
miers fédimens font d'une époque bien antérieure j
à celle des}fe'condsj & c'eft en dillinguanc ces deux
différens ordres de dépôts, qu’on trouve la folu-
tion de ce problème, qui conlifte dans la connoif-
fance de la variété des formes, dans la corref-
pondance des vides desfentes 3c des rempliffages,
& enfin dans la différence du grain & de la.couleur
de ces fédimens, dont l’un a formé les ruines,
& l'autre le fond du tableau & le ciel : l’un ap-,
partient à ce que les naturaliftes d'e Florence con-,
fidèrent comme une .dépendance des montagnes-
primitives, 8c l'antre comme une fuperfétation due^
au travail des collines. Toute cette diftinétion admet
les différences qui fe trouvent dans la pierre de
Florence. Ce travail de la Nature appartient à deux
époques fuccellives , 8c fes rélultats bruts en don-'
nent la vraie lolution. On voit, en comparant ce
petit article avec te long Mémoire de Daubenton,
la différence qui fe trouve dans l’explication d’un
obfervateur de la Nature vue en grand, 8c- d’un
obfervateur de la Nature par échantillons : ce font
ceux-ci qui ont dominé jufqu’à préfent.
Les pierres à rafoirde Lorraine font quelquefois
mêlées de veines noires , qui en pénètrent toute
la fubftance. Ces veines paroiffent venir de l’àr-;
doife, qui a fourni ces principes à l'eau qui a.rempli
les fentes primitives des pierres a rafoir d une.
matière étrangère. Cette explication, fort fimple 8C;
fortyraifemblable, peut s’appliquer à tous les faits,
pareils, 8c particuliérement au x pierres de Florence,
où l’on voit des plantes, des arbres, des châteaux,
des clochers. Tout cela elt le rélultat de fembia-
bles veines très-fines & très-finement ramifiées-
d’une matière étrangère qui s’eft infinuée dans les
fentes.. . .. , Mais pour compléter cette explication , il raut
donner une idée de la manière dont les fentes le
font ouvertes , & du fyftème de ces interfaces qui
ont été diftribiiés dans les pierres de Florence , de
manière à repréfenter toutes ces figures» car je
regarde les fentes comme en étant une première
ébauche , un premier trait. Au moyen de cette
première bafe connue, tout s explique aifementi fans cela vous ne pouvez rendre raifon de la forme
des châteaux. Ce n’eft pas le cours delà matière
étrangère qui a produit feule ces- apparences imparfaites
5 c’eft la taille primitive, lés fentes dej
defficoation de la matière des pierres de Florence qui a fait ces toits par des pointes ou plans tronqués,
& qui a repréfenté tout ce qui pouvoit faire
illufîon.Il reft e encore les c.i els, qui font queVlq ueif-o *i. s‘ Vil'
beaux ,& qui fervent à détacher les bas, les villes,
les vidages : ceci s’expliquera facilement lorfqu’on
aura vu , dans la carrière , les pierres de Florence, &,
qu'on aura remarqué fenfiblement que c’eft un dë-J
pot, une fuperfetation de couches horizontales^
qui font venues s’étendre fur la première ébauche, j
dont j'ai parlé , & par le moyen des principes côrl;
lorans ferrugineux, ou que i’eau a voitures dans ;
les interfaces,ou formé les bordures qui détachent
les figures des maifons, des châteaux ,~&c.
FLUIDITÉ DE LA TERRE. Plufieurs phyfi-
ciens, à la tê,te defquels on peut mettre Defcartes,
enfuite Stenon, Burnet, Wcôdward, ont effaye
d’expliquer mécaniquement la formation de la
T eCrreeu.xqui ont enviDgéle globedelaTerre comme
compofé de différens lits de fables, d'argiles & de
pierres, affez examinent parallèlesentr’eux & concentriques
£ la furface du Globe ,;ontcru pouvoir
expliquer fa formation en imaginant qu’une liqueur
chargée,de ces différentes-matières les a
dépofées fucceffivement-, fuivant les lois de la pe-
faoteur 3 ce qui a produit leur arrangement pat* cou-
ch-s circulaires, qui auront eu tontes le centre de
JaTerre pour, centre commun cette précipitation
a fait cefïer la fluidité qu’ils ont fuppofé avoir précédé
cétte difpofition & cet arrangement. Ils ont
cru qu’on ne pouvoit attribuer à aucune autre
caufe le payai ïélifme& la concentricîté des couches.
