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n ite s , &*e., & puis le calcaire groflîér renfertrianf ,
dçs nummulites, des peignes , des o rb u lite s , & c .
Le calcaire a g ryphite , q u i, fur ces montagnes, S'élè
v e à plus de lix mille pieds , a éprouvé de violentes
catailrophes , atteftées par fon b ou le v e ilè -
ment & le détordre d e là ftratification. Ce lu i qui
renferme les belemnites & les nummulites p réfente
au contraire une Gratification régulière & peu inclinée
, qui annonce qu’il a é té dépole par une eau
calme & tranquille.
E n fin , nous voyons dans la troifième époque
les traces d’ une mer qui nourriffoit des êtres fem-
bh b le s à ceux qui vivent aétuellemertt dans la Méditerranée
, & qui lèmblent avoir forme deux o r dres
de dépôts pa rticuliers, d’abord la lumachelle
de la pointe méridionale de -la prefqu’î l e , & en-
luite l’amas de fable calcaire de Grcffueil.
, C e s dépôts q u i, par la nature de leurs coquilles,
femblent fe rapprocher fi fort de n ou s , ne pour-
roient-ils p a s , dit M. Riffo , appartenir aux temps
hilloriques ? En e f fe t , a jou te - t - il, les auteurs
grecs nous patient d’ une époque où la Méditerranée
n’é to it qu’ une immenfe vallée renfermant
un lac vafte & profond uniquement entretenu
par les fleuves qui s’y rendoient naturellement.
Strabon affirme qu’originairement l'Eu xin ne dé-
bouchoit pas du cô té de Byzance , mais q u ê , dans j
la fu it e , les e a u x , réunies à celles de la mer Gaf-
p ien n e , firent une violente irruption par là Pro-
pontide & TH e lle fp o n t , & fe dégorgèrent dans le
va.lo tu n édite rran éen .D iodo red eSiciie a recueilli
des notions précieufes fur la rupture des cyànées
& c ’eft dans ces. temps reculés qu’il placé le déluge
d e Samothrace : t'immenfe quantité d’eau de
l ’Euxin qui dégorgea par le Bofphore de T h r a c e
& d e l ’Heilefponr dans la Méditerranée , retenue
du co té de l’Océan par l’ iflhme de C à lp é , dut
augmenter confidérabièment le niveau de cette
m e r , & peut l ’avoir é le v é à cent cinquante pieds
au-deffus du point où nous le voyons aujourd'hui.
N IC O L A S ( Saint - ) . Saint-Nicolas eft une
plaine fituée près des Echelles (département de
l ’ Ifè re ) , m on tagn e auxquelles on a donné ce
nom à caule de leur rapidité : là on vo it une belle
ca fc ad e à deux branches , formée par la Cén ife qui
fe précipite du haut du ro th er , & prend enfutte
fon cours dans la plaine q ui fépare la Savoie du
Piémont. On la paffe fur un pont, au-delà duquel
on fe trouve en Italie.
près de-là eft un paffage é t r o i t , où l’ on a creufé
un chemin fous le rocher pour préfet ver des la-
vanges.
La nature talqueufe qui compofe les rochers de
c e t en d ro it, leur donne un brillant qui a fait c io ire
à M . l’ abbé Richard qu’il y avoit du cu ivre.
N I E G L E , département de l’ A rd è ch e , ptès
d’Aubenas. Très-ptè s de ce village & du ruiffeau
nommé YAlignon ©n v o it , en ai ant du nord au
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fuel, le grartite faire place au pou din gu e, celui-'
ci à un grès entre-mêlé de fchifte argileux plus ou
moins micacé. C ’ eft le commencement d’ un terrain
houillier qui s’ étend jufque vers Aubenas. La première
mine de houille qu’on rencontre en allant
dans ce tte direction , eft celle de C a ffagnère s,
commune de Niegle, anciennement exploitée. On
a été fo r c é de l'abandonner à caufe du feu qui s'y
d t mis en 1 7 78 , & qui fa it , depuis ce tte ép o q u e ,
de grands ravages dans la partie orientale de la co llin
e , où le terrain s’ eft même affaiffé en quelques
endroits 5 mais dans le voifinag" il y a de petites
exploitations fur le territoire de la même commune,
les unes au fommet , les autres à de petites
profondeurs de la mont igné. Des affleuremens fans
nombre annoncent l’ abond&nce de la h o u ille , fe
on y rèconnoît la marthe régu liè red e fept ou huit
1 couches au m o in s , qui fe dirigent au nord & s 'inclinent
au fud-oueft en plongeant dans la montagne.
Leur puiffance eft de trois à fix pieds & plus 5 le
toit eft un fchifte p o u r ri, ou même une argile
com p a re qui ne peut recevoir le nom de fchifte.
