
Le compas eft compofé de deux b ran ch e so u
jambes , dont la partie fupérieure eft ordinairement
de laiton, & dont la partie inférieure eft de fer
ou d’acier ; ces branches s’unifient par une charnière
& finiffent en pointes très-affilées. Le rivet qui
traverfe la charnière ne doit pas tant la ferrer ,
.que les doigts ne puiffent aifément ouvrir &
fermer le compas, 6c il doit en même-temps la
ferrer allez , pour que le compas refte au dégré
d’ouverture qu’on lui a donné.
Il y a plufieurs fortes de compas.
C ompas a trois branches. Il fert à prendre
à la fois trois pofitions ; & , par-là , il eft très-
commode à ceux qui ont quelque plan , ou carte,
à copier promptement ; les trois branches font
pareilles, & s’unifient comme celles du compas
fimple.
C ompas a pointes changeantes. C ’eft celui
dont l’une des pointes d’acier fe démonte & fait
place, foit à un porte-crayon , foit à une .pointe
fervant de plume, foit à quelqu’autre encore ;
ce compas eft du plus grand ufage dans tous les
deflïns d’archite&ure.
C ompas d’AppareillEur. Il a des branches
longues de près de deux pieds , & qui font plates,
droites & également larges, depuis le haut jufqu’à
la naifianee des pointes. Il eft conftruitamfi, parce
qu’il a deux emplois : celui de tracer fur les
pierres les différentes lignes que le. cifeau doit
fuivre , & celui de mefurer des angles de diverfes
proportions.
Je n’ai parlé ici que des compas ordinaires, &
je renvoie pour les au tre sau dictionnaire de mathématiques
&-à celui des arts & métiers. En effet , la
plupart des arts & métiers ont des compas qui leur
font propres ; & les fciences exactes en ont inventé
plufieurs, dont il leur appartient de démontrer
f ufage & l ’utilité ; on ne peut donc trop con-
fuitèr à ce fu je t, les ouvrages que je viens
d’indiquer.
C ompas, fubft. mafc. ( Conftru&ion. ) C ’eft
ordinairement un infiniment compofé de deux
branches unies d’un bout par une charnière & ter-
minées-en pointes de l’autre , de manière que l’on
peut ouvrir ou fermer le compas à volonté , pour
prendre toute forte de mefure; il faut que la charnière
d’un compas foit un peu roide, pour qu’il
puiffe refter ouvert fans le déranger à une ouverture
déterminée.
On fe fert pour faire , les compas de plufieurs
- fortes de métaux, tels que le. fe r , le cuivre, ou
laiton; on en fait aufii d’or & d’argent avec des
pointes d’aciçr , qui fervent pour deftiner l’atchi-
reéture. L’ufage ordinaire des -compas eft de dé-
. crire des circonférences, ou'des arcs d^cercLe.,
de prendre des meffires , ou des diftanlès endigne
droite.
La grandeur des compas qui fervent à deffiner
l ’architeéiure, eft depuis z pouces jufqu’à 6,ou 7
pouces ; on en diftingue de deux fortes ; faveur ,
les compas fimples, ou à deux pointes, qu’on
appelle encore compas ordinaires ; & les compas à
plufieurs pointes, ou à pointes changeantes. Le
compas fimple eft celui que nous venons de décrire
; le compas à pointes changeantes, a ordinairement
l’une de fes pointes fixes ; à l ’autre
branche eft un trou , dans lequel on peut placer
fucceffivement 'plufieurs autres pointes ajuftées
exprès , & que l’on fixé par le moyen d’une vis.
Sous le nom de pointes changeantes, on comprend
une pointe ordinaire , une pointe à l'encre , ou un
tireligne , un petit porte-crayon , & quelquefois
une petite roulette qui fert à ponétuer.
Il y a des compas à la françoïfe , à l’allemande
& à l’angloife ; ceux à la françoife & à
l’allemande different peu ; ils font cambrés de manière
que les pointes ne fe touchent que par le bas ;
les jambes des compas à l’angloiie fe joignent dans
toute leur longueur ; ces derniers font les plus
eftimés.
