
h direction générale eft du qord • eft au fud-
oueft.
Cette dernière bande communique avec les anciens
volcans des départemens de la Haute-Loire,
du Cantal, du Puy-de-Dôme , & peut en être
regardée comme le prolongement & l’extrémité
orientale. Dans la partie où elle coupe la direction
de la chaîne granitique , entre les Boutières
& le Tanargue, elle porte par excellence le nom
de montagnes (lieu principal, Pradelle, département
de la Haute-Loire ) , & ce nom lui eft dû
en e ffet, puifque c’eft, là que fe trouve le mont
Me^in, montagne d'origine volcanique, dont la
cime s’élève au-deffus de toutes les autres du département.
En tirant vers le fud-eft , la bande
volcanique atteint le calcaire : là , ’elle forme cette
haute, plaine nommée le Coyrony dont le bourg de
Mirabel 'peut être regardé comme le chef-lieu.
Enfin, elle va expirer au bord du Rhône, ou
l ’on trouve prefque vis-à-vis, & à moins de deux
lieues de Montélimart, les buttes bafaltiques de
Rochemaure.
M. Cordier, qui a étudié le mont Messin avec
foin, le regarde comme appartenant à un lyftème.
volcanique analogue à ceux du Puy-de-Dôme &
du Momvd'Or, mais beaucoup mieux cara&érifé.
On y voit deux ordres de matières volcaniques,
fayoir, celles qui font antérieures à la dernière
période du cataclyfme diluvien > & celles qui ont
été vomies poftérieurement à toutes les révolutions.
,La maffe des montagnes eft compofée pref-
lüfençîèrèment des premières, cette maffe, confî-
érée en grand , eft conique, très-aplatie : fon
rayon eft de dix lieues. M. Ramond a reconnu
qu’elle a mille fept cent foixante-quatorze mètres
au-deffus du niveau de la mer : elle domine d’environ
huit cents mètres le plateau granitique fur
lequel elle repofe ; elle eft la ruine d’un coloffe
volcanique qui étoit, fans contredit, beaucoup !
plus élevé & plus étendu. On y obferve cette par- !
ricularité extrêmement remarquable, c’eft que la
plupart des déje&ions inhérentes n’ont éprouvé
aucune altération , & n’ont point été changées en
tu f ou en brèches. Les fcories rouges en fragmens,
les fcories noires capil aires, fe préfentent avec
tous les caractères que le feu leur a imprimés. Il
faut ajouter que tous les courans, ou les fegmens
de courans , font accompagnés de leurs Croûtes
.fcorifiée? inférieures fupérieures. L'intérieur
de ces courans ne préfente que des laves lithoïdes,
depuis le pbrphyFe bafaltique jufqu’au porphyre
à bafe de feld-fpath compacte , terreux ou grenu
à grains très-fins > ces trois variétés de bafe feld-
fpathique fe^rencontrent fou vent dans le même
courant, & offrent auffi le paffage des trois roches
dont on a fait des efpècès différentes, la do-
mice , la bafe du grunftein & le kleingftein.
Les laves modernes font peu nombreufes au
Meiin y toutes font formées de bafalte porphyri-
que à beaux criftaux de périlot &: cte pyroxène,
mêlés de noeuds de péridot granuleux. On retrouve
ces mêmes noeuds & les mêmes criftaux
dans les fcories qui compofent les cratères d'où
ces laves font fovties. Les courans modernes s'étant
prefque tous écoulés dans des vallées étroites
& profondes, les torrens ont repris leur lit en
creufant dans la lave un énorme fillon : il en réfulte
pour 1'obfervateur des coupes admirables, foit
par leur élévation , puifqu’elles ont quelquefois
jufqu’à deux cents pieds, foit par la régularité
& les dimenfions des prifmes de bafalte , foit par
leuF-étendue, car elles fe prolongent Souvent des
lieues entières. Ces magnifiques rideaux font garnis
de fcories par en haut & par en bas. La dé-
compofition des fcories inférieures donne lieu,
dans de certains endroits, à un phénomène curieux
j le tu f (ou v/acke) qui en réfulte, fe mêle
avec le limon fluviatile ou le fable que la lave
avoit recouvert, & ces endroits-là offrent un paffage
dans le genre de ceux que M. Werner admet :
celui du fable ou de l ’argile au bafalté.
