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du continent, &T qu’elles n’en avoient été détachées
que par le travail continuel de la mer & des
feux foucerrains.
Les Ruiïés ont bientôt ajouté ces îles â leurs
conquêtes : la mer des environs abondoir pour
lors en loutres marines, & la terre étoit couverte
d ’ours & de renards. Dans quelques-unes fe trou-
voic la martre zibeline j mais ces fourrures ont
été fi recherchées, qu’aujourd’hai elles font devenues
extrêmement rares, tant dans ces îles qu’au
Kamtchatka.
La chaîne des îles Kouriles s ’étend depuis la
pointe méridionale du Kamtchatka au fud-oueft,
tournant fur une courbe parabolique jufqu’au détroit
de Tcffos, qui fépare l’île de Maifoumet,
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dernière des Kouriles du continent de laTartane,
çhinoife. Il paroît, par la polît ion générale de ces
îles, par leur di(lance & leur fituation refpe&ive,
qu’ elles faifoient partie d'un grand efpacede terre
terme que la mer a détruit : elle a travaillé à peu
près cette même mafie comme elle l’a fait aux
Antilles, creufant & minant une grande bande de
terre, à travers laquelle elle s’efr ouvert plusieurs
paflages pour former le golfe qui conftitue le.baffin
de la mer d’Amur, & de celle de Pengina. Quoi
qu’il en foit , on ne peut déterminer le nombre
des îles Kouriles d’une manière bien fûre : la carte
de notre Atlas en préfente vingt-deux, qui font
bien connues. ( Voye^ , dans l’Atlas, le D e t r o i t
de B e e r in g . )
L A A
J jA A C H , village du département de Rhin &
lyiofelle, auprès duquel on a trouvé une fource
d’eau minérale. Le petit lac de Laach, auflî voifîn
de ce village, renferme beaucoup de poiflons.
LABOUR (L e ) . C e pays faifôit ci-devant partie
de la ci-devant province de Gafcogne & du
pays des Bafques : borné au nord par l’ Adour &
par les Landesj au levant par la Navarre françaife
& le Béarn j au midi par les Pyrénées, qui le fé-
parent de la Navarre & de h Bifcaye efpagnoles ,•
& au couchant par l’Océan & le golfe de Gafcogne,
ce petit pays peut avoir huit lieues dans fa plus
grande longueur, du levant au couchant d’hiver.
Le climat en eft fort tempéré, excepté en é té , où
les chaleurs y font très-fortes. Comme il eft très -
montueux, il eft aulîi peu fertile en blé & èn vin ;
mais il abonde en fruits, avec iefquels on parvient
à faire de bon cidre. Quoique les terres y foient.
fablonneufes, il y a de bons pâturages fur les montagnes
& fur les bords des rivières d’Adour, de
Bidaffoa, de Nive & de Nivelette : le gibier y eft
abondant tic de très-bonne qualité. Les habitans
parlent une langue particulière, que l’ on nomme
le bafque. Les principaux lieux font Bayonne,
Saint-Jean-de-Luz-, Andaye & Laruns, île ter-
reftre fort élevée. C ’ eft par ce canton que les
.Gafcons, & , après eu x , les Sarrafins, ont commencé
à pénétrer dans 1*Aquitaine. On attribue
aux marins de ce pays la découverte de la pêche
de la baleine fur les côtes du Groenland, & l’art
de vider & de faler le hareng fur mer, dont les
Hollandais , les Hambourgeois & autres.pêcheurs
de la mer Baltique retirent aujourd’hui un fi grand
avantage: ils vont auflî à la pêche de la morue.
Ce pays fait partie actuellement du département
des Baffis-Pyrénées.
LABP^ADOR (Terre d e ) , fur la côte nord-eft
de l’Amérique feptentrionale, limite de la baie
d’Hudfon vers l’eft. La partie feptentrionale de
ce pays a une côte droite, défendue par une rangée-
d’îles fort nombreufes : une vafte baie eft dans
l'intérieur, & s’ouvre dans la baie d’Hudfon par
le golfe de Hafard. C ’eft en fuivant ce débouché
que les baleines, béluga 3 débouchent par bandes.
Ici, li compagnie.de la baie d’Hudfon avoit un
établiftement pour la pêche de la baleine & pour
le commerce de fourrure avec les Efquimaux ;
mais le peu d’avantage qu’elle en retiroit, la força
de l’abandonner en 175-9. La côte occidentale
eft d’ une ftérilité que ne pourroit vaincre aucun
moyen de culture. La furface du terrain eft couverte
de mafles de pierres d'une grandeur extraordinaire.
D’un autre côté , les vallées en font trèsfertiles
î elles font arrofées par une chaîne de lies*
alimentés , non par des fourcts, mais par les
eaux de pluie & celles de la fonte des neiges, qui
font fi froides, qu’elles ne peuvent entretenir que
de petites truites.
Les montagnes font d’ une hauteur furprenante,
& n’offrent que de la moufle ou des arbuftes rabougris
: les vallées mêmes font remplies d’arbres
avorrés, tels que les pins, les fa pins, les bouleaux,
les cèdres. Enfin, à la latitude de 60 degrés, la
végétation cefie fur cette côte. Tout le rivage -,
comme celui de l’eueft, eft aufii couvert par des
îles qui font à peu de diftance de la terre. Les habitans
qu’on y a trouvés, font des Indiens*dans les
les montagnes, & des Efquimaux le long des c ô tes.
Les chiens des premiers font fort petits j ceux
des Efquimaux font grands. Quoique res peuples
aient le renne, jamais ilsncTartè'er.t à leur traîneau :
ce font les chiens qu’ils y emploient p éd ant l’hiver.
Les vaches marines vifitent un endroit de la
côte appelé Nuckwunk (lat. 60 de g .) : c’eft de ces
animaux qu’ ils tirent les dents donc ils arment leurs
flèches.
La terre de Labrador au cap Charles (h t . y i d. )
tire vers lé fud oueft. Entre ce cap & l'ile de
Terre-Neuve, commence le détroit de Beliifie,
paflage où il y a vingt à trente brades d’eau, mais
qui fouveht eft bouché, même à la mi-juin, par
les glaces flottantes qui viennent du Nord: il débouche
dans le vafte golfe triangulaire de Saint-
Laurent, borné au nord par la terre de Labrador,
à l’oueft par la Nouvelle-Ecoffe, à l'eft par le Cap-
Breton âr m de Terre-Neuve.
Cette tameufe pierre de Labrador, qui réfléchit
un grand nombre de couleurs fort vives lorfqu’d ie
fe préfente fous certains afpeéts, fe trouve dans
ce pays en morceaux détachés : c’eft un fçld-fpath
qui prend un fort beau p o li, quoiqu’ il ne foie pas
très-dur. Cette pierre, au refte, n’eft pas particulière
à ce pays, car on en trouve dans les environs
de Pécersbourg & des lacs voifins de cette capitale*
LAGSr Ce font des amas d’eau raffemblés ait
milieu des continens, & dont les baflins fe trouvent
dans différentes lituations : les uns font placés
. dans les points de partage des eaux.courantes, &
à l’origine des vallons ; leurs digues font formées
par les roches qui gliflent & fe déplacent chaque
jour : ils donnent naiffance à de petits tuiffeaux *
-les autres font placés dans les vallées des rivières,
Sc alimentés par ces rivières 3 leurs digues font
des amas de pierres roulées & de terres accumulées
par des rivières latérales ou par les flots de
la mer, qui y réfidoit. Ces lacs reçoivent les rivières
par différents points de leur baflàn , & ve<-