
comme un mur de peu d'épaiffeur} on y a percé
une porte dans la partie la plus balle &*la moins
épaiffe, & qui ne l’eft guère dans cet endroit que
de deux, trois ou quatre pieds. Les voyageurs
font obligés de paffer par cette porte : il y a quelques
mations le long de ce rocher, du côté du
Buis j & de ce tôté le rocher eft coupé à pic. On
prétend qu'il y avoit autrefois un gros endroit
dans cette partie , & que le rocher portoit un
château dont ce rocher étoit une efpèce de fortification
naturelle. Les rochers qui couronnent le'
haut des montagnes les pius élevées de ce canton,
& qui font plus ou moins déchirés & pointus, ne
font auffi nus, à ce qu’il y a lieu de croire, que
p ir la c au le qui a découvert ceux dont il s'agir.
Us feront peut-être, par la fuite des temps, des
rochers inacceffibies, plufieurs d'eux étant même
déjà difficiles à gravir.
MO NT A IG U , département du Puy-de-Dôme,
dans le Combraille. ( Voyt^ Matbckjtin.) Il y a
près de ce lieu des mines de plomb & de houille.
' MONT- AIME, petite montagne du département
de la Marne, près de Vertus. Le Mont-Aimé3
ifolé fur les plaines crayeufes de la Champagne,
eft d’une toute autre nature de pierre que te fond
de craie : or il eft vifible, par la fimplé infpeètion
de cette-montagne , de fa bafe & des environs ,
qu’ejle a été détachée de la maffe des montagnes
voifines; c’eft un rtfte & un témoin de ces terra
hs de Fa lifière qui Fervent de bordure à là
craie, lesquels , ayant c té détruits aux environs du
Mont-Aimé y ont mis à découvert la bafe crayeufe.
En comparant donc l’affemblage des couches &
des matières qui combofent la maffe du Mont-Aimé
avec l’affemblase des couches & des madères qui
compofent la lifière de la craie, les efearpemens de
cette bordure, il eft aifé de voir que le Mont-Aimé
en faifoit partie, & qu'il en a été féparé par l'effet
des eaux courantes qui ont dépouillé la traie dans
cette contrée ,& en ont fait une île terreftreirë<-
intëreffante du Mont-Aimé. ( Voyèi C r a i e . )
M O N T A LE T , près d 'U fe z , département du
Gard. U y a une mine de calamine ou de zinc
oxidé.
M O N TAM IÀ TA , montagne de Tôfcanedansle
Siennois. La Tofcanecffre au naturalifte un champ
peu vafte par fon étendue, mais riche & très-
intéreffant par fa pofition & par le nombre & la
variété des grands objets qu'il renferme : on doit
avoir une connoiffarce de ce pavs, Jorfqu'on a
parcouru les voyages -de »Targioni T o z ze tti> qui à décrit avec foin & fyft- matiquement les maffifs
que la Tofcane rous offre , depuis l'Apc nnin
jufqû’à la mer qui en baigne lès côtés occidentales.
C ’ eft là qu’ on peut fuivre lès châtres & les em-
branchemens des mo: cagnes piimitivesou à filon,
& celles des montagnes fecondnires qu’il indique
fous la dénomination de coilines ; c'eft là que ce
voyageur infatigable nous a tracé la marche de
toutes les eaux des fleuves & des rivières, & nous
a indiqué les moyens dont la nature à fait ufage
dans l’approfondi(fement des vallées N la formation
des plaines qui féparent les différens fyftèmes des
collines.
C ’eft fur cette bafe que récemment le dotfteur
Santi a fait fes ofcfefvàtibfosA & voici l’extrait de
ce qu'il nous donne fur le Montamiata.
Avant de quitter le pays volcanique de Mon-
tamia ta y qu'il nous foit permis, d i t - i l , de jeter
un coup d’oeil fur l'aipeâ: général que pré-
fente cette montagne, fur l’antiquité des temps
oô elle remonte, fur les lieux où étoient autrefois
des cratères, lefquels vomifloient des flam-
, mes j enfin., fur les changemens que cette malle
énorme a éprouvés par le laps des temps.
