
contienne plufîeurs. Il y en a deux remarquables
dans la partie méridionale de la Suède , qui font
les lacs de Werter & de Wetter.
On voit dans toutes les contrées renfermées
entre le golfe de Bothnie & celui de la Mer-Blan
ch e , jusqu'au golfe de Finlande & aux lacs La
doga & Onega , la même diftribution des eaux
courantes contenues dans des lacs très-multipliés
& d'une forme de baffin très-bizarre. C ’eft après
ce fyftème de lacs , qu'on en rencontre un autre
où fe trouve, d'un côté, le lac Bielo-Ozero, & de
l ’autre les lacs Sacza-Ozero , Wofe-Ozero &
Kubinskoë. Les deux premiers verfent leurs eau
dans la Mer-Blanche, par la îivière Onéga, & l
troifïème dans la Dwina.
Entre les vallées de l’Oder , de la Viftule, du
Niémen & de la D v in a , un grand nombre de ri
vières q ui, après avoir arrofé la Pologne & 1;
Pruffa, fe jettent dans ces.fleuves, donnent naif
fance à des lacs, principalement en Prude, où ils
portent le nom de Sée ou de mer.
T elle eft la diftribution des lacs qui accompagnent
la chaîne moyenne à fon nord-oueft. Au
fud-eft de cette chaîne il s’en préfente beaucoup
moins. L’ Apennin en Italie & fes divers prolon-
gemens latéraux n’offrent que trois lacs remarquables
: celui de Pérugin, celui de Bolfène & celui de
Celeno.
La chaîne q ui, parrant des Alpes , traverfe le
T ir o l, envoie fes ramifications dans la Bavière,
l’Autriche & la Hongrie, & qui verfefes eatix dans
le Danube, en préfente quelques-uns. Ils fontaffez
multipliés près de l’origine de cette chaîne 5 ils
deviennent plus rares à mefure qu’on s’en éloigne,
& le dernier digne de remarque eft le lac Balaton,
qui fe trouve placé entre la Drave & l’Inn j naais
lïtôt que cette chaîne le porte du nord au fud, on
n’y voit plus de lacs , à l’exception d’ un ou de
deux dans l’Albanie, & du petit nombre de ceux
qui fe trouvent dans l’ancienne Grèce.
Les lacs qui font difperfés le long des bords de
la mer, en général peu profonds,. fouvent fort
étendus , font plus connus fous le nom d’étangs,
particuliérement fur les côtes de la Guienne &
fur celles du Languedoc. Ils bordent les côtes peu
élevées , & occupent les environs des dunes & les
fols fablonneux. Ils font alimentés par les eaux
douces feules, & quelquefois auffi les eaux falées
s’y mêlent en certaine proportion. Ainfi l’on peut
ranger dans cette claffe d’amas d’ eaux , non-feulement
les étangs abreuvés par les eaux épanchées
des fleuves ou des rivières, mais encore ceux qui
font formés par les eaux de la mer, qui fe répandent
fur les plages inférieures aux plus hautes marées. I f
faut bien diftinguer ces étangs ou lacs des canaux
multipliés èntre un grand nombre d’îies détachées
de certaines côtes , quoique ces canaux admettent
l ’eau de la mer affez profondément dans les terres j
mais ces canaux n’ont point de digues, comme les
étangs dont je viens de parler. f
Depuis le centre du golfe de Gafcogne, à commencer
vers Bayonne, jufqu’ à l’ embouchure de la
Loire, la plage fort baffe offre des lacs ou étangs,
des marais & des lieux propres à l’établiffement
de-marais fatans. Ces lacs ou étangs, difperfés fur
les côtes qui bordent les Landes, le Médoc &
l’Aunis, font digués par les fables que la mer
apporte contre les terres.
La côte occidentale d’ Irlande e f t , furtout à fa
partie feptentrionale, bordée de golfes & de lacs.
La même difpofition eft encore bien remarquable
fur la côre occidentale d’É coffe , qui eft bordée
d’îles, & coupée intérieurement par des rivières
qui donnent naiffance à des lacs fort longs.
