une montagne en grande partie çompofée de
roches bafaltiques qui pafi’ent à la W a ck e , &
au milieu defquelles font une mine de mercure
en exploitation, 5c des veines de houille dont on
n’a encore tiré aucun parti.
LAN D STÜH L , bourg du même département,
fur un rocher, & à trois lieues oued de Kaiferf-
lautern. Aux environs il y a des carrières très-
conlidérables de grès rougeâtre uès'dur & en
exploitation;
LANDUNVEZ > village du département du
Finiftère, à cinq lieues de Breft. Vis-à-vis de ce
village eft un rocher élève de deux cents pieds au-
deifus du niveau de la mer. Les habitans le con*
fidèrent comme le point qui fépare l’Océan de la
Manche j auftî, à Landunveç,,jouit-on de la vue
d’Oueflant & du magnifique coup d’oeil du coucher
du foleil au fein de l’Océan. On y voit aufli
les immenfes ruines du château de Ch.âtel, dont
les pierres ont fervi à bâtir l’églife de Saint-Louis
& la comédie de Breft.
L A N E T , village du département de l’A ud e ,
a quatre lieues de la Grade. Il y a aux environs
une mine de cuivre argentifère fort riche, dont
le filon avoit un pied & demi de large.
LANGE AC , ville du département de la Haute-
Lo ire , fur l’AUier. On trouve beaucoup de mines
d’antimoine dans le territoire de cette commune $
outre cela, une carrière de pierre meulière exploit
é e , & quantité de pierres à creufet- & de grès
propres à aiguifer.
LANGEN3 0G E N , dans le comté de Mans-
feld. Carrières où Ton exploite du bois bitumineux
ou lignâtes,
LANGESSE , village du département du Loiret.
Il y a dans le territoire de cette commune
des carrières de pierres à bâtir, calcaires ; outre
cela,, des amas de terre avec laquelle on conf-
truit de la brique qui eft fort renommée.
LANGRES. Cette ville eft fituée dans le département
de la Haute-Marne , à l’extrémité d’un
cap terrefire qui fait partie d’une des plus hautes
collines calcaires de la France. Cette chaîne de
collines, élevée audefius de toutes les plaines de
la Champagne , s’étend en Bourgogne jufqu’à
Arnay-Ie-Duc, , dans une direction oppofée,
domine les plaines de la Lorraine & de h Franche-
Comté. C e cordon continu eft entièrement calcaire,
& 1 enferme de nombreux débris de corps
marins, dont les analogues vivans n’ont point
encore été obfervésj. d’un côté il verfe fes eaux
dans l’Océan par la Meufe, la Marne, l’A u b e , la
S«ine i’Ajmançon, & de l’autre les verfe à la
Mediterranée par les rivières qui aboutiffent à la
Saône. En partant de ce cordon , les collines vont
en. s’a bai fiant à peu près également, en fuivant
les rivières qui fe.portent à la Seine comme celles
qui fe réunifient à la Saône. ( V o y e dans l’Atlas,
la carte du plateau de Langres. )
En confidérant les vallons qui prennent leur
origine dans cette chaîne, on voit évidemment
l’ouvrage des eaux, q u i, lors de la retraite de la
mer, ik furtout après cette retraite, ont fuivi
les pentes primitives exifiantes à la furface de
toute cette contrée. C ’ eft ainfi qüè fe font cre.u-
fées les vallées occupées par les ruiffeai.x qui
coulent aux deux côtés de cette maffe. On y ob-
ferve que toutes les vallées prit été creuféts par
des eaux courantes régulières & confiantes, mais
le portant toujours de haut en bas > que les eaux
ayant choifi les pentes les plus rapides qui les en-
trainoient, ont entamé les mallifs les moins foliées
& les plus aifés à diviler. Cependant on
voit qu’elles ont entamé des rochers fort folïdes,
fort compactes, & lesont coupés à pie d’un côté,
pendant que l’autre eft couvert par des adofiemens
de terre prolongés en pente douce , & cela eft
arrivé toutes les fois que la force des eaux courantes
s’eft portée plus d’ un côté que de l’autre.
