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de ce trou , font trois creux qui fe font formés
dans le même tems i l’un, dont il n’y avoir pas
auparavant la moindre trace , eft à trente pieds de
diftance } les deux autre s, qui exiftoient depuis plufieurs
anne.es , à environ quatre-vingt-dix pieds
•plus haut dans le terrain élevé qui bordéla rivière,
font maintenant plus profonds de quelques brades,
& des arbres 6c arbr fléaux qui étoient autour du
bord de ces creux ont été entraînés vers le fond
avec le terrain qui les portoft.
On croit que ces creux peuvent avoir environ
trente-fix pieds de diamètre à leur orifice ,' 6c ils '
vont en diminuant en forme d'entonnoir. On fitp*
pofe qu’il y a en déflous une concavité 'dans, laquelle
la rivière coule maintenant, & qui s4«tend
au deflous de la rivière Avon-Looyd , à environ
un mille dè diftance, jufqu’àuh endroit bù, quelques
tems après renglomiflement des eaux , trois j
petites foutees qui" foùrnifloient toujours de l’eau \
claire , groflirent prodigieufement , & continuèrent
depuis à jeter des eaux troubles,- pa-'
leilles à celles qui fe perdent dans de trôu dont
nous avons parlé.
FRUGÈRES ; villqge du département de la
Haute-Loire, arrondiflement de Briotid'e, & à
deux lieues trois quarts de cetteville. Il y a une
mine de charbon de terre.
FUCHSBACH (la)» rivière du département
du Mont-Tonnerre » canton de Durkheim , à une
lieue & demie oueft-nord-oueft, duquel elle prend
fa fource, coulé auhbrcl-èft, arrofe Frinsheim,
' rè'iWonte au nord, Té:rend enfuitedans un baflin
formé par l’ Ifenac', àJJrfes:avofr ira verfe Fpnken-
thal , & fe rend au Rhin après quatre lieues &
demie de cours.
FUM AY, bourg du département des Ardennes,
arrorfdiflémeht: de; RotVof,'& à trois, lieueS nord-
eft de cette yilIe. Cetre {dite eft entourée de Æ
taenes éôuverfés.’ de bois. Il y a l dans fon terri-
'toiré ï dés carrières d’ardojfes", qui en fourniflent
’ près dé1 cent milliers par’an.
FUMËL ( île )1 du département de la Gironde ,
arrondiflement de Bordeaux, canton de Créan ,
formée par là Gironde près du Bec-d’Ambès , à
deux ïieùes de Bourg. '
FÜNDY ( baie de ). Cette baie offre ufre grande
variété d’objets , ‘dôrtt les détails peuyeht - ntfus
; donnei une idéè depéteè côté. Le fond de fcette
baie, qui a un .grand nombre de beaùir pPrts , fe
partage eh deux autres baies; celle des Mines &
celle de Chiiniao. Toutes les côtes de la Nouvelle
ËcofTejbht garnies* d*unè Bordure de fable
qui s’étend loin en «nef/.L’eau y eft profonde &
l ’encrage très-bon. Drilleürs* les ports de la pé-
r ninfulé offientlés plus fûtes retraites. L’iie de Grand-
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Manan efl très-haute, & fituée à l’entrée de là bare
de Fundy. La baie de Sainte-Marie, qui eft à l’eft ,
eft couverte par un prolongement de la terre-
ferme & par des ï’es qui paroi fient en avoir été
détachées $ elle a deux entrées fituées entre ces
îhs. Ces entrées offrent des côtes tvès-élevees, qui
prëfentent 1’afpeCl d’une haute muraille, dont la
fu pé rie tire eft couronnée par de beaux arbres.
L’entrée du havre d’Annapolis eft étroite , mais
n’a pas l’air moins impofante que les deux entrées
delà baie de Sainte-Marie. Du milieu de la baie
des Mines s’élève avec majefté , hors de Reau ,
l’ïle appelée Haute.. Ses côtes ont auflî l’air de
murailles couronnées d’arbres : eu forte qu’il pa-
roît que toutes .ces îles, toutes ces coupures ont
été faites du même maflîf. C’eft ce qu’achèvent de
prouver les points de vue des caps Chigna&o »
Doré 6c Split ou Fendu. Ce dernier cap tire fou
nom de grands rochers placés au-devant, & qui
ont la forme de colonnes qui s’élèvent a une hauteur
prodigieufe.! Prëfque vis-à-vis eft l’ile des
Perdrix , remarquable par ladifpofition dés rochers
qui font en couches inclinées. Le cap Blow-oeê-
Down; offre à peu de diftance , vers l’eft, les
mêmes efeairpemens. Voici des deftruCtions ipul-
' tipîîëés le long d’une côte affez étendue. Voyons
maintenaht quelques-unes des caufes que la Nature
a pu y employer. J’obferve d’abord que le
courant de la marée roule entre ces rochers, fur
le pied de cinq à fïx noeuds & meme dans la baffe
mer ; èhfiiite que , dans certaines parties de la
baiè de Fundy} les mar,ées s’élèvent âujie hauteur
prodigieufe ,& forcent le paffage dans les grandes
criques, avec une maffe ou tête de cinquante à
foixante & douze pieds de haut, laquelle fe meut
avec une rapidité étonnante. Les porcs qui paif-
fent le long de ces rivages en connoi fient beaucoup
mieux l’approche que les hommes. On remarque
qu’alôrs ils dreflent les oreilles, écoutent avec
attention pendant quelques momens, 8è prennent
la fuite pour fe retirer dans rintérieur des terres.
