
gent, fe détachant fur un fond noir. II s’applique
aux tentures des ^catafalques , aux ornemens d’é-
glifes, &c. &c.
On appelle au (H quelquefois larmes, en archi-
teâure , de petits orneuiens en forme de cônes
tronqués,.qu’on place fous les triglyphes de l’ordre
dorique. Le plus Couvent on les appelle gouttès.
( Voyez ce mot.)
LARMIER, f. m. Comme on appelle lamies ,
en ar,çliite£lurc', cc qu’on appelle auflig'owfte,?, on
a appelé larmier ce que les Italiens appellent du
mot goccia3 goutte, gocciolatoio , comme nous
dirions égouttoir.
Le larmier efl e déclive ment daus la corniche
ou dans toute autre efpèce de profil qui y corref-
pond , comme des chambranles , des piédcflaux ,
& c ., un membre taillé carrément, dont le def-
fous, ou ce qu’on appelle le plafond, efl: ordinairement
creufé, &. forme un canal dont le bord
taillé en faillie & à vive arête, contribue à empêcher
l’ean de fe répandre fur le refte de l ’entablement
ou de l’édifice. Comme, dans les temps de
pluie, du voit le membre dont il s’agit répandre
1 eau qui tombe goutte à goûte &. comme des
larmes, on l ’a appelé larmier} & quelques-uns
l ’ont nommé gouttière.
ïl entre allez , comme l’on voit, dans les convenances
, que le membre de la corniche appelé
larmiery vu fon emploi, foit tenu liflfe & fans or-
nemens. C’efl; auffi ce qu’on obferve dans les édifices
d’ordre dorique , & même d’autres ordres
plus riches. Cependant on lui trouve quelquefois
des cannelures , comme on le voit à l’ordre corinthien
du temple de Faufline à Rome, & à l’entablement
d >nt font couronnées les trois colonnes
du Campo-Vaccino.
L armier bomeé et RÉpr,i. C’efl; en dedans ou
hors d’oeuvre d’une porte ou d’une croifée, le linteau
cintré parle devant & droit par fon profil.
L armier de cheminée. C’efl: le couronnement
d’une, fourche de cheminée.
• L armier de mur. Efpèce de plinthe fous l’égout
du chaperon d’un mur mitoyen ou de clôture.
L armier gothique ou a l a moderne. C’efl;, dans
les vieux murs, le long .d’un cours d’afiifes, au
droit du?plançher ou fous les appuis des croifées ,
line efpèce de plinthe en chanfrein, refouillé partie
nous un canal rond, pour jeter les eaux plus
facilement au-delà du mur.
L armier. ( Terme (Varchitecture hydraulique. )
C e 11 une retraite de maçonnerie conftruile ordinairement
dans un pont gothique, terminée par
pu talus & une faillie, qui fert d’ornement à une
p ilé , à là façade du pont, en guife de plinthe eu
de cordon , &c.
LATOMIÆ, LATOMIES. Ce mot, compofé
de deux mots grecs, A«or, pierre, & n^va , tailler
figni.fie proprement carrières où l’on taille des
pierres.
On appelle ainfi, à Syracufe , d’anciennes carrières
qui, après avoir été abondonnées, fervireut
de prifon. Elles ont été rendues célèbres parDenis-
le-Ty ran & par Verrès. Ces grands fouterrains font
aujourd’hui une des eu nobles qu’on montre aux
voyageurs qui vifilenlles antiquités de Syracufe.
Tin difque ailé occupe toute la lat‘geuik de 1 entre-*
Poloniiement du milieu. L’architrave , les dés des
rhaoiteaux, les «olotines & la porte principale,
font couverts d’hiéroglyphes difpofés. par bandes
horizontales & verticales. Les petits murs d entre-
colonne ment & les murs qu’on peut appeler
anteS) font décorés d’hiéroglyphes peints-, repre-
fentant des offrandes à diverfes divinités.
Toutes les décorations de l’extérieur font fculp-
téesen relie f dans le creux ; toutes celles de l’intérieur
du portique font de fitaple relief. Les fix
colonnes delà façade ont été confidérées comme
appartenant à l’extérieur, &. leurs figures font
; fculptées en relief dans le creux.■
Cette différence dans la manière de fculpter
les figues ou les figures hiéroglyphiques, félon
• que leur pofition efl extérieure ou intérieure,
; montre jufqu’à quel point' les foins de leur cou fervalion
enlroient dans les procédés fuivis par les
archite&es : car il efl; certain que les parties extérieures
de ces fortes de décoration étant plus
expofées à la dégradation, demandoient quelques
préfer va tifs dont les mêmes parties, fituées dans
des intérieurs , avoient moins betoin.
Les bafes des colonnes font circulaires & ne
portent aucune décora tien.
