
■ claffesdans nos nomenclatures, parce qu’ ils ont
pour -bafe des- quartzs , des marbrer, des pierres
■ OTcroeicbtweB^utes agates ou file x , des pierres
de labier»,‘ des tateitos des granits; -des ferpênti-
nes, des laves, & c . Ontre ces variétés de fubftan-
ces qui déconcertent nos nomenclateurs, la forme
& les amas de ces cailloux roulés n'entrent point*
dans ies vues qu'ils fe font propoféès ; c’en pour
cela qu ils n'en ont.pas fait un article.
Cependant ces cailloux roulés tiennent une des;
places les plus diftinguées dans l'ordre des pierres
déplacées-, & des pierres déplacées , arrondies &
polies. Il en eft de même des mines de fer ? il y en
3 ^ P P arc iennenirà l'ancienne terre, & d'autres
qui forment des dépôts fur les limites de l'ancienne
& de la nouvelle. Ces mêmes mines ont en confé-
quence une forme dépendante de leurs diverfes fi-
t?a<r° jS*‘ convierïdroit donc de les placer dans des
clafles différentes. Lercirconftances que je viens d’établir
comme Jes feuls fondemens de la diftinCtiom
i * fobftanccs'autCTifent leur difpofition dans les
dalles différentes. On fent aifément qu'en fuivant
ce p lande nomenclature, on aura une diftribution
vraiment mmineufe des fubftances minéralogiques,
& q aeîce travail aura le double avantage d'être le
refultat des cbfervations, & d’offrir le catalogue
raifonné des pièces-juftificatives de l 'kifioire natu- '
relie. ; - ,
.C e p f e n de nomenc]ature fera difparoître ces
diltribimons arbitraires & vagues qui fe trouvent
dans la plupart de s clafles de nos méchodiftes. Ainfi
les marbres feront clafles d'après la place qu'ils
occupent dans l'ordre des chôfes, & les circonf-
tances que leur organisation & leur fituation indi-
queront, étant fufceptibles de précifion, leurclaf-
iiScation fera auflï exadle. Ainfi les brèches y les
marbresfalins, les marbres coquilliers, les marbres
infiltrés, feront diftingués, non-feulement fuivant
les époques auxquelles ils appartiennent, mais encore
fuivant le travail qui les a perfeélionnés. On
ne fera point-dépendre cet arrangement des couleurs
qui ne tiennent qu'à des circonftances négli-
geables, & qui font l’effet de hafards peu im-
portans.
Je dois avouer que plufieuts nomenclateurs n’ont
pas pris, pour bafedeieurs catalogues, les réful-
tats des agens chimiques*? mais comme ils n’ont
fuivi aucune autre loi que leur fantaifie & certains
à-propos-peu lumineux, leur travail n'a produit
aucunefenfation, & perfoonene 1 a adopté ; ainfi je
dois le confidérer comme un- effort qui n’a ni fervi
la fcience ni nui à fes progrès; • • •
Je crois qu’il convient aufli daffujettira la marche
rétrograde de ma méthode analytique la nomenclature
que je mfc propofè de rédiger, & cette
façon de commencer par les produ&ions les plus
nouvelles & les moins défigurées n’eft pa$ hors
de la co m p; raifon avec l’hiftoire civile , que certains
écrivains ont commencée à écrire, en remontant
de notre tems vers les époques les plus anciennés.
C e qu’ il importe furtout dans une nomenclature
comme dans les tables chronologiques., c ’eft
qu une fubftance n'ai fie naturellement d'une autre,
ou qu'elle fàfle fuite, dans, les événemens, Ainfi,
comme il importe fort que ce foit le père ou le
fils qui comnaepce la ligne, pourvu qu’il y ait une
correfpondance intime entre l’ un & l ’autre, comme
entre un effet & une caufe, cela fuffit pour que
la fuite des objets ne foit point interrompue ou
gratuitement fuppofée.
J’ai remarqué d’ailleurs beaucoup d’autres défauts
dans les nomenclatures, telles que nous les
voyons naître-les unes des autres chaque jour.
