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difpofîtions uniques & fingulières; que pour avoir
une idée vraie d'un de ces phénomènes, il faut
avoir vu & obfervé leurs côrrefpoiîdans.
IFS-SUR-LAISON, village du département du 1
Calvados , a trois lieues trois quarts de F daiie. Il
y a une fource d’eau minérale qui eft fort falutaire
pour la vue.
IG E , village du département de l’Orne, à une :
lieue & demie de Belle fme. Il y a des carrières de
grès, que l’on coupe & que l’on taille en pierres
de grand appareil.
ILDEFONSE (Saint- ) en Efpagne. C e lieu , qui
fe trouve dans le badin du Douero, eii dans un fol
ingrat, où les arts Ont prodigué toutes leurs ref-
fources. Le climat même fcmbloit s’oppoier à ia
pofiibilité d’en faire un lieu agréable.
Le fommet & le milieu de la montagne font d’une
roche compofée d'argile & de fable fin, & il cft
vraifcmblablequec’eli de la décompoiition de cette^
roche que tfe forme principalement la couche de
terre qui la couvre, & qui fert à la végétation des
pins, desarbultes & des plantes qu’ on voit ie long
des efcarpemens de la montagne.
La bafe de cette montagne eft le granit dont
on fait des meules de moulin qu’ il faut repiquer
affez fouvent, parce quelles le poliffent allez
promptement par le fervice.
A quelque diftance du château, vers l ’oueft, tout
eft compefé de granit rouge & gris , de la roche
dont j’ai parlé, de quartz & de pierre de fable. Le
quartz court en filons, au milieu defquels on voit
des grains d or. Ils s’étendent du midi au nord
pendant l’efpace d’une demi-lieue : on en a tiré
quelques morceaux à demi tranfparens, & qui ref-
fembloient au criftal de roche.
Les montagnes qui s’étendent de Suint-Ildefonfe
à l’ Efcurial font toujours compofées de granit
gris & rouge, avec des fiions de quartz blanc. On
y trouve aufli des mires de cuivre & de plomb,
& enfin quelques maffes de pierre calcaire. Les
croupes de ces montagnes verfent des eaux abondantes,
qui fervent à l ’arrofement des prairies où
fro ît d’excellent foin.
ILE. ( Voye^ IsLE.)
ILH E T , village du département des Hautes-'
Pyrénées, à deux lieues trois quarts de la Barihe.
Il y a dans les environs une fonderie que l’on
nomme fonderie de Portaillet. Elle eft fituée fur la
rivière de la Néfte. Près de cette fonderie il y a
des carrières de fe r , & outre cela des bancs de
fchifte plus ou moins feuilleté. On en trouve auffi
qu’il feroit difficile de divifer par feuillets.
ILLE , rivière du département d’ ille & Viîlaine,
canton d Antraim. Elle prend fa fource à unedieue
& demie de Bazouges, verfe fes eaux au fud-
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oueft, puis au f u i , en ferpentant dans la plaine
& fe rend dans la Viîlaine à l’oueft de Rennes,
Reunie a la Viîlaine , elle a donné fon nom au département
d’ ille &c Viîlaine.
ILLE E T VILLAINE (Département d*). Ce
departement eft ainfi dénommé d'après deux de
Tes principales rivières réunies enfemble. C ’ eft un
des cinq departemcns qui partagent aujourd'hui
l’ancienne province de Bretagne.
Les bornes de ce département font, au nord,
b Manche; au nord-elt, celui de la Manche; à
1 eft, celui de Mayenne; au fud, le départ ment
de la Loire-Inférieure ; à l'oueft, celui du Morbihan
& celui des Côtes du Nord.
Les principales rivières font :
La Viîlaine, qui a fource à l’e f t , au-delà de
Vitré, p a fie a V i t r e , à Châteaubourg, à Rennes
& à Redon. Elle reçoit à droite la {Seiche, qui
pafle à b Guerche & à Marcille ; plus bas la
Bruc . qui arrofe Ercé-en-Lame ; enfin le Gheré; à
gauche, elle reçoit l’ iile , le Garun le Men,
qui fe réunifient à Montfort-Mordelles; enfin à
Redon, 1 Aphte-& i’Ouft réunis fe jettent dans la
Viîlaine.
