
tnée entre q'uatre parties de voûte en beréeâUj qui
forment enfemble un carré; dans les .angles duquel
font quatre pendentifs qui rachètent la bafe
circulaire de chaque coupole. Le bas eft percé
d’un rang de petites croifées, comme celle de Sainte-
Sophie. L’intérieur eft revêtu d’an fond de mo-
faïque doré, qui ne produit pas un bon effet. Le
defllis eft couvert en plomb, & terminé par un
amorriilement de mauvaife^forme, furmonte d’une
croix.
Cet édifice a été bâti dans le dixième fiècle, par
le Doge Piétro Orscole. L’architeéle étoit un grec
de Conftantineple, dont on ignore le nom. On
voit fous le portique des figures , qui repréfentent
( fi l’on en croit les Vénitiens, ) les principaux
ouvriers qui travaillèrent à cet édifice. On remarque
parmi ces ftaîu e s.ce lle d*un vieillard , qui
tient un doigt fur fa bouche ; cette ftajtue repré*-
fente, dit>on , i’architécbe , qui le brouilla avec l.e
doge, parce qu’il eut l’imprudence de lui dire que
cette églife n’étpit rien, auprès de ce qu’il et oit
capable de faire.
En 1523 , 1e Doge André G r itti, fit réparer les
coupoles qui étoient en mauvais état, fur-tout celle
du milieu, qui menàçoiî ruine ; il chargea de ce
foin , Jacques Santcyin , qui rétablit en grande partie
les points d’appui. Il entourais grande.çoupple du
milieu ,qui avoir, le plus fouffert ,d ’un grand cercle
de fer; ce cercle eft placé environ au tiers de la
hauteur; il eft apparent: on voit qu’il's’eit bien
confervé, &. qu’il a parfaitement rempli fon ob^
jet ;. car pn ne remarque aucune délunion a cette
çpupole.
Les autres coupoles ne fe font pas auffi bien maintenues,
car en 1729 , on fut obligé de 'rétablir
celle que l’on appelle Délia. Madonna, qui mena-
çoit ruine; la çaüfe de Ion mauvais état, eft une
particularité qui mérite d’être connue. On apper-
çat d’abord quelques lézardes par intervalles;
ces lézardes s’étant réunies en peu de temps,
formèrent enfemble une défunion circulaire. Les
progrès que faifoit chaque jour cptte lézarde, firent
craindre que toute la'partie dû milieu ne vînt
à tomber tout-à-coup. Le péril imminent où elle
fe trouvoit détermina à faire venir des architectes
pour en examiner Ja caufe, & les moyens d'y remédier
promptement. On fit faire, de fond, un
échafaud folide en charpente, fur lequel on établit
un ceintre pour foutenir la partie de la coupole
qui étoit défunie. En examinant avec foin toutes
les parties de cette coupole, on trouva d’abord
qu’un des points d’appui avoit un peu fléchi ; mais
ce n’étoit pas la vraie caufe du mal : on découvrit,
à la naiffançe de cette coupole, un grand cercle de
charpenté en bois de Lajrix , dont i’épaiffeur étoit
presque d’un pied. Ce cercle qui étoit pourri de
vétufté s’étoit en partie écrafé & réduit en poudre.
L a partie inférieure de la coupole, qui avoit été eonf-
truite fur ce cercje, s’étoit affaiffée de manière que
la partie fupérieure n’étant prefque plus foutéfliiej
étoit furie point de s’écrouler.
Pour parvenir à rétablir cette coupole qui étoit
bien foutenue par les ceintres & l’échafaud de
charpente, qui defeendoit jufque lur le pavé de
l’églife, à mefure qu’on détruifoit une partie du,
cercle de Larix, on fubftituoit à la place des.pienes
taillées exprès : on ne recommencoit une autre
partie qu’àprès que celle-là étoit bien arrêtée. On
parvint de cette manière à rétablir entièrement* cette
coupole. De plus, on fortifia fà bafe à l ’extérieur,
&. on l’entoura d’un cercle de fer de trois pouces
&. demi de largeur , & neuf lignes d’épaiffeur. Depuis
ce temps on n’a appèrçu aucun effet à cette
coupole , qui, par cette opération, a acquis la plus
grande folidité. En 1735', André T ira li, archite&o
de la fabrique de Saint-Marc, fit entourer d’un,
femblàble cercle de fe r , la coupole qui eft -auprès
delà porte majeure, parce qu'il apperçut, qu’ il s’y
formoit quelques de (unions. Depuis ce temps on
n’y a remarqué aucun nouvel effet ; je crois cependant
qu’il auroit été prudent de s’affurer fi les
autres coupoles n’étoient pas conftruites comme celle
de la Madonna, fur un cercle de Larix ; fi cela étoit t
les cercles de fer que l’on a mis à la grande coa-
pole , ainfi qu’à celie.de la porte majeure ,
n’empêcheroient pas leur . ruine. Si le bois
étoit auffi durable que la pierre ou la brique >
un cercle de charpente feroit un excellent moyen
pour maintenir une coupole, de forte qu’elle ne
puiffe agir d’aucune manière, contre le mur circulaire
qui la foutient. Mais malheure ufement le bois
eft fujet à fe gâter en très-peu de temps, fort qu’il
foit expofé à l ’air, ou renfermé dans un maffif de
maçonnerie. Il a encore un défaut très-pernicieux
aux ouvrages de maçonnerie ; c’eft que , quand il
eft expofé aux injures .de l’a ir, il augmente de
volume dans les temps humides, & diminue dans
les temps fecs „ qu’ il fe tourmente fe gauchit.