Le premier eft de ne donner, ni plus de place ni
plus dé détail pour une force de fubftance qui
occupe le tiers du Globe, que pour un échantillon
qu on trouve rarement, & qui n’intéreffera jamais
1 nifioirc nuturdle, parce que les petites rnafiès ni
leurs caractères ne peuvent m'indiquer les moindres
caufes fenfibles. Cette fubftance occupera dans
1 efprit de ceux qui étudient 1 ‘ hifioire naturelle ,
dans les cabinets ou d'après ces méthodiftes, la
meme place que les différentes fortes de granits. J1
peut très-bien arriver que les réfuitats des.épreuves
chimiques foient encore plus .curieux pour
cette fçience qui abforbe toute leur étude, que
les granits qu’ils n’ont jamais vus dans leur fituation
naturelle, & dont ils ne connoiffent point l’é tendue.
Dans l’ hifioire naturelle, l'importance d'un objet
301 j*^'^rer maffe & de la multiplication de
fes différens mafiifs , qui fe montrent en différentes
contrées de la furface de la T erre , ou fous la
même forme ou avecles mêmes caractères, ou fous
une forme differente & avec des caractères différens.
O r , ceci elt bien loin des vues de nos nomenclateurs,
qui n'ont point fait d’obfervations
fuivies des maflifs, & pçur qui une obfervation eft
un travail qui les effarouche 8c qui les déconcerte.
Je puis citer comme un exemple, de pierres qui
font femblables à la nature des.^fubftances qui
entrent dans leur compofition, ruais qui diffèrent
quant à 1 organifation & à la difpofition de ces
fubftances, les grès & les pierres de fable. Les
grès" fe trouvent bien par couches comme les
pierres de fable; mais cerce dernière eft-formée
de légers fédjmens, peu'épais & accumulés les
uns fur les autres, de façon que.la diftinCtion de
chacun eft très -reconnoillable. Le grè s , quoique
faifànt partie de couches horizontales , n'eft pas
lui-même un. aflepibiage de fédimens fucceflifs :
outre c e la , le grés^ në fe trouve que parmi lés
couches de la nouvelle terre, au lieu que la pierre
de fable ne fe trouve que fur lés. limices.de l'ancienne
terre, qu'elle enveloppe par une ceinture
continue. On né peut pas fairè de meule à aiguifer
avec le grès, mais'on peut en faire avec la pierre
de fable , parce que fon organisation par lit la
rend moins compacte & plus tendre que ne peut
être le grès. La pierre de meule n’eft pas toujours
par couches horizontales : il y en a qu’on tire de
couches inclinées ; alors ces pierres de fable ont
des lits de mica fort fuivis. C e n’eft pas ce que
nous appelons brafier, qui eft par couches horizontales
ou foiblement inclinées, & compofé d ’un
grain rouge ou gris uniforme.
| Seroit-ce à la finelfe & au mélange des principes
fablonneux 8c micacés qu'on doit attribuer
la compofition des pierres de fable ,.au lieu que le
grès eft un compofé de Amples fables quartzeux,
agglutinés au milieu du banc plus ou moins épais,
mais formés d’élémens mobiles ?
A quoi pourroit-on attribuer la diftin&ion ,des
couches dans des matières homogènes, comme
dans certaines pierres de fable ? Seroit-ce à la feule
différence dans le tems des dépôts? Outre cela,,
l’hétérogénéité dans les matériaux peut être con-
fidérée comme la principale caufe de cette diftinc-
tion, & cet effet devient encore plus fehfîble
lorsqu'un aflemblage de couches, par une deflic-
cation longue & inégalement diftribaée fur des
matériaux cf'une denficé differente, fe font encore
plus féparées l’une de l'autre.
Je crois qu'on pourroit parvenir à fé procurer
de grands éclairciffemens a ce fujet en délayant
différentes matières dans l eau , & formant avec
ces matériaux différens dépôts fucceflifs ; on
verroit f i, fans aucune autre circonftance que
celle des tems fucceflifs, on obtiendroit une fuite
de \couches diftinttes, comme elles fe trouvent
dans les bancs des carrières actuelles. Quelques
phyficiens ont prétendu que la diftinCfcion des bancs
qui fe trouvent dans les carrières des environs de
Paris proviennent des inondations fucceflives &
des différentes retraites de la mer; en forte que
chaque .retraite produifant un defféchement à la
furface;de chaque couche, & la mer fe portant de
nouveau fur ces bafes deflechées , & y formant
des fédimens, il en réfui toit un nouveau banc
diftinCt du premier. Je fuis convaincu que toutes
ces prétendues retraites de la mer font des fuppo-
fitions gratuites, & qu'on peut faire, au fond tfun
v a fe , une fuite de couches diftinéles, fans que
Peau en foit enlevée de tems en tems. D’ailleurs,
Peau de la mer , qui auroit humeété les premières
couches à la fuite de. ces retours, les auroit ramollies
de manière que lès nouveaux fédimens s’ y
feroient unis bien intimement, & qu’ il n’y auroit
pas eu de diftindtion ni de réparation.
