
de bronze foi en t arrachés, V in f i c r ip t io n n’en relie
pas moins lifible.
En général, li l’excès des i n f c r i p t i o n s fur les
ouvrages de l’art, tend quelquefois à les déparer,
lorfqu’on les multiplie abufivement ou quon les
place mal, comme lorfqu’on faifoit for tir des
légendes de la bouche des perfonnages en peinture,
ou lorfqu’on écrivoit en fculplure lur le
nu même des ftatues , il faut dire qu’on les
épargne trop aujourd’hui; &. beaucoup de monu-
inens d’areinl eêlure■ laiffent trop ignorer au fpec-
fateur leur emploi, l’année de leur conftruâion,
les noms de leurs fondateurs, & beaucoup de cir-
conftances que les contemporains connoilfent peu,
&. que la poïlérité fera condamnée à ignorer.
INSPECTEUR, f. m. On donne ce nom, dans
l'exécution ou l’adminiflralion des bâtimens &
des travaux publics, à celui qui eft commis pour
veiller à la cônftruêhon d’un édifice, à une entre-
prife quelconque. Son emploi eft d’infpeêler la
qualité comme la quantité des matériaux , d’en
iurveiller la- mife en oeuvre1, félon les proportions
& lès formes déterminées par les plans &
par les devis., & de faire en forte que tout foit
exécuté conformement aux projets arrêtés, aux
lois des bâtimens & aux règles de l’art.
A ne prendre le nom d' in f ip e c t e u r que dans fon
fens ordinaire , on peut dire qu’il n’y à point de
travaux mécaniques qui n’ait fes in s p e c t e u r s ; car
quel ouvrage n’exige pas le contrôle de ceux qui
font inLéreu’cs à fa çonne exécution ? Toutefois le
mol in j p e c t e u r ne devient le nom d’un emploi
important, que dans les grandes entreprifes publiques
, comme dans ce qu’on appelle les b â t im e n s
d u R o i , les b â t im e n s c i v i l s y & dans l’organifa-
tion admimftrative de ces travaux, la place d ' i n j -
p e c l e u r eft un des grades qui conduifent aux directions
générales.
INSTRUMENS, f; m. pl. On diftingue, dans la
langue des aris, ce qu’on appelle i n j i r u m e n s de
ce que l’on appelle o u t i l s . Le mot o u t i l s> emporte
l’idée d’un travail plus particulièrement mécanique,
& qui s’applique à l’exploitation,des matières.
Le mot i n f i n im e n t & quelque chofe de
plus noble., & indique des opérations d’un ordre
plus relevé.
Ainfi, fans for.tir du cercle de l'architecture,
on appellera o u t i l s ce' qui fert à tailler la pierre , à
la débiter , à manipuler le plâtre & les enduits , &
l ’on dira les outils du tailleur de pierre/ou du maçon.
On appellera in f t r u m e n s ,le compas,la règle,
l’équerre, & en général tout ce qui fert à. lever
des plans , àdeffiner les projets d’architeêlure,
Ïnstrumens de sacrifice. Beaucoup des ufages
de l’antiquité ont été exprimés dans tes monu-
inens , par des figures devenues une imitation
pofilive des objets ufu.els , qui entroient.daus la
pratique des cérémonies. Ces figures ont p-j{M
dans l’ornement de l’arcbileêlure moderne , & QJ
font plus.que des fymboles généraux &. des figneal
allégoriques, dont le fens ne laiffe pas d’être compris
de tout le monde.
Ainfi l’on a déjà vu à plus d’un article de (J
Dièlionnaire { v o y e z Bucrane, Festons, Guirlandes)
, que tous les objets qui fe rapportoiem |
chez les Anciens, à l’çfage des facrifices & à l’im-
molation des vièHmes, étoient devenus dans les!
pratiques de l’ornement moderne , autant d’em-l
bl êmes confacrés pour caraêtériler les monurneujl
religieux.
Sur plus d’une frife antique on trouve fculptésj
des in f i r u n i e n s d e j a c r i f i . e e , tels que les vafes. lesI
patères, les lympules, les couteaux, les afper-1 loirs, &c, Ces détails ont été reproduits de lu
même manière dans des édifices modernes ,& ils
occupent ordinairement ces efpaces de la frife
dorique que l’on appelle m é t o p e s . .
INTELLIGENCE, f. f. Ce mot, dans le langage]
métaphyfique , exprime cette faculté de noire ef-|
prit dont la propriété eft de faifir les grands rap-l
ports & de comprendre l’effence même des cliofes. I
Il peut fe prendre de même dans le langage des!
arts, & l’on dira de certains artiftés q u i ont eu des |
penfées grandes & élevées*, qu’ils, étoient doué!J
d’une grande force à ? in t e l l ig e n c e : on dira de cer-|
tains ouvragés plus faits pour exciter l ’admiralioa
que pour flatter lès féns &. touchefle c oe u r , qu’ilsfl
font le produit d’une haute i n t e l l i g e n c e .
