
rumb du fud-eft, c ’eft-à-dire, lorfqu’il vient directement
du milieu de la mer Mediterranée.
Dans le bas Languedoc jufqu’ à Carcaffonne, de.
même que dans le Ge vau dan, le Vivarais- 8c le
Vé!ay> il y pleut lors des vents du midi , qui fouf-
flenc directement de la mer Méditerranée, 8t qui^
par cette raifon , y portent le nom de vents marins.
i l eft pourtant certain qu’il pleut quelquefois dans
Je Gevaudan , 8c même dans les baffes Cévennes ,
par le vent d’ou eft, mais cela eft rare.
Enfin à Circalfonne, qui tient le milieu entre
*le haut 8c le bas Languedoc, il y pleut également
& par le vent d’oueit fudoueit, & par le vent
d eft-fud-eft j c ’eft-à-..ire , par chacun des vents
qui amènent la pluie dans le haut 8c dans le bas
Languedoc.
LANGUIN en Bretagne. On trouve des mines
de houille près de cet endroit. ( Voye^ le Journal
des Mines y tome I I , page 86.)
L A N N E , village du département des Baffes-
Pyrénées, arrondiffement d’Oléron, & à trois
lieues de cette ville. Il y a , près de ce village, des
couches de fchifte jaunâtre , folide&en feuillets,
qu’on emploie comme des ardoifes pour couvrir !
les habitations.
LAN NION, ville du département des Côtes- |
du-Nord, Cette v ille , peu éloignée de la mer,
eft fituée à mi-côte fur la rive droite du Loquet;
on y voit., près d’ un quai fort large, une fource
d’eau minérale très-abondante, 8c dont on fait ufage
contre différentes maladies. Outre cela, nous indiquerons
près de cette ville des mines d’argent,
de fer & d’amethyfte, & d’ailleurs, à une certaine
diftance dans la forêt du Buiffon, deux autres mines
d’argent.
L A N Q U E , village du département de la Haute-
Marne , canton de Nogent. Il y a une batterie ,
un fourneau 8c deux forges, ou l'on fait ufage de
minerai tiré d’exploitations voifines.
LANS - LE - BOURG ou LANSBOURG, à
quatre lieues de Modane, eft un village affez con-
Jidérable, fitué fur l’A r c , à fix lieues de fa fource.
La fource de l’A r c , au pied du mont Iferan, n’eft
éloignée que de trois lieues de celle de l'I fe re ,
qui eft dans un autre vallon au nord de la même
montagne, & qui fuit la Tarentaife, comme l’Arc
fuit le comté de Maurienne. Ces montagnes font
comme le point de partage d’ou defcendent les
rivières, dont les unes vont former le Pô du côté
de l ’orient, les autres fe décharger dans le Rhône
du côté de l’occident. Elles renferment des carrières
de marbre en exploitation, & des mines
métalliques de plufieurs fortes,
L A N T A R A T , vallée dans le département des
Baffes-Pyrénées, arrondiffement de Mauléon. Elle I
commence à trois lieues & demie fud-oueft de
Saint-Palais, & finit avec la rivière qui coule au
milieu , 8c qui Ce jette dans la Bidoufe , à une demi
lieue de S.aint-Palais.
L A N T IL L Y , village_du département de la
Nièvre , canton de Corbigny, 8c à deux tiers de
lieue de cette ville, il y a, près de ce lieu , des
mines de houille non exploitées.
LAPON IE, grande étendue de terrain partagée
entre les Suédois & les Ruffes, & qui eft fituée
dans la partie la plus feptentrionale de la pref-
qu’île de Scandinavie, confinant à la Norvège
ver$ l’outft , 8c à la Finlande vers le fud-eft.
La Laponie eft entourée au nord par la Mer-
Glaciale, & à l'eft par le golfe de Finlande. Son
territoire eft mon tue ux ; fon climat exceffivement
rigoureux. L’été a trois mois de jour confécutif ,
8c l’hiver trois mois de nuit. L ’air y eft fec. Ce
pays eft fans culture. Les principaux animaux font :
les rennes, les-élans, les ours marins, les gloutons
, les caftors , 8cc.
