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trouvent dans les fiio n s, comme d'une chofe qui
n’eft pas extrêmement rare. J’ajouterai à cette particularité
le fel gemme & la houille ., qui fe rencontrent
auffî dans certains filons.
ç)°. Les granits, les porphyres, les pierres calcaires
, Te rencontrent dans plufieurs filons de quelques
difttriCtsde mines, que je ne crois pas devoir
parcourir ici. Je renvoie aux articles Granits , Wakkf. , Porphyre , &c., où il fera queftion
de ces réunions fingulières.
10°. Manière d'être des filons, les uns a l'égard des
autres. La formation des gîtes aftignésaux filons tR encore inconteftable par la manière dont iis fe
comportent les uns à l’égard des autres. Effectivement,
ils fe traverfent, fecroifent, fe dérangent
mutuellement, & fe jettent hors de leur direction
primitive. Dans leurs intèrfeCtions, ils fe ramifient,
fe joignent, s'unifient & s’interceptent les uns
les autres. Toutes ces particularités font lès effets
d’une fente nouvelle fur une fente plus aricienrie
qui étoit déjà remplie entièrement ou en partie.
i l0. Manière d'être des filons a l'égard de la roche. Les rapports des fi Ion s à l’égard de la roche, &
notamment à l’égard de Tes couches fl rat es,
prouvent encore très-évidemment que \es filons ont fuccédé à des fentes. En effet, lorfqu’un filon traverfe les {hâtes deTa roche-, il arrive preique
toujours que la partie d’une ftrate adjacente au
toit fe trouve plus baffe que la partie de cette même
ilrate adjacente au mur, & cette différence de
niveau eft d’autant plus confidérable, que le filon eft plus puiffant. On peut plus aifément obferver
cette particularité dans les roches dont les couches
hétérogènes diffèrent les unes des autres par leur
couleur & par leur apparence extérieure : ce phénomène
ne caule fouvent de l’embarras que dans
la p1r2a°t.i qIule .n ous refte à traiter de la ftruCt.ure i.ntérieure
des filons. Èn confidérant cette ftruCture
avec attention , furtout celle de ceux qui offrent
une réunion dé plufieurs efpèces de minéraux, on j
Voit qu’ils ont fuccédé à des fentes ouvertes qui
fe font remplies peu à peu. Ces fiions font corn- !
pofés de coriches parallèles aux ialbandes. Leurs j
crillallifations démontrent que ces couches ont été i
dt-pofees les unes furies autres, & que le plus fou-
vent celles qui font immédiatement fur les falbandes
ont été dépofées les premières. ■ . - ' :
: Nous fupprimons ici: ce qui concerne les montagnes.,
leurs couches , les différentes matières
métalliques qui s’y trouvent, & nous nous pro-
pofons d’en traiter plus en détail à l’article Montagne
, perfuadés que la cônnoiffance des maffes
\nontueufes importe beaucoup aux développe-
mens des principes qui doivent faire la bafe de-la
théorie des filons, qui fe tiouve liée à la théorie de
la Terre & à la géologie.
En obfervant attentivement ce qui eft furvenu
aux deux faces des fentes dedeflîccation du granitj
«n trouve, i°. que, dans plufieurs de ces fentes,.
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les faces fe touchent très-exactement, fans qu'il
foit furvenu aucun changement depuis leur formation
} que , i°. dans d’autres occafions, les pardis
des deux faces de ces fentes font recouvertes d’un
dépôt quartzeux'ttès-mince , foit que ces fentes
foient inclinées à l’horizon , foit qu’elles foient
verticales : c’eft vifiblement une incruftation faite
par l’eau. Ceci eft très-apparent dans les granits
rayés qui ont commencé à fe détruire. Ces in-
cruftations ont environ une ligne d’ép^iffeur.
Dans certaines occafions le travail de l’eau a infiltré
chaque côté des fentes fur une épaifteur de
deux ou trois lignes d’épaifieur, & la partie infiltrée
& durci© fe;diftingue & fe détache aifément
du refte de la màfte graniteufe qui commence à
fe décompofer. L’intérieur du granit rayé fe réduit
quelquefois en poudre fous lés'loigts, pendant
que cette double bordure fe ''cafte par petits
morceaux aftez durs, détritùs que'produit l’infiltration.