Dans l’angle nord-eft on trouve le Coëfnon
& l’Oifon, qui fe réunifient à Antraim , & continuent
enfuite leur cours jufqu’à la rade de Cancale.
Dansi’ângle du nord-oueft, on voitda Rance
où la rruùée monte jufqu'à Dinan, & les princi-
1 pales villes font Rennes, Saint-Malo, Vitré & Dol.
Rennes, ancienne & grande ville fur b Viîlaine :
fon commerce confifte en beure renommé , en
bois de conftru&ion, toiles à voiles & autres fils,
chapelleries & cireries.
Saint-Malo, ville 8c port de mer, commerce
d importation &r d’exportation, furtôut en toiles.
Vitre, ville'fur la Viîlaine : fomcommerce confifte
en toiles , fils , bas & gants de fil.
Cancane , petite ville fituée au bord de la baie à
laquelle elle donne fon nom.
Noyal-fur-Viilaine, commerce & fabrique de
toiles à voiles & toiles écrues.
(Salines d‘ ). On lit dans la traduction
d’un ouvrage allemand, que les fàliires
d'illetzky font firuées à foixante-quatfe verftes
d’Orenborrg , tout près d’ illetzkàya-SaÉl'chita,
petite forterefie conftruiie en bois. Les buttes qui
fervent de demeure aux gens chargés de l’exploitation
de ces mines peuvent monter à environ
cent cinquante; elles occupent un terrain placé
entre la forterefie & un lac falé oblong, qui a
• cent toifes de long à peu près. Les ouvriers defti-
nes a extraire le fel gemme pour ie compte de la
couronne fe gomment Bomcies ; ils ont à leur
tête un capitaine qui eft chargé de l’ infpeétion des
travaux.
A environ quarante toifes de la forterefie s’élève
en pain de fucre un rocher de gypfe absolument
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nu & tout blanc *. la pierre dont il eft compofé renferme
de l’albâtre en quelques endroits, mais la majeure
partie eft en drüfe ; elle eft très-poreufe, fé-
lénitique , & par-ci par-là de couleur rougeâtre :
on y trouve d’ailleurs allez fréquemment du fpath
feuilleté.
Comme on tient conftamment un piquet armé
fur ce monticule efearpé, dont la vue embralTe
une très-vafte étendue de pays, ôn lui a donné le
nom de karaulnaja-gora , qui veut dire montagne
de la garde. On voit à fon fommet une fiilure
qui formoit une caverne, dans laquelle on pouvoir
autrefois pénétrer à une profondeur confidérable:,
mais qui eft a&uellement comblée.
Les Kirgifiens ont une grande vénération pour
cette montagne, qu’ils regardent comme facrée,
& ils étoient ci-devant dans l’ufage de jeter dans
la caverne dont nous venons de parler, des pelleteries
& d’autres babioles en manière d’ ex-voto;
ils viennent encore même folennellement faire
une proceffion autour du pain de fucre, & y réciter
leurs prières à genoux après s’être baignés
& purifiés dans l’eau des.environs. On raconte
.qu’avant que cette caverne fût comblée, un
nomme guidé par 1a cupidité ou par la curiofité ,
s’y fit defcendreavec des cordes, qu’il y éprouva
un froid qu’il nç put fupporter long-tems.
- I l y a au pied du rocher de gypfe, dans la partie
qui regarde le fud-oueft, un puits taillé dans la
pierre, dont l’eau eft douce & bonne à boire. Le
.monticule jette à l’eft une branche en dos d’âne,
très-abaiffé, qui va fe terminer à un autre rocher
de gypfe moins élevé que le premier. Toute cette
contrée eft couverte par un nombre de couleuvres,
coluber natrix, & de vipères les plus communes,
coluber beçus.
On s’eft afluré , par différentes fofies qu’on a
ouvertes jufqu’à^ préfent, eue ce terrain contient
une mafie confidérable de fel gemme ; il commence
tout près du rocher de gypfe, & immédiatement
à côté du lac , du côté qui tient à la forterefie.
Son petit diamètre.- jufqu’à la rivière d’Illek peut
avoir environ fix-cents toifes, & fon grand diamètre
fix cent cinquante. Tout ce qu'on commît
de ce terrain jufqu’à préfent annonce un fol fe c ,
aride & fableux, dans les endroits furtout qui ont
de l’élévation. Dans Us parties déclives, il naît
beaucoup de plantes.