Les habitans font de trè--petite taille ( quatre
pieds & demi ) ; leur tête eft groffe , le nez plat,
les yeux écartés, le teint bafané , ce qui leur eft
commun avec les Finnois, dont on ne peut guère
les diftinguer, excepté qu’ ils ont l’os de la pommette
un peu plus fort & plus élevé. Outre cela,
ils ont les yeux bleus, gris ou noirs, ouverts &
formés comme ceux des autres peuples de l’Europe.
Leurs cheveux font de différentes couleurs,
| quoiqu’ ils tirent ordinairement fur le brun-foncé
! 8c fur le noir; ils ont le corpsrobufte & bienfait.
Les hommes ont la barbe fort épaiffe.
On a débité beaucoup-de fables au fujet des
Lapons. Par exemple , on a dit qu’ils lançoient des
javelots avec une adreffe extraordinaire, 8c il eft
cependant certain qu’ils en ignorent actuellement
l’ufage, de même que celui de l ’arc &
des flèches ; ils ne fe fervent que de fufils dans
leurs chaffes. La chair d’ours ne leur fert jamais
de nourriture : ils ne mangent rien de cru,
pas même le poiffon, en quoi ils diffèrent des Sa-
mojèdes ; de même ceux-ci ne font aucun ufage
de fe l, au lieu que les Lapons en mettent dans
tous leurs alimens. Il eft encore faux qu'ils faffenc
de la farine avec les os de poiffon broyés : cette
pratique n’ eft en ufage que chez quelques Finnois,
nabitans de la Carélie. Les Lapons ne fe fervent,
pour faire de la farine, que de cette fubftance
douce 8c tendre, ou de Cette pellicule fine & déliée
qui fe trouve fous l’écorce du fapin , & dont
ils font provifion au mois de mai. Après l ’avoir
fait fécher, ils la réduifent en poudre, & en mêlent
avec la farine dont ils font leur pain. L’ huile
de baleine ne leur fert jamais de boiffon : il eft vrai
qu’ ils emploient, pour apprêter leur poiffon ,
l’huile fraîche qu’on tire des foies & des entrailles
de la morue, huile qui ffeft pas dégoûtante & n’a
aucune mauvaife odeur tant qu’elle eft fraîche.
Les hommes & les femmes portent des chemifes;
le refte de leurs habillemens eft femblabie à celui
des Samojèdes, qui ne connoiffent point l’ufage du
linge. Dans plufieurs relations, il eft fait mention
des Lapons tndépendans : peut-être a-t-on voulu
parler de ceux dont la chaffe 8c la pêche exigent
qu’ils changent fouvent de demeure, & qu’ils
paffent fouvent d’un territoire à l’autre. D ’ailleurs,
c’ eft la feule race des Lapons entièrement
femblabie aux autres qui n’ait pas encore em-
braffé le chriftianifme , & qui tienne encore beaucoup
du fauvage : ce n’eft que chez eux que fe
trouvent la polygamie 8c des ufages fuperftitieux.
Les Finnois ont habité, dans des temps reculés,
la plus grande partie des contrées du Nord.
Depuis plus d’un fiècle, les Lapons fe font en
partie civilifés : ceux qu’ on appelle Lapons mofco-
vites y les feuls qui fréquentent Archangel, ont
adopté en entier la religion & en partie les moeurs
ruffes. Il y a eu , par conféquent, des alliances &
des mélanges entre ces deux peuples : il n’eft donc
pas étonnant qu’ils n’aient plus aujourd'hui les
mêmes fuperftitions, les mêmes ufages bizarres j
qu’ils avoient autrefois. On ne doit par çonfé- i
I quent pas accufer les anciens voyageurs d’avoir i
débité des fables à leur fujet. De rriême les Suédois
& les Danois Ont auflî policé les Lapons leurs
plus proches voifins ; & dès que la religion s’établit
8c devient commune à deux peuples, tous les .
mélanges s’enfuivent, foit au moral pour les opinions,
foit au phyfiqtie pour les actions.