Ce dernier travail de l’ea'u' eft vifiblement
la fuite du premier : il fenible avoir commencé
d’abord par une incruftation fur les faces dès fentes
, & continué enfuice à une 'ésrhune diftàncê
de ces1 faces : d’où il eft réfulté dè's bartdes aftez
larges de granits , où l’on ne voit plus qu’une bordure
de granits, fans aucune trace"des'raies & des
feuillets primitifs. 11 femble que :ce$ bandes aient
éprouvé, par cette infiltration', une Criftallifation
uniforme par la nouvelle difpofitionMes principes
du granit j & lorfque deux fentes1 fe font trouvées
voilînes l’une de. l’autre, l’intervaHe alorsainff
travaillé, offre un fi Ion d’une nature particulière
de granit qui a toute l’épaiffeur dé'l’intervalle: Il
n’y a que dans les vides, que fe forment les ƒ/o;i>
compofés, ou de fimples quartz ou de feld-fpàth
purs.
En fuivant toutes ces obfervatiôrfs'aux environs
de Limoges & dans plufieurs autres partièV du Li-
moufin , j’ai pris une idée du travail fté?ea'u dans
la formation dès fiions -qui font cofiftàtnmefat aftu-
jettis aux fimples fentes , ou qui fé tfb'ùvènt dans
l’intervalle de deux fentes fort voifiüés. 'Si fès matériaux
de ces filons ont une difpofitioh & uff arrangement
diffère ns des principes du granit rayé,
il eft vifible qu’ils font la'fuite du travail de T.eaü,
non dansûn vide, mais dans uirpleÇh énèoreprbprê
à recevoir des dépôts quartzeux'ou dès dépôts
fpathiquès. -
Quant à ce qui concerne les filons - purement
quartzeux où fimplérneht'fpathiq;ïies, ils rfonipu
re former que dans un vide o'ù’îl rie fe rroiivoit
aucun autre' principe qîie celui qui a été de pôle
par l’eau circulant au milieu des maflift où elle fé
chargeoit des principes.11
Il paroîtquejdans-les.granitsra-yës, il pai toutes
chofes d’ailleurs égalés ■, beaucoup plus <ÿî .quartz
que dans le granit ‘à criftaux Uniformément distribués
; aulïi ç’ëft cetïè'.ràfifon qui a multiplié Jél dépôts
quartzeux darisTës fentes des granits rà^'éS où
les filons fe trouvént. D'un autre côté, lé s fiion i
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fpathiques ne fe rencontrent guère que dans le cas
où le fèld-fpath domine, & même il y a des crif-
taux de feld-fpath dans les fentes des granits à
criftaux uniformes, où le feld-fpath eft dominant,
comme je l’ai dit. Il eft vrai que les fentes à filons font rares dans les cantons de ces granits à criftaux
uniformes.
Filons fpathiques graniteux. Il y a des filons de granits
rayés & feuilletés au mijieu de granits à crif-
tajix uniformément diftribués, & des filons degr,a-
. dits à criftaux uniformément diftribués ;dans je?
granits rayés & feuilletés. Dans ce cas il y a beaucoup
de variétés, foit dans la criftallifation, foit
dans le grain, foit dans les couleurs du feld-fpath ,
foit dans la proportion du mélange de ce. principe
avec les autres.
Un feu) filon de feld-fpath m’a offert toutes les
nuances d’infiltration qui en ont fait des quartz
dans certaines parties, & de tous les degrés de
décompofition dans d'autres qui, en ont fait du pé-
tuntzé, même du kaolin. Le pétuntzé du Limou-
fin eft le premier degré de deftruCtion des lamés
du feld-fpath, & le kaolin le dernier terme qui les
réduit en pouflïère. Ce filon avoit environ douze à
quinze pouces de largeur, fur feize à dix-lept pieds
de longueur dans un plan vertical. Il fe trouvoit au
milieu du granit rayé en deftruCtion j il n'étoit pas
le feul dans ce canton : il y en avoit à côté & aux
environs plufieurs petits filons vagues , détruits .en
partie. Dans ceux où les morceaux de quartz do-
minoient, on voyoit quelques relies de feld-fpath
en divers états, & les morceaux de quartz ©f-
froient, fur quelques-unes de leurs faces, des
lames qui chatoyoienc, que je regarde comme les
relies de la criftallifation primitive des feld-fpath
qui ont fervi de bafe aux quartz.
