
qui répoTJitl'ces pendentifs, produit un effort .qui
agit comte les reins de ces arcs & tend à je» fortifier,
en ies celterrant par le bas; ce qui les rend
plus fufcepribles de porter eux-mêmes la partie de
la tour qui pôle deilus.: de même, l’effort qui tend
à écarter les parties inférieures des arcs.:, fert à contenir
les -pendentifs. Au P-anthéon-Fraiiçais & dans
les conftruélions bien entendues, pour procurer plus
■ Jurement cet.effet, qui conftitue la folidké de ce
genre d’édifice, on a difpofê l’appareil de manière
que les vouffoirs, qui terminent chaque aifife des
pendentifs, font partie de ceux des arcs. Indépendamment
de cet arrangement, fi l’on a égard à la
forme circulaire de la plûpart dés tours lur pendentifs,
on reconnoîtra facilement que la pofnion
en porte-à-faux des parties conftruit.es au-deffus
de ces pendentifs , fait qu’elles tendent à tomber en-
dedans , par coüféquent à refferrer le mur de la tour
& à la fortifier , dans les parties où il ne fe trouve
point de vides, comme celles comprifes depuis les
pendentifs jufqu’à l’appui des fenêtres , ces parties
étant allez confidérables pour 's’oppofer aux plus
grands efforts; car, pour qu’ils puiffenr agir, il
laudroit qu’il fe fît un écrafement vertical dans tout
le pourtour de cette partie de la tour.
i l eft de plus très-ailé d’obferver que la direction
de cet effort, tendant à l’ave de la cour dans toute
fa hauteur, il agiroitenfens contraire de la poulfée,
avec une f orce plus q.ue fuififante pour la détruire,
quelque confidérable que pût être la forme & la
grandeur de la voûte ou conçoit' qui©ccafionneroit
cette pouffes.
Enfin , il eft aifé de conclure, par tout ce qui
vient d’être d it, que. dans la conftru&ion des
coupoles ou dômes, dont le plan eft circulaire,
tous les efforts, tendans à Taxe ^contrib uent à leur
folidité en concourant à refferrer toutes les parties
,qui les compofent, pour en former un fieul tout. 11
faut bien fe garder de chercher à détruire cet effe t ,
en ajoutant, à l’extérieur, des conftruclipns qui
puiffentle diminuer ou le balancer, fous le prétexte
frivole de contre-venter la tour.
Le lavant architefte, qui a dirigé la conftruéHon
de la coupole de Saint-Paul de Londres, a fi bien
fenti la nécellité de cette tendance à l’axe de
l ’édifice, que, pour la rendre plus forte, il a préféré
une tour conique à une cylindrique; e'eftrà-dire
que le mur qui .la forme eft incliné à l’intérieur
d’un douzième de fa hauteur, ainfique nous l’avons
expliqué ci-devant, en parlant de cette coupole-.
Ceux qui défireront un plus grand détail fur la
théorie des coupoles, pourront avoir recours aux
articles : pendentif, poujjee, voûte fphériqice & niur
circulaire.
COUR, fubft. f. Efpace quadrilatère, circulaire
ou de toute autre figure, environné de murs ouTde
bâti mens.
On a déjà parlé des cours dans les maifons des
anciens, de leurs différentes difpofitions & dénominations
1 ( v.oyç^ ÇAVAEDIUM ). il refteroit peu
à ajouter fur ce lu jet, fi le temps ne nous „avoit
conièrvé, fous les cendres du Yéluve, une ville entière,'
dont les parties les plus vifibles & les mieux
confervées, font-les cours des mailons qui ont été
trouvées à demi-ruinées.
