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tre-vingt-fix communes. Ce département eft dans
l'évêché de Quimper & de la troifième divifion
militaire. Il elt dureflbrtdu tribunal d'appel féant à
Rennes, & dans la troifième confervation foreftière.
Les principales rivières, qui ne font pas confi-
dérables , font l’Aulne , qui prend fa fource vers
l’ouelt de ce département , pafle à Châ:eauneuf , à
Châteaulin, & fe rend au fond de la baie de Breft.
L'Oies, qui commence au nord-eft de Quim-
per , arrofe cette ville & fe jette à la mer.
Ce département eft une partie de la ci-devant
^Bretagne , 5c n’eft pas très-fertile , excepté en
quelques efpèces de grains. Les habitans y parlent
une langue qu’on croit être l'ancien celtique.
Les principales rivières qui prennent leur fource
dans ce département, font au nombre de quinze ,
parmi lefqueîles je diftinguerai l'Aber , l’Aber-Be-
noît, i’Aber-Idut & l'Aber-Vrach, l’Aulne, Lan-
dernau , Faon , Morlaix, Odes & Quimper j ce
qui prouve que le terrain eft bien arrofé.
Les rades font au nombre de trois : celles de Breft,
de Galieftan & de Poulbras. Quant aux ports, j'en
ai compté trente-trois le long de crtte côte fi dentelée.
Enfuite fuccèdent les îles, qui , au nombre de
vingt, s'annoncent comme des portions de terres
détachées de la côte. J'ai déjà parlé d'Oueffant à
l'article de Breft.
1 Les pointes viennent à la fuite, au nombre de
quinze, & achèvent de prouver le travail de l'Océan
contre la côte y 8c fe terminent par les baies,
qui, outre celle de Breft, font d'ailleurs au nombre
de quatre : celles d’Audierne , de Douarnenez ,
-de Foret &- des Trépafles.
• Je ne puis finir que par les anfes , que je dois
préfenter en détail, & qui font les Blancs-Sablons,
le Conquet-Dinant, Dour, Gouloux, Luguène,
Penthier-Poultres, Profpergor , Renaudec, Toul-
broch , Minon 5c Toulinguet, que j'ai obfervés
avec foin, 5c qui rendent les parties voifines des
bords de la mer fort intéreffantes.
Produâions. Les terres de ce département font
de peu de rapport, elles produifent néanmoins du
blé, du lin, du chanvre 5c des légumes : on y ex-
-ploitedes carrières d'ardoife & des mines de plomb.
• Châteaulin 5c Plougaftel ont des eaux minérales
allez eftimées.
- Induftrie. Les principaux objets qu’on y fabrique,
f mt des toiles de lin & de chanvre, étroites, grof-
'fières, pour la chiourme. Il s'eri fait à Morlaix un
commerce confidérable, ainfi que de toiles à voiles
pour les vaiffeaux, de toiles blanches & roufles ,
dè bas, de chandelle, de poudre à canon, de
cuirs forts, de cuirs en croûtes, de papiers & de
faïence. On y prépare des fardines 5c autres poif-
ions.
FINLANDE, contrée qui commence au cercle polaire
arélique, 5c forme une bordure étroite le long
• des côtes, depuis la Norvège jufqu’à la Mer-Blanche,
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Vue de la mer, c’eft une terre plate, bornée pas
une chaîne de montagnes toujours couvertes de
neige. La profondeur de l'eau le long des rivages
eft depuis cent jufqu'à cent cinquante brafles. Les
habitans quittent leurs cabanes à l'approche de
l'hiver, & n'y reviennent que l’été. Au milieu de
cette faifon, les Lapons des montagnes y viennent
auflï pêcher, & s'y établir avec leurs tentes 5c leurs
provifions j enfuite iis retournent en automne à
leurs montagnes. Quelques-uns d'eux relient au
bord de la mer & y vivent. C'eft à ce paysque commence
allez brufquement une race d'hommes qui
mérite d’être remarquée. Leur ftature eft de quatre
à quatre pieds & demi : leurs cheveux font courts,
noirs & rudes. Ils ont la tête grofle, la peauba-
fanée & les jambes comme des fufeaux 5 ils ont les
bras fi forts, qu’ils peuvent tirer un arc qu'un fort
Norvégien pourroit à peine bander, mais paref-
feux jufqu’à l'engourdinement, avec quelques variations
& quelques exceptions très-rares : tels font
les habitans de toutes les côtes arétiques de l’Europe,
de l’Afie & de l'Amérique. Ils font, quant à
l'efprit & au corps, une race diftinCte de leurs
yoifins.