Le nombre des îles & des lacs maritimes augmente
encore le long des côtes de Norvège & de
la Laponie danoife, & furtout en fe portant du
fud au nord. Les montagnes plus rapprochées des
cotes , le cours des fleuves moins étendu, & plus
rapide , leurs eaux grofliffant fréquemment par la
fonte des neiges qui environnent leurs fourees ,
font autant de caufes qui augmentent l’effort des
eaux courantes, & les réfiftances qu’elles éprouvent
dans les terrains qu’elles fillonnent : ajoutez à
cela l ’aétion des vagues de la mer, qui ont accumulé
les matériaux propres à les diguer. Le tems
& l’impétuolité des eaux courantes ont creufé les
baflins des lacs qui les reçoivent, & qui, comme
réfervoirs , en ménagent l’écoulement. Les îles
multipliées à l’embouchure des rivières font évidemment
les débris du Continent rompu fur fes
bords , & divifé pour ouvrir leurs débouchés.
Les mêmes effets fe montrent encore fur les côtes
de la Laponie, mais ils ceffent d’être remarquables
à la partie méridionale & orientale du golfe de la
Mer-Blanche, où les montagnes qui verfent les
fleuves principaux s’ éloignent des cote s , en forte
que le cours de ces fleuves perd en rapidité ce
qu’il gagne en étendue.
Si nous paffons maintenant à la confidératiori de
état des côtes, tant de la Baltique que de la mer
d’Allemagne, nous trouverons beaucoup d’îles côtières
& de lacs maritimes.
La Norvège méridionale, traverfée par des mon-
agnes très-rapprochées de fes c ô te s , offre la
nême difpofinoi).qui règne dans fa partie fepten-
rionale èc dans la Laponie , comme ndus l’avons
indiqu e ci-de{fus.
Le Jutland eft une prefqu’île connue précédemment
fous le nom de Ckerfoneje cimbrique , & dont
la partie feptentrionale eft pénétrée par des golfes
qui en traverfent toute la largeur. Dans le refte des
côte s , à l’occident, les plus longues rivières qui
y déchargent, n’ont pas plus de dix lieues de
cours, & malgré cela on y trouve des bordures
d’îles côtières; Vers l ’orient les rivières ont uh
moindre cours , & fe terminent par des lacs & des
débouchés plus fréquens.
Les montagnes de la baffe Saxe &: de la Weft-
phalie fourniffent à l’Elbe & au Wefer des rivières
: dont l’origine eft très-voifine de l'embouchure de
ces fleuyes, & dès-lors leurs eaux courantes, devant
occuper plus d’efpace dans ces contrées de
plaines, font remplies d’ îles nombreufes.
Mais nulle part les eaux des fleuves & de la mer
ne préfenrent plus de réfultats de leurs mouve-
mens réciproques que dans ces contrées que l’ in-
duftrie a fu agrandir & conferver. Ces contrées,
depuis Embden jufqu’à Oftende, font traverfées
par mille canaux que forment de grandes rivières
& de grands fleuves, car on y trouve l’Embs,
l’Aa , le Rhin, la Meufe^&: l ’Efcaut. Ce terrain ,
partagé en cent fubdivifions différentes par ces rivières,
pénétré d’ailleurs par des golfes plus larges
que profonds, inondé de lacs & de marais, dont
la plupart font l’ouvrage-des hommes , offre un.fyftème
de dégradations , où l’on ne peut, qu’avec
un grand foin, y retrouver l’ouvrage de la Nature.
Au refte, en ceci la mer paraît y avoir eu la principale
part, & il eft certain qu’elle y auroit continué
fes défaftres fans les obftacles qu’on oppofe
continuellement à fes inondations & invafions.
A l’oueft &au nord de la Suède , les Dofrefields
& les branches qui s’en détachent , font autant
rapprochées des côtes de la Baltique, que de celles
de la mer du Nord, c'eft-à-dire, qu’on y trouve
des lacs très-multipliés & des îles côtières fort
nombreufes, furtout à l’ embouchure des fleuves.
Outre que l’entrée du golfe de Bothnie eft pref-
que fermée par une chaîne d’îles nombreufes,
pour arriver à Stockholm on traverfe une forte
d ’Archipel, placé à la décharge du lac Meier. Les
côtes orientales de la Br ltique pré.fentent à peu
près les mêmes difpofitions , & la grande province
de Finlande, tant lé long du golfe de Bothnie &
d 1 golfe de Finlande, que dans fon intérieur, eft
couverte par une infinité de lacs qui verfent &
■ qui reçoivent les eaux d’ un grand nombre de ri-
v ;ères : tel eft l’état d'un pays où les glaces & les
•neiges dominent la plus grande partie de l’année.