La houille, qu’ on extra itn’ eft pas de bonne qualité,
& ne convient qu’ aux filatures de foie 5 mais en
approfondiffant, elle devient meilleu re, & propre
même pour la forg e .
Ce s mines font mal e xp loité e s , & ne rapportent
que fix milliers par jo u r , tou t au plus.
N IÉ PER . C e fleuve o ffre un canal de navigation
important quant au verfemencdes denrées de l’ ancienne
Pologne.à Conftantinople & dans la Grimée.
C ’eft fous c e point de vue que nous l ’allons confédéré
r.
La branche du milieu du Niéper eft la feule navigable
; & comme elle n’ a que fix ou fept pieds
de profondeur à fon embouchure près de Kiffmis,
fitué à environ fept lieues au-deffous de Che rfon ,
les feuls navires de ce tirant d’eau peuvent re^
monter ce fleuve.
L e Niéper forme dans ce tte partie un golfe auquel
on a confervé le nom dè Limari : pour y pénétrer
du cô té de la m e r , H faut luivre un canal
q u i, dans quelques en d ro its , a jufqu’ à foixamô
pieds de p rofon deu r, & dix-huît feulement dans
d ’autres. V '
Le cours de c e fleuve fe dirige entre Oc zakow
& Kilb ou roum} il eft rèfferré du cô té d’Oczako*/
par un banc couvert de cinq à fix pieds d ’e a u , &
du c ô té de Kilbouroum par un banc de fable qui fé
réunit à. ce premier dépôt.
Pendant environ deux mois de l’ ann ée, c e canal
ëft fermé par les glaces : le Niéper en eft cou ve rtor-
dinairement du i er.au 15 décembre, & elles ne for -
dent que du 10 au 20 février. Le dégel de c e fleuve
eft plus tardif en raifon de fa plus grande élévation
vers le nord. Quelquefois des vents violens du
fud , qui régnent dans l’ intervalle, font remonter
les eaux de la m e r , & , par une fon te prématurée',
tendent le fleuve navigable i mais le retour du vent
N I E
du nord, qui a liè u infailliblement dans cè tte fai-
io n , en fait geler de nouveau tou te la furface .
C e f leu v e, ^’ailleurs, eft gelé vers fa fource juf-
qu'à la fin du mois d’avril : c'eft là l’époque de fon
entière d éb â c le , & il ne ceffe de eharier des glaçons
que dans le courant du mois de mai : accru
pour lors confidérablement pa rla fonte des neiges
fe par les pluies, il déborde & forme , en plufieurs
endroits de fon cou r s, des lagunes dont la plupart
ne font pas defféchées entièrement par leschaleurs
de l'été. t .
• C e fleuve a tre ize catara&es qui font diftribuées
fur un efpace d’environ quinze lieues.} & comme
çes catarâmes, gênoient confidérablement fa navig
a tion , on a déblayé une partie de -ces obftacies î
de telle forte que ledit du fleuve eft devenu plus
ouvert aux-bateaux ou aux radeaux , qui peuvent
le defeendre pu le remonter fans retard comme fans
danger.
, N IE V R E ( D épartement de la'). C e département
a pris fon nom d’ une petite rivière peu remarquable
i fil rer.fèrme à peu près l’ancienne province
é e Nivernois. - ' • -
- Les bornes de c e département font au nord
celui d e l’Y o n n e , à l’eft celu i d e là C ô te -d ’O r , au
fud-eft celui de.Saône & Loire., au fud celu i de
l ’Allier î enfin, à ’.’oueft le département du Che r. Ses principales rivières font la Loire qui paffe à
Dee ife & à Ne.vers, & reçoit à d ro ite , ôé au-deffus
de D ee ife , l’A r o u x , qui raffembfe plufieursramifications}
d’ abord ce lle de la Baleine, qui arrofe
•Luzi & la Rochc-Millay , puis quatre autres, dont
)a première palfe à Moulins.-en-Gilberr 5 enfuitela
Canne qui arrofe M om ign y ., Orcy-la T o u r } &
Landarge, qui paffe à A n lez ij enfin l’Y x e u f , qui
arrofe Saint-Bertim-d’A z y }■ après quoi vient la
N ièv re, qui fe jette dans la Loire à N e vers.
Sj nous, foivons les. rivières que la Lo ire reçoit
à g au ch e , nous y verrons l’ Acolin qui arrofe Lu-
cenay-lès-Aix > l’Abron qui paffe à Saint-Germain-
de-Ver}?, 8d j ’Acolate} enfin l’A i l ie r , au-deffous
de Ne v e r s , au b ec d’Allier.
