
Les mars àjxmjeu de paume d’à peu'près vingt-
quatre pieds de hauteur, portent des piliers ;de
charpenie , qui foutiennent un plafond 8c .un
comble à deux égouts. Ces piliers laiffent ainfi,
entre le plafond 8c les murs, un affez grand efpace,
par lequel le jour s’introduit dans 1 intérieur. Il
y a dans toute la longueur, & aufii à un des deux
bouts , une galerie recouverte d’un auvent, pour
le fervice des balles, & qui fert à contenir des
ipellateurs.
J eu de longue paume. Place entièrement découverte
& quelquefois le long du mur, où l ’on
joue à la longue paume.
Jeux d’eau , f. f. pl. Nom général qu’on donne
à tous les jets d’eau q u i, par la différente forme
de leurs ajutages, imitent diverfes figures, comme
celle d’un v e r re , d’une coupe , d’un para fo l,
d’une aigrette , d’une fleur de li s , d’un artichaut,
d’un chandelier à branches , 8cc.
On appelle aufii je u x d’ eau , les jets qui , au
lieu dé jaillir , font jouer des orgues 8c d’autres
inltrumens, & meme agir des figures, comme cela,
s’ejft pratiqué dans les jardins d’Ilalie. ( Voyez
H ydraulique. )
JOÇONDE, architecte. {Voyez-Gio.condo.)
JOINT, f. m. Ce mot s’emploie plus fou vent au
pluriel , lorfqu’on parle de l’union des pierres ,
des briques , des moellons , &c. , dans l’art de les
aliembler, & d’en faire un tout folide.
Les joints font donc ces intervalles plus ou
moins larges, plus ou moins fenübles, qui féparent
une pierre d’une pierre , une brique d’une brique,
& qui tantôt, félon la qualité diverfe , la ténacité
, la ièrraelé des matières, font réduits à la
moindre diftauce , tantôt font remplis d’une couche
plus ou moins épaifle de mortier.
On ne fauroit prelérire de règle exclu fi ve à l’art
d’èxéc-uter lesjoints, fur tout des pierres de taille,
genre de cônltrultion où cet art efl le pins important
, où il exige des foins pins variés, des
études plus favantes , furtout dans l’affemblage
des claveaux 8c des. pièces dont fe forment les arcades
& les voûtes.
Il n’y a aucun doute que la perfeltion de l ’art
des joints confiileroit à les rendre tellement fins ,
qu’ils foient imperceptibles, 8c ce fut là , comme
nous l’avons dit à l’article de 1’Architecture
égyptienne , le grand mérite de cette architecture
dans fon appareil. Mais ce mérite, pour arriver à ce
point, exige deux conditions : L’une, que la p ierre,
par la nature de fon grain 8c la confiftance de fa
compofition , permette d’y exécuter des angles ex-
l rèmement aigus; l’autre , que la mafîe de batiras
ns où l’on emploie les pierres , ne leur faiie pas
éprouver une preflian. trop copfiderable , 8c dont
f effet fe.ro it d’altérer pu de taire éclater les angles
des pierres. Cet effet arrive encore aux pievrejl
qui manquent de la dureté requife , lorfim’oa fej
pofe j & comme alors il faut remplir ces éclats par|
du ciment, il ré fui lé du ragréinent général quifJ
fait en dernier lie u , que les défauts de chaque!
jo in t fé manifeflent d’une manière défagréable. I
L ’art de faire les joints dépend donc de beau J
coup de connpiiïances particulières que l’arclii-1
telle doit réunir, fur la nature dès pierres qu’ili
emploie, fur les moyens d’affemblage qu’il meJ
en oeuvre , fur la qualité des cimens qui fout à fai
difpoütion.
Il eft certain que les joints à fec donnent à l’ao-l
pareil un plus grand agrément , furtout dans la j
conflrullion des colonnes , où, autant qu’on le
peut , il faut dilïimuler les joints. Cependant ua
très-grand nombre d’édifices, tant anciens quel
modernes , font bâtis à joints , remplis d’une couche
de ciment affez épaille. Mais on ne fauroitl
trop foigner la qualité de ciment qu’on emploie,1
Car de-là dépend la folidité de la conflruclion. I
Dans beaucoup de bâti meus antiques , conftruitsl
de petits matériaux , le ciment s’eft trouvé dé 1
beaucoup le plus folide ; 8c le temps , qui a altéré!
la fuperneie des pierres , alaiflé le ciment intaft,!
8c ce ciment fe trouve aujourd’hui faire faillie fur!
les matériaux même.
On donne des noms divers joints } félon h j
diverfité des formes 8c des parties de.la confhuc- j
tion où on les pratique , 8c aufii félon la différence!
des procédés qu’on y emploie.
Ainfi l’on dit ;
. J oints a onglet, Ce font des joints qui fe font!
de la diagonale d’un retour d’équerre , comme ou!
en voit dans les eompartimeus de marbre & donsl
les incruflations.
_ J oints d’assemblage. {Voyez A ssemblage.) I
J oints de douelle. joints pratiqués fur la I
longueur du.dedans d’une voûte, ou fur l’épaiL
feur d’un arc.
..J oints de lit. Joints de niveau, ou qui font!
pratiqués fuivant une pente donnée.
Joints de recouvrement. Ce font ceux qui ont!
lieu par le recouvrement d’une marche fur uue
autre.
J oints de tète ou de face. On donne ce nom a
des joints qui font en coupe ou en rayons au pare* I
ment, 8c qui féparent les vouffoirs 8c les claveaux. I
J oints en coupe. Joints qui font inclines 8c qu> I
forment un arc de cercle.