Ils ont cité , à l’a.ppni de, ce fy.ftème , les parties
d’animaux terreftres ou aquatiques,, les branches
d’arbres, les feuilles, trouvés dans des lits de
pierres affez profonds. . • b t*
Cependant fi l’on fait bien attention à l’ordre
des matièresqui compofent les couches de laTerre,
à la dift indion & à la féparation de ces matières ,
qui. ne pouvoit avoir lieu dans le cas d’une maffe
fluidé, où toutes ces matières feroient confondues
& mêlées ensemble , & précipitées aulïi confufé-
ment, on ne peut plus admettre cet état de fluidité du Globe comme un moyen d’expliquer la diftinc-
tion des lits, la féparation & le triage des matières
hétérogènes , comme il a eu lieu dans le fyftème actuel.
C’eft à quoi n’ontpaspenféles phyficiens, qui,
n’ayant pas obfervé tous les détails dont ils avoient
befoin, ne pou voient prévoir ces, difficultés. C’eft
l'écueil où viendront échouer.tous ceux qui. veillent
expliquer, par des vues générales, les phénomènes
, qui ne font encore vus que d’une manière
incIol my pal èeten.core d’autres faits qui s’oppofent à ce
qu’on admette la fluidité.générale du Globe. Toute
la fuperficie du Globe eft ctfmp'dfée de màffes disparates
, qui n’ont pas été dépofées de même par
coûche's ou au même niveau , comme cela auroit
dû avoir lieu , dans la fuppofition d’une fluidité générale
dans le globe de la Terre. Ainfi les granits
erift-allifés en grandes maffias & fans’ Vcftigés de
couches i les couches inclinées qui forment des
maffifs fort étendus'& fort élevés au deffus des pays
à couches horizontales , tout cela offre des phénomènes
généraux , dont la discordance ne permet
pas d’avoir recours à cet état de flu id ité , qui n’ex-
plique pas, à beaucoup près, tous les phénomèOnnes
.a . remarqué' ' q' ue' :, ' dans plu1f i: eür-s' ,cra' rrières•
d’ou l’on tire des pierres, fouvent des lits d’une
fubftance très-durè & d’un tiffu ferré fe trouvent
.établis fur des fubftances molles &.légères,. Or*
dans le fyftème de la fluidité générale, les matières
les plus pelantes ont du fe précipiter au fond., &
il ne peut y avoir des couch-s alternativement plus
légères & plus pelantes. 11 ne peut pas même y avoir cette diftindion de couches & de lits, & il
ne doit y avoir eu qu’un feul lit ou couche.
FLUX & REFLUX : c’eft le mouvement journalier
& périodique qu’on obferve dans les eaux
de la mer,.&dont les détails, relativement aux
différentes côtes, vont nous occuper dans cet article,
Dans les mers vaftes & profondes on remarque
que les eaux montent & d.efeendent alternativem
e n t deux fois par jour. Elles s’élèvent pendant environ
fix heures, & s’étendent fur les rivages : c’eft
ce que l’on appelle \eflux. Elles reftent un petit
efpace de tems, c’eft à-dire, quelques minutes dans
C - t état de repos, après quoi elles redefeendent
pendant environ fix autres heures 3 ce qui forme le
reflux: Au bout de ces fix heures & d’un très-petît
repos, elles remontent de nouveau & ainfi de fuite.
Pendant le flu x les eaux des fleuves s’enflent & remontent vers leurs fourcess ce qui vient évidemment
de ce qu’elles font refoulées par les eaux de
î a me r. ( Voye^ Barre, Mascaret.) Pen dan t
le reflux les eaux d-e ces mêmes fleuves ou rivières
reprennent le cours .ordinaire.
On a défigné \eflux & le reflux par le feul mot de
marée. Le moment où finit le flux 3 lorfque les eaux
font ftationnaires , s’appelle la haute-mer, La fin du
reflux s’appelle la baJJ'ey&er. Dans tous les endroits où fe mouvement des eaux
n’eftpas retardé par des îles, des caps, des détroits,
ou par d’autres obftacles femblables, on obferve
trois périodes à la marée : la période journalière, la
période menftruelie la période annuelle. La période
journalière eft de vingt-quatre heures quarante
neuf minutes, pendant lefquellcsle flux arrive
deux fois, & \q reflux zutti deux fois, & cet efpace de
vingt-quatre heures, quarante-neuf minutes elt le
tems que la lune met à faire fa révolution journalière
autour de laTerre , ou , pour parler plus exactement,
le tems qui s’écoule entre fon paffage par
le méridien-, & fon retour au même méridien.
