
tage que depuis le neuvième climat^ c’eft-à-direÿ
dans les pays où la latitude eft de plus de 48 degrés,
Voye^ le mot Comble.
Les tuiles plates ont ordinairement la forme d'un
carré long ; leur grandeur varie félon les pays. Celles
dont on fe fert à Paris font de deux échantillons
différens ; les unes qu’on appelle du grand moule,
ont t 3 pouces de long fur 8 pouces & demi de
large , & les autres dites du petit moule , 10 pouces
de long fur 6 pouces & demi. Toutes ces efpèces
de tuiles ont en-deffous , par le haut, un crochet
qui fert à les fixer fur le comble. VoycK. mot
T u il e .
Pour faire une couverture en tuiles plates, il
n’eft pas néceffaire que le comble foit couvert an
planches, il fuflit qu’il foit garni de chevrons bien
arrêtés; que ces chevrons fiaient drefles pardefius:
lorfqu’ils ne le font pas exactement, le premier
foin des couvreurs eft de recouper les parties trop
hautes. Ils ont pour cet effet un outil qui forme
hache d’un <aôté & marteau de l’autre. Ils appellent
cet.outil hachette.
Sur la fuperficie des chevrons bien dreffés, le
couvreur pofe des lattes en commençant par le bas.
Ces lattes font en bois de chêne refendu. Elles doivent
être de droit fil & fans noeuds , clouées fur
chaque chevron. On les pofe par rangs horifon-
taux 6c en liai fou , c’eft-à-dire , que les bouts des
lattes qui font au-deffus l ’une de l’autre ne doivent
pasfe trouver fur lemême chevron ,mats arrêtées fur
des chevrons différens , afin de les lier enfemble.
Cet arrangement produit une grande folidité, tant
pour la charpente que pour la couver, ure. La dif-
îance entre chaque rang de lattes doit être du
tiers de la longueur de la tuile. Les lattes clouées,
on commence par pofer le premier rang de tuiles
du bas qui forme égoût, fur quoi il faut obferver
qu’il y a trois manières différentes de faire cet égoût ;
fa voir à égoût Jim fie , à- égoût retroujjê, & à égoût
fendant.
19. Lorfqu’au bas du comble il fe trouve une
corniche qui foutient un chéneau deftiné à recevoir
les eaux de la couverture , on forme un égoût
(impie, c’eft-à-dire qu’on fe contente de faire recouvrir
le bord fupérieur du chéneau par le premier
rang de tuile.
a9. Si le bord du toit doit être foutenu par une
corniche fans chénaux^on forme un égoût retroufle;
pour cela, on pofe en plqfre ou en mortier, un premier
rang de tuiles fur le bord de la corniche,
qui avance au-delà de la dernière moulure d’environ
quatre pouces. Il faut que ce premier rang ait
un peu <3e pente en-dehors. Sur le premier rang,
on en pofe un fécond en liaifon , qui n’avance pas
plus que le premier; ce fécond rang fe nomme dpu-
bïis. Lorfqu’on ne met que deux rangs de tuiles pour
former l’égoût retroufle, on dit qu’il eft fimpie.
Ceux qu’on appelle doubles, font formés de cinq
rangs de tuiles; mais ces derniers font rarement né-
celïaires; dans les cas ordinaires, deux fuffifent.
Il y a des couvreurs qui difpofentle premier tang
de tuiles diagonalement, comme on le voit à la
figure 216 , de manière que le bord forme une efpèce
de dentelle : comme ils pofent le fécond rang
a l ’ordinaire, on v o it , en-defîous, des parties triangulaires
du fécond rang. Pour les rendre plus appai
rentes, on blanchit lesunes & oh noircit les autres.
Mais ce moyen plus coûteux, n’eft ni plus folide ni
plus beau ; parce qu’alors on eft obligé de former
l*égoût de trois rangs de tuiles, au lieu de deux ,
afin de doubler le fécond rang , qui, fans cela,
fe trouveroit fimpie au droit des découpures du
premier.
3®. L’égoût pendant n*a lieu que lorfqu’il n’y
a pas de corniche pour foutenir lé bas de \d.'couverture.
