
elles n’ont pns contracté d’ union , particulièrement’’
dans les lignes qu’elles füivent. En obfervant les
difFérens travaux de l'exploitation de certaines couches
, nous nous fommes affurés que les gros blocs
de moutons, par exemple, fe débitoient en morceaux
d’un moyen volume, dès que les ouvriers
parvenoient à entr’ouvrir, par leurs coins, une
fente infenlible qui s’étendoit plus ou moins dans
le corps du bloc , & qui fe prolongeôit même par
une fuite des mêmes efforts. C ’ eft alors que nbus
avons reconnu qu’il y avoit plufieurs' ordres de
fentes primitives verticales ou inclinées j & ce qui
achevoit de nous en convaincre, c’ eft ce que nous
apercevions , fur les faces des morceaux de plâtre
débités, celles qui étoient dues aux fentes, lef-
quelles étoient fort liffes & fort unies, te diffé-
roient fenfiblement des parties brifées te cafîées
par l ’adlion feule des coins de fer. Ç ’eft alors qu’on
peut juger inconteftablement du nombre des fentes
primitives & fecondaires qui font peu ouvertes,
ou qui ont été foudées, te de la néceflité de les
difti.ngo.er de celles qui font fort apparentes quant
aux effets de la prifmatifatron.
6°. Nous, aurions beaucoup d’ autres confidéra-
fions à faire' envifager te à rapprocher ici relativement
aux fenres j mais il nous a paru fuffifant de
nous en être occupés dans la defeription de quelques
bancs de la fécondé ô* moyenne majfe.
Des filées ou fenres perpendiculaires ; de leurs caufes
& de leurs époques.
Il ne faut pas confondre les fentes verticales
dont nous avons traité en nous occupant de la prif-
matifation , avec les fentes perpendiculaires, connues
des ouvriers de Montmartre fous la dénomination
de filets. Ce font plutôt des lézardes que
d^s fe ntes ou des gerçures. On peut s?en affurer
par l ’examen des deux faces de quelques-unes de
ces longues interruptions qui, par leurs inégalités,
leur dentelures, les inflexions obliques, annoncent
des ruptures faites avec effort, & en conféquence
d’un déplacement à la fuite de l’affaiffemenc de la
bafe d’une partie des maffes rompues.
Le plus grand nombre de ces filets embrafTent
des affemblages entiers de couches mifes à découvert
par l’approfondiffement des vallons, quelle
qu’en foit l’ épaiffeur} te les filets qui fé rencontrent
dansla colline de Montmartre s’étendent dans
la totalité d’une maffe de trente à quarante Couches
, ou de foixante à foixante-dix p:eds d’épaif-
feur. Ces filets varient beaucoup relativement à
leur ouverture, q u i, fouvent même, n*eft pas
plus grande vers le haut que vers le bas.
Comme ces filets fe terminent toujours à la fur-
face de la terre, les eaux pluviales y pénètrent facilement
& y circulent plus ou moins abondamment
, fuivant les pentes qui ont pu en verfer dans
leurs ouvertures. Ceseaux ont laiffé pour lors des
ténaoiDs de leur paffage dans plufieurs parties de
ces longues lézardes ; affez fouvent ellfesont verni
les faces de leurs parois par des incruftâtions plus
ou moins épaiffes : quelquefois même ces eaux ,
en traverfant les couches de plâtre ÔC les lits de
marne , fe font tellement chargée s des divers principes
ou gypfeuxoucalcarresqu’ellesrèncontroient
dans leur route fouterraine , qu’elles ont rempli la
capacité des ouvertures en y formant des maffes,
ou d’albâtre gypfeux, ou d’albâtre calcaire, di-
verfement colorées. Le plus fouvent aufli les eaux
y ont entraîné .des amas, de terres mobiles te de fables,
qui y ont formé.des obftruélions très-complètes.
Enfin, quelques-uns de ces filets ont donné
paffage à des courans d'eau fouterrains & fort
abon 'ans, de telle forte qu’ ils ont été élargis te
arrondis par leurs faces, te qu’ ils préfentent des,
cavités non interrompues aflez femblables à des
tuyaux de conduire. .
