
Echafauds mobiles,.
Les échafauds mobiles font ceux qu’on peut faire
marcher tout montés pour des opérations qui doivent
fe (aire progrelîîvement fur les faces ou parties élevées
des grands édifices. Les plus ordinaires font
çeux conftruits ,en forme de tour, montés fur des
roues ou des rouleaux, de manière à pouvoir être
pou fies ou tirés Amplement par des hommes ou des
animaux, à 1 aide de cabeftans ou de .quelqu’autre
machine,
Un des plus remarquables en ce genre, eft celui
qui fut imaginé en i -73 , par Pierre Albertini, fur-
intendant, ou chef dxes ouvriers de la fabrique de
p 1.-Pierre de Rome., pour reftaurer les ornemens &
ia dorure de la grande nef de cette églife. Cet échafa
u d , qui pofoit fur la faillie de la corniche de
1 ordre intérieur , etoit difpofé de manière qu’on
pouvoir le faire aller d’un bout de la nef à l’autre,
par le moyen de moufles.
. C ’étoit une efpèce de ceinire d’alfemblage de 75
pieds de diamètre, compofé de deux fermes formées
par une çombinaifon d’entraits & d’arbalétriers qui,
fin fe moifant, préfentoient des poligones infçrits les
Jins dans les autres. Ces fermes, pofées à 18 pieds
1 une de l’autre, étoient réunies par des entretoifes,
• fortifiées par £es croix de S?.-André, formant onze
planchers ou étages correfpondans à autant de points
qe circonférence de la voûte , auxquels il falloir
travailler. " "
Des échafauds volans ou fufpendus,
Les échafauds volans font ordinairement fufpen-
4us avec des cordages , de manière à pouvoir s’élever
& s’abaiffer à volonté. Les plus Amples font
ceux qui font formés par des échelles foutenues horizontalement
. lesquelles font garnies en deffus de
planches ou madriers couchés fur les échelons.
Ces échelles font fufpendues à chaque bout par de
doubles cordages ajuftés avec des poulies à chappe j
pu mouffles, dont les unes font attachées à la partie
fupérieure de l’objet auquel on veut adapter Vécha-
f aud 9 & font Axes ; & dont les autres , attachées
aux échelles, font mobiles comme elles. D ’ailleurs
ces eipeces d échafauds font fufceptibjes d’une infi-
nité de çombinaifons différentes que les circonftances
feules peuvent déterminer, & qui dépendent (le l ’intelligence
de ceux qui font chargés de l ’opération.
On peut fubffituer aux échelles des châflis de differentes
formes, fufpendues de manière à pouvoir
être promenés à une certaine diftance du point de
fufpenfion, par le moyen des cordages. Les ouvriers
qui font chargés de décorer les principales églifes
d’Italie d’autres raonumens, pour les grandes cérémonies
, ont pour çe genre d’échafaudage une
adreffe vraiment merveilleufe, & qui ne peut fe
comparer qu’à leur hardiefle.
A l’égard^des grands échafauds fufpendus, qui ne
doivent pas etre mopiles ? on fubftitue aux cordages
des pièces de boirappelées clefs pendantes, ?ete <
par des mpifes , ou des crochets de fer , connu ^
l’a pratiqué à celui dont on s’eft fervi pour reftau0"
la grande coupole de S1.-Pierre de Rome, &aut i
q.u’on peut voir dans un recueil d’ouvrages de***
genre, connu fous le nom de Zabaglia, imprim/'
Rome en 1743. ^ 61
ÉCHAFAUDAGE , f. m. On appelle ainfî tout I
etabliilemept ouçonftru&ion d’échafauds, f0jt q,/i
foient propres à bâtir, à reftaurer ou à peindre J
édiftce ou quelque partie d’édiftee, foit qu’ils doivent
fervir à toute autre forte d’ufage ayant pour obi«
d’élever au-deffus des .autres ceux qui doivent
monter ou y figurer, '
ÉCHAFAUDER, v. a,d. Oeft l’a&ion de dreffer I
ou d’ établir des échafauds,
ÉCHAFAUDEUR, f. m. nom que Ton donne
aux ouvriers qui font les çchafâuds.