Les colonnades bafaltiques modernes du Me^irt
font les plus belles qui aient encore été obfervées.
Tout le fyftème volcanique du Meijn repofe
fur un nouveau genre de granité, dans lequel h
pinite entre pour un vingtième ou un dixième, &
même un tiers. Cette roche occupe un efpace de
plus de deux cent cinquante lieues carrées, & fe
prolonge jufque dans le ci-devant Forez , où elle-
fert de matrice a cette, fubftance qu’on avoit
prife pour de Féméraude , & qui' n’eft que de la
pinite tranflucide, ainfî que M. Cordier s’en eft
affuré fur les lieux.
MICHEL ( Saint- ) , Saint-Michel 3 à trois lieues
de Saint-Jean-de-Maurienne, eft un ancien bourg
fitué fur la croupe d’une montage. Ce pays étant
plus é le vé , eft aufli plus froid qtr^Liguebelle, aufli
l’on n’y récolte point de foie, & la neige n’y fond
qu’après la Saint-Jean, cependant le vin de Saint-
Martin & de Saint-Julien qu’on y b oit, eft affez
bon , & tout le terrain qui n'eft pas couvert de
rocher fe c , y eft cultivé avec foin. A deux lieues
de Saint-Michel3 c’eft-à-dire, à la moitié du che*
min de Saint-Michel à Modarie , on trouve la montagne
de Saint-André > cette montagne eft toute
Ichifteufe. Près de cet endroit on »reconnu une
mine 4 e houille.
M ich e l ( Saint- );, rocher granitique fitué fur
le bord de la mer, dans le département de la Manche.
Il eft tout-à-fait ifolé lors de la haute mer,
& l’on ne peut y aller à pied fec que quand la marée
eft baffe.
Michel (S a in t- ) , dans les Vofges, près' de
Giromagny. 11 y a dans la montagne de ce nom
une mine de plomb pur qui a été abandonnée à
caufe de fa petiteffe de fon filon, quoique ce filon
foit de bonne efpérance;
MIDDELBOURG ou EOOA. Cette île eft
une de celles qui compofent le vafte archipel des
îles des Amis, fituée vers le z i e. degré lat. mérid.
& le aû4e. degré de Longitude occidentale.
Cette petite terre a environ dix lieues de tour,
& elle eft affez haute pour qu’on la voie à douze
lieues. La plus grande partie des bords de cette
île eft couverte de plantations, & furtout aux
côtes fud-oueft & nord-oueft. L'intérieur eft peu
cultivé, quoique très-propre à l’être. Ces cam- !
pagnes en friche accroiffent cependant la beaute
du pays, car on y voit lin mélange agréable de
cocotiers & d’autres arbres, des prairies revêtues
d’une herbe épaiffe ; çà & là , des plantations &
des chemins qui conduifent à chaque partie de BU . ■ , . , - Lorfque des vaiffeaux on regarde cette île ,
elle offre un afpeft très-différent de celles qu’on
aperçoit dans ces parages, & elle préfeme un
payfage magnifique. On ne voit point, depuis la
Nouvelle-Zélande, de terre aufli haute qu‘Eooa.
De fon fommet, qui eft prefqu’aplati, elle s’ abaiffe
doucement vers la mer. Comme les lies .de ce
groupe font aplanies, on n’y découvre que- des
arbres, lorfquon les contemple du milieu des
vagues j mais ici la terre s’élève infenfîblement,
& elle préfente un point de vue étendu, où l’on
aperçoit des bocages formant un agréable défordre
à des -diftarices irrégulières, & de belles prairies
dans l’ intervalle de l’ un à l’autre. Près de ia cote
elle eft entièrement couverte de differens arbres,
parmi lefquels fe trouvent les habitations des in-
fulaires. j
En gagnant la partie la plus élevee de 1 île on
traverfe, à mi-chemin, une vallée profonde,
dont le fond & les côtés , quoique compofés
prefqu’en entier de rochers de corail, font néanmoins
revêtus d’arbres. L’élévation alors exccdc
de deux à trois cents pieds le niveau de la mer,
& cependant on y voit le corail rempli de trous &
d’inégalités, comme dans les rochers de cette
fubftance expofés à l’aétion de la marée. Du corail
, dans le même éta t, s’offre partout, jufqu’au
moment ou l’on approche des fommets des plus
hautes collines. Il faut remarquer que ces collines
préfentent furtout une pierre jaunâtre, tendre &
fablonneufe. Le fol y eft d’une argile rougeâtre,
qui paroît très-profonde en bien des endroits. On
- rencontre, fur la partie la plus haute de 1 île , une
plate-forme ronde, ou un amas de terre foutenu
par une muraille de pierre de corail, qu on n a pu
conduire à cette élévation qu’avec beaucoup de
peine. A quelques pas de cet endroit on- trouve
une fource d’une eau excellente , & environ un
mille plus bas , un ruiffeau q u i, à ce que difent
les infulaires ,-fe jette dans la mer quand les pluies
font abondantes.
