminution, ou celui qui eft pris
au plus haut du fuft de la colonne , au-deffous du
congé de l!aftragalle.
D lA TO N I . C ’eft ainfi-, félon Vitruve, que les
Grecs appelloient, dans la conftruâion des murs ,
des pierres à deux paremens , plus longues que larges
, qui formoient l’épai fleur entière d’une muraille
, & lui donnoient une grande lolrdité.
D IA ST YLE , eft une des cinq manières d’ef-
pacer les colonnes ufitées par les anciens. L ’entre-
colonnement diaflyle , d’après Vitruve , étoit de
trois diamètres. Il tenoit le milieu erçtre le fiftyle &
Varceoflyle. Ce dernier étoit le plus large & le plus |
'efpacé de tous. ( Vôyeç AræosTyLe. ) Le diajlyie
avoit l’inconvénient, ajoute Vitruve 3 que les plates-
bandes des architraves , à caufe de leur trop grande
portée, étoient fujettes à fe rompre.
D IA ZOM A T A , étoient, dans la circonférence
des gradins des amphithéâtres Ou théâtres , les
repos ou palliers qui étoient ménagés de diftance
en diftance. On les appelloit ainfi, parce que ces
larges gradins de repos formoient à la vue des
zones qui reffembloient à des ceintures. .
DIDORON. Mefure de deux palmes. C ’étoit le
nom que les Grecs avoient donné à une des trois ef-
pèces de briques qu’ils employoient.
Vitruve , liv. 2 , chap; 3 , nous apprend que le
didoron des Grecs correfpondoit à la nature de briques
, q u i , chez les Romains, avoit un pied de
long fur un demi pied de large.
Comme deux palmes Grecs forment un demi-
pied , Galiani infère de la dénomination didoron ,
que la mefure qui donnoit fon nom aux briques
n’étoit pas celle du grand côté , mais celle de la
face qu’on mettoit en parement, bien qu’elle fût la
plus petite. ( Voye{ Brique. )
D IE TER L IN G , de Strasbourg, peintre & ar-
chiteéfce, vécut dans le feizième fiècle. Il a écrit
fur l’architedure & donné les deffins d’un grand
nombre d’édifices élevés en Allemagne,
On a imprimé à Nuremberg , en 1594, un traité
d’architeéhire de cet auteur, en allemand, in-folio
DÏGLYPHE. Qui a deux glyphes on gravure*
en creux , telles que celles qu’on pratique dans les
triglyphes.
Vitriola a employé des difflyph.es à des confole*
qui entrent dans la compofition d’un entablement
mêlé de dorique & de corinthien , dont il a , dit.
i l , ufé fouvent avec fuccès au couronnement déplu*
d’un édifice. Cet entablement lé trouve dans ion
cours d’architecture & en termine les planches.
Boffrand l’a imité, dans fon hôpital dés Enfan*
trouvés, à-Paris.
DIG UE , f. f. ( Architeèl. *hydraul. ) C’eft un maf*
fif de terre , de pierre , de charpente ,( de falci-
nage, &c. dont on fait un obilacle à l’entrée ou
au cours des eaux. Cet article eft un des plus im<
portans de l’archite&ure hydraulique. Nous en di<
rions -trop pour cet ouvrage , & trop peu pour
le fu je t, fi nous voulions en effleurer feulement
la théorie. Nous renvoyons donc le le'éteur au Dit.
tionnaire des Ponts & Chauffées.
DIMENSION, f. f. Ce mot eft fynonime dt
mefure. On dit les dimènflons d’un édifice ; cela
figriifie les mefures de fa longueur de fa largeur,
de fa hauteur. Les dimènflons diffèrent des proportions
, comme les met ares diffèrent des rapports,
Les proportions confifterit dans le rapport de toutes
les dimènflons entr’elies.
La grandeur des dimènflons ne donne pas toujours
, en architecture , la véritable grandeur. Un
petit édifice peut avoir'de grandes' proportions,
Un édifice peut, avec degrandes dimènflons, paroi
tre petit. Cependant-il faut avouer que la grandeur
des dimènflons produit toujours un effet fur
lesfens , lorfque celle des proportions ne s’adreffe
qu’à l’entendement.
DIMINUTION, f. f. Les anciens appelloient
contraâura (vôyeçce mot) ce que nous appelions
diminution dans les colonnes, & qui conüfte dans
un rétréciffement graduel du fiiff de là colonne,
ou du bas en haut, ou du tiers de la colonne en
haut, lorfque celle-ci éprouve un renflement.
Les uns ont cherché l ’origine' de la diminution
des colonnes dans l’imitation des arbres , qui ont pu
leur fervir de type ; les autres , comme Vignole, ont
cru voir la cauferde la forme du renflement dans! analogie
avec la conformation du corps humain. Tout«
ces étymologies font auffi problématiques, que*
recherches qu’on en a fait font oifeufes. Il n’eu F
néceffaire non plus d’aller en Egypte pour trouv
la raifon de la forme pyramidale que le goût, da
cord avec le bon fens , ont donnée aux colonnes.