Ponr former cette efpèce d’ égout, on cloue
fur le bout des chevrons , qui doivent avancer
d’environ 18 pouCes au-delà du mur de face,un
rang de planches taillées en couteau , c’eft-à-dire
plus épaiffes d’un côté que de l’autre, afin de procurer
le relèvement néceffaire aux premières tuiles
qui doivent former l ’égout ; ces planches ainfi taillées
fe nomment chanlattes. Sur ces chanlattes, on pcfe
un double rang de tuiles pour former un égoût
renforcé fimpie , comme il a été ci devant expliqué.
L’égoût étant formé par une des méthodes précédentes,
on accroche au rang de lattes au - deffus
un premier rang de tuiles, en obfervant de les
écarter par le bas , comme fi elles dévoient en
recouvrir un autre rang; & même il feroit à propos1
de pofer en mortier ou en plâtre >.un rang- de
demi-tuiles qui doublât ce pre mier rang par le bas.
Au-defius de ce premier rang , on en accroche un
fécond, de manière que les joints montans répondent
au milieu des tuiles du rang déjà pofé. Comme
chaque rang de lattes n’eft éloigné que du tiers
de la longueur de la tuile, il en réfulte que la
partie apparente du premier rang, ainfi que des
autres, ne fera que le tiers de la hauteur de la
tuile. C’eft cette partie apparente que les ouvriers
appellent pureau. On continue à pofer les autres
rangs de tuiles en allant de bas en haut, 6c obfervant
de faire les pureaux d’ égale hauteur 6c bien
droits en-deffous, ôc que les joints de chaque rar.g
tombent précifément au milieu des tuiles du rang
de deffous, jufqu’à ce qu'on foit parvenu au haut
du comble. Lorfqu’il eft à deux pentes oppofées
qui fe réunifient au fommet, on recouvre 1 angle
que ferment ces. pentes par un rang de tuiles,
creufes, auxquelles on donne le nom de tuiles laitières.
Ces tuiles doivent être pofées en plâtre
ou en mortier. Si le comble eft à une feule pente
qui fe termine contre un mur plus élevé, on recouvre
le bout du dernier rang de tuiles par un
folin en plâtre ou en mortier. .
Lorfque deux parties de couverture fe rencontrent
de côté , de manière à faire un angle faillant
formant une ligne inclinée, on lui donne le nom
d’aretier. On recouvre cet aretier par un filet de
„IStre on de mortier. Mais lorfque l'angle n’eft
pas trop aigu , il vaut mieux le recouvrir avec des
tuiles faitières. .
La rencontre de deux parties de couverture s
qui forment un angle rentrant, s’appelle noue. On
garnit les noues en plomb, en fer blanc , ou avec
des eoiitières de bois gaudronné. J’en ai vu ou
Ton a employé de grandes tuiles creufes , faites exprès
8c pofées en mortier. Ce moyen me paroît
préférable aux goutières de bois 6c de fer blanc,
& moins cher que les chéneaux de plomb.
Les couvertures fe trouvent percées de lucarnes
de plufieurs façons. Telles font les lucarnes demoifel-
je/ à la capucine, à chevalet, flamandes, rondes,
bombées, quarrées, ôcc. qui exigent des couvertures
différentes, les unes à une féule pente, ôc les
autres à plufieurs. Ces couvertures s’exécutent
comme les précédentes , en obfervant de faire les
faîtages, noues, arêtiers comme nous venons de
l’expliquer pour les grandes couvertures.' Voyc\ les
mots L ucarne, CEi l d e BOEu f , V ue Fait ie re.
On employoit autrefois, pour cette efpèce de
couverture tes tuiles peintes 6c verniffées , avec
lefquelles on formoit des compartiment On voit :
des reftes de ces anciennes couvertures au-
deffus de quelques, églifes ôc châteaux. Dans le
royaume de Naples ôc de Sicile, on en fait encore
ufage pour les couvertures des dômes 6c des =
égliles.
Plufieurs villes de France employant des tuiles
peintes en noir , 6c vernies , au lieu d’ar-
\ doifes, pour former les brifis des combles à la
r manfarde, 6c couvrir- des pavillons. Elles font ar-
I rondies par le bas 6c percées par le haut de deux
trous, pour s’attacher avec des doux comme les
■ ardoifes. . •
On fait auffi des couvertures avec dés tuiles
plates qui Ont des rebords par le haut 6c par le
bas; ceux de la partie fupérièure font en dehors,
& ceux de la partie inférieure en dedans ■, enforte
que par le profil elles forment une efpète de Z.
