
entre-coupe, Iorfque les quatre encoignures d’un
carrefour font en pan coupé comme aux quatre
fontaines de Termine à Rome.
Entre-coupe de voûte. C’eft le vide qui refte
entre deux voûtes Iphériques inferites l ’une dans
l’autre, depuis l’ extrados d’une coupe jufqu’à la
douelle du dôme. Les voûtes font jointes enfemble
par des murs de refend au droit des côtes, le
tout fans charpente, comme aux églifes de Saint-
Pierre , de Notre - Dame de Lorette , devant la
colonne Trajane à Rome, &c.
ENTRÉE , f. f. Terme général qui lignifie le
paffage ou l’ouverture par où l’on entre du dehors
d’un lieu dans fon intérieur.
En architecture , le mot s’applique à plus d’un
objet. On dit I*entrée d’un palais, d’un choeur,
d’une églife, d’ une ville.
Entrée dans tous ces cas fignifie moins l’ouverture
ou le paffage proprement dit, que l ’enfemble
des acceffoires ou des objets qui l’accompagnent.
C ’eft ainfi que Ventrée d’une ville fe compofe non-
feulement de la porte, mais des bâtimens voifins,
des monumens qui lui fervent de décoration, des
points de vue adjacents, & de la perfpe&ive même
qui s’offrè aux yeux.
Toutes les v ille s , & même les plus grandes,
n’étant point fermées de murs, Ventrée d’une ville
n’eft pas néceffaîrement fubordonnée à la condition
d’avoir une porte; cependant il eft bon que quelque
monument qui en tienne lieu, marque cette entrée.
Une dgs plus belles entrées de viile eft certainement
celle de Rome, par la porte appelée dd Popolo.
L ’obélifque qui fe préfente en face, les trois grandes
rues alignées qui àboutiffent à la place , les deux
temples qui regardent la porte, forment un des
plus beaux afpe&s que puiffe offrir l'entrée d’une
ifille.
La ville de Palerme préfente , dans fes quatre
portes, autant Centrées magnifiques , foit par les
arcs de triomphe qui les décorent, foit par la belle
peifpecHve des rues alignées & bien bâties qu’on
découvre en entrant.
En général, on peut dire que cette partie de la
décoration des villes eft la plus rare furtout dans les
grandes villes. Oïï ne fauro't guèrês la rencontrer
que dans celles qui ont été bâties ou rebâties tout
a-la-fois fur des plans réguliers, & dans une enceinte
déterminée.
Piefque toutes les villes ont commencé par être
des villages étroits & mal bâtis, & c’eft de ce centre
qu’ elles ce font étendues & s’étendent continuellement
à une circonférence toujours croiffante, &
cette circonférence fe compofe de faubourgs qui
font que la ville finit comme elle a commencé ,
c*eft-àrJire , par être un village. Lés; entrées des
grandes villes ne font, ainfi que l’indique le mot
faubourg, qu’une tranfjtion de la ville au village.
Ç ’eft ce qui fait qu’on nç fauroit embellir ces entrées
ou que ces embelliffemens fe trouveroierit à peu
près en pure perte.
On vient d’en faire depuis peu l’expérience f«r
toutes les routes qui donnent entrèe à Paris. £n
reculant, comme on l’a fait il y a une douzaine
d’années, la circonférence de cette ville par une
enceinte de murs, on imagina de placer à'chacilne
de ces entrées, des bâtimens qui feroient affeûés
au fervice des barrières , & formeroient, (bit par
leurs élévations,foit parle luxe de leur conftrudlion
la décoration de ces entrées. Prefque tous ces monumens
fe trouvent relégués au milieu des marais
des champs potagers & des chaumières qui les accompagnent
, d’autres ne fe trouvent en rapport
qu’avec les premières maifons des fauxbourgs
c’efr-à-dire, avec des mafures, & leur effet eft
entièrement perdu. Leur dépenfe n’a pas produit un
embelliffement de plus pour la ville.
Ce ne font pas , fans doute, les ’deux barrières
de l ’Etoile qui forment la beauté de cette entrée de
Paris. Elle eft la feule qu’on puiffe citer. Mais elle
doit fa magnificence aux grandes plantations, aux
avenues, aux riches afpeéts & aux beaux édifices
qui fe préfentent a la vue.