Les mers & les rivières de la Finlande norvégienne
regorgent de poi fions. L'Alten de la Finlande
occidentale, après un courspaifible à travers
les montagnes & les forêts, forme une belle cataracte
qui fe précipite d’un rocher fort élevé dans
un vafte baflïn où fe rendent nombre de navires
pour la pêche ou la vente du faumon. Les naturels
du pays prennent les faumons dans des pêcheries
conftruites fur le plan des pêcheries de Norvège, 5c ils en font avec les marchands de Bergen un grand
article de commerce.
La rivière deTana tombe dans le fond de la baie
avec un bruit prodigieux, & forme , par fa chute ,
une cataraéte fuperbe. Ainfi que l’Alten, elle a (a
fource bien avant dans la Laponie , & ne fe décharge
dans la baie qu'aptès un long cours à travers
•les montagnes & les rrufrais. Parmi les rivières qui
fe déchargent dans la même mer, quelques-unes
ontété fameufes par leurs caftors & par leurs moules
à perles. La Tana eft d'ailleurs la plus célèbre de
tout le nord pourfes faumons. On les diftingue à
leur courte grofleur & à l’excellence de leur chair.
La pêche en commence de bonne heure au prin-
tems, & les lois de-Norvège obligent à la Étffp
miner quatorze jours après la Saint-Jean Bap-
tifte.
A l’eft de cette rivière eft Pile de Vardoë, qui
a un beau port. Ils'eft établi dans cette île, au voï-
finage d'un fort, jufqu’à trois cents cabanes norvégiennes
, habitées, par les pêcheurs. Au-delà du
promontoire de Domefneff, la mer tourne à l'oueft
& forme une baie profonde. La rivière de Paes fert
de limite entre la domination norvégienne & la
domination mofcovite. L’île des Pêcheurs, un.peu
à J'eft de l’embouchure de la rivière die Psès ,
, s’étend le long de la côte. On obfervt ou'4 la hau-
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teûr de cette île une mer vafte 5c profonde s*éle-
voit également, & par les vents du nord-oueft, 8c par ceux du nord-elt j enfuite la côte, depuis le
Cap-Nord, fe dirige au fud, jufqu'à l\xtréiviité de
la Mer-Blanche : pour lors la hauteur des côtes diminue
par degrés, & le nombre des îles s’éclaircit.
La grande rivière de Kola fe découvre un peu à l’eft
de l’île des Pêcheurs ; elle a environ un mille de
largeur près de la ville de Kola, firuée à plus de
feptlieuesde fon embouchure : on y faitencore un
grand commerce de faumons &,d'huile de poiflbn
qu’on extrait du foie des requins, dont on pêche ,
dans ces parages, plufieurs efpèces.
- La morue 5c la plupart des bons poiflons de la
mer d’Allemagne abondent jufqu'à cette latitude
élevée. On a vu même le thon pourfuivre le maquereau
dans ces mers froides & long-tetris glacées.
; FINTELLE ( Fort du), du département de'la
Lys , canton de Loa, fur le canal 5c près de Loo ,
dans la ci-devont province de Flandre. Près de ce
fort, par le moyen de quelques moulins & d’autres
machines, on lève les barques, quoique chargées,
pour les mettre dans le canal 5 qui vient de Furnes c de Loo dans la rivière de l’Ifère, d'où .elles fe
rendent enfuite par la Knoque à Yprès.
. FIRBEfX, village du département de la Dordogne
, canton de Saint-Pardoux la Rivière, fur la
Drôme. Il y a un fourneau de forge.
FIRMI - FIRMI, bourg du département de
l’Aveyron, canton de Saint-Albin, & à une lieue
de cette ville. Il y a une mine de cuivre 5c une
mine de charbon de terre.