En architeêlure, le mot i n t e l l i g e n c e pourra àuffi
fe prendre dans ce fens effectivement il y a peu •
d’art qui exjge plus cette force d’appréhenfionj
& ces coimbinaifons étendues qui font l’objet ou J
l’effet de la faculté qu’on a définie.
Cependant i n t e l l i g e n c e , dans fon acception la I
plus ordinaire, a un fens m,oins élevé , & le rap- l
porte à une idée moins générale, ;
La qualité qui reçoit Je plus fouvent ce nom,
eft celle qui produit plutôt un emploi judicieux I
des parties, que la conception' d ’u n g ra n d eu-
femble.
Ainfi l’archife£te fait preuve d'in t e l l ig e n c e dans I
la diftribution des intérieurs, dans l’agencement J
des détails., dans la manière, beureufe dont il_tireI
parti d’un local peu favorable à.la compofilionij
dans l’art de lier enfemble des membres ou des
corps de bâtiment .ou de-logis ifolés, de fubor-
domier à un motif général des parties difparates.:j
Ce qu’on appelle la d i f i r i b u t io n eft firrtout ce I
qui exige de .l’i n t e l l i g e n c e . Il en faut fouvent
beaucoup pour réduire à un .plan fini pie & a une
difpofition régulière & lymétrique , dans de vaftex
édifices, comme dans des bâtimens particuliers)
tout ce qui eft preferit par le programme, tout e
que les befoins, les convenances d’ufyge , & qne1'
quefois encore'tous les caprices de la mode de11 mandent à l’architecte.
y INTRADOS,|
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dans le cours ordinaire de la v ie, dans les travaux
comme dans les plaifirs, dans les jouiffanees du
corps comme dans celles de l’efprit. L’homme
demande à tous les. arts des plaifirs, & ces piaillas
confiftent dans les images de tout genre qui excitent
des feula ti on s agvéables, qni mettent l’imagination
en jeu, qui remuent les pallions, qui développent
le fenliment de l’admiration. Mais l’amour
du changement ne conlille pas feulement, à jouir
fu c e ef ïi v e men t des re(fources variées des dilïérens
arts. On veut auffi que chaque art trouve dans la
lplière ; des moyens toujours nouveaux de plaire &
d’émouvoir» On fe lafl’eroit promptement d’un art
qui, borné à un petit nombre d’i n v e n t i o n s^ re-
produjroit toujours les mêmes , & n’offviroit aucun
aiguillon à cet appétit infatiable de nouveautés.
A cet égard, il eft vrai que le» arts ont chacun
dans la fphère de leur imitation, d’inépuilables'
moyens de contenter cet appétit. La nature fe
prél’enle fous chacun de fes alpéCts avec un fonda
infini de rapports & de variétés. D’autre part, èller
n’a pas été moins féconde , dans cette diverfité
également infinie de qualités & de talens départis
aux individus; & comme chaque individu diffère
d’un autre par fa phyfionomie, chacun, dans la
conformation de fes facultés morales ; a reçu des
différences telles, qu’il ne fe trouvera jamais- deux
I hommes qui fe rencontrent avec une fimilitude-
! abfolue, dans une même manière de recevoir-& de
rendre les imprelfiôns delà nature, ou des objets
qu’elle préfente à l’imitateur.
De-là-des variétés fans nombre dans les fujets
i d’imitation & dans les fiianières de traiter ces lujets*
Cependaut la nature a accordé à quelques hommes
privilégiés, le fecret de fe diftinguer du grand
nombre,par une faculté fupérieure de concevoir,
de rapprocher les objets, de les combiner & d eu
préfeuler, foit les rapports, loit les images, dans
un ordre plus parfait, avec unè plus grande vérité :
c’eft ce qu’on appelle, en fait d’art, l e s d i f f é r e n t e s
m a n i è r e s . Ainfi, quoiqu’à dire vrai & à le prendre
au fens fimple, il y ait autant de manières que d’ar-
tiftes, cependant ces légères variétés individuelles ,
qui ne font que des nuances infenfibles, n’ont aucune
prife fur notre efprit, & ne font pas capables
de lui faire éprouver le plaitir qu’il demande , &
qu’il trouve dans la nouveauté.
- Il arrive encore que le plus grand nombre des
hommes , privés de cette vue qui,fait apercevoir
les beautés delà nature, & de cette faculté qui fait
en faifir le côté le plus favorable à l’art, au lieu
d’étudier la nature en elle-même, fe contentent;
de l’étudier dans les ouvrages des autres, & au
lieu de produire des images originales, fe rédui-
fent à en répéter de pâles contre-preuves. C’eft le-
lot,de ceux qu’où appellec o p i j l e s , troupeau nom-
. brëux , dont le talen t routinier, loin de produire des
impreüions nouvelles, tend à la fin à diferéditer
même, par de continuelles répétitions, la valeur
des originaux qui leur ont fervi de modèles.