Il faut remarquer cependant que la direction des
vallées eft à peu près droite, & que-leurs bords
font à peu près efearpés des deux côtés dans les
parties fupérieures des ruifièaux qui defeendent
de ces fommets plats des- collines, parce queda.
pente eft plus rapide & que les eaux ne fe font
pas balancées dans leur l i t & n’ont pas par confé-
I quent formé des angles alternativement corref-
pondans, c’eft à-dire, un bord efearpé d’un côté
& un plan incliné de l ’ autre. Ces phénomènes ne
fe remarquent que dans les parties des vallées où
la pente étant adoucie, les eaux ont organifé ainfi
les bords de leur canal.
Ainfi , dans le voifînage du fommet de ces
montagnes calcaires, les vallons commencent par
une excavation circulaire & arrondie par l’effet
de l'eau des fources qui a démoli les couches fur-
incumbantes au point de leur fortie j dè-là ces vallons
vont toujours en s’élarg'ifiant & - s’approfon-
difianc, à mefure que le volume des eaux s’augmente
& a plus de force & d'énergie.
Si l’on confidère les mafiifs qui n’ont pas été
entamés par les eaux, & qui fervent à féparerjes
petits vallons nombreux qui fe trouvent dans le
voifînage du fommet de la montagne de.Langres ,
on voit a leur furface une fuite de petits caps efearpés
en forme de gradins, & dont l ’efearpement
eft tourné vers la pente générale & particulière
des eaux courantes. C ’eft vifiblement l’ouvrage
des eaux pluviales, réunies auxeaux.de fources, qui
occupent le fond de tous les petits vallons. Cf s
gradins font les extrémités de toutes les couches
horizontales de pierres q.ui ont été brifées & eom.-
pues à mefure que le travail de l’approfondifie-
rnent des vallées s’eft exécuté.
Si l'on confidère le plateau qui environne l’une
des deux fources de la Marne près de Langres 3 on
reconnaîtra qu’elle fort d’un demi-cercle coupé
pref.ju’à-plomb 5 & en examinant les lits de pierre
de cette efpèce d’amphithéâtre, on voit que ceux
des deux côtés & ceux du tond de 1 arc ne cercle
qu’il préfente, étoient autrefois continus & ne
faifoient qu’une feule nulle , que les eaux ont détruite
dans la partie qui forme aujourd’hui le
vide du demi-cercle j on verra la même choie à
l’origine des deux autres fources de la Maine , bavoir
, celle du vallon de Balefraé & celle du vallon
de Saint-Maurice'. Tout ce terrain étoit continu
avant la deftrudtion opérée, comme nous l’avons
dit, par l’aétion combinée des eaux des lources
& des eaux pluviales. Nous pourrions indiquer
beaucoup d’autres origines de ruifièaux. q u i’ le
trouvent dans le même cas. Cette efpèce de cap
ou promontoire, fur lequel ia ville de Langres eft,
fituée, étoit, dans ce même temps de la retraite de,
la mer, continu nqn-ftul^ment avec ces premiers
terrains, mais aveç les caps dedReigney, de Beu-
vrone, deNoidant-le-Rocheux. Il eftaifé de fe convaincre
, par l’examen & Tinfpeébion de tout le canton
., que c ’eft l’ouvrage des eaux des fources & des
eaux pluviales qui l’en a réparé-
Si nous portons nos regards vers tous les côtés
& le$ afpefts des fommets de la montagne de
Langres -, nous trouverons les mêmes formes de
terrain à l’origine des pentes qui conduifent les
eaux dans la .Meufe & dans la Saône ; ainfi les
fourçes de la Meufe fortent de pareils euls-de-fae,
origine de vallées très-étroites & très-efearpées.
L’Amance •& la Vingeanne, qui toutes deux fe
jettent dans la Saône , fortent aufii de vallées qui
font de l’autre côté du fommet, & où l’on ob-
ferve les mêmes formes produites par les mêmes
eau fes.