Les chapiteaux font en forme évafée, & leurs
ornemens fonl fouvent différens de colonne a colonne,
fi l’on excepte les fix du rang antérieur. Il
yen a un parmi les autres, qui fe diflingue par plus
de hauteur. • ,
Le portique du grand temple de Latopolis eu
bâti en pierres de grès. Les pierres du plafond ont
jufqu’à vingt-un & vingt-quatre pieds de longueur,
fur fix de largeur} elles étoient retenues
entr’elles par des tenons donton voit encore les
traces. Ces pierres étoient Amplement rapprochées
les unes des autres, & fe joignoient exaôlement
dans toute leur longueur, fans le fecours d aucun
mortier. . v
■ On ne. petit avoir aucun détail fur la maniéré
dont le monument éloit fondé : feulement on peut
affluer que les fondations iront fléchi dans aucune
partie, & que le tout a parfaitement conferve fon
aplomb.5 :-
A trois quarts de lieue au nord d’Efné, ville moderne
bâtie fur l’emplacement de Latopolis y fe
trouvent les refiés d’uu temple beaucoup plus petit
que le précédent. Ses ruines ne portent pas l’empreinte
d’une dégradation fort ancienne. Il paroit
guel’état où il eft réduit, provient de fouilles multipliées,
faites dans les fondations par les ordres
d’Ifnnay’l-Bey, qui avoit conçu l’efpoir d y trouver
des tréfors. '
Ce temple paroit avoir été originairement
cônftruit. à la bâte & avec beaucoup de négligence.
L’appareil des pierres efl on ne peut pas
plus irrégulier} les affifes ne font pas toujours fur
te même plan , & les joints ne font prefque jamais
verticaux. Dans l’épai fleur des murs on avoit
Diction. dyArchit. Tome II.
pratiqué, fans précaution, entre la; quatrième & la
huitième aflife, dont les pierres forment
des couloirs qui ont beaucoup nui à la folidiie.
Les pierres n’ayant point affezde liaifon entr elles,
plufieurs de ces murs fe font partagés dans toute
leurlongueur. .
Le portique du temple efl foutenu par huit colonnes
d’environ trois pieds de diamètre, fur en-4
viron feize pieds de hauteur, en y comprenant le
chapiteau. Ces colonnes font difpofées fur deux
rangs deprofondeur,chacun de quatre.Les entre-
colorinèmens ont une fois & demie le diamètre de
la colonne, excepté celui du milieu qui efl: double
des autres. Le portique a environ cinquante pieds
de large, fur vingt-quatre de profondeur.
Les quatre colonnes de la ligne antérieure font,
félon l’ufage, engagées jufqu’à plus des deux tiers
de leur hauteur (fans y comprendre le chapiteau
) dans les murs d’entre-colonnement, & la
porte d’entrée de'ce petit mur va jufqu’au chapiteau.
Les petits murs d’entre-cohmnement ont la
même épaiffeur que les colonnes, & ils ont une
corniche dans l’intérieur comme a l exteneur.
Les murs du portique, verticaux en dedans , ont
I en dehors un talus du vingtième de leur hauteur»
I La porte du temple, celle qui efl; pratiquée dans
I le mur de cette-forle de pronaos, conduit dans une
I première fulle de vingt-quatre pieds fur d ix } delà
'.on pafle dans divers conduits affez étroits : un
efcalier conduifoitfuries plates-formes de tous les
corps de bâtiment.
Les fcnlptuves de ce monument font moins Alignées
que celles du grand temple de Latopolis.
Elles ne font ni d’un contour aüffi fin, ni d’une
exécution auffi précieufe, & de plus elles ont con-
fidérablement fouffert. Les hiéroglyphes qui attirent
davantage l’attention, font ceux qui le trouvent
au plafond du portique, entre les colonnes &
les murs latéraux} ils reprelentent en deux parties
un zodiaque.
Sur la rive droite du N il, à l’efl d’Efné, exifient
encore les ruines d’un petit temple égyptien. Il efl
fil né fur un monticule de ' decoinbreS peu élevé
au-deffus delà plaine.
‘Ce temple efl un peu moins grand que le précédent.
Il ne paroît pas avoir été achevé} les fculp-
tùres du moins ne l’ont pas été. Ce qui fubfifle de
ce monument, confifle en un portique de hui| colonnes
, c’efl-à-dire , en deux lignes de quatre
colonnes deux petites falles qui peuvent avoir
appartenu au temple. La largeur du portique efl
dè quarante pieds environ} fa profondeur efl; de
vingt-deux pieds. La façade a de large quarante-
fept pieds, & de haut vingt-cinq. Du refie , même
1 difpofilion de petits murs d’enceinte, fermant les
entre-oolonnemens j ni qu’a peu près la moitié delà
hauteur des colonnes. Les entre-colonnemens font
dans la même proportion qu’au temple précédent.
Ce qui forme la décoration du temple , c ’efl-à-v
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