Ces effets n.e peuvent que caufer des dé (unions
dans les conftrudlions en pierres on en briques , qui
ne peuvent plus changer dé forme fans fe rompre,
quand une fois le mortier qui les unit 3. fait corps,
& qu’il eft fçc.
Coupole de SuinterMarie-des-Fleurs, à Florence,
La cathédrale de Florence fut co mmencée en 1288,
par Arnolphe, ar dhiteâéilo r e ntia. Le plan de cette
églife eft une croix latine, Sa longueur, eft de foi»
[ xanierquinze toifes trois piéds quatre pouces; fa
largeur au droit de la croifée, eft de cinquante»
deux toifes un pied fix pouces ; le côté de l ’entrée
qui eft.diviféen trois nefs, a dix-neuf toiles cinq
pieds dix pouces de largeur, la hauteur de la nef
du milieu a vingt-Çrois toifes cinq pieds fix pouces;
les deux autres ont quinze toifes huit pouces. Le
milieu de la croifée forme un oftogone régulier,
dont le diamètre entre les faces oppofées, eft de
vingt-une toifes deux pieds quatre pouces, c’eft'
à-dire t
â-dire 1 cent vingt-huit, pieds quatre pouces parle
bas Tout ce vafte édifice a été çonftruitenpierres
<îc taillé, -ÿ .l’extérieur eft prefque tout revêtu de
marbre. Le plan de cette, églife qu!i fut* .conçu
par Arnolphe, offre deux, parties fi différente?;,
qu’on a de la peine ‘ à croire que ee.loit l’ouvrage
d ’un feui architefte. O-n ne dirent pas qu’il
ah été'exécuté à la même époque. Le plan des
trois grandes nefs clè l’entrée a toute' la légèreté
d u : g ôtlffq u e -, moderr-ie 3 & la partie dü fond comprenant
le choeur, hi .croifée .&. les d eu x bras de
ja croix, .a toute la pefanteur. de l’ancien gothique.
Il faut croire qu Arnolphe-,- dont le projet
étoit de couvrir, le milieu , de. la .croifée par une
. grande coupole croyç>it.ne pouvoir, jamais allez
’fortifierles pieds-droits,qui dev.oient lafputenir.,Cependant
ç&ttè coupole n étoit pas :, à beaucoup, près,
suffi conficlétable .que celle qui a.-étéj faitç depuis
par Brunelefçhi, Tout l ’édifice; devoir ,être ccm-
pris (pus la même hauteur de toit,, . c’eft-à-dire ,
qu’elle ne devoit pas être apparente à l ’extérieur.
Lorfqu’Arnolphemouru.t, il n’y avoir défait que trois
des arcs deftinés à fputenir la coupole. Après fa mort ,
■ qui arriva en 1300, les ouvrages furent dufpendus
fjufqu’en 1420. Ils furent repris fous la conduite dé
Brunelefçhi ; -cet habile architeéteq.ue l ’on regarde
■ avec raifon comme le reftaurateur de la bonne architecture
, travaiiloit depuis vingt ans , à-un projet
de coup,oie beaucoup plus confrdérable que celui
d’Arnolphe. Après bien des contrariétés, ( que l’on
' trouvera détaillées à l’article Brunelefçhi ,.) il fut
' définitivement chargé de faire exécuter fon projet.
Pendant l’efpâee de vingt années qu’il fut occupé
; -à- la fçonftruCtion de cet .édifice, il fit élever au-
| deffiis des grands!arcs, commencés par Arnolphe,
la grande coupole qui exifte, & la tour oélogone
| qui la foutient, dont les faces font percées de huit
ceils de boeufs, ou fenêtres circulaires. Les murs
de cette-tour .ont feize pieds d’épaiffeur, la corniche
qui la. termine eft élevée, de cent foixante-
; cinq pieds dix pouces; c’.eft fur cette corniche qu’eft
t établie la.fameufe coupole double qui couronne cet
t édifice..
