
tèrent rien ; celui-ci s” eri occupa férieufernent, &:
lë.pap'ç Pie VI y a fait travailler avec un certain
fücfces'î mais.' le parfait defféchement eft 'très-
éloigné.’ On'trouve dans ces marais desTangliers
•& des cerfs, & les.buffles y pâturent en grand
nopibre. Les joncs qui y croiffent, fervent d’écha-
las pour fôucenife les vignes des coteaux vôifins }
Téspayfans en font aufli dès torches pour s’ éclai-
-ïèr dans leurs rriaifons.
La partie de ces fes montagnes
de Sez*e &: de pipèrno, reçoit des fources d'eau
Tolifrées qu'on appelle aqua 'pia^a ; ce font ces
èàux qui forment des amas de concrétions qu’on
nomme travertin. La pellicule graffe de ces eaux
Tert à frotter ceux qui ont la gale.
MARBRE. C ’eft une pierre dure, calcaire,
'd’un grain fin, fufçeptible d’un poli plus ou moins
luifanr, teinçe,de différentes couleurs variées, fai-
fant éffervefcence d,ans les'acides, fe laiffant rayer
'par le fer non trempé, fe changeant en chaux
vive par la calcination, & c . En général, ils font
opaques,, & c’eft en cela qu’on les diftingue des
albâtres, qui font dcmi.-tranfparens & d’une ftruc-
ture particulière.
Les .'couches de marbre font quelquefois fort
ëpa.ijle's‘j;.èlles fùivent dans leurs lits l'a mêmedif-
pofitiôri que' les aütrës pierres calcaires , & les
bancs fe fuivent exactement fur une certaine étèri-,
oüe, comme ceux des pierrès à gros grains. On
trouve aufli des marbres dans leurs carrières^ par
blocs & rognons, d’ un volume confidérable, &
qui font Téparés les uns des autres par des intervalles
terreux.
Il eft vifibleque l’état de marbre que prennent
les pierres à chaux, dépend du degre d'infiltration
que les bancs ont.-reçu dans leur lit de carrières
, après , toutefois , que la pâte de ces
pierres a reçu une première préparation de grain
plus ou moins fine. C ’eft ce double travail de la
nature qui nous paroîc devoir être fuivi par les na-
turaliftes qui font l'étude des marbres, parce qu’il-
a contribué à en compofer toutes les variétés les
plus frappantes. C’ eft d’après cet examen que nous
' diftinguons trois v.ariétés générales dans 1 es marbres:
1°. lés marbres brèches\ qui font de trois fortes}
1 les marbres d’ une feulé pièce, ou infiltrés} &
3 e*. les marbrés filins.
Les trois fortes de brèches, font, i ° . les marbres
purement coquilliers} i° . les marbres formés moitié
de coquilles & moitié de fragmens calcaires & anguleux
j & 3°. les marbres à morceauxArrondis,
ôu poudings calcaires.
On fait que les marbres brèches font compofés
de fragmens exiftajis féparëment, & d’ un mortier
ou ciment qui en fait la liaifon} ainfi , dans les marbres
brèches à corps organifés, on ' rencontre
..des coquilles plus ou moins conferyées , & donr
les débris font liés par un ciment terreux qui- a
rèçu’ üne infiltradon^plus ou moins complète , en
même temps que lés débris de coquilles ; il y eh
a où l’on voit une grande quantité de débris dé
. madréporés, d’entroques, de bélemnices, d'or-
thocératices.
Lorfque les coquilles, ou leurs débris, font
d’un petit volume, & que leur liaifon eft faite
uniformément par le.travail de, l’infiltration, ces
marbres fe nomment lumachelles y il y eh a dé gris
& de couleurs variées: ordinairement cé font de
petites huîtres qui ont été ainfi liées. Lp.rOquè ces
coquilles font turbinées & qu’elles font* égale-
j ment réunies par un ciment.qui n’eft pas fort abondant,
on les nomme brocatelles : ces marbres font
encore précieux par un affortiment de couleurs
; qui paroiffent affeéter certaines parties des ço-
i quilles & le ciment. On trouve les mèmès âcci-
dens dans les marbres coquilliers, dont labafe eft
un amas de grandes coquilles- qui offrent des tâches
d'une certaine couleur , coritrallant .avec
celle du ciment ; ces accidens font encore bien
mieux marqués lorfqueies marbres coquilliers font
compofés de débris de corps marins & de mor-
ceaùx de pierres unis & à grain fin } les débris
affrètent ufie même couleur, tandis que les morceaux
de pierres unis en , offrent une autre} &
enfin > toys ces corps* fe diftinguent encore du
ciment par une teinté qui eft propre à Ton grain
& au travail qu’il a éprouvé.
