
court de Peft à l’oueft à travers le Lancashîre, & ,
paffant par Prefton, vient tomber dans la mer d'Irlande.
La Merfey court du fud-eft au nord-oueft
en traverfant le Cheshire, puis , partageant le comté
cie Lancashîre, paffe par Liverpool, & tombe dans
la mer d'Irlande, un peu au deffous de cette ville.
La Dée prend fa fource dans la principauté de Galles
, fepare le Flintshire du Cheshire, & a fon
embouchure dans le canal d'Irlande, au deffous de
Chefter.
Les lacs font en petit nombre : cependant l’Hif-
toire & en quelques endroits l ’afpeâ: même du
pays nous apprennent que les marais & les étangs
étoient communs en Angleterre avant que j'in-
duftrie les eût déffechés & convertis en terres labourables.
Les principaux lacs qui fubfiftent encore
font Soham-Mèré ( marais ) , Wittleféa-Mère, &
Ramfey-Mère dans l'île d’E ly , dans le comté de
Cambridge. Dans la faifon pluvieufe tous cés marais
font inondés, & forment un lac de quatorze ou
dix-fept lieues de circonférence. En Weftmoreland
on remarque Winander-Mère, & de petits Tacs en
Derbyshire font connus fous le nom d'eaux de Der-
vent.
Le premie r rang des métaux eft dû aux mines d’étain
de Cornouaille. Elles étoient connues des Grecs,&
fiirtout des Phéniciens , plufteurs fièclesavant l'ère
chrétienne j & depuis, les Anglais ont établi fur ce
lieu des manufactures de fer-blanc, ^qui font d’un
bénéfice immerife pour la Nation. On trouve dans
les lits d’étain un minéral nommé Mundic, dont
on faifoit peu de cas ; mais il y a fôixànte & dix
ans que fir Gilbert Clarke découvrit l'art de le travailler.
Il rapporte, dit-on, maintenant iyo,oooliv.
fïerl. ou $/éoo,coo fr. par an , égale en bonté le
meilleur cuivre d'Efpagne, & fournit une quantité
proportionnée de pierres calaminaires pour faire
de l'airain.
On y a découvert aufli un peu d’o r , & le plomb
anglais eft imprégné d’argent.
Le Devonshire & autres comtés d’Angleterre
renferment des pierres poli fiables ; mais la meilleure
forte , qui reffemble au granit d'Égypte, eft
excéffiv ement dure à mettre en oeuvre. On trouve
en divers endroits des carrières de marbre. Le
Northumberland & le Cheshire donnent de l’alun
& des falines. La terre à foulon èft d’une telle
importance pour les fabriques de draps r qtre l’exportation
en eft défendue fous les peines les plus
tévères. Le charbon de terre fe trouve en-plufieurs
comtés de l’Angleterre j mais la cité de Londres,
pour encourager un trafic qui eft la pépinière des
matelots, tire le fien en grande partie des mines
du Northumberland & de l’évêché (fe Durham. Les
cargaifons s’embarquent à Newcaftie & à Sunder-
Jand, & l'exploitation eft une branche dé commerce
rrès-confi durable.
Les quadrupèdes anglais font fembFables â ceux
de France.
Les oifeaux de baftè-cour font les mêmes en
Angleterre qu’ailleurs; fa voir : dindons, paons,
volaille commune, telle que coqs, poules & chapons,
oies & canards fauvages, farcélles ; oifeau
niai, pluvier / faifan, perdrix, coq de bruyère,
grue, caille, râle de genêt, becaffe, ramier, faucon
de différentes fortes,milan,chat-huant, héron,
corneille, grolle, corbeau, p ie . fanfonnet, geai,
merle, grive, rofiîgnol, chardonneret ,lino t, aloue
tte , & une grande variété de petits oifeaux.
Peu de pays font auffi favoriles de la Nature,
en poiflon de mer & d’eau douce. Les rivières &
les étangs font remplis de faumons, de truites,
d’anguilles, de brochets, de perches, d'éperlans,
de carpes, de tanches, de barbots, de goujons,
de rougets, de vandoifes, de mulets, de brèmes,
de plies, de carrelets, d’écreviffes, & c .
Pays de Galles. Quoique cette principauté foit,
fous le rapport politique , comprife dans l’Angleterre
, comme elle a un langage & des moeurs
tout-à-fait différens, on a cru devoir lui confacrer
un article féparé.