Pour fatisfaire, ., dit judicieufement perratftf
rhofes qui font les plus importantes dans
1 FfchUeaure , fayoir , la folidité & l’apparence de
! fol d i t e , laquelle fait une des principales parues
L , a befuté de 1-architeftare , les architectes ont 3 tenu les colonnes plus groffes par en bas que par enihaut.
K Vitruve veut que la diminution des colonnes foit
le:,. rente félon la grandeur, & non félon le nombre
I des modules. Il faut, félon lui, qu’une colonne de
ifluinze pieds foit*'diminuée de là fixième partie du f diamètre inférieur , & qu’une de cinquante ne le
I foit que de la huitième ; i l règle , fuivant la meme
I proportion, la diminution des autres grandeurs
|moyennes. Cependant les monumens qui nous font.
Irelt^s de l’antique nè nous ont point tranfmis
I d’exemples de l’application de cette règle. On ne
Ivoit point que les grandes colonnes du temple de
la Paix, & du portique du Panthéon, que celles du >
| CampoVaccino , & de la bafilique d’Antonin , ayent ;
lune autre diminution que les colonnes , par exem-
.ple du temple de Bacchus , qui n’ont que le quart
f de fa hauteur de celles qu’on vient de citer.
f 11 exiftede fort grandes colonnes., comme celles
I du temple de Fauftine , du portique de Septim.ius ,
du temple de la Concorde & des thermes de D;o- ,
Kclétien, dont la diminution eft plus grande que
I celle qu’on remarque à d’autres colonnes plus pe-
I tites de moitié, telles que les colonnes des arcs de j
ISeptime Sévère & de Conftantin. Enfin à ces peti-
l tes colonnes moindres de quinze pieds , la diminution
■ •n’eft pas encore la fixième partie du diamètre que
K Vitruve leur donne. Elle n’arrive qu’a fept parties
B & demi ; & c’eft auffi la rnefure de la diminution '
I des colonpes de cinquante pieds dont on a parle,
I ce qui prouve que.les règles de ce genre ne peu-
I vent jamais être'prifes à la rigueur.- -
Il en eft de même des différences de diminution
qu’on voudroit établir félon la différence des ordres..
Les règles & les exemples font auffi fur ce
point en contra diéli on. Perrault excepte cependant
_ ce qu’il appelle la colonne Tofcane y. il croit que
i pour tenir un milieu entre ies diverfités d’opinions
fur cet objet, il convient de lui donner fix parties
de diamètre , tandis qu’ on en donnera fept & demie
aux autres. *
On verra par la table des différences de diminution,
comparées aux différences de dimenfion &. d’ordonnance
dans les colonnes, que Iss anciens , dans
leurs édifices 7 ne fe font jamais régie d apres un
fyftême tel que celui de Vitruve, puifque dans
un même ordre , & dans une même grandeur de
colonne il fe rencontredes diminutions differentes,
comme il s’en trouve de pareilles dans des ordres
ferpblables, & dans des dimenfion? égales. On voit
par cette table que la colonne dorique du theatre
de Marcellus, & la doÿque du Coiffée , qui font
à-peu-près d’une même grandeur, varient dans leur
diminution- comme de douze à quatre. L ’on trouve
au contraire la même diminution dans la colonne
dii temple de la Fortune virile , & dans^ celle dû
portique de Septimiùs, dont l’une eft d ordre ionique
ayant feulement vingt-deux pieds, & l ’autre
eft d’ordre corinthien, qui a jufqu’à trente-fept
pieds..
De toutes les différentes diminutions qui ont etc
données à toutes les colonnes , & dont les exemples
font rapportés dans la table fuivante , Perrault
( ordonnance des cinq efpèces de colonnes 3
chap. 8. ) tire une moyenne, joignant le.nombre de
la plus petite diminution au nombre *de la plu*
grande, & prenant la moitié de ce nombre.qui va
environ à huit minutes. ,
« Car fi , dit-il , on joint le nombre de la plus
y> petite diminution, qui eft celle de la colonne
» dorique du Colifee, qui n’eft que de quatre mi-
» mîtes & demie, avec le nombre de la plus grande,
33 qui eft celle du dorique du théâtre de Marcellus ,
>3 qui va jufqu’à douze, là moitié de ces jj deux
3» nombres , q u i, joints enfemblè, 'font feize &
33 demi , fera'de -huit & un quart. De même fi l’on
33 joint le moindre nombre de diminution des autres
33 ' colonnes de la table , qui eft de fix & un huitième
>3 dans la colonne de la bafilique d’Antonin , avec la
33 plus grande , qui eft de dix & demi 3 dans la co-
33 lonne du temple de la Concorde , total, feize misa
nutes cinq huitièmes, on trouvera pour moyen
33 terme huit cinq feizièmes. Or cette grandeur
33 de huit minutes fait, à très-peu de choies près,
» la feptième partie & demie du diamètre de la co-
» lonne ».
On va donner la table des diminutions rapportée
par Perrault, dans laquelle, comme il l ’obferve ,
les modernes n’entrent point, vu qu i’s ont iuivi
en ce genre les pratiques de l’antiquité, ou. nen
diffèrent que très-peu.