Arrivé à la plus grande hauteur, l’ île entière
s’ offre aux regards, excepté une partie delà pointe
méridionale. Le côté fud-eft, dont les hautes colfines
fur îefquelles on fe trouve alors nê font pas
éloignées, s’élève immédiatement du bord de la
mer d’ une manière très inégale, en forte que ie9
plaines & les prairies, qui ont quelquefois une
grande étendue , occupent toutes les côtes nord-
oùeft ; elles font ornées de touffes d’arbres , entremêlées
de plantations.
Les productions & la culture de Middelbourg oif
Eooa font les mêmes qu’ à Amfterdam ou Tonga-
tabao , avec cette différence , qu'une partie de la
première eft cultivée, & que la fécondé l’eft entièrement.
Dans l’une & dans l’autre la nature y
étale fes plus riches tréfors, tels que les arbres à
pain, les cocotiers, les plantains, les bananiers j
les ignames & quelques autres racines, la canne a
fucre, & un fruit fembîable au brugnon î en un '
mot, on y compte la plupart des productions des
îles de la Société , & plufieurs particulières à ces
deux terres fortunées. Les chemins y font beaux
& coupés d’une manière- très-judicieufe j ils fonC
garantis des rayons d’un foleil brûlant par les arbres
qui les ombragent. On ne voit ni bourgs ni villages.
Les maifons font bâties çà & là dans les
plantations des infnlaires, & le foin qu’ils prennent
de les entourer de buiffons en fleurs y procure la
plus douce fenfation par l’arr embaumé qu’on y
refpire.
Le mouillage, connu fous fe nom de rade an?
glaife , a été ainfi nommé, parce que Cook a été'
le premier qui y ait pénétré. La rrve eft d’ un fablé
| groflier > elle s’étend à deux milles de la1 terre, &
la fonde y rapporte de vingt-une à quarante braffes
d’eau. La petite crique qu’on voit devant offre un1
débarquement convenable pour les bateaux dans
tous les temps de la marée, q u i, dans cette île,,
ainfi que dans les autres, s’élève à- quatre ou cinq-
pieds , & qui eft haute , aux pleines & nouvelles
lunes, à environ fept heures. Un reftif de rochers
de corail qui s’étend hors de la c ô te , à environ
cent braffes plus ou moins, la met à l’abri de la
mer. La force des vagues fe brife fur ce rocher"
avant qu’elles atteignent la terre. Telle e f t , en’
quelque forte, la pofition de toutes les îles dif
tropique , que l’on connofc dans la mer du Sud :•
c'eft ainfi que la nature les a fouftraites aux ufur~
patrons des flots, quoique la plupart ne foient que
des points en comparaifon du vafte Océan dans
lequel elles font fituées.
MIKUSCHKINA en Sibérie, fac fulfureux. Las
partie la plus remarquable du pays qu’arrofe la
Sock, celle ou les fontaines fulfureufes font en!
plais grand nombre & les plus riches en foufre ,
eft habitée par des Tfchuwafches , dont plufieurs-
font encore païens. Le pays fitué au fud de Sapa-
rowa, vers la fource de la petite rivière de Sùrgut y-
recommence à devenir fort montagneux, & il fe
trouve entre les villages Mikufchkina & Malaja-
Mikufchkina, fur la rivière de Tfchumbulat, dans-
un terrain humide y deux- petits lacs, d’eau fulfu^