Plus le grain des marbres eft fiti, plus ils] font
fufceptibles d'un beau poli, à degré égal d'infiltration
} c’eft ce degré d’ infiltration qui a lié tellement
tous les matériaux qui font entrés dans la
compofition des marbres, que tous .présentent un
glacé bien égal ,& bien uniforme lorfqu’on leur
donne le p o li, d’où il réfultë un éclat très-vif
dans les différentes couleurs de ces marbres.
Fort fouvent aufli le travail de l’ infiltration eft
tellement imparfait, que le poli des différentes
parties en eft inégal, & furtout celui du ciment
dans les brèches. Les corps organifés, les morceaux
de pierres Unis & déjà infiltrés féparément
font plus difpofés à recevoir l’effet de la dernière
infiltration que .le ciment, qui eft fouvent un amas
de terres brutes que les premiers écoulemens du
fuc lapidifique n’ont pu pénétrer ni élaborer aufli
facilement que le refte.
Les marbriers ont dénommé uhè grande quantité
de marbresy où ils diftinguent furtout le grain
&: les couleurs} dans.le grain ils reconnoiffent
la manière dont il convient de les, employer pour
:lés placer fur leur lit} daiiç les couleurs ils reconnoiffent
les différentes carrières d'oui on lès
tire. -Ils les diftinguent aufli par les caraôtères que
flous avons indiqués ci-deffus, en brèches Ven lumachelles,
eh brocatelles, en marbres falins} d’après
les couleurs ils leur donnent les noms de griottes ,
de bardigeo , de bleu furquin, de jaune, de vert &
blanc , dé noir Zc blanc , de bla,nc veiné , de blanc
ûatuaine. Les blancs de Carrare & de Paros Tont
ceux qui ont été les plus connus des Anciens & des
Modernes} ce font des marbres falins : ils ont fourni
la matière des plus belles ftatues de l’antiquité.
• On place parmi les marbres d’une feule couleur,.
Je marbre gris de Lesbos , le marbre bleu turquin de
Siri, le bardiglio bleu , le marbre jaune de Nu-
midie &«le noir brillant d’Affouan (qui n’eft pas
un marbre.) , & les marbres fecondaires ou de transition,
tels que les marbres noiis de, Dînant * de
Mamur, de Barbançon, de Laval, le portor.
Les marbres mélangés renfW ment toutes.Ies couleurs
dont nous venons de parler, diftribuées par
veines, par zones & par taches , de manière à en'
former des variétés très agréables. Ainfi, dans
\emarbre vert antique, le fond eft d’un vert-tendre,
parfemé de taches noires, blanches, d’un vert-
foncé & d’un vert-obfcur. Ces morceaux colorés :
font diftribués dans une forte de talcite qui en
forme le fond, & à laquelle ils n’adhèrent que par
juxta-pofition} c’eft une efpèce de brèche où il eft
difficile de diftinguer les taches du fond & le
fond des taches , & encore moins de reconnoître le
ciment qui a lié toutes ces parties enfemble, car
j,e fond 'n’eft pas un cimenr. m
Le marbre brèche.n'ëft autre chofequ’un affem-
blage de petits morceaux de marbre de différentes
formes & couleurs, fortement unis enfemble par
un ciment d’un tiffu & d’un grain different} ainfi,
la brèche d’Alep eft un mélange de gris , de rougeâtre
, de brun & de noirâtre, fur lefquels la
teinte de jaune-clair domine. Il eft aifé de voir le
ciment dans certaines parties de mélange', fur-
tout lorfqu’il eft abondant} dans quelques-uns de
ces amas, les.morceaux des .taches font anguleux,
& les calfures correfpondantes s’obfervent d’un
morceau a l’autre} mais fouvent aufli ces morceaux
font arrondis, & pour lors le ciment occupé
leurs intervalles, car ils ne peuvent fe toucher
qu’en peu de points.