Filons quartzeux. Les filons quartzeux ont éproqvé
des fentes de deflîccation, en conféquence def-
quelles les morceaux de, quartz fe détachent aifément
de leur gîte à mefure que le granit fe détruit
, & c’eft ordinairement, comme je l’ai dit,
du granit rayé & feuilleté.
Il y a des filons de fejd-lpath, divifés de même
par morceaux, en conféquence des fentes multipliées
qui les coupent ordinairement par un plan
perpendiculaire aux deux faces de la fente. On
apperçoit. ordinairement des pointes quartzeufes
dans les morceaux de feld-fpath.
Quelquefois les morceaux de feld-fpath pa-.
roiflent avoir pris la dureté & un peu la couleur du
quartz , fans que leur criftallifation primitive par
lames ait ceffé d’être fenfible j & dès-lors je préfume
que, par un certain travail de la Nature , qui
eft peut-être plus commun que L’on ne penfe, le,
quartz a,eu primitivement pour bafe des morceaux
de feld-fpath ou bruts ou criftallifés.'
Je dois dire, outre cela, que les filons de feld-
fpath éprouvent, dans certaines parties , une décompofition
qui en fait du kaolin , pendant que
dans d’autres il s’opère une infiltration quartzeufe, ;
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& enfin le refte s’eft confervé fous forme 8c (fans la nature de feld-fpath.
FILTRATIONS. Les eaux des rivières filtrent
beaucoup dans l’intérieur des terres, fort loin de
leur lit, fi les bords en font garnis par des dépôts
fablonneux : on peut en juger par le mouvement
de J’eau des puits creufés dans ces dépôts. Cette
eau häufte à mefure que les rivières croiffent, &
baiffe à mefure que l’eau des rivières diminue.
Dans les grandes crues des rivières, comme de la
Seine, toutes les caves de Paris, creufées dans le
dépôt de la rivière, fe rempliffent d’eau , & à un
très-grand éloignement des rivières, pour peu que
la hauteur de l’eau fe foutienn©à un certain degré
au deffus du niveau des caves. Cet effet eft plus
fenfible dans les puits. Cet effet vient de deux
caufes qu’il ne faut pas prendre féparémem, parce'
quelles agiffent .en même tems. Ces deux caufes
font l’aélion de l’eau de la rivière , qui pénètre un
peu dans les terres} la fécondé, l’eau qui vient fur
les côtés, 8c qui ,ne pouvant pas gagner le lit des
rivières à ctufe de la réaéiion de l’eau de la rivière,
fe foutient à une certaine hauteur dans les
terres.
Pour peu qu’il y ait des foffés creufés dans les
terres, dans les fonds de vallée, l’eau y eft claire,
limpide , pendant que celle de la rivière eft fale ; en
forte que, vers Je lit delà rivière, l’eau eft fais ,
& à une bonne diftance elle eft claire & limpide,
& fans fe mêler à la première. ,
FIMARCON : c’étoit un petit pays de la ci-
devant Gafcogne, fitué partie dans le ci-devant
Condomois, partie dans le ci-devant Armagnac.
On lui donne environ douze lieues de tour. Il ren-
fermoit feize communes, dont la principale étoit
Caftelnau j elles étoient fous les trois diocèfes de
Condom, d'Auch & de Leétoure. Fimarpon fait
actuellement partie des départemens du Gers & de
Lot & Garonne, & y donne plufîéurs productions
excellentes.
FINISTERRE (Département du). On a formé
pour ce département, une nouvelle dénomination.,
ou plutôt on a appliqué à cette partie de la France,
la plus avancée à l’oueft, vers l’Atlantique, un
nom que les Anciens avoient donné au promontoire
du nord-oueft de. l’Efpagne, appelé aujourd’hui
le cap Finifierre. Ce nom emporte très-bien
avec foi l’idée d’une partie de terre très-avancée
en mer, & au-delà de laquelle tout finit. En conféquence
, ce département a la mer du nord à
l’oueft,& du fud à l’eft les départemens desCôtes-
dü-Nord &-du Morbihan pour limites.
La fuperficie de ce département eft d’environ
un million trois cent cinquante-huit mille cinq cent
cinquante-quatre arpens carrés, & fa population
de quatre cent foixante-quatorze mille trois cent
quatante-neuf habitans. Il renferme deux cent qua