Il fe trouve des compas qui , au lieu d’être à
pointes changeantes , font à pointes tournantes ,
pour n’être pas obligé de changer les pointes. Le
corps de ces compas eft fait comme celui des
compas ordinaires ; vers le bas & en dehors , on
ajoute aux pointes ordinaires deux autres pointes,
dont l’une porte un crayon & l ’autre fert
de plume; elles font ajuftées de manière qu’on
peut les tourner pour fe fervir de celle dont on a
befoin.
Les ouvriers en bâtimens fe fervent de compas
à deux pointes , qui font ordinairement tout en
fer ; tels font ceux des menuifiérs,des charpentiers,
des maçons , des tailleurs de pierres.
Le compas d’appareilleur eft un grand compas
de fer d’environ deux pieds de longueur ; ces
branches font plates ; l’une eft double, difpofée de
manière à recevoir la branche fimple, lorfque le
compas eft fermé ; ces branches font terminées par
des pointes qui forment une ligne droite avec le dos
des branches, de manière qu’ il peut fervir _à
prendre des angles comme une faufile équerre, &
à tracer , comme les compas ordinaires , des circonférences
& des arcs de cercle, & enfin à prendre
toute forte de mefure en ligne droite.
Le compas à verge eft un inftrument compofé
d’une tringle , ordinairement de bois, qui'peut
avoir jufqu’à 15 pieds de longueur ; on ajufte à
cette tringle deux poupées , ou boîtes à pointes
changeantes fi l’on veut ; une de ces poupées eft
fixe à l’extrémité de la tringle , & l’autre peut
.couler dans toute fà longueur , pour prendre telle
mefure que l ’on veut.; on fixe cette|pGup.ée mobjle
par une vis de preffion.
♦
Lorsqu'on vent donner à cette efpèee de-compas I
toute la perfettion dont il eft (ufceptible, on ,
ajoute à la poupée fixe une vis de rappel qui la
fait mouvoir d’une manière preiqu’mfeniibk,
afin de pouvoir prendre avec la plus grande preci-
fion , les mefures dont on a befoin ; fans ce fe-
cours, il eft quelquefois très-difficile d’ajufter la
poupée mobile à un point fixe ou a une mefure
déterminée. Les compas à verges font extrêmement
utiles pour tracer,en grand,toutes fortes d operations
relatives à la conftruétion des édifices. ( Voyt{
Épures.)
Compas de réduction. C ’eft une efpèee de
compas double , dont les branches fendues fe réunifient
à volonté par le moyen d’une boîte ou cou-
iiffe qui peut gliflér le long des branches, & fe
fixer où l’on veut, félon les réductions que l’on a
à faire , en ralongeant les branches d’un côté & les
raccourciffant de l’autre.
Sur l’une des bçanches de compas, il y a des
divifions qui fervent à partager les lignes en un
nombre quelconque de parties égalés, pour réduire
les figures ^ fur l ’autre , il y a des divifions, pour
inferire toute forte de polygones réguliers dans un
cercle donné. L ’ufaee des divifions marquées fur la
première branche eft aifé. Suppofé , par exemple ,
qu’on veuille divifer une ligne droite en trois parties
égales ; pouffez la couliffe jufqu’à ce que la vis foit
directement fur le nombre 3 j & l’ayant fixe la ,
prenez la longueur de la ligne donnée avec les
branches du compas les plus longues ; la diftance
entre lés deux plus courtes , fera l;c tiers de la ligne
donnée. On peut de la même manière divifer une
ligne en un nombre quelconque de parties.
Ufage des divifions pour tes polygones.
