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régnant avec affez de {implicite dans tout l’en-
femble , quelques variétés de mafl’e dans le plan ,
mais {ans irrégularité. Les détails des croifées font
les feuls objets qui portent le cachet du goût de
Boromini.
Si l’on fupprimoit les mêmes détails delà façade
du palais du prince Eugène à V ie n n e o n auroit
une belle ma (Te, dans le goût de celle des palais
d’Italie. Il le compofe d’un foubaflement en refend,
qui feroit à la vérité d’un meilleur effet
s’il n’étoit percé que d’un feul rang de fenêtres.
Au-deffus s’élève un ordre de pilaftres ioniques,
qui porte l’entablement furmonté d’une balultrade
jk de ftatues.
On peut voir dans le Recueil déjà cité beaucoup
d’autres defïins de palais du même auteur.
Il paroît avoir été moins fage & moins régulier
dans la compofiiion & la décoration de quelques
grands monumens qu’il a élevés, foit à Vienne,
l'oit à Prague, &. où le faux goût du décorateur a
gâté les conceptions de l'architecte.
C’eft ce qu’on doit remarquer de fa grande églife
de Saint-Charles-Borroméeà Vienne, qui confifte
en une coupole ovale, accompagnée de„ quatre
petites nefs qui décrivent une croix grecque. La
partie, fans aucun doute, la plus vicieufe de tout
cet enfemble eft la principale façade de l’extérieur,
où l’on remarque toutefois un périftyie de fix colonnes.
corinthiennes, dont le plan & l ’élévation
ont dé la fimplicité & de la régularité; mais ce
qui devroit être ou Punique ou le principal ornement.
de cette façade,, en eft à peiue un acceffoire.
Deux parties rentrantes qui l ’accompagnent, font
occupées chacune, d’un côté & de l’autre, par des
colonnes fort élevées, dans le goût de la colonne
de Trajan à Rome, & , comme Celle-ci, fculptées
en ligne fpirale. A côté de chaque colonne s’élève I
encore une efpèce de tour pour les cloches & pour
l’horloge. Il y a fans doute de la magnificence
(fans ce frontifpiçe, mais'c’eft celle du luxe & de
la dépenfe. La magnificence de l ’art eft moins
prodigue, & , à beaucoup moins de frais, elle fait
beaucoup plus d’effet,
Bernard Fifcjier n’a pas terminé tous les monumens
dont on trouve les defïins dans fon Projet
d*Architecture hi/loriqüe. Son fils, Emmanuel
Fifcher, verfé non-feulement dans l’architeôture,
mais encore dans la mécanique , fut chargé d’y
mettre la dernière main.
L ’ouvrage qui a le plus répandu hors de l ’Aile-
■ magne la réputation de Fifcher } eft un Recueil de
monumens gravés qu’il intitula : Projet $ architecture
hi/loriquç , corfiftant dans la repréfentation
de différens monumens célèbres} tant de i antiquité
que des_ nations inodei:nes.
Ce Recueil eft un compofé dereftitutions imaginaires
des plus célèbres ouvrages de l’antiquité, ;
pomme les fept merveilles du monde, de defïins
de monumens & de ruines antiques, empruntés
4.PS voyageurs de ce fiècle, d’e.fquifies d’édifices
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de toutes les nations de la terre, extraites I
toutes fortes de voyages; & enfin, de nh 1
élévations d’édifices deifinés, projetés ou H
par l’auteur. F i f cher compofa ce Recueil par ainlJ
fement, &, comme il le dit lui-même, dans
temps où les guerres de l ’empereur d’Auinc|1
avoient fait fufpendre les travaux de l’a ix lJ
ture civile. Cet ouvrage ne préfente plus f j
tous les objets, antiques , rien qui mérite d’être]
confulté; il ne prouve que le.,goût de l’auteur!
pour fou art, & fon zèle pour les’ oonnoiflàncescnal
y font relatives. j
FLAMME, f. f. Comme la flamme eft un dej
effets du feu que la peinture feule peut rendre 1er]
feulpteurs antiques n’ont jamais tenté d’en expri-!
mer que l’indication conventionnelle, foit fur des]
autels, foit fur des candélabres. Il paroit que c’eft1
là tout ce. que la fculpiure doit fe permettre encel
genre.