La partie méridionale des côtes de la Baltique,
prife de l’ eft à l’oueft, depuis le fond du golfe de
Finlande jufqu’au détroit du Sund , & à la pointe
feptentrionale du Jutland, reçoit fes eaux de contrées
placées fous un ciel moins rigoureux que celui
de la Suède, & qui ne font pas enfevelies aufli
long-tems fous les glaces & les neiges > elles présentent
des lacs moins nombreux que les côtes
Septentrionales, & des îles côtières moins multipliées
: il faut en excepter, à l’oueft, le Jutland
& l’Archipel danois, & à l’eft l’ extrémité du golfe
de Finlande , où Saint-Pétersbourg eft bâti fur
plufîeurs îles & à l'embouchure de la N e va , qui
fort du lac Onéga. Cependant, en parcourant l’intervalle
de ces deux points,les côtes font plus bri-
fées & garnies de lacs & de golfes à mefure qu’elles
s’étendent plus à l’oueft : là elles font plus voifines
des monta g nés qui fourniffent des eaux à l’Oder
& à la Viftule. . , ^
Cette côte peut fe partager en cinq divifions,
de l’eft à l ’oueft, favoir : la côte méridionale du
golfe de Finlande, le golfe de la Dwlna ou de
Riga, le golfe pruffien dépendant des embouchures
du Niémen & de la Viftu le, le golfe de l’Oder,
terminé, à l ’oueft; par l’île deRugen, & l e golfe
du Mecklembourg, qui joint le Jutland.
Beaucoup de lacs & de petits finus bordent ce
dernier golfe. Les îles qui bordent la partie occidentale
du golfe de l’Oder font évidemment les
débris des côtes continuellement attaquées par la
mer, & rompues par les bouches de l’Oder- Le
golfe de Pruffe préfente deux baies, l’une formée
par les bouches de la Viftule & du Prégel, & l’autre
par cellp du Niémen ou de la Reuff. Le golfe de la
Dv/inà eft formé par les îles d’Oefel ck de Dago,
qui doivent avoir été unies autrefois aux côtes
d ’£ftonie,& de Courlande. Enfin , la côte méridionale
du grand golfe de Finlande, quoique peu
éloignée des lacs Pc y; us & Ilmen, eft peu brifée >
& linguliérement différente de la côte feptentrionale
du même g olfe, morcelée, en mille endroits,
par des golfes & des prefqu’iles. On v o it, par le£
defcripcions qu'on vient de faire des côtes , que
celles qui font au nord font plus divifées & inondées
que les méridionales, & les occidentales beaucoup
plus coupées que les orientales : c e c i, au refte,
dépend de plufîeurs autres circonftances qu’il convient
de faire connoître, comme nous le ferons
voir ailleurs.
Tel eft l ’état des cotes de la Baltique & des effets
que toutes les eaux courantes qui y affluent,
y ont produits.
Si nous paffons maintenant à l’examen des côtes
de la grande iner Méditerranée , nous trouverons
que, fur celle qui forme le golfe de Lyon, depuis
Perpignan, c’eft-à-dire, depuis l’extrémité orientale
des Pyrénées jufqu’ à Marfeille & au-delà , la
c ô te , fort baffe, forme des étangs, & en quelques
endroits de plufîeurs lieues d’ étendue : tels fon t,
au deffous de Perpignan , l’étang de Saint-Nazaire,
celui de Leucate ; au deffous de Narbonne, ceux
de Bages, de Sigeau & de Gruiffeau , celui de
Vendresj l’étang de T h a u , depuis Agde jufqu’à
Cette, & depuis Cette jufqu’au Rhône, les étangs
de Maguelone , de Perds , de Manguio; les marais
qui environnent Aigues-Mortes, l’étang de C amargue
& les marais qui , entre Arles & la mer ,
rempli lie nt l’intervalle compris entre les différentes
bouches du Rhône j enfin, entre ces bouches, l’étang
de Barre & celui de Martigues.
Après Marfeille , la côte éprouve plufîeurs difpofitions
très-variées jufqu’au Var ; enfuite elle fe
fondent efearpee jufqti’aii golfe de la Spezia, &
même jufqu’au port de Livourne. Nous ne trouvons
que des côtes baffes enfuite jufqu’aux marais
Pontins , qu’on pourrait deffécher il facilement
en fuivant le fyftème des Anciens.
Il feroit pomble de trou ve r , depuis Terracine
jufqu’au port de Naples, beaucoup de lacs & dé
golfes aux environs de Pouzzoles.
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