Si l’on délayoit dans Peau des. matières d’ une
nature différente, & q u e , d’ intervalle à autre,
on y mêlât certaines fubftances d’ une nature .particulière
, il fero.it très-pofîible qu’on obtînt au
fond du vafe, une diftindlion de couches,,déterminée
par un lit plus ou moins .épais de matières
particulières propres à ne pas prendre une certaine
union avec les autres qui entreroierit dans la compofition
des bancs.
J ai employé beaucoup ’de mots connus pour exprimer
avec précifion des phénomènes nouveaux ;
je ne crois pas que l’ufage les adopte dans les fens
que je, leur donpe^î mais iis peuvent -rçfter ainfi
dans la langue fayante. Le public, ne fe ramène
guère à cette précifion. Que veulent dire, dans
ces idées, cailloux , rpci,. rocher?.Rien de précis,
dont la nature ou les difpofitions foient déterminées
au jufte. Lesmaturaliftes qui en;font ufage-
doivent aller, plus loin que,-le public ;. &. comme,
dansTexpofition d'une fcîe.nee^ii faut éyjter.d’em-
ploye.r des mots yqui, ne réveiSlejntaucune idée pré-
c ifç j ôc comme, la marche 4$ ja fcielace fe .fait par
l’enchaînement des idées, nette,s qui: naiflentîtjes
unes des autres,des mots qui „doivent les ajneper
fucceflivement doivent être précis comme--elles ;
& par çonféquept un des grands inçonvéniens d’uu
ouvragé eft de manquer de ces mots. fcienufiques
qui abrègent la marche &. qui tracent-la marche
des opérations dé l’efprit, qui lient les: faits & qui
développent les obfervations. Les purs littérateurs
emploient les mots fans en connoître la lignification
primitive.: il faut que les fayans remédient à, çet
inconvénient continuel lorfqu’ils écrivent.
II y a encore, &>dans les, çollediqn.s & dans les
nomenclatures qui en font proprement les catalogues
, une méprife qui me paroît importante à .relever
8çÀ détruire. .On recueille & on clafljfie des
morceaux rares & cutieux par leur rareté-. Deux
motifs peuvent déterminer à former ces collections.
: le goût de propriété.de chofes quç.peu de
perfonnes pofîèdent, ou bien les, conféquenefsfin -
gulières qui en réfultent pour l’analyfe chimique?
mais ces raifons n’entrent guère dans le.plan-d’ un
favant qui étudie les grands phénomènes de la Nature;
il ne fe.propofe de recueillir que les échantillons
des grandes maffes & avec les caractères
ui décidenj la marche des agens de .la Nature
ans leur formation. La poffeflîon de ce que tout
le monde peut.avoir le flatte infiniment davantage
que celle d’ un morceau unique qui ne tient qu’à
dés écarts fans, fuite , comme .font le s plus beaux
morceaux de mines : çe font, dit-on? des morceaux
.qu’un directeur de mines ne trouve qu’une
fois tous les dix ans.
L’illufion.à ce fujet.no peut pasêçre plus générale
, tant parmi ]es amateurs, que parmi les perfonnes
qui ont une certaineinftruÇtion, parce que
même/.ces. dernières n’ont, fpuvenuyu la Nature
que dans les cabinets ou. les labofqtoir;es de chimie
, ,n’eftimentles chofes que,par Jes réfulcats
extraordinaires ; mais ; lorfqu’pn. a, 4e- Vkifioire naturelle
l’ idée que les robferyatio/is raifonnées donnent
, quel cas peutron faire..de^ces npmenclateurs
qui rangent d’ une manière pénible ? dans, desÆkftfes
particulièrjes>&, ayeç4 e$.4 éta*J^4i;eudus;1,,ijnc. matière
dont on trouve à peine quelques,jmôrceaux
épars pendant qu'ils. noJQmg.nt/qoçiiîtemeut .des
fubftances qui occupent des-»province^entières
& qui font Jes réfuitats^ de ; révolutions très-
marquées & trèsrétend»es,?i V QÜà cepf nïantcoque
■ Y y |