Des vafes & des candélabres, d’où femblefortirI
u ne flamme y s’appliquent quelquefois comme or-
nemens fculptés, à diverfes parties, des édifices
facrés, & avec allez de raifon, vu le rapport de]
ces objets avec les ufages religieux.
La mode, pendant un certain temps, avoitI
multiplié les pots à feu & les caffolettes à l’entrée !
des portes des hôtels & même des maifons de I
campagne. Comme ce motif de décoration ne i
tenoil ni à une pratique ufuelle, ni à aucune aile-1
fion fenfîble, il a eu le fort de tout ce qui eft le j
produit de la mode.
FLANC, f. m ., eft la partie latérale d’un édifice, I
Ce qui détermine le fla n c d’un monument, ce
n’eft pas l’étendue-, car il peut en avoir plus dans 1
fes côtés que dans fes faces ; c’eft le frontifpiçe. I
Ainfi , les temples périptères grecs avoient en J
fla n c plus du double de colonnes qu’ils n’en avoient I
en front. Les Grecs appeloient aile y dans ces I
édifi ces, ce que nous nommons fla n c . ( Voyez j
Aile.)
FLANQUER, v, a£t. C’eft appuyer aux flancs]
d’une conftruélion quelconque une autre conltruc- j
tion, Ainfi deux bàtimens aeceffoires f cliquent I
un corps principal de bâtiment, Ainfi, on dit d’un I
pilaftre d’angle, qu’il flanque une encoignure, |
FLASCHE, f. f. On appelle ainfi ce qui paroft j
de l’endroit que recouvroit l ’écorce d’une piece
de bois après qu’elle a été équarrie, & qui forme
des. vides qu’on ne pourroit atteindre îaus faire
ffibir beaucoup de déchet à la pièce,
Floche de pavé. C’eft un efpace de pave enfoncé
ou bfifé fur fa forme, le long des Bords dt
ruifleau ou dans les revers.
FLÉAU, f. m. Grofle barre de fer qui, rendus
' ■ ' : 1 jnoU«;
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L l 'le par le moyen cl'un boulon p a f f e a u milieu ,
L1- ndïar les deux battans ou ventaux d’une
"'■ le coebère pour la fermer fûrenient. Xizjléuu
ILvi'êtd P“1 un moraillon qui »’y .'attache d'un
loat [eut à le faire mouvoir, & de l’autre bout le
femé avec une petite ferrure entaillée dans le bois
l ’un des deux ventaux.
I FLÈCHE de clocher , -f. f . Ce mot défigne l’ob-
■ , J,'il. exprime, par la comparail'on de la forme
[ pointue d’une./Zèc/te , avec cette partie pyramidale
iti’ou élève lbit fur une tour, foit au-deflns dun
comble d'églife , pour y. placer des cloches, &
Hnpporter ii l'on Commet très-allongé, ou une croix
,011 une girouette. 1 ,
I Les flèches fe font le plus fouvent en charpente
latiée & recouverte d’ardoifes; mais on en'voit
■ suffi qui font conftruiles en pierres. <
K Flèches de pont. C’eft le nom qu’on donne à
ides pièces dé bois affemblées dans la bafcule, &
Kuitiennent, par les deux bouts de devant, les
-.chaînes de fer qui enlèvent un pont-levis.
\> FLEUR, f. f. Ornement d’arcliileÔlure que l’on
méfigne plus ordinairement par le mot Fleuron. 11 Voyez ce mot: )
Fleur de chapiteau. Ornement qui a la forme
de rofe dans le milieu des faces du* tailloir du
chapiteau corinthien, & eft quelquefois taillé en
fleuron dans les chapitaux du genre compofé.
| Fleur de lis. Pièce de blafon qui fert de fym-
|bole dans plus d’une partie extérieure ou intérieure
des édifices.
FLEURS, -pl. Les fleurs comme les fruits, &
beaucoup de fortes de plantes, trouvent place dans
■ la décoration de l’archite&ure, quelquefois en en-
roulemens, quelquefois en guirlandes.