Il y a long-temps que nous avons fait fentir la
j néceffité de la diftrn&ion des époques des volcans dans
l'étude dès différens produits des feux fouterrains
qui fubliftent en diverfes contrées de la terre j mais
nous ajouterons<pie les caractères de ces époques
ne^pouvoient être mis en évidence qu’autant qu’o»
auroit joint à la defeription des cratères & des
courans de laves, des plans topographiques -bien
détaillés. Ici le doéfeur Santi n’a pas joint'ces- lè-
cours à fon travail.
La montagne de Montamiata eft ifolée, &
s’ élève à une grande hauteur. Ses bafes font entourées
fort au large & à, une très-grande diftance
par des terres qui préfëntent clairement l’afpeft
d’ un pays autrefois couvert des eaux de la mer.
G’eit là qu’on voit de grands athas d’ une marne ar-
gileufe, blanche ou bleuâtre, fouvent crevaffée ,
6t formant des excavations fort profondes. Là font
auffi des bancs de pierre calcaire, des rochers Continus
de grès blanchâtre, & d’un grain plus ou
moins fin. Près de ceux-ci paroiffefte des pierres
ciccrchines, formées de cailloux infinement petits,
I & offrant le paffage infenfible du grès aux poudings
j ces derniers, difiribués par couches fort
épaiffës, font compofés de petits cailloux plus ou
moins émouffés & arrondis par le mouvement, des
ea-tlx qui les ont tranlporrés féparémenr, avant
qu'ils fe réunifient par amas pierreux amalgamas
foiidernent enfemble......
On voit à peu de diftance^de ces couches , &
fouvent même immédiatement, fuccéder des ru fs.
ou rochers fablonneux^, plus tendres & plus friables,
dans la compofition defquels ondiftingue des
fables> des coquilles & autres corps marins en dif*
ferensétats. Enfin, eesjnêmei couches fe-montren»
comme ayant éprouvé les plus grandes altérations,
foit par l ’aôtiôn dés eaux pluviales & dés torréns,
foit par lés injures des tempss mais de telle forte
cependant qu’on y rec-onnoît toujours des fonds
dé mér, Scies réfultâts des dépôts de l’Océan.
Çes amas de fédimens argileux , ces rochers de
pierres calcaires, de grès:, de cicerchina, ces bancs
de poudings, ces tufs, ces cou hes de corps marins.,
enfin-tous les vertiges du travail des. eaux de
la nier difparoiffent dans la région de la montagne
k plus élevée. C ’eft là; que fe montre 1 e peperino :
on y voit auffi fuccéder aux produits de l’eau ceux
du feu, qui, fans interruption, continuent jufqu’au
fommet le plus élevé de la montagne. On n’y aperçoit
plus de toutes parts fur fes flancs que des
roches de peperino, tantôt dur & compacte, tantôt
tendre & friable, fans apparence de couches & de
bancs fui vis &fucceflifs. Les feld-fpaithsmêlés aux
relies terreux des peperines décompofé$ & con-
fervant leurs formes , fe rencontrent en plufieurs
endtoits } plus bas ils font rompus, émouflés &
défigurés} ailleurs des paillettes de mica, unies à ;
des fables qui forment des fonds de pouzolanes,
paroiffent dépofés enfemble en divers points de la
montagne, & furtout dans des vallons profonds} ■
on découvre auffi au fond de ces excavations des ;
fragmens de granité, de porphyre ik de feldffpath
enveloppés dans de grandes maffes de peperino.y
enfin on y voit du carbure de fer, de l’argile v
ochracée, des lits de bol j- une & de bolobfcur,
ou terre d'ombre. En un mot ce font partout les
débris de fubftances plus ou moins altérées par le
feu.
G'eft furtout au, pied de tous ces'vertiges d’un
ancien incendie, qu’.on obferye. de divers côtés
des fources d-’eaux chaudes, qui annoncent que fi
le volcan a ceffé fes. exploitons, le feu intérieur
continue iufqu’à un certain point fes effets toujours
remarquables^
Le doét.ur Santi, après cetre expofition des dépôts
de la mer tk des: produits des feux fouterfains,
ajoute que, dans le temps que.les eaux de la mer
couvroient ce pays, le volcan qui s’alluma fous
ces dépôts, foyleva toutes les couches terrefires
qui recouvroient le foyer, & les força à s’élever
au drffus de la furface de la mer. L ’on vit alors
paroître, fuivant l’ idée du doéienr, au milieu de
la mer &r aü-deflusde fon niveau , la terre & le feu.