Ces tuiles ne peuvent pas former une couver-
[ ture auffi folide que celle dont nous venons de
! parler-, parce que dans les tuiles Ordinaires , les
I crochets ne portent que le poids de chaque tuile,
I à laquelle ils font adaptés ; au lieu que dans lès
tuiles en Z , les crochets des tuiles du haut feu-
tiennent une partie du poids des tuiles du bas ,
[ qui eft d’autant plus confidérable , que le comble
fur lequel elles font pofées , a plus de pente.
Z) es couvertures en ar doifes.
Après la tuile, il n’y a point de matière qui
foit plus propre à former la couverture des ecli-
f fices, que i’ardoife , à caufe de la propriété qu’elle
[ a de pouvoir fe débiter en lames minces 8c légères
; qui peuvent remplacer les tuiles plates. L *ardoife
forme des couvertures dont la vue eft plus
agréable qqe celle des toits en tuiles ordinaires ; mais
auffi elles ont le défavantage d’être moins durables
, d’être plus fragiles, 6c fufceptibles d etre
emportées par les vents dans les grands orages.
Lorfque les combles fur lefquels on les pofe, ont
trop peu de pente , les vents font refluer plus facilement
la pluie fous le recouvrement de l’ardoife
que fous celui de la tuile. Dans les temps humides
6c les pluies-fines , elles ne garantiffent pas fi bien
la charpente des toits que la tuile , parce que
l ’humidité les. pénètre davantage. Voyez le mot
Comble. . . .
Les ardoifes dont on fe fert à Paris fe tirent
des carrières d ’Angers ; il y en a de quatre fortes :
lavoir , la grojfe noire, qui a 12 à 13 pouces de
long, fur y à 8 de large; la quarrée forte, qui a
11 à ia pouces, fur 7 à 8 pouces; cette dernière
eft celle qu’on employé le plus communément , il
en faut 172 pour faire une toife de couverture ;
la troifième forte eft la quarrée fine , elle eft moins
large que la précédente , ÔC n’a que 11 pouces
de longueur. La quatrième efpèce eft la quartt-
lette ; on s’en fert pour couvrir les dômes ôc les
parties de comble qui font courbes; elles ne font
pas toutes de même échantillon , leur longueur
eft de 8 , 9 6c 10 pouces, ôc leur largeur de 5
pouces 6c demi à 6 pouces 6c demi. Voyez, la
mot Ardoise. _ \
La couverture d’ardoife s’exécute comme celle
en tuiles plates, fur des chevrons ; le couvreur
les ayant drefiees avec fa hachette , comme nous
l’avons dit précédemment , commence de même
fon lattis par le bas. On y employé quelquefois
de la latte quarrée, comme pour la tuile, on choifit
celle qui a trois pouces de largeur; mais pour faire
de meilleur euvrage, on fe lert communément de
lattes de icîage, de 4 pieds de long fur 4 à $
pouces de large. Ces lattes fe vendent par bottes ,
qui en contiennent 26 ; il en faut 18 pour une
toife quarrée. On doit choifir des lattes de bais
de chêne de droit-fil, fans noeuds ni aubier. Outre
la latte, on met encore, entre les chevrons , des
contrelattes dé 4 pouces de largeur, fur 8 lignes
d’épaifleur. On vend les contrelattes par bottes,
qui en contiennent chacune 10 de 6 pieds de longueur.
Pour une toife quarrée, il faut environ 5
toifes de longueur de contrelattes.
Les lattes s’attachent fur quatre chevrons, avec
deux doux fur chacun , placés a un pouce & demi
de diftance l’ un de l’aurre. Ces lattes fe pofent
par rangs horifontâux & en liaifon , comme nous
l’avons dit pour la tuile. Les contrelattes fe mettent
fous les lattes entre les chevrons, on les arrête
avec deux doux à la rencontre de chaque latte.
Lorfqu’on veut fe difpenfer de contrelattes, on
pofe fur les chevrons de la latte volige, c’eft-à-
dire , des planches de fapin de fix lignes d’épaif-
feur, fuifcfix à fept pouces de largeur & fix pieds
de long; on les attache avec trois doux fur chaque
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