Dans tous ces premiers vallons, les coteaux font
voifms & efearpés, parce que les eaux ont trouvé
de la pente 5 mais à mefure que le volume des
eaux eft devenu plus: confidérable, en s’éloignant
du fommec général & commun , & à mefure que
les pentes fe font trouvées plus adoucies, les vallées
ont été plus élargies & les coteaux moins
efearpés , parce que le mouvement des eaux y
étoit plus libre & moins rapide que dans la partie
voifine du fommet. C ’ eft ainfi que les eaux dont
la pente primitive favorifoit le coûts vers le midi ,
ont crenfé , petit à petit, les vallons de la T ille ,
de la Venelle, de la Vingeanne , du Saulon &
de l’Amance j g’ eft auflî de ce côté que font
tournés les promontoires qui féparent chacune
de ces vallées. Les eaux, au contraire , dont les
pentes primitives favorifoient le cours vers le
nord, ont de même crenfé entièrement les valions
de Laujon , de la Suize , de, la Marne & du
Rognon , & les caps terreftres , les promontoires
ont leurs afpeéls vers le nord : on doit bien peu-
fer qu’ il en a été de même des valions qui yerfent
leurs eaux dans la Meufe.
Lorfque la mer a la-fie le fommet de la montagne
de Langres à découvert , il y avoit donc
des pentes primitives, dont les unes, fe font trouvées
dirigées vers, le, nord’, .& les,autres vers le
m id i, de l’autre côté du fommet. Il n’eft donc
pas étonnant que le travail de l’eau pluviale fur-
tou t, & celui des eaux épanchées par les fources,
ait eu lieu dans ces directions, & que les vallons qui
font les réfultats de cet agent continuel & infatigable
fe trouvent dans cette même difppfition.
A côté de cette chaîne de la montagne de Langres 3
on trouve plufieurs terres .& coteaux ifoies , les
uns en forme de cônes tronqués, les autres eu
forme elliptique , dont le grand axe eft dans la
direction de la pence primitive & du cours des
eaux. La plupart de ces collines ifolées font moins
élevées que les coteaux envtronnans & qui font
partie de l ’ancien mafiif, parce que l’eau, dans
les premiers temps de i’applofondifiement des
vallons , a coulé long-temps fur le fommet.de ces
collines & en a démoli une partie , jufqu’à ce que
l ’appr.ofondifiement ayant entamé les flancs de ces
collines, aie mis leurs fommets au-deflus du niveau
des eaux courantes. Les coteaux qui bordent les
Vallons font demeurés plus élevés que ces collines,
parce que i’èau courante ne'les a pas franchis ni
baignés. Il faut obferver que toutes ces collines
ifolées dont nous parlons, fe trouvent toutes placées
au milieu des vallons j il n’eft donc pas étonnant
que leur fommet, qui autrefois a fait partie
du fond du vallon ébauché, ait perdu quelques-
unes des couches primitives qui le couvroient, &
qui fe retrouvent fur les coteaux voifins.
Après avoir ainfi décrit rapidement les environs
de Langres , nous nous propofons d’expo-
fer avec plus de détails ce qui eft particulièrement
relatif au plateau intéreffant où la Marne prend
fa foùrce, ainfi que plufieurs autres rivières. Notre
oujet eft de profiter en même temps de ce que peut
offrir le cours de la Marne, pour-rappeler & confirmer
tout ce que nous avons avancé jufqu’ i.
préfent fur les va.lées des rivières & des fleuves.
Le torrent de la Marne fe trouve grofiî, au-
Hefious de Langres, de tous les autres torrens
I qui defeendent de Noidant, de Saint-Jefmes, de
Molandon & des Orbigny. On peut juger de leur
force par les dégradations qu’on remarque autour
des revers de Langres îk fur la côte de la Marne ;
cette côte étoit expofée à leurs chocs. C ’eft de-là
■ que cette côte fe montre aujourd’hui fi efearpée &ç
fi roide. La force de ces eaux fe/fait furtout reçon-
noître en ce que , ne pouvant avoir plus d’une petite
lieue de cours, cette côte efearpée a cependant
plus de foixante toifes de hauteur, & que
le fond de la vallée de la Marne, au même endroit
, eft environ cent toifes plus bas que ce
long promontoire fur lequel eft fituée la ville de