Suppofez, par exemple , qu’on veuille inferire
un pentagone régulier dans un cercle ; pouffez la
couliffe jufqu’à ce que le milieu de la vis foit vis-
à-vis le 5, nombre des côtés d’un pentagone ; prenez
avec les jambes du compas les plus courtes , le
rayon du cercle donné ; l’ouverture des pointes dis
jambes les plus longues, fera le côté du pentagone
qu’on vouloit inferire dans le cercle. On en fera de
même pour un polygone quelconque. On fe fert
utilement de ce compas, en architecture, pour
réduire avec facilité & précifion;des plans ou des
deffins de grand en petit, ©u de petit en grand.
Compas a ovale. C’eft un inftrument avec
lequel on peut tracer toutes fortes d’ellipfes * il eft
compofé de deux règles affémblées en croix dont les
quatre branches, font égales. Ces règles font en bois
dans les grands inftrumèns dont on fe fort pour
tracer les épures , & en cuivre pour Les petits inftru-
ipens qui fervent à deffiner fur le papier.
Lonfqu’il ne s’agit de tracer en grand qu’un quart
d’ellipfe, le compas à ovale eft une fimple équerre,
for les côtés de laquelle on fait couler deux pivots
attachés à certaine diftance , à une règle au bout de
laquelle eft un crayon pour tracer ; lorfqu’on ne
veut tracer qu’une demi - ellipfe, il faut un inftrument
compofé de deux équerres, avec une couliffe
entre deux, comme on voit à la fig. 150 A B C E ,
&afin que la branche du milieu foit plus ferme ,
on y ajoute des liens , comme m n , M N , qui em*
-.pêchent qu’elles ne puiffent s incliner vers A , ni
vers B.
On prend enfoite une règle R T , qu’on fait entrer
dans trois anneaux de fer ou de cuivre carrés
H , G & K , dans lefquels on l’enfile ; & afin
de pouvoir les fixer où l ’on v e u t , on y ajoute une
vis.
A deux de ces anneaux, faits en façon de petite
boîte, tient une queue en forme de pivot conique,
qu’on fait entrer par les bouts de la rainure C E ,
& dans la rainure A B , fi l’on en fait une, qui
n’eft néceffaire que pour mieux affujétir le mouvement
de la règle R T ; c’ eft pourquoi on fait ces
rainures plus larges au fond que par le haut, &
les pivots étant coniques, quoiqu’ils puifîent être
cylindriques à la boîte K , au lieu de pivot, on
met un crayon ou une pointe , comme on le juge
à propos , pour mieux tracer.
L’ inftrument étant ainfi fait , il ne s’agit que de
favoir déterminer la diftance des pivots H G entre
eux, & à l ’égard du crayon K , pour tracer l’el-
llpfe, fuivant la longueur des axes donnés.
Ayant porté fur le grand axe A B , la longueur
C D de la moitié du petit, de A en F , la différence
de deux demi-axes F C , fera cette diftance
que l ’on cherche du pivot H au pivot G ; & la lon-
gueut C D fera celle du pivot G au crayon K.
Les pivots & les crayons étant*ainfi arrêtés par
le moyen des vis , afin qu’ils ne puiffent varier ;
il n’y a qu’à faire mouvoir la règle R T for ces
pivots, enforte qu’il y en ait toujours un engagé
1 dans la rainure des couliftès A B , E C , qui font ici
à ari*:le droit, parce que les axes font donnés ; &
à mefure que la règle tournera fur ces deux pivots,
le crayon K tracera l’ellipfe demandée.
I l y a des compas à trois pointes, avec lefquels-
on peut prendre , d’un foui Coup, les trois côtés
d’un triangle ; & des compas à quatre pointes pour
prendre les quatre côtés d’ un quadrilatère , &c. y
mais ces compas font plus curieux qu’utiles.
Le compas courbe fert à prendre le diamètre
des corps circulaires ; iis ne diffèrent des compas:
ordinaires qu’en ce que leurs pointes font courbes.
C ompas de pro po r tion . C e t inftrument eft
plus à l’afage des mathématiques-1 que de l’architecture
j. cependant ou peut s’en' fervir utilement
pour rapporter les plans ou les réduire , & fur-
tout pour faire des angles d’un, nombre dé degrés
déterminé ou pour les mefurer. Nous allons expli*