1 L’architeOe, lorfqu’il adapte de tels ornemens ■
[àfes édifices, doit preferire au fculpleur lu macère
dont les fleurs veulent y être traitées. Une
imitation trop fcrupuleufe & trop détaillée de
[cette.forte d’objets en rendroit l’effet maigre, &
l’alpecl jufqu’à un certain point dilconvenant. La
i vérité que la lculpture y doit chercher eft celle
[ qui ré faite de la forme générale, & non de l ’ob-
iférvance munitieufe des détails,
j On trouvé dans l’antique beaucoup d’exemples
(lu genre des convention imitative dont on veut ■
parler ici. -r
t leurs. ( Jardinage. ) Les fleurs 9 principal
ornement des jardins, peuvent entrer jufqu’à un
certain point dans le cercle des combinaisons de
[ ,u’lifte qui préfixe à la dilpofition d’une maifon
| #e campagne.
3elon le fyftème du jardinage irrégulier, l’art
Diction. d’Archit. Tome II.
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de planter un jardin confiftant à faire en réalité
des fcènes diverfes de payfage en raifon des mes,
& pour chaque faifon, les différentes efpeces d arbres
doivent être les élémens de cette prétendue
manière de peindre. Il faut donc connoitre &. lès
diverfes qualités des arbres ou arbuftes, &• les
époques de leur floraifon, & l’effet qui réfulte,
foit de leur mélange , foit de leur fucceffion. On
devra, bien entendu, afteâer chaque forte d arbres
aux diff’érelis lieux du jardin qu’on deftine ou
que l’on confacre à chaque efpèce de faifon.
Mais c’eft particulièrement en parterres & en
bordures que fe placent 1 es fleurs dont on parie
ic i , & fous ce rapport on ne fauroit nier que
l’ornement & le charme de ces plantes n’appartiennent
plus fpécialement au genre du jardinage-
régulier. L ’éffet de la plupart- des fleurs eft en
général foible, foit qu’on les voie dans le lointain,
toit qu’on les diffémine en petites mafles. Amü
elles ne feroient que peu d’impreffionfur les fens,
fi leur difpofition étoit fubordonnée au plàn des ,
' contours irréguliers des jardins qui prétendent
imiter la naturè fans art. .
C’eft de leur affemblage , de leur difpoution
alternative, de la répétition de leurs malles, que-
• les fleurs tirent l’effet & le • charme qu’elles pro-
duifent. C’eft enfuite autour des habitations, dans
le voifinage de la maifon & .des bàtimens qui leur
fervent d’ab ri, que la nature des chofes veut qû on
i place les parterres. .
La fymétrie eft donc d’obligation dans la dif-
pofilion des parterres. ( Voyez P a rterre. ) U s
doivent Je compofer de plates-bandes &^de petites
allées:qui régnent à l’entour; des pièces de
gazon y font aufii néceflaires, car la verdure des
gazons eft le fond fur lequel les fleurs veulent fe
détacher. . . _
On ne dira rien ic i de la culture des fleurs ni
de leurs innombrables efpèces ; ces détails 1er oient
étrangers à ce PiGionnaire.
FLEURON, f. m ., fe dit dans l’architeüure &
l’ornement, d’unefleur, ou quelquefois même d’un
feuillage imaginaire, qui n’eft l’imitation précité
d’aucune produéïion naturelle , mais une oonipo-
fition conventionnelle de quelques plantés propres
à faire de l’effet par la fculpture , ou à figurer au-
deffus d’un bâtiment.
Il y a diff érentes fortes defleurons dans les chapiteaux
des ordres. Il en eft qui imitent la grenade,
d’autres ont une forme de palme lies; quelques-uns
font ce qu’on appelle à culots, quelques-uns à
graines.
Les Anciens, félon Vitruve {lia. I V , ch. 7 )
avoient l’ufage de couronner par xmfleuron (flos')
les couvertures des temples circulaires, qu’ils
appeloient monoptères. Le petit monument clio-
fagique d’Athènes, vulgairement appelé la lan-
; terne de Démoflhène, eft propre à nous donner
i quelqu’idée de cet ufage. Au fommet de ce qu’011