C e paysétoit autrefois plus étendu qu’il né l’eft
à prélènt, & n’ avoit de bornes que U Saverne &
la Dée; mais après que les Saxons fe furent rendus
maîtres de tout ce plat pays, les Gallois ou anciens
Bretons furent refferrés dans de plus étroites
limites , & furent obligés de fe retirer du côté de
l ’oueft. Il ne paroîc pourtant pas que les Saxons
aient jamais fait des conquêtes plus loin que le
Montmoutshire & le Herefondshire , qui font
maintenant partie de l’Angleterre. Cette contrée
eft divifée en quatre arrondiffemens.
Climat, fo l & eaux. Les faifons font à peu près
les mêmes que dans les parties feptencrionales de
l’Angleterre, & l ’air eft v i f , mais fain. Le fo l,
furtout vers le nord, eft montagneux, mais contient
de riches vaUees, qui produifent des récoltes
abondantes de froment, de feigie & d’autrès
grains. On y trouve plufieurs carrières d’ardoifes
&: de pierres de taille, plufieurs mines de plomb 8c
quantité de mines de charbon de terre. Le pays eft
arrofé de fources faines. Les principales rivières
font la C lw yd , le Wheeler, la Dée , la Saverne,
l’Elwy & l’Alen, qui fournit le Flintshire de poif-
fons.
Montagnes. Le Snowdon, dans le Caernarvon-
shire & le Plinlimmon , qui appartient en partie au
Montgomery & au Cardiganshire, font les plus
fameufes , & ce fut à la faveur de cette firuation
que les naturels oppofèrent une fi longue réfiftance
aux^omains, aux Anglo-Saxons & aux Normands.
Écojfe. On croit que les Celres ou Gaulois font
les habitans originaires de ce royaume. Les Écoffois,
tribu de Scythes, l’envahirent vers le commencement
du quatrième fièclé , & lorfqu’ils eurent
vaincu les Piéles, le territoire des tins & des
autres fut nommé Écojfe. Le mot Scot (Écoffois)
n’eft qu’une corruption de Scuyth ou S cythie,
les Écoffois étant originaires de cette immenfe
contrée que les Anciens nommèrent Scytkie.
L*Écoffe, atn.fi nommée en français, eft appelée
Scotia par les Italiens , Efcotia par les Efpagnols ,
& Scotland parles Écoffois, les Allemands & les
Anglais.
L’Ëcoffe, qui contient une furface de trois mille
neuf cents lieues carrées , eft bornée au fud par
l’Angleterre ; au nord, à l’ eft & i’oueft parles mers
d’ Allemagne & d’ Irlande, ou x pour parler plus
jufte, par l’Océan atlantique.
Dans les parties du nord , le jo u r , au folftice
d’eté , dure dix-huit heures cinq minutes,, & dans
rhivî r le jour & la nuit durent en proportion.
L'air eft plus tempéré en Écoffe, qu’on ne l’ima-
gineroit dans un climat aufft feptentrional. Cette
température ré fui te en partie, du nombre des collines,
des vallées, des rivières & des lacs, mais
principalement, comme en Angleterre, du voifi-
nage de la mer, d’où viennent des vents chauds,
qui non - feulement adouciffent la vivacité naturelle
de l’a ir , mais , en le tenant dans une perpétuelle
agitation , le rendent pur & falubre, empêchent
ces épidémies qui régnent dans d’autres
contrées. Cependant, aux environs des hautes
montagnes, qui font en général couvertes de neige
, l'air eft froid & piquant pendant près dé neuf
mois. Le fol n’eft pas fi fertile qu’en Angleterre ,
& , dans plufieurs cantons, il eft moins,propre au
labourage qu’au pâturage ; mais auffi il y a quelques
plaines & vallées d’une fertilité extraordinaire.
Les particules terreftres les plus fines, continuellement
entraînées du haut des montagnes,par
les eaux, & dépofée&dans ces vallées , y. forment
un engrais très - produdïif, & capable de faire
pouffer parfaitement les plus.fortes plantes, quoique
l’expérience ait appris que beaucoup de légumes
& d’herbes potagères ne viennent pas auffi
promptement à maturité dans ce pays , qu’en Angleterre.