ÉCHA LAS, f, m, pl. Morceaux de coeur de chêne
refendus carrément par éclats d’environ un pouce de
groffeur, planés ou rabotés quand ils ne font p«
droits, On en fait de différentes longueurs ; ceux de
quatre pieds & demi feryent pour les contr’elpa-
liers, &. haies d’appui ; & ceux de huit à neuf pieds
-ou de douze , &p. pour les treillages,
ÉCHANTILLON, f . m. Mefure conforme a
l’ufage & aux ordonnances , pour les pièces de bois
à bâtir , lg. brique, la tuile , l’ardoife, Je carreau, I
le pavé, &c. dont l’étalon ou la mefure originale fe
conferve dans les iurifdi&ipns préposées à la police
des bâcinjens,
ÉCHAPPÉE, f. f. C ’eft une largeur ou efpace
affez grand, pour faciliterle tournant des charrois
dans une allée , une remife, &c. & pour le paffàge
d’une écurie derrière les chevaux. On appelle eii"
core échappée une hauteur fuffifante pour defeendre
dans pne ç a y e , au-deffous de la rampe d’«n
efçalier,
^ÉCHAQUETTE ( guérite ) , f. OU DONJON.
C’eft dans les vieux châteaux une efpèce de tourelle
élevée fur une tour ou une terraffe, pour faire 1«
guet & découvrir de loin l’ennemi.
ÉCHARPE, f, f. Dans les machines dont on fe
fert pour çonftruire , on appelle ainfi une pièce de
bois avancée au dehors , ou eft attachée une poulie
qui fait l’effet d’une demi chèvre, pour enlever un
médiocre fardeau, C ’eft aufli une efpèce de cordage
pour rçtenir & conduire un fardeau , en le montant.
Écharpe (voyeç ceinture).
ÉCHARPER, V. a d . C ’eft haler & châblerune
pièce de bois ( voyez cables ),
• ' ÉCHAS5ES
«CHASSES, f. f. pl. Règles de bote, tnîncês,
en manière de lattes ; pour jauger les hauteurs &
retombées des vouflbirs, & les hauteurs des pierres
en général.
Échasses d’échafaud. Grandes perches debout,
auffi nommées baliveaux, qui étant liées &
entées les unes fur les autres , fervent à échafauder
à plufieurs étages, pour ériger les murs, faire les ra-
vaiemens & les regratemens.
ÉCHAUDOIR , f. m. Lieu pav^ au rez-de-
chauffée, oh les bouchers font cuire dans de grandes
chaudières, les abattis de leurs viandes.
ÉCHÈLAGE *, f. m. C ’eft le droit de pofer une
échelle fur la muraille d’autrui , pour refaire un bâtiment,
un mur, &c. Ce qui eft de droit à’échelage
d’un côté, eft par conféquent fervitude de l’autre.
ÉCHELIER ou RANCHER , f. m. C ’eft une
longue pièce de bois traverfée traverfée de petits
échelons appelés ranches, qu’on pofe aplomb pour
defeendre dans une carrière, & en arc-boutant,
pour monter à un engin, à une grue , &c.
ÉCHELLE , f. f. ( conJlruSlon). Machine portative
fervant à monter & defeendre , à défaut
d’efcalier.
Les échelles ordinaires font compofées de deux
perches ou montans appelés bras, éloignés l’un de
l’autre de 15 à 18 pouces, & réunis par des tra-
verfes ou bâtons efpacés de 10 à 11 pouces, auxquels
on donne le nom d’échelons.
On appelle échelle double celle qui fe compofe de
deux échelles fimples qui fe foutiennent mutuellement
, fans avoir befoin d’être appuyées contre un
mur. Pour que les échelles doubles ayent une folidité
convenable, il faut que leur écartement par le bas
foit égal à la moitié de celui qui eft formé par
leur inciinaifon.