Joints feuilles. On appelle ainfi tous les join*
qui fe font par le recouvrement de deux
l’üne fur l’ autre , par une entaille de leur demiépaifleur.
Joints gras. Ce font ceux qui font un angle
plus grand que 90 degrés ; 8c on appelle joints
m i g r e s , ceux qui font un angle moindre.,
Joints incertains. Ce font les joints des pierres ■
qui • au lieu d’être équarries , font taillées en po-
tygoàe. \
Joints montans. C’eût, à proprement parler,,
les joints carrés.
Joints ouverts. Joints q u i, au moyen de l’é-
pailfeur des calles qu’on met entre les pierres, font
lareés 8c faciles à ficher. On appelle aufii joints
ouverts y ceux qui fe font défunis , foit par l ’effet
de la mal-façon, foit parce que le bâtiment fe
| feraaffailTé d’un côté plus que de l’autre.
Joints carrés. Joints d’équerre en leur retour.
I Joints refaits. Ce font ceux quon efl contraint
'de retailler, de lit ou de jo in t , fur le bas , parce
qu’ils ne font ni d’à-plomb , ni de niveau. Ce lont
r aufii les joints qu’on fait en ragréant, 8c en rava-
[ laut avec du mortier de même couleur que la
[ pierre. î";!'
Joints serrés. Joints qui font G étroits , qu’on
efl obligé, de les ouvrir avec le couteau à feie , à
mefure que le bâtiment taffe 8c prend fa charge.
JOINTOYER, v. a&. C’efl , après qu’un bâ-
[ timent a pris fa charge , remplir les ouver-
I tures des joints des pierres , d’un mortier appro-
[ cbaat.de la même couleur. Rejointoyer, c’efl rem-
I plir les joints d’un mortier de chaux ou de ciment,
I dans un vieux bâtiment, ou dans une bâtifle qui
| eft fous l’eau.
I JOUÉE, f. f. C’efl, dans l'ouverture ou la baie
I d’une porte ou d’une cïoifée, l’épaifleur du mur
I qui comprend le tableau, la feuillure 8c l’embra-
[ furets!
i On appelle aufii jouée ou j e u , la facilité de
! mouvement qu’a toute fermelure mobile dans fa
haie. {Voyez Jeu.)
Jouées d’abat-jour. Ce font les'côtés rampans
d un abat-jour , fuivant leur talus ou glacis. On dit
aufii jouées de foupirail, pour figniner la même
choie dans un foupirail.
Jouées de lucarne. Ce font les côtés d’une
lucarne dont les panneaux font faits en plâtre.
JQUG DE SOLTVE, f. m. Nom qu’on donne
Diôtion. d’Arclüt. Tome II.
aux côtés dés folives, confidérées par l ’entre-
voux.
JOUILLIÈRES, f. f. pi- Ce font , dans une
éclufe, les deux murs à plomb, avances dans
l’eau, qui retiennent les berges, 8c où font attachées
les portes ou coulifl’es des vannes.
JOUR , f. m. Nom général qu’on donne à toute
ouverture ou b a ie , ! dans un mur ou dans u ne
voûte, 8c par où l’intérieur d’un bâtiment, d’une
falle ou d’une pièce quelconque reçoit la lumière,
On nomme :
Jour droit , celui qui vient par une ouverture
ou une fenêtre qui eft à hauteur d’appui.
Jour d’aplomb , celui qui vient perpendiculairement
par toute fenêtre pratiquée fur les toits ,
ou par l’oeil d’une voûte, comme au Panthéon à
Rouie.
Jour d’en haut , celui qui vient par des fenêtres
ouvertes dans le haut des appartemens,
comme on le pratique pour des galeries d’objets
d’art, ouquieft;comrauniquépar un abat-jour, un
foupirail, une lucarne faîtière.
J our de coutume. ( Voyez V ue de coutume. )
Jour d’escalier. C’efl, dans un éfcalier à plu-
fieurs noyaux ou à vis fufpendue y l’efpace carré
ou rond qui refie entre les noyaux 8c les limons
droits ou rampans, foit en bois, foit en pierre.
Jour faux ou Faux jour, celui qui, n’arrive
dans un intérieur que par une ouverture plus ou
moins mafquée, ou que Ion pratique dans quelques
petits retranchemens ou pièces dérobées.
JOURNÉE, f. f. C’efl le nom qu’on donne,
dans le bâtiment & les travaux mécaniques , à
l ’efpace de temps qu’un ouvrier doit travailler
dans le jour pour une fomme convenue, 8c l’on
donne aufii ce nom à cette fomme, ou au prix
qu’on paie pour cette durée de travail.
L ’efpace 8c le prix de la journée varient félon les
pays, félon les faifons, félon la nature des travaux
; mais ordinairement il ell le même pour tous
les ouvriers d’un même genre, 8c il eft réglé par
l ’ufage. Le temps d e là journée fe divife aufii en
parties de repos 8c de travail, 8c l’on déduit du
falaire convenu les heures où les ouvriers ont
manqué au travail qu’ils doivent.
On diftingue, dans le bâtiment, trois fortes de
journées, c’eft-à-dire de prix fixés au travail. On
appelle journée de T entrepreneur 3 le travail que
font les ouvriers employés par un entrepreneur;
journée d e bourgeois, le travail pour un particulier
qui fait travailler par économie, foit qu’il
conduife lui-même les travaux, foit qu’il les faffe
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