A u deffous de ce b e c , la Loirs paffe à la C h a r
i t é , à P o u illy , à C ofn e & àN ru v y : dans.ce trajet
elle reçoit le Narcy , qui paffe ^(.hâteauneuf-en-
•Val-de-Bargis, le Nohain qui arrofe Antrain &
D o n z y , & va. tomber dans la Loire à Cofn e i enfin 1
la rivière d.aSa in t-Aman t, qui s’y je tte à Neùvy.
A u fud-eft du département, l’ Yonne pafiè à
Château* Chinon & .à Moret^Rouillon, puis reçoit
à droite l’Anguifon .qui paffe à C o rb ig n y , & à
gauche le.Beuvr.onr qui s’y réunit à Clame cy : les
deux embrancKf-mens de la C u r e , qui arrofent
Braffy & Mont-Sauche,.appartiennent également
au; département. de la Nièvre
Les principales villes d e .ce d épartement, celles
q ui peuvent donner une idée de fon induftrie, font
N.evers, la. C h a r ité ,. C o fn e , Clàirie c y , C e rvo n ,
D e e ife , D o n ^ y , Guerigny., P o u i lly , & c , .
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j Les principaux produits du département confif-
tent èn f e r , en bois fe en vins.
N 1G R 1T IL . C e pays eft une des plus vaftes régions,
de 1. Afrique. Elle confine à l’Abyffmie & à la
N u b ie , qui la bornent à l’orient i elle lire fon nom
de la couleur noire de fes habitans. C e pays eft
féparé du relie du Monde par des déferts a r id e s ,
par des m ontagnes efearpées : oh trou ve beaucoup
d ’or dans plufieurs de fes co n t ré e s , & furtout dans
le royaume de Tombut. Pour peu q u ’on y remue
la te r re , on en trouve dans les moindres rouilles :
la plupart des rivières qui defeendent de l’e f t , en
entraînent en poudre & en grain, furtout après les
grandes pluies & les débordemer.s 11 fe trou ve
dans la vafe : il ne faut.que râcler la fuperficie de
la te r re , la laver dans une feb ills , en verfer l ’eau
par inclinaifon, pour obtenir une certaine p ro v i-
fion d’or e'n p o u d re , & fouvent même des grains
confidérables : ce tte façon de tirer par i de la ri-
ch effed u fol , eft caufe qu’ on n’exploite qu e l’e x trémité
des rameaux, fans pénétrer jtifqu’au filon
principal. Il eft vrai que les rameaux font pour l’ordinaire
fi riches & d’ un o r fi p u r , qu’il n’ a pas
befoin d’être purifié avant qu’ on le mette en oe u v
re} & dix hommes font fouvent plus d ’ouvrage
que deux cents dans les plus riches contrées du
Pérou & du Bréfîl.
Le s nègres ne favent pas diftinguer les terres
qui contiennent plus ou moins d’o r } ils faven t, en
général^ q u ’on en trouve prefque partout} & quand
ils rencontrent quelque veine abondante, ils s’y arrêtent
jufqu’ à c e q u e lle ceffe de produire : cependant
fi la veine continuoit de produire abondamment
du métal à une certains profon deu r, ils l’a-
bandonneroient & n’ iroien: pas plus avant , faute
de connoître les moyens de travailler dans des galeries
profondes. Comme ce tte contrée ne produit
prefque que de l’o r , il fert aux habitans pour fb
procurerHout c e qui eft néceffaire à la v ie : on leur
fournit, au moyen de l’ échange de l’ o r , toutes les
marchandées dont ils ont befoin,* & dans le feiù
de la ftérilité on vo it régner la plus grande aifance'.
Au nord dè la Nigritie eft le vafte défert de Sara,
q u i, du levant au cou chan t, a plus de huit cents
lieu es, & près de quatre cents du nord au fud : ce
pays eft p la t , fablonneux & fterile. Les caravanes
qui le t ra v e r fen t, éprouvent fouveRt une telle di-
fe tte d ’eau, qu’ on en a vu périr plufieurs } d ’autres
ont é té enfevelies fous les (ables.
Les nations répandues dans le défert de Sara font
des Arabes & des Maures: leurs habitations ne font
ue d^s affemblages de tentes rangées en ce rcle ,
ont le centre eft occupé par les beftiahx. Quand
ces beftiaux ont confommé tous les pâturages d ’un
canton, ils vont s’établir dans un autre. Nous ne
parlerons ni de leursmqeurs ni de leur nourriture}
ils fe nourriffent & fe çonduifent comme les Ara-
I bes : c’ eitla même m anière de camper, de vo y ag er ,
I de nourrir les beftiaux , de cultiy er la te r re , de
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