Ainfi les Lapons qui n’ ont pas embraffé le chriftianifme
, ont confervé dans leur pureté leurs
moeurs & leurs anciennes formes. Ceux d’aujourd’hui
reffemblent particulièrement aux Finnois,
à l’exception qu’ ils ont encore les os des pommettes
plus élevés': ce dernier trait les rapproche
des Samojèdes. Leur taille; qui eft au-cieffous
de la médiocre, les y réunit encore, ainfi que
la couleur de leurs cheveux noirs ou d’un brun-
foncé. Ils ont du poih & de la barbe, parce
qu’ils ont perdu l’ ufage de fe l’arfacher, que les
Samojèdes ont confervé. Le teint des uns & des
autres eft de la même couleur ; les mamelles des
femmes également molles, & les mamelons également
noirs dans les deux nations. Les habillemens
font les mêmes ;;le foin des rennes, la chaffe,
la pêche, la ftupidité & la pareffe à peu près la
même. Nous avons donc été fondés à dire que les
Lapons 8c les Samojèdes ne font qu’une feule 8c
même race d’hommes qui diffère des nations de
la zone tempérée.
Les Lapons furent de tout temps des hommes
pafteurs ; ils ont de grands troupeaux dont ils font
leur nourriture principale : il n’y a guère de famille
qui ne confomme au moins un renne parfernaine,
& ces animaux leur fourniffent encore du lait
abondamment, dont les plus pauvres fe'/iourriffent.
Ils ne mangent pas par terre comme, le Groënlan*
dois 3c les Kamtchadales, mais dans des plats faits-
de gros drap,, ou dans des corbeilles pofées fur
une table : ils préfèrent pour leur boiffon l’eau de
neige fondue aux- eaux courantes des rivières; ils-
habitent fous des tentes faites de peaux de rennes-
ou de drap ; ils couchent fur des am^s de feuilles
fur lefquels ils étendent une ou plufieurs peaux de-
rennes. C e peuple, en général, eft plutôt errant,
que fédentaire : il eft rare que les Lapons reftenc
plus de quinze jours dans le même endroit. Aux-
approches du printemps,, la plupart fe tranfpor-
tent, avec leurs familles, à vingt ou trente milles
dans les montagnes.
Ils n’ont aucun fiége dans- leurs tentes : au fil
tous s’ affeyent par te rre. Dans leurs tranfmigrationsy
ils attèlent leurs rennes.à dés traîneaux pour traof-
porter leurs tentes & i s* autres effets. Iis- ont auflî-:
des barques pour voyager fur l’eau 8c pour pêcher.
Les femmes laponnes font robuftes ; elles accouchent
avec peu de douleur; elles-baignent
fouvent leurs enfans en les trempant dans l’eau
froide jufqu’au cou. Toutes les mères nourriffent
leurs enfans, & , dans-le befoin, elles y (uppléent
par le lait de leurs rennes. La. fuperftition de ce
peuple eft focte & puérile : chaque per fon n e ,,
chaque année,, chaque mois , chaque femaine a
fon dieu. T o u s , même ceux qui font d-venus
chrétiens, ont des idoles 8c des formules de divination
, des tambours magiques , & certains
noeuds avec lefquels1 ils prétendent lier ou^ délier
les vents,.
Depuis un fiè c le , les côtes occidentales de la
Laponie ont été bien reconnues 8c même peuplées
: par les Danois ; les côtes orientales l ’ont été par
des Ruffes,. & celles du golfe de Bothnie par j|JS
Suédois ; en forte qu’ il ne refte en propre aux La-
• pons qu’une petite partie de l’intérieur de leur
prefqu'îîe. Ainfi cette race eft refferrée de toutes^
p a r t s & bientôt ce ne fera plus une nation réparée
8c nombreufe , fi , comme quelques voyageurs
nous l’apprennent,, les Lapons font réduits
à douze cents familles..
LA PR A T ,. en Savoie. On trouve près de ce
■ village une mine de fer fpathique en exploitation..
;En hiver, le minerai eft charié lur la neige de l’ouverture
de la mine aux fourneaux fur des traî**
; neaux formés avec des peaux de chèvres.
LA R B E , village du département des Baffes-
Pyrénées, à deux lieues d’Oléron. C e village
eft dominé à l’eft par une montagne compofée
de bancs calcaires qu’on appelle Binet. On trouve-
à côté des eaux minérales chaudes & des bancss.
de pierre calcaire grife de la nature du m a t
•bre. A une demi-lieue fud dé Larbe, on voie
:des couches de fchifte friable & noirâtre; plus
jloin , vers le fu d ,. on rencontre des couches de-
- pierre calcaire qui fe fégàrentf par lamés très?-