FURE ( la ) , rivière du département de Tlfèrey
canton de Saint-Geoire. Elle prend fa .fource à
une lieue un quart au nord de cette ville, verfe
fes eaux aufua-fud-oueft, traverfe le lac Paladru ,
va au fud, pafle à Rives > & va fe jeter dans l’ifere
en deux branches.
FURIANI, village du département duGolo ,
arrondiflement de Baftia, 6c à une lieue un quart
de cette ville. On recueille, aux environs, des
raifins qui ont la qualité de ceux de Bourgogne.
On y fait auflî du vin blanc excellent, réfîemblant
à celui de Tokai, & qu’on peut boire pour celui
de Syracufe.
FURON ( le ), rivière du département de 1T-
fère, canton de Villars-de-Lans. Elle prend? f»
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fource à trois lieues fud-eft de Lans, verfe fes
eaux au nord 5 pafle du nord de Lans à Saffenage,
au nord-eft duquel elle fe rend dans L’Ifère, à une.
lieue oueft-fud-outft de Grenoble.
FURST ( Forêt de ) , département de la Mo-
felle, canton de Saint-Avold. Elle a deux mille
huit cents toifesde long, fur neuf cents toifes de
large.
FUTEAUX, village du département de la
Meule, canton de Clermont-M.ufe , Ôc à deux
lieues & demie de cette ville. 11 y a une verrerie
dans le village.
FURE AUX, village du département des Bouches
du-Rhône, arrondiffement d’Aix, & à deiix
lieues un tiers de cette ville : il y a une fabrique
d’eau-de-vie. Outre cela, près de Fureaux, font
plufieurs mines de charbon de terre.
FYË, village du département de la Sarthe, à
une lieue de Frefney-fur-Sarthe. Il y a des fabriques
de toiles fines & communes.
FYNNON LEINW, fontaine de la province de
Tegengel dans la principauté de Galles.
Silveltre Giraud, de Galles , nous a laifle par
écrit la relation de fon voyage, fous le titre dlti-
nerarium CambriA, Dans cet ouvrage il parle d une
fontaine périodique de la province de Tegengel y
près d’un lieu appelé Ruthlan,qui coule plufieurs
fois par jour. Humfroy Lhoyd a parlé aufli de
cette fontaine dans la Defcription de la Grande-
Bretagne ; il la place dans la même province de
Tegengel, à fix milles de la mer, fit dans la pa-
roitfe de Cilcen. Elle ne coule, félon lu i, que
deux fois par jour > mais il ajoute qu’il a eu occa-
lïon depuis d'obferveç qu’au lieu de couler quand
la lune s’élève vers le méridien, ce qui eft le tems
où la mer monte , c’eft alors au contraire que
cette fontaine s’arrête. David Povel, profelïeur
en théologie, qui a publié, en 1585, YItinerarium
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ICambrU avec des notes, a cité ce paffage de Lhoyd
pour confirmer l’obfervation de Giraldus, & c’eft
à cette occafion qu’il remarque que cette fontaine
(ubfiftoit encore de fon tems, & qu’elle s’appe-
loit Fynnon Leinw, nom qui lignifie, en gallois ,
• fontaine a flux & reflux , & qui convient à une fontaine
telle que celle dont on vient de décrire les
propriétés. .
Depuis Lhoyd, la plupart des auteurs qui ont
écrit lur l’hiftoire naturelle de la Grande-Bretjg ie
ont fait mention de cette fontaine : du muins
Childrey en parle dans fon Hifloire des curiofités
naturelles d! Angleterre , d'ÉcoJfe & du pays de Galles,
6c Chriftophe Merret dans fon Pinax Rerum natu-
raliutti britannicarumj mais ce qu’ÜS en difent l un
6c l’autre eft pris de Lhoyd, 6c elt beaucoup moins
détaillé que ce que Lhoyd en a dit.
Au relie , ce feroit le tromper que de croire
que cette fontaine dût être mife au rang d.s fontaines
à flux de reflux, parce quelle en porte le
nom. Nous avons vu qu= Giraldus, qui elt le premier
qui en ait parlé, allure qu’elle côule plufieurs
fois dans le jour : en quoi Merret paroît être d'accord
avec lui ; & cela doic fuffire pour prouver
que ce n’elt qu’une fontaine iimplement-périodi-
que. 11 tft vrai que Lhoyd prétend que cette fontaine
ne coule que deux fois par jours niais en
même tems Lhoyd'avoue qu’il a oblervé lui-même
qu’elle ne luivoit ni le cours de la lune ni le mouvement
des marées j ce qui eft directement oppofé
à la nature des fontaines à flux & reflux.
En vo:là aflez fur une queftion qu’il feroit inutile
d’examiner plus au long, furtout s’il eft vrai
que cette fontaine, autrefois fi célèbre par fes
retours périodiques, ne foit plus fujère aujourd’hui
à aucune variation. C ’eft un fait avancé par
Moïfe Guilielms, qui a donné, en 1731, une
belle édition des oeuvres de H. Lhoyd j avec des
notes, 6c c’eft un fait qu’il prétend tenir d’un
homme qui demeure dans le voilinage de cette
fontaine s ce qui n’empêche pas , comme il le remarque
, que cette fontaine ne conferve toujours
fon ancien nom de Fynnon Leinw.