U n'y a pas à Londres Centrée de ville digne
d’être remarquée. Les fauxbourgs s’y font tellement
prolongés, qu’ori eft dans la ville avant de s’être
aperçu qu’on y foit entré.
ENTRELAS, f. m. Ornement de meubles, de
rampes , de grilles & autres -objets femblables que
l’on employé, foit dans ces divers acceffoires, foit
dans la fculpture même dont fe décorent les membres
de Parçhiteéfure.
Le mot d'entrelas fait lui-même la définition de
cette efpèce d’ornement. C ’eft un entrelacement de
lignes combinées dans toutes les formes imaginables,
& qui forme des découpures dont l’afpeâ eu agréable
félon le choix qu’on en fa it , & donne un caractère
de légèreté aux objets où on l’applique.
D ’après les deffins que Chambers nous a donné
des maifons & des meubles des Chinois, il paroîtj
que cet ornement eft fort de leur goût, & il paroît
que ce peuple eft auffi fécond qu’ingénieux dans la
manière de le d.iverfmer. La plupart de fes fièges,
de fes tables & de fes baluftrades, font ornées
$ en tr e la s . Il eft vrai que les joncs & les bambous
dont fe compofent prefque tous fes meubles, fe
prêtent à merveille à la légèreté que comporte ce
gjsnre d’ornement.
U t n t r e la s eft l’ornement propre de la ferrurerie.
Lç fer ayant une folidité qui permet de tout ofer,
on forme dans les balcons, dans les grilles, dans les
r&mpes d’efcalier tous les deffins imaginables, &ces
deffins, font prefqufe toujours des entrelas. Il y entre,
il eft vrai, fou vent .de. la confufion , & les variétés
de ces contours ne font pas toujours heureufes.
Le bois ne pouvant pas auffi facilement recevoir
toutes les inflexions qu’on donne au fer dans le*
foaluûf ades,
1 «fades on fe contente ordinairement d’y p » -
■ et des t ntnlas à lignes, droites, tels, par exem-
|5 § aue [’ornement connu depuis quelques années
F ’ le nom dt Grecque. Les baluftrades de bois a
lirelas font devenues très-communes depuis tfue
Z août du jardinage irrégulier a prévalu. Elles font
[ effet agréable dans les jardins, furtout lorfqu’on
| [es peint en blanc , cette, couleur qui fe détache fi bien fur la verdure.
[ Darchite&ure employé Ventrelas en fculpture de
deux manières. - . . .
! D’abord dans les baluftrades en pierre, toit celles
qui fervent d’appui à des croifées, foit celles dont
on forme des rampes d’efcaliers ou de tribunes : on
K y place quelquefois des entrelas fculptés en pierre où
| ^ marbre. Alors ils tiennent lieu de baluftres. Cela
fevoit ainfi à plus d’une rampe d’efcaliers modernes.
Toutefois il faut dire que comme on eft obligé de
donner beaucoup d’épaiffeur à ces fortes d’entrelas,
I & que pour leur procurer de là folidité il faut
faire enforte que les pleins l’emportent fur les.
vides, cet ornement ainfi fculpté de relief, devient
lourd & fort tout-à-fait du caraélère de découpure
qui lui eft propre. La pierre ou le marbre veulent
néeeffairement de la folidité. Les découpures en
pierre ne peuvent fubfifter qu’à l’aide d’armatures
de fer, comme l’ont pratiqué les gothiques, & ces
bagatelles ne font plus du reflort de l’architeélure.
Mais cet art ufe volontiers de Ventrelas, comme
ornement de bas-relief , dans les tores , dans les
profils, dans les champs variés, que la modinature
préfente a la fculpture. Il y_a de ce genre un affez
grand nombre d'entrelas, connus & fixés par l’ ufage,
dont la description feroit fort inutile. Le goût peut
toujours en faire adopter de nouveaux.
ENTRE -MODÏLLON, f. m. C’eft l’efpace qu’on
laiffe entre deux modifions. On doir faire les entre-
millions égaux dans le cours d’une.corniche.