Les échelles'entées ou échelles romaines 7 dont fe
fervent ceux qui font chargés de décorer ou de draper
l’intérieur des grandes églifes , les jours de fête
ou de grande cérémonie, font compofées de plufieurs
parties de différentes grandeurs , qui s’en-
manchent les unes au bout des autres. Un afforti-
ment complet eft compofé de onze parties , qui vont
chacune en diminuant d’un échelon. Celle du bas,
que les Italiens appellent pedone, a ordinairement
douze échelons; celle qui vient au-deffus, onze;
la troifième en a dix, la quatrième neuf, & ainfi de
luite jufqu’à deux, ce qui fait en tout foixante-
dix-fept échelons pour un afïbrtiment. La diftance
des échelons étant d’un palme & demi, ou douze
pouces quatre lignes & demie, un affortiment com-
&dea ^ ^auteur f°ixante-lbpt pieds quatre pouces
1' ° n^ 0iflt Pour ces échelles, du bois blanc ,
eger&ijantji tel que celui du peuplier , ou de
a ne. La groffeur des montans ou bras de Véchelle ,
f Archit^ Tome IU
eft de trois pouces fur deux pouces ; ils ne font pas
arrondis comme ceux des échelles ordinaires, mais
bien équarris à vive arête. La diftance entre les
bras, dans toutes les parties de l'échelle, eft de feize
pouces & demi par le bas ; par le haut, elie eft de
douze pouces & demi, c’eft-à-dire que la largeur
entière du haut de chaque partie èdéchelle, y compris
l ’épaiffeur des bras , eft égale à l’intervalle qui
le trouve entre les deux bras dans la partie inférieure,
de manière que quand deux parties d’échelle
font réunies enfemble , le bas de l’une embraffe 1«
haut de l’autre.
Ces parties d'échelle font garnies d’échelons
équarris, de feize lignes & demie de haut, fur huit
lignes & demie d’épaiffeur. 'I ls font ordinairement
du même bois que l’échelle f à l ’exception de celui
du haut & de celui du bas qui font en bois d’orme»
L ’échelon du haut de chaque partie à’échelle eft
placé à quatorze pouces de diftance de l’extrém.té
des bras, & fort de chaque côté d’un peu plus de
deux pouces. Les bouts de chaque bras font terminés
par une entaille pratiquée dans le milieu, leur largeur
formant une efpèce de fourche, dont le vide
eft égal à l’épaiffeur des échelons. Par cette drfpo-
fition qu’on peut voir repréfentée (j£;. 223 des pl.
de conJlrucHon ) , le bas de chaque partie d'échelle
fupérieure s’enmanche avec les parties extérieures
de l’échelon du haut de la partie d'échelle inférieure,
tandis que l’entaille pratiquée à l’extrémité de chaque
bras de cette dernière, s’aj îfte avec l’échelon du bas
de l'échelle fupérieure, ce qui forme un doublement
d’environ quinze pouces, & de ces deux partie*
d’échelle 9 ne compofe qu’une feule pièce. Pour donner
plus de confiftartce à cet affemblage, on garnit
de forte tôle les bouts entaillés de chaque partie
d'échelle.
La figure .224 ( planches de conjlru&ion) repréfente
un affortiment d’échelle monté, compofé de
onze pièces de differentes longueurs. Les ouvriers
qui en font ufage, & qu’on appelle à Rome feftajuoli,
diftinguent ces parties par le nombre d’échelons que
chacune contient. Celle de douze, ou pièced en bas,
fe nomme pedone ; mais celle d’après & les fuivantec
s’appellent pièce de onze, pièce de dix, &c. jufques
& compris celle qui a fix échelons. Les parties qui
ont moins de fix échelons, fe nomment cime. A :nli
dans la ( J ig . 224 ) A défigne le pedone, D une pièce-
de neuf, & I une cime de cinq.
Une échelle compofée de fix pièces, favoir : un
pedone, une pièce de onze, une de d ix , une de
neuf, une de huit, avec une cime de cinq, faifant
en tout cinquante-cinq échelons, a de hauteur quarante
huit pieds un pouce fix lignes, & ne pèfe arec
fes garnitures en tôle ou fer battu , que deux cents-
vingt-cinq livres, ce qui fait un peu moins de quatre'
livres trois quarts par pied courant. Ordinairement
un homme tranfporte à lui feul une de ces échelles t
toute montée & debout
Les échelles compofées de fept à huit pièces, font
fi élaftiques , qu’il eft difficile d’y monter lorfqu’o»