Tels font les âccidens que nous avons eu ôcca-
fion d’obferver dans les filets on fentes perpendiculaires
,;foit à Montmartre te à Believille , foit dans
les autres carrières à plâtre des environs de Sa-
| nois ou de Lagnÿ. Ce qu’ il y a d’atHeut s de remarquable
, c’ tft qu’en comparant le« effets de la def-
ficcation , tels que nous L s avons décrits dans les
tableaux précédens dès trois majfes, avec ceux produits
dans l’ aflemblage des couches par les'filets x
il eft aifé de voir que ces fentes perpendiculaires
font poftérieures à la prifmatifation particulière
des bancs : car fouvent les parties correfpondantes
des prifmes & des autres formes plus ou moins
régulières fe trouvént, par la rupture, aux deux
côtés des filets $ la moitié d’une ou de plufieurs
faces des prifmes occupant une des parois, pendant
que la paroi oppojee préfentè l’auîre moitié.
Par confequent la defficcation qui a ..opéré des
chofes fi étonnantes dans l’intérieur des couches
de plâtre te de marne, n’a rirfn de commun avec
les fentes perpendiculaires, & les circonftances qui
ont concouru à ces âccidens font de beaucoup
. poftérieures à celles de la defficcation. D’ailleurs,
les filets qui fe montrent plus ou moins Ouverts
dans les différentes truffes, n’annoncent aucune
régularité dans leur diftribution, qui d’abord nous
i a paru n’avoir lieu qu’au hafard.
Cependant, plus nous avons examiné cette dif-
tritnition, plus nous avons été tentés de croire
I qu’elle étoit la fuite des grandes excavations faites
| à la furface delà terre, foit par Tapprofondiffe-
: ment des vallons latéraux,, foit par le travail des
fouilles. Des maffes continues fè font trouvées,
; par ces excavations, non-feulement à découvert,
mais encore fans aucun foutien latéral} & pour
■ lors quelqu’âdhérence q u e , dans cet état d’ëf-
carpement, les matières formant les couches fie
plâtre ou de marne enflent entr’ elfes, elles ont fin
, éprouver plufieurs ruptures en conféqüence de \.\
nouvelle aflîette qu’elles ont dû prendre dans cet
éta t, jufqu’à ce,qpe l ’équiUibie troublé ait été.
j rétabli-
Nous avons reconnu d’ ailleurs qu’à certains degrés
d'approfondHïtment dans les vallons, ils’étoit
formé entre les couches interrompues te le long
des maffes efearpées, des épanchemens de filets
d’eau fi nombreux, que les bafés des bancs pierreux
horizontaux ayant été tourmentées , u a fallu
r.éceffairement qué ce qu’ellesfoutenoient en fouf-
frit & éprouvât plufieurs déplacemens, te les ruptures
que nous pouvons obferver à la fuite de tous
ces premiers âccidens.
Ce que nous avons obférvé te décrit à Montmartre
Ce retrouve dans beaucoup de points dès
- environs de Paris} avec cette différence feulement
que, dans beaucoup d’endroits, comme au Mont-
Valéjien te à Antony } par exemple, les couches
inférieures ne fe retrouvent point, parce que le fol
primitif étoit plus relevé lors de lacriftallifationdu
gypfe dans l'immenfe lac d’eau douce que préfen-
toient les environs de Paris. Alors feulement les
fnarnes ftipérieures & la-première maffe de gypfe
exiftent.
Partout ce.s couches font parfaitement horizontales.
( Voye[ Pa r i s (en v iion s d e ) .)
MONT-MENARD, près de Giromagny , dans
les Vofges.Tl y a.près de ce lieu des mines d’ argent,
de cuivre & de plomb non exploitées, te
que l’on dit très7riches.
MONT-MERVEILLE (Fontaine d e ) , près de
Gracovie, dans la Pologne autrichienne. On attribue
à une fontaine du palatinat de Cracovieen
Pologne , la propfiétê de fuivre le mouvement de la
lune. Voici la defeription que J. B. Denys, médecin
ordinaire du Roi, en a faite dans une brochure
imprimée à Paris en 1687, fous le titre de Relation
curieufe d'une fontaine découverte en Pologne, ]
laquelle 3 entr autres propriétés , a celle de fuivre le
mouvement de la lune. Il prétend que ce qu’il en d it,
eft extrait fidèlement de la relation qui lui avoit
été enyoyée par M. Conrade , premier, médecin
de la reine- de Pologne , Marie de la Grange,
femme de Jean Sobieski.