Les coufs de prefque toutes lé5 maisons de Pom-
péia étoient pavées en compartimens de marbre ou
de mofaïque. Celle de la maifon de campagne, découverte
près de cette ville, peut ayoir au-deià de
foixante & dix palmes romains de long. Elle eft
'pavée d’une efp.èce de ciment, fait'avec du marbre
pilé, dans le genre des planchers de Venife. Au
milieu de la cour , eft un.endroit carré,’ dont le
payé eft enlevé ; ce carré eft enclavé dans un
ornement demolaïque, & il y a tout lieu de croire
qu’il a été carrelé en marbre. Sur ce pavé il y a
eu une citerne, ainfi que femble le prouver un petit
puits rond de deux palmes de diamètre , maçonné
en petites briques. Dans la cour intérieure d’uns
maifon de campagne, découverte à Stabia, il y
avoit une citerne carrée, dont le toit portoit fur
quatre colonnes, maçonnées &. enduites." '
Chez les modernes, il y a peu 'd’exemples d’un
fembiable luxe dans les cours. Si l ’on excepte
quelques palais de rois, où le marbre a pu être
employé à de tels ufages, les cours de toutes les
maifons font pavées de la même manière que le lont
les rues de la ville.
On donne ordinairement aux pavés des cours,
une pente d’un pouce par toile, pour procurer l’écoulement
des eaux.
La forme, la grandeur & la difpofition des cours,
tiennent aux -ufages particuliers des -fiècles & des
pays. Avant celui des voitures, les maifons fe bâ-
tuToientéans cours, ou celles-ci étoient fort étroites.
Ce qu’on doit obferver cependant, dans tous pays,
c’eft de proportionner l ’étendue des cours à la hauteur
des bâtnnens qui'les environnent : lafalubrité
des habitations, dépend de-cette attention.
Je n*ai traité, dans cet article,, le mot cour que
fous le .rapport de l’aire comprife entre les bâtimens
-d’un palais ou d’une maifon. Cependant en donnant
à la partie le nom du tout, on comprend aufli par ce
mot i’enfemble mèmè des intérieurs .d’édifices ; c’eft
dans ce fens qu’on loue la cour des Invalides; alors
on veut parler des beaux portiques qui en forment
l’enceinte. Les deferiptions des plus belles cours
connues & défignées par cette acception générale, ne
trouveront point ici leur place. On les trouvera aux
articles , où. chacun dé ces monumens eft décrit.
COUR des Cuisines. Cour où font placés, dans
les palais, les cuifines & les offices.
CoUR A FUMIER. Cour deftinée à la décharge
des écuriçs. Elle doit être voifine des écuries
ôc avoir fa fortie ou dégagement du côté de la
rue, pour qu’ on puiffe enlever le fumier fans être
S obligé de palier par la cour principale.
\ COURANT
COURANT DE COMBLE, fubft. m. C’eft le
«cm qu’on donne à la continuité d’un comble ,
dont la largeur eft comprife piufieurs fors dans la
longueur. Tel eft , par exemple, celui d une ga-
lerie.
COURBE, fubft. f. Epithète qui exprime en
architeâure la dire&ion oblique d’un corps. On
vdiftingue deux fortes de courbes, les unes planes,
(es autres à double courbure. Les premières font
celles qu’ôn peut exactement tracer fur un plan ,
& qui par l’ufage de la coupe des pierres fe réduifent
aux fe&ions coniques & aux fpirales. On appelle
courbe à double courbure celles qu’on ne peut tracer
y- - r.rit.— fur une fur face plane autrement qu’en racourci.
'I 1 «Il .r Cr\
Courbe. ( terme de charpenterie ) Pièce de bois
coupée en arc, dont on fe fert pour faire les ceintres,
les toits des dômes ronds , &c. C ’eft une efpece
de chevron ceintré qui s’affemble avec les litrnes.
On diftingue deux fortes de courbes.
Courbes de plafond. Ce font des pièces de bois
qui forment les ceintres d’un plafond , au-deffus
d’une corniche.
Courbe rampante. C ’eft le limon d’un efcalier
de bois à vis , bien dégauchi , félon fa cherche
rampante.
Courbure- f. f. On appelle de ce nom l’in-
dinaifon d’une ligne en arc, comme celle du contour
d’une colonned*un dôme, &c. C’eft aufli
le nom qu’on donne au revers d’une feuille de
chapiteau.
phages, les vafes, les trépieds, prefque tous les
uftenfiles qui nous font parvenus, nous font voir
une prodigieufe variété de formes dans la compo-
fition comme dans l’exécution des couronnes.