La période menftcuelle confifte en ce quelles
marées font plus grandes dans des nouvelles & les
pleines lunes, que quand la lune eft en quartier, oii>,
pour parler plus exactement, les marées fo.nt les
plus grandes dans chaque lunaifon quand la lune
eft environ à dix-huit degrés au-delà des pleines ou
nouvelles lunes 5 & les plus petites, quand ell'e eft
à environ dix-huit degrés au-delà du premier & du
dernier quartier. Les nouvelles ou pleines lunes
s’appellent Sy^ygies; les quartiers , Quadratures. La période annuelle confifte en ce qu’aux équinoxes,
les marées font.les plus grandes vers les
nouvelles & pleines lunes, Sc que celle des quattiers
font plus grandes qu’aux autres lunaifons. Au
contraire, dans les folilices les marées des nouvelles
&* pleines lunes ne font pas fi grandes qu’aux
autres lunaifons 3 au lieu que les marées-des quartiers
font plus grandes qu'aux autres lunaifons.
On voit déjà, parce premier; détail, que Je flux
& le reflux ont une connexion marquée avec les
mouvevnens delà lune, & qu’ils en ont même, jufqu’à
un cei tain point, avec ceux du foleil, ou plutôt
avec le mouvement de laTerre autour du foleil»:
d’oùl’on peut conclure, en général, que la lune 8c le l’olei.l, de funtout le premier de ces deux-aftres, font la c.aufe du flux & du reflux, quoiqu’on ne fâche pas encore comment cette caufe opère. Mais fui-
yonsles phénomènes du flu x & du reflux , auxquels
nous devons nous borner dans cet article*
Dans la période journalière on obferve encore,
i°. que la haute-mer arrive aux rades orientales
plus tôt qu’aux rades occidentales31 ° . qu’entre les
deux tropiques § la mer paroît être entraînée par
un mouvement général, qui laporcedel’efi àl’oueft,
3°. que dans la zone torride, à moins de quelques
obftacles particuliers, la haute-mer arrive en même
tems aux endroits qui font fous le même méridien j
au lieu que, dans les zones tempérées, elle arrive
plus t ôt à une moindre latitude qu'à une plus grande,
& au-delà du foi x an te- ci n q aie m e degré le reflux n’eft
plus lènfibie.
Dans la période menftruelie on obferve, i°. que
les'marées vont en croiffianr, des quadratures aux
lyzygies & , en décroiffiant, dès fyzygies aux quadratures;
20. Quand la lune eft aux.fyzygies ou aux
quadratures ,• là haute-mer arrive trois heures après
le paffiagê de la lune au méridien. Si la lune va des
fyzygies aux quadratures V le tems de la haute-mer
arrive plus tôt que ces trois heures : c’eft le contraire
fi la lune va des quadratures aux fyzygies,
30. Soit que la lune fe trouve dans l'hémifphère
auftral ou dans le boréal, le tems de la haute-
mer n’arrive pas plus tard aux plages feptentrio-
nales.
Enfin, dans la période annuelle on obferve,
ia. que les marées du folflice d’hiver font plus
grandes qu’aux folftices d’été 5 i ° . que les marées
font d’autant plus grandes, que la lune eft plus près
dé laTerre, & elles font les p us grandes, toutes
chofes d’ailleurs égales, quand la lune eft périgée ,
c’eft-à-dire, à fa plus petite diftance de la Terre.
Elles font auffi d’autant plus grandes , que la lune
;eft plus pt oche de i’équareur. Et en général, les
plus grandes de toutes les marées arrivent quand
la lune eft à ia fois dans l’éq uateur, périgée, &
dans les fyzygies; 30. Enfin, dans les contrées fep-
tentrionales, les marées des nouvelles & pleines
lunes font, en été, plus grandesle^foirque la matin ,
& en hiver, plus grandes le matin que le foir.
Tous ces phénomènes s’expliquent aifémentpar
l’a dion de la lune & du foleil, fuivant leur pofi-
tion , foit par rapport à la Terre, foit entr’eux. Je
laiffie donc aux géomètres & aux phyficiens à faire