« Il y a , dit-il, une montagne dans la petire Pologne,
au palatinat de Cracovie, appèlée Mont-
Merveilley qui n'eft éloignée que d’une lieue à
l oueft du bourg de Rimanow} elle eft à l'eft de
Doucla , qui en eft à trois lieues; du côté du fep-
tentrion , Crafno en eft à deux lieues, te du côté
du midi, les montagnes de Hongrie.
» Au milieu de cette montagne, du côté du midi,
il y a une grande fontaine, que les habitans ont
revêtue de bois en manière de puits. L’eau en eft
fort belle te claire} te comme elle fort de terre
avec impétuofité te par des fecouffes continuelles,
elle forme quantité de bouillons, dont le bruit
fe fait entendre à plus de deux cents pas, & l’on
voit paroître fur fa furface plufieurs petites bouteilles
qui ne font pourtant accompagnées d’aucune
écume.
»> Le mouvement de cette fourre a gr and rapport
avec celui de la lune} car à-proportion que la lune
approche de fonplein, l ’eau fe hauffe peu à peu;
pouffant fés bouillons plus haut de jour en jou r}
te quand la lune eft pleine, elle monte fi haut,
qu’elle fe répand par-deffus les bords qui la renferment
; mais au décours elle s’abaiffe peu à peu,
te tous les bouillons qu’elle pouffe dans le dernier
uartier de la lune, femblent s’enfoncer & rentrer
ans les mêmes endroits d’où ils fortent.
m On ajoute que l’eau de cette fontaine ne fe gèle
jamais dans fa fource pendant les hivers les plus
rigoureux} qu’elle s’enflamme, fi l’on approche
un flambeau allumé, te qu’elle femble brûler
comme de l’efprit de vin } enfin , qu’elle eft falu-
taire pour plufieurs maux qu’on rapporte dans la
.relation. «
On trouvé le même détail dans YHifioire naturelle
& curieufe du royaume de Pologne du P. Gabriel
Azaczynski, Jéfuite polonois , imprimée en
latin à Sandomir en 1721, te l’on y cite Textrait
qu’on avoit fait dans le Journal de Leipfick , du
Mémoire de M. Denys, dont on vient de parler.
Mais en fuppofant la vérité de cette relation , il
eft vifible que cette fontaine n’eft point une fontaine
à flux t e . reflux; puifqu’au lieu de hauffer &
baiffer deux fois chaque jour, comme la marée ,
elle ne hauffe & ne ba’iffe qu’ une fois le mois ,
fuivant que la lune eft pleine, ou qu’elle eft en
décours. +
Il paroît, par ce qu’on vient de dire, qu’ il y a peu
de fontaines périodiques auxquelles les obferva-
teurs même les plus indulgc-ns aient accordé la
qualité de fontaines à flux &refluxi. A peine avons-
nous pu en recueillir fix, encore bien que de celles
que l’on a jugé à propos de comprendre dans ce
nombre, il y en ait qui ne méritent pas d’y trouver
place. Telles fon t, par exemple, les fources d’eaii
chaude de l’île qui eft à l'embouchure du Timavo,
où, à mefure que la mer s’é lè ve , l’eau qui coule
de ces fources doit être retenue, & , en regorgeant
vers la fource, doit s’élever, fans qu’il foie
befoin de fuppof^r dans l’intérieur de la foutee
le moindre changement.
La plupart des autres auxquelles l’an a donné le
nom de jontaines à flux & refiux, ne paroiffent être
que des fontaines purement périodiques, dont l’é coulement
ceffe&recommence plufieurs fois dans
le jour, fans fuivre en aucune manière le cours des
marées. Telle e ft, par exemple, la fontaine de
Dourgue , près de Cadres en Languedoc, te que
Borel qualifie mal-à-propos de fontaine à f|ux te
reflux.
Enfin, fuppofé qu’il y ait des fontaines qui fui-
vent l’ordre des marées, te qui aient, de même
quelles , les trois caractères effentiels de ne couler
que deux fois dans vingt-quatre heures, de
laiffer près de douze heures d’intervalle d’une période
à l’auti;e, te de retarder tous les jours, il
p p p p i