Il y a en effet, en Écofie, une grande
variété de fols : la furfàce en eft charmante & agréablement
diverfifiée par un mélange des productions
de la Nature. Les grandes & nombreufes
inégalités du terrain, fi elles ne font pas favorables
aux travaux du cultivateur, plaifent du moins
au voyageur ,•& produifent des fites délicieux pour
les maifpns de, campagne, que la nobleffe & la
bourgeoifie d’Écoffe fe font bâties avec beaucoup
de choix. C ’eft plus par l’agrément de leur fitua-
tion, que par une magnificence difpendieufe que
les habitations des ducs d'Argile & d’A th o l, de
lord Hoptoun & de plufieurs autres fixent l’attention
des voyageurs. Les eaux d’Écoffe dépendent,
comme partout,.des qualités, du fol qu’elles tra-
verfent. L’eau qui paffe fur des terres fortes eft
trouble & mal-faine mais celle qui filtre à travers
des fables & graviers eft limpide, légère & excellente
à l’eftomac. Telle eft , en général, l ’eau
d’Ecoffe , meilleure que dans la plupart des provinces
méridionales, en proportion de ce que le
terrain eft plus ingrat.
Les principales montagnes d’Écoffe font les côtes
’ de Grampian , qui courent eft & ou?il j des environs
d‘Aberdeen à Cowai dans le comte d'Argile ,
traverlânt prefqu’entiérement le royaume,. Une
autre chaîne de montagnes nommées Pentland-
Hillsou. Côtes de Pentland, paiTe à travers Lothian,
& fe joint aux montagnes de TVedale ; une-troi-
fième chaîne. appelée Lummer~Muir, s'élève du
voifinage de la côte orientale, & court à l'eft à travers
la Merfe. Indépendamment de ces chaînes ;
auxquelles nous pouvons ajouter les côtes de Che-
viot ou T iv io t , fut les frontières d'Angleterre.,
l’tc o fle a plufieurs montagnes détachées, q u i, à
caufe de leur figure conique, font quelquefois dé-
fignées par le nom celtique de Lawe. Il y en a plufieurs
qui fonc d'une hauteur prodigieufe & d'une
forme pittorefque; mais elles font en trop grand
nombre pour être décrites ici.
La plus large rivière d'Écoffe ell le Forih ,'q ui
prend' fa fource dans le Montheith , près de Cal-
lendar, & , paffant par Sfitiing après, nombre de
détours agréables , fe jette , près d'Edimbourg ,
dans un bras de la mer d'Allemagne , auquel elle
donne le nom de Décroît de Forth. La fécondé rivière
eft le T a y , qui fort du lac T a y , dans le Broad -
albin, & , courant au fud-eft, arrofe la ville de
P en h , & fe jette dans la mer à Dundée. L eSpey,
que l’on dit la rivière la plus rapide d'Écoffe, fort
d'un lac de même nom dans le Badenoch, & ,
courant du fud-oueft au nord-eft, fe perd dans la
mer, près d’EIgin, de même que les rivières Dée
& Don, qui coulent de l'oueft à l'e ft, & ont leurs
embouchures à Aberdeen. La T v e e d a fa fource
fur les confins du comté de Lanerk , 8c,. après
mille finuofités , fe décharge dans la mer,’ à Ber-
vrick , où elle forme, à l'eft , la limite entre l'Angleterre
8c l'Écofle. La Clide eft une grande r ivière
dans la partie occidentale de ce royaume.
Elle a fa fource dans l'Annandale, traverfe l'a vallée
de ce nom, 8c, courant au nord-oueft après avoir
paffé Lanerk , Hamilton , Giafcow , Renfr vr ,
Dumbarton 8c Greeoock, tombe dans le détroit
de C lyde , vis-a-visl île de Bute; Outre cesrivières
principales, l 'Ecoffe en a beaucoup d'autres moins
conlidérables, qui abondent en faumons., truites
& autres poiffqns, 8c enrichiffent le pays en même
rems qu'elles Pembelfiffent. Plufieurs de ces rivières
font dëfignées par le nom à’E sk, vieux mot cel-
tique qui figmfioit eau. Le plus grand avantage
qu'ait éprouvé la navigation intérieure dans cette
partie de la Grande-Bretagne eft dû à une fociété
de perfonnes animées de l’amour du bien public ,
qui ont entrepris, à très-grands frais, la jonétioiî
des rivières de Forth St de Glyde ; ce qui a ouvert
entre les mers de l'eft Sc de l'oueft', une commu-
ntcation très-avantageufe au royaume.
Les lacs d’Écoffe, que l ’on nomme lochs dans le
pays , font trop nombreux pour être décrits avec
détail. Ceu*du nom deLoch-Tay, Loeh-Lomond,
JLock-Nef, Lock-Au, & un ou deux autres, préfentenc.