Cependant, toujours d’après le mê'me fyftème ,
cette montagne enflammée, élevée au milieu de
la mer, continua à vomir des matières & à s’accroître
en dehors aux dépens de fa compofition
intérieure : par ce moyen, la croûte extérieure de
la terre, qui d’abord formoit le fond de la mer,
étant foulevée, éclatée & rompue, laifla jaillir par
fes fentes, devenues cratères, la maffe ramollie &
pâteufe du peperino qui la recouvrit tout autour
dans une vafte étendue} mais foit que la force
d’éruption diminuât ou qu’elle ne fût plus capable
de lancer desmatièresenflamméesjufqu’au fommet,
il s’ouvrit d’auttes. bouches fur les flancs de la
iTiontagne, ce qui a donné lieu à.des cratères inférieurs
& latéraux.
Ces cratères qui fe trouvent dans le Valle in-
ferno, dans le Valle grande, dans la pic cola Va lle,
offrent les traces de ruines femblables à celles du
erand fommët; ce qui nous donne une idée de
I’éiendue qu’ont occupée les feux fouterrains de
cette contrée.
. D’un autre cô té , il eft aifé de voir que le grand
cratère qui occupoitle fommet principal & le plus
élevé de la montagne, a dû fe dégrader & fe détruire
de plus en plus} de forte qu’ à peine peut-on
aujourd’hui en trouver le moindre veftige dans les
roches décompofées qu’il offre partout : c’eft en
conféquence que çes maffes énormes de peperino
qui compqfoient cette grande crête fe voient fur
les flancs de la montagne qui font en deftruétion ,
culbutées confufémenc Les unes fur les autres} le
plus grand nombre de ces maffes réduites en petits
fragmens, en fables, en terres, &c.
Telle eft la marche que, conformément au fyf-
tème du do&eur Santi, la natufe a fuivie,tant pour
compofer la maffe énorme du Montamiata, que
pour la réduire à l’état où elle fe trouve aujourd’hui}
cependant il femble q.u’on pourroit fuppofex,
avec plus de rai fon, que les opérations des feux
fouterrains fe font exécutées fur les noyaux volcai-
niques qui en forment l’intérieur , avant que la mer
vînt couvrir de fes dépôts la bafe de cette montagne
& des montagnes latérales où fe voient les
cratères inférieurs : au moyen de cette nouvelle
difpofition, le fe.u a pu agir fur la maffe de cette
montagne fans la déplacer, & l’élever au point où
elle fe trouve actuellement Seulement il aura
exercé fon aCti.on fur les maffes de granité, de porphyre
& de feld-fpath. qui eit conftituoient le
fond, & les aura réduites en peperino, comme on
les obferve actuellement après les dégradations
qu’elles ont effuyées. C ’eft par cette rai:on que
les dépôts de la mer qui occupent la région inférieure
de la montagne, comme formés poftérieu-
rement à l’époque des opérations volcaniques des
feux fouterrains, ne paroiflent pas en avoir reçu
aucun mélange.
D’ailleurs nous ajouterons que, fuivant les ob-
fervations de Micheli, de Targioni & les nôtres.,
la montagne de Radicofani, qui eft un noyau de
volcan , fitué dans la même contrée , paroîc avoir
brûlé bien avant l’invafion de la mer qui l’a enveloppée
de couches horizontales femblables à celles
dont nous parle le doCteur Santi, Sc élevées au
même niveau j ce qui écarte toute idée de volcan
fous-marin dans ces deux circonftances, & réduit
les opérations du. feu à la marche or Jinaire que
nous avons eu lieu d’obferver dans tous les lieux
où les matières volcaniques ont été couvertes,
comme dans plufieurs contrées d’ Italie, par les
dépôts de l’Qcéan. Nous bornerons ainfi nos réflexions
àçes feulesconfidérations, qui nous paroif-
fent appuyées par des faits très-multipliés.
Le profefl’eur Santi décrit enfuite Peretta &
fes foufrières : il remarque d’abord que la pierre
de grès eft celle qui domine dans; tous les environs.
On n’y trouve aucun veftige de teftacés ni de pierre
, calcaire. C ’eft à plus de trois milles que l’on ex-
N n n n i