■ La voûte extérieure a par le bas fept pieds quatre
pouces d’épaiffeur, & celle du dedans quatre ineds
■ quatre pouces; l’intervalle entre les deux coupoles,
eft auffi de quatre, pieds quatre pouces. Aux angles
& vers le milieu des faces, on a cqnftruit des contreforts
qui réunifient les de.ux voûtes. Le diamètre
de la coupole intérieure eft de cent trente pieds entre
I les faces oppofées;, fa hauteur depuis le deffus. de
I la cormehe intérieure qui termine la tour, jufqu’à
|I oeil de là lanterne, eft de cent vingt-cinq pieds,
f Cette voûte forme huit angles rentrât;s , & huit faces
qui fe rétrfeiffent à mefure .de .leur élévation , elles fe
terminent à une ouverture de même forme quela bafe
formant le vide intérieur de la' lanterne..Le cintre
dé cette^ coupole eft extrêmement furhauffé, c’eft
line efpèce de voûte gothique, femblàble à celle du.
Dittf d'ArchittfL Tome IL
dôme de Mi’a i , qui fut faite à-pen-frès dar.s le
même temps.'
Cette efpèce de voûte eft’ la plus ai fée à
exécuter .; c’eft pourquoi Brunelefçhi s’étoit engagé
à la conftruire fans cintre. Sa propofition
parut fi extraordiuavre qu’on voulut le faire paffer
pour un fou. Il eft étonnapt que la conftruélioji
de cette coupole ait fait tant de bruit .dans un temps
ou j] ,en pxiffojt' fféjà..i>ïuffi:iJrs, telles due celles de
Saiqte-Sophie de Cônffahtifiqple, dé Râyenne, de
Saint-Marc de Vçnile , de la cathédrale de Pife ;
il eft vrai qu’elles ne font pas doubles, & qu’elles
n’ont pas un fi grand diamètre ; .mais d’un^autre
côté, on- peut dire que l’exécution dp cette dernière
étoit plu? facile , .parce, qu’elle s’élè.ve , tout fimple-
ment, fur des murs droits fan-s . pendentifs
d’ailleurs.' fa, conftruclion eft faite avec beaucoup
d’art & d’intelligence. Brunelefçhi y mit la
plus grande .attention : on peut même dire qu’il
la porta jufqu’à l’excès.- A la naiffance des deux
coupoles, dans l’efpace pratiqué entre elles, il fit
faire une forte armature en charpente formant un
efpèce de cercle, afin d’obyier à l’effet de la voûte
contre le mur d’eirceinte qui Ja foutient. Il avoit.
cru cette précaution nécéffaire . malgré fa grandè
épaiffeur , q u i, com.me nous Payons déjà dit, eft
de feize pieds. Ce .mur d’enceinte forme un polygone
régulier , fi bien lié par la çônftruftion, qu’in-
d,é: enda.mment de l’armature, il étoit capable ds
réfifter à un effort bie.n fupérieur à celui que peuvent
produire les, deux voûtes chargées du poids
de" la lanterne. Les dé (unions que l’on remarque
dans tout.es les coupoles, dont, les points d’appui
font ifoies , ou fépai es les uns des autres., proviennent
plutôt de l’inégalité du taffement , que d e l’ef-'
fort dés voûtes* Tous les cercles & les armatures
ne peuvent point empêcher ces effets ; mais il y a
des circ.onftances ou ils font d’ un grand fecoursy
pour réunir des parties, qui ont été défunies par un
accident, que] conque.
Quelque temps après que la coupole fut entièrement
finie, 011 s’apperçut de plufieurs lézarde*
qui fe nrànifeftèr.ent dans la tour du dôme. Il y a
cent ans, que quelques mathématiciens & architectes
prétendpient, que ces lézardes, a voient fait
depuis un temps des progrès dangereux; pouf
s’affurer ffi réellement ces d,éfunio.ns augmentoient.,'
on fit entrer à force, des coins de bronze dans plu-
fi.eui's endroits,' où les pierres s’étoiènt rompues ;
outre, cela1, pn entailla des taffeaux de marbre en
queue d’aionde. Au bout d’ un .certain temps, on
vifita les coins & les taffeaux que l’on avoit pofés *
on trouva fts queues d’arpndes caffées, & les
coins que l ’on avoit chaffés à force, s’ôtoient facilement.
Qn en, conclut que les défunions étoient
augmentées, & :que l’édifice.continuent à produire
des effets qui pourraient bientôt caufer fa ruine;
Le grand-duc , d’après l’o.bfervation des comraif-
faires, fit préparer quatre grands cercles de fer »
pour relier les parties de cet édifice, & arrêter i ’e^