Les couronnes devinrent aufli un objet d em-
belliffement dans les plafonds, dans les ffifes, au-
deffus des portes, -& dans un grand nombre de
membres de l’architeâure. Les exemples de cette
forte de décoration font trop frequens & trop
connus pour avoir befoin d’être cites , encore
moins d’être décrits.
Je ne faurois cependant terminer cet article fans
renvoyer le iefteur au petit monument de Thra-
fyllus , à Athènes, rapporté & defîiné par l’anglais
Stuart, au fécond volume de fon Voyage d’Athènes.
On y trou ve le plus élégant emploi.,des couronnes^
dans une frife , 011 cet ornement fe trouve répété
au nombre de onze. L ’enlacement des branches
d’olive , dont fe compofent ces couronnes, leur
diftribution fimple & légère fur là frife qu’elles
rempliffent , préfentent un modèle de. ce goût
attique , qui eft devenu dans tous les genres
fynonyme de grâce & d’élégance.
Quoique les couronnes & leur emploi n’entrent
prefque plus pour rien dans les ufages civils &
religieux des modernes, cet ornement peut encore,
par le fecours de f aliégcrie, fe placer avec grâce
& convenance dans les ornemens de l ’architeéiure.
Il s’appliquera furtout avec beaucoup de jufteffe à
tous les monumens qui emportent avec eux l’idec
de vittoire, ou de récompçnfe publique.
COURONNE de pihu. Cercle de fer qui entoure
la tête d’un pieu , pour l’empêcher de s’é-
clatter quand on l’enfonce avec le mouton ou de
toute autre manière.
COURGE, f. f. Efpèce de corbeau de pierre ou
de fer, qui porte le faux manteau d’une ancienne
sheminée.
COURONNE. 1’. f. Ornement de fculpture qu’on
trouve répété fréquemment fur les monumens de
l’archite&ure antique.
L’ufa ge des couronnes fe mêla chez les anciens à
un très-grand nombre de pratiques domeftiques,
civiles & religieufes. Les banquets, les jeux,les
triomphes, les facrifices avoient leurs couronnes particulières.
Chaque divinité avoit aufli la fienne.
Non-feulement on fe couronnoit dans les feftins,
dans les Cérémonies, on couronnoit aussi les fta-
tues & les images des dieux. On couronnoit les
autels , les temples , les portes des maifons ,
les vafes facrés, les vi&imes, les navires , &c.
Il et oit bien naturel q*ue la fculpture s’em’parât
de cet ornement. Aufli le muitiplia-t-elle avec
profufion fur tous les monumens. Nombrer
tous ceux oh il fe trouve reproduit, ce feroit les
•numerer tous. Les autels, les cip'pes, les farcor
DiS. d’ArchitcS. Tome 11.
COURONNEMENT, f. m. Généralement parlant
, ce mot lignifie , en architeélure , tout membre
ou tout ornement qui termine un tout ou une partie
d’édifice. Ainfi, la corniche couronne l ’entablement
, & celui-ci. couronne l’ordonnance. Un chaperon
couronne un mur, un périftyle eft couronné
par un fronton. Un comble fert de couronnement à
une nef, à une coupole ; l’une &■ l’autre ont pour
couronnement d’autres objets.
À prendre cependant le mot couronnement dans
un fens moins étendu & plus précis, il s’applique
particulièrement aux objets de pure décoration
que Ton fait fervir d’amorciffement, foit à certains
édifices en grand, foit à certaines parties d’archi-
teâure en plus petit. Ainfi, les chars ou quadriges
de bronze, que-faifoient les anciens, étoient les
couronntmens des arcs de triomphe ,* ainfi une lanterne
fert de couronnement à une coupole.
Ce qui couronnoit les monumens de l’antiquité^
a dû par toutes fortes de raifons devenir la proie
du temps, de la barbarie & de la cupidité. Aufli
1 c