FIRMINI, bourg du département de la Loire,
arrondiflement de Saint-Etienne, & à deux lieue$
fud-oueft de cette-ville. Ce bourg eft dans une
plaine arrofée par trois ruifléaux. Il y a uné fabrique-
de doux afiez confidérable. On y fait auflï des rubans.
Le terroir eit fertile en blé, avoine & fourrages.
On tire beaucoup de charbon de terre de
trois fofîes » il eft employé à la fonderie des fers
& batterie de cuivre au lieu de Marcou, & pour
1^ fabrique des clous & chauffage.
. FISMES, ville du département de la Marne.
Cette ville du ci-devant Rémois eft fituée entre
les deux rivières de Vefle & d’André, un peu au
deflus de leur confluent. Il y a des carrières de
pierres calcaires à coquilles, qui font par bancs
fuivis & très-étendus.
; FLAMANVILLE, village du département de
la Manche -, arrondiflement de Valognes. Il fe
trouve aux environs de très-beaux blocs de granit
gris : on y voit auflï entre les rochers une fente
confidérable qui aboutit à la mer, 5c au fond on
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trouve une gsJeiie horizontale où l’on-peut ob-
fervcri’organifation des granits de l’ancienne terre.
FLAISES DE SAINT-MIHEL. Onobferve fur
les bords de la Meufe, proche Sainr-Mihel, des
rochers appelés flaifès dans le pays, fans doute par
corruption du mot fa la ije , employé pouf défigner
les rochers efearpés des bords de la mer. ( V'oyeç
cet article. )
Ces rochers font au nombre de fept, tousadof-
fés à la côte de Saint-Mihel. ils préientent des
mafles élevées à plus de trente mètres au deflus de
leur bafe , que baignent les eaux courantes de la
rivière. Outre cela le’ Commet des collines contre
lefquelleS ils font adoflës, les domine de plus de
quarante mètres. I s font rangés en ligne droite fur
une longueur de plus de trois cents mètres dans la
direction du lit de la rivière.
Ils fe détachent en avant du maflïf des collines ,
environ de dix mètres , fur une largeur de quinze
à vingt-cinq mètres dans le milieu.
La pierre dont ils font formés, comme tous les
bancs pierreux de cette fuite de côtes, eft calcaire,
chargée de madrépores. Le ciment qui lie ces fof-
files eft de même nature. Il s’y montre fous un grain
plus ou moins tranfparent que le relie : fouventii
y forme des veines continues, & quelquefois des
èriftaux fpathiques bien prononces.
Ces mafles de rochers préfentent diverfes for-
'mes, toutes irrégulières. Quelques-uns ont pris la
forme de cônes tronqués, pendant que d’autres
offrent celle de cônes entiers. On remarque dans
quelques autres, des têtes, des têtes de chapiteaux
avec des moulures en corniches, &c. Ils font.détachés
les uns des autres fur des diftancesqu; varient,
depuis, quinze jufqu'à quarante mètres : on y obferve
enfin des fentes à peu près parallèles à leurs
faces : le pied de plufieurs femble avoir éprouvé un
déplacement en s'avançant fur le fol.
Après l’examen de ces caractères qui leur font
communs avec ceux des rochers efearpés des bords
des rivières, nous devons inlifter fur des formes
très-remarquables, qui les diftinguent alfez fingu-
liérement des autres mafles de rochers : ce font des
filions ou excavations qui les traverfent horizon**
talement à plufieurs hauteurs diftinCtes, & toutes
correfpondantes d’un rocher à l’autre, voifin 5e, régnant également fur toutes les faces des fept.
Partout ces excavations préfentent des arrondiife-
mens fort liftes & fort polis fur leurs extrémité#
fupérieures 8c inférieures.
La profondeur ordinaire de ces filions eft d’ua
& de deux décimètres : il y en a qui font approfondis
jufqu’à deux tiers de mètres. Enfin ceux qui font le moins creufés, Vont guère que fix à
ihcui ilte cse natuitmreèst redsé tdaei lps rqoufoi ncdoenucre.r Nnoenuts flau plaprrgimeuerro, nlsa
pofirion, les variations de tous ces filions. Ce qu'il
importe le plus de remarquer, c’eft la correfpon