La brèche violette eft un compofé de fragmens
blancs violets, & quelquefois bruns} la brèche grife
eft compofée de fragmens gris, noirs, blancs &
bruns.
Il y a une grande quantité de marbres brèches,
parmi lefquels on diftingue furtout ceux de Memphis,
de Florence, de Saravèze, deSauvetère, &c.
L’examen de ces différées marbres brèches
prouve que ce font les produits d’amas confus i
dusauhafardj c’eft vifiblement l’ouvrage des al-
luvions qui ont amoncelé ces fragmens de pierres
avec des mélanges de certes calcaires, fans aucun
ordre. & fans aucune proportion confiante. Tout
paroit devoir être attribué à la nature des dépôts
qui fe font faits fucceffivement fous l’eau qui en
étoit fe véhicule,. & dont chaque partie étoit
pénétrée.
Le marbre cipolin, ou marbr'e ÇaWn, marbre primitif
&ldolomie de quelques nïituraliftes, fe fait diitin-
guer par de larges bah les blanches ou vertes, en
ü£ncs.droites ou bien ondées}. il paroit que le vert
eft un fond de talcite dont les lames font courbées
de mille manières, lequel a reçu des zones
blanches dont certaines parties font filiceufts,
& par conféquenc donnent des étincelles fous le
choc du briquet. Ces parties filiceiffes font tellement
dures, q ue, dans le travail du p oli, e ik s ;
n’orit pas cédé comme les parties, purément calcaires
} aufli excèdent-elles vifiblemént les «parties
voifines. Les bandes du cipolin, tant blanches
que vertes, qui font ondées, font quelquefois en
zigzag à peu près comme le point de Hongrie^
Dans notre article A cide (auquel nous renvoyons)
, en traitant de la combinaison de l’aciffe*
carbonique avec la chaux dans la nature, nous
. avons donné l’énumération des principaux mar-
! bres, & notamment de ceux que l ’on rencontre en
France.
Quant aux gifemens de ces marbres, nous en=
traiterons dans les articles des lieux géographiques
où l’on trouve chacun.d’eux. ( Voye-^Brèche
s .) Nous nous contenterons de donner ici fe
fynonymie italienne des principaux marbres employés
par les Anciens dans leurs monumens^
foit en Italie, foit en Grèce.
§. l çr. Brèches■.
i° . Seme fanto, aritico : femënce faînte, antique.
C ’eft une bièche formée de petits débris,
dé pierres infiltrés en blanc, & dont le ciment eft
rougeâtre.
20.. Seme fanto, antico. C ’eft une brèche également
formée de débris blancs, avec ciment rougeâtre.
Ces fragmens font beaucoup plus gros:
que les précédons.
- 3 . Breccia corallina 3 antica chiara.: brèche CO—
ralline antique, claire. Les taches fouit blanches,
& liées par un ciment rougeârre.
40. Breccia corallina amendola ::brèche coralline;
à amandes:. La plupart des taches font blanches ;r
quelques-unes feulement font rougies par l e . c iment
, qui eft d’une couleur affez foncée.. ,
5°. Breccia corallina antica .-. brèche coralline.
antique. Les taches font d’ un blanc-falé & liées-
pàr un ciment rougeâtre qui règne autour de ces-
grands & petits débris pierreux..
6°. Breccia di fette bafe antica : brèche des fepe*
bafeSj.antique. Cette brèche a des taches blanches,
un peu teintes en jaune , le long de leurs bordsr,.
par 1e ciment rouge-foncé ■ & terne qui les unir,.
■ On l’appelle ainfi, parce qu’-ôn a tiré cette efpèce
de marbre dans un monument compofé de fept colonnes.
7°. Breccia di feue bafe antica .‘ brèche des-fépt
bafes antiques. C ’eft la même brèche que la précédente,
à cela près qu’elle eft plusdnftltrée. fe
o°. Breccia in paglia antica r brèche antique:
coulèur de paille. Les taches, d’ un jaune foible ,/
f°*nt grandes & liées.- par un ciment, d’un: rouge.—
-1 foncé