ENTRE-PILASTRE, f. m. Intervalle qui règne
entre deux pilaftres. Lorfqu’une ordonnance de
pilaftres correfpond à une ordonnance de colonnes,
l'entre-colonnement de celles-ci devient la mefure
néceffaire des entre-pilaires. A l’égard des édifices
dont les pilaftres feuls font la décoration, on y
applique les règles & les principes fuivis dans l’art
d’efpacer les colonnes. Il peut régner cependant
fur cet objet beaucoup plus de liberté. Il y a des
convenances relatives à la folidité comme à l’effet des
colonnades ' & fur lefquelles fe fonde la théorie des
entre-colonnemens, qui ne font en rien appliquables
aux décorations cnbas-relief que forment les pilaftres
^ENTREPOT , f. m. Vient du vèrbe entrepofer.
C’eft dans une ville maritime ou de commerce une
efpèce de magafin où l’on dépofe par intérim des
marchandîfes, foit qu’ elles foient deftinées à être
reembarquées » foit que devant paffer plus loin elles
doivent être fouftraites aux droits qu’e-Mes paie-
rojtent fi e’des étoient deftinées à cette ville.
m io rï. cfArchit. Tome IJ,
Entrepôt fe dit auffi de tout magafin, où des compagnies
de négocians tiennent leurs marchandifes.
Entrepôt d’attelier. C ’eft dans l’étendue d’un
grand attelier un efpace fermé avec des folives &
des planches, qui a pour objet de conferver les
équipages , empêcher que les ouvriers ne foient détournée
de leur travail, & rendre le chantier libte
pour le tranfport des fardeaux.
ENTREPRENEUR, f. m. C ’eft celui qui convient
avec un propriétaire ou tout autre qui veut bâtir ,
de lui conftruire un bâtiment quelconque, fuivant
les proportions & les qualités des matériaux énoncées
dans.un devis, moyennant une fomme déterminée ,
foit.en bloc , foit à la toife.
Les erreurs naturelles &. les fraudes dont tout,
homme qui prétend bâtir eft fi facilement viétime ,
L’ignorance ou le commun des individus eft des
prix & dés qualités des matériaux, la diverfité des
objets & des élémens qui entrent dans la compofition
& la façon des bâtimens, bien d’autres caufes ont
introduit la néceffité des entrepreneurs.
Cette néceffité s’eft accrue encore depuis que
les archite&es , féparant & dans leurs études^ &
dans la profeflion de l’art, les connoiffances théoriques
des connoiffances pratiques, & de la partie
mercantile dont celles-ci ne peuvent fe paffer ,
font devenus par le fait & pour la plupart, etrangers
à tout ce qui regarde la conftrmftion.
h’entrepreneur eft ordinairement un homme verfé
dans les détails très-multipliés que comprend la
bâtiffe. 11 a furtout l’expérience des fournitures , des
approvifionneroens , des prix des.matériaux , de
leurs diverfes qualités, de la valeur des journées ,
de la capacité des ouvriers ; il connoît les moyens
d’économie ; il a enfin les qualités & les connoiffances
d’un commerçant. Il e f t , dans le fait, un véritable
marchand de matériaux & de main-d’oeuvre ,
de machines, d’équipages & d’ouvriers. Mais en
revanche , il ne connoît que très-fuperficiellement
les principes de l’art. Il n’a pu fe former le goût
par des comparaifons étendues & par des études
fuivies. Le plus fouvent il agit d’après une certaine
routine ouvrière fort éloignée des vrais erremens
du goût & des inventions du génie.
Cependant, le commun des hommes qui ont à
faire bâtir, préfère l ’entrepreneur à l’architeéle;, par
la raifon que les belles formes , les proportions , le
beau fty le , le bon goût des ornemens, touchent
bien plus foiblement le propriétaire que ne peuvent
le faire la folidité, l’économie & la promptitude.
Or ces trois points, on les obtient facilement de
tout entrepreneur un peu accrédité.
Il réfulte de là , que la plupart des rtïaifons f &
on ne parle pas ici de celles de la dernière, claffe )
n’offrent point même dans lafimplicité qui convient
àùx habitations particulières, ce charme & cet agrément
qu’on leur trouve dans les pays où l’architefte
préfide à leur conftru&ion.
Il n’eft pas rare non plus de voir des archieétes