La grande inégalité du fol qui recouvre le fel
gemme a fait que, pour y parvenir, on a été obligé
decreufer, dans quelques endroits, jufqu’ à trois
à quatre toifes de profondeur, tandis que dans
d’autres ce fable ne couvre le fel qu’à la hauteur
de quelques archines , qu’on n’en compteroit pas
même la valeur d’une entière dans plus d’un lieu ;
de forte qu’ il eft facile de voir pour ainfi dire ce
fel ala furface, & qu’on peut pénétrer jufqu’à lui
avec une lame de fabre ou une baguette à fufil
dans certaines pofitions plus ou moins déclives.
Dans prefque tous les endroits de ce diftriét où
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l’on a creufé, & particuliérement dans l’enceinte
de la mine de fe l, on a trouvé l ’eau à des profondeurs
inégales^ tantôt à deux arefiines, tantôt à
dix ou douze, quelquefois même à dix-huit : les
fources en font fouvent très-abondantes, quelquefois
falées, mais allez communément douces. Il
paroît qu'elles fe raflembleot des hauteurs voifioes
fur les maffifs qui font extérieurs, & elles font
eau fe que, dans la plus grande partie des fofies qu’on
a faites , on ne peut parvenir j.ufqu'au fe l , ou du
moins continuer les travaux.
Ce qui fournit l'idée la plus dift.in&e de ]a com-
pofition, tant de ce maffif de fe l, que de la terre
qui le couvre , c ’eft l’examen d elà fofie couverte
qu’on exploite depuis nombre d’ années; elle eft
fituée près de ia montagne de la garde, & a déjà
(en 1769) foixante toifes de long, .& en quelques
endroits neuf ou dix de large.. On a pénétré de
côté & d’autre, dans la mafie du fe l, .jufqu’à la
profondeur de trois toifes, & le travail fe pourfuic
actuellement dans une direction plus verticale ; au
lieu q ti 'au par ayant,, pour l’obtenir avec moins de
peiné, on exploitoit la rnineenéiargüîànt toujours
la fofie à fa partie fupérieure. Mais par cette manière
de procéder j auffi négligence que mai entendre
, on fe mettoit dans le cas, non-feulement
d'avoir à combattre les eaux de fource, mais en.
core d’avoir à vider au printems.les eaux que la
fonte des neiges raftemblou en grande abondance
dans une fofie aufTi large. Cette pénible opération,
qui devait précéder tout autre trayail, s’exécu-
toit ^d’ailleurs avec d’autant moins d’ intelligence
& d’économie, que tous les. épuifemens fe fai.
foient avec despuifoirs & des féaux : ce n'eft que
depuis que les travaux fe font fous les yeux du
dire&eur aétuel, que ces travaux ont pris une
forme plus régulière & mieux entendue.
V o ic i comme on procède aujourd'hui à l’exploitation
de cette mine. On' taille dans le maffif avec
des haches fort aiguifées & des coins de f e r , des
rainures très-étroites & affrz.,enfoncées pour pouvoir
détacher de lamafleunblocde fel, qui a depuis
plus d’une archine'd’épaiffeur, jufqu’ à une toile
& demie & deux toifes de long. On détache en-
fuite ce bloc de la grande mafie, tantôt avec des
madriers qu’on lance deffus en les balançant avec
des cordes, tantôt avec des coins & des maffues
qui deviennent auxiliaires, & avec lefquels on le
brife pour pouvoir le tranfporter avec plus de commodité
de l'endroit d’où on le tire , à des hangars
qui font confiants dans la proximité.
On n'apperçoit dans toute l’éteqdue de cette
vafie fo lle , au deffus de la malle du fel pur & con>
p a â e , qu’un fablon jaunâtre difpofé en monticules
, & qui s’élève de deux à trois toifes au deffus
du maffif. Le fable qui touche'la fuperficie de la
I couche de fel eft pénétré de molécules, où i f n’a
plus oonfervé d’humidité. On peut voir affez djf-
j tinétement au fimple examen de la fo f f e fq u e la
I maffe de fel n’ eft ni entièrement unie ni abfolu