c e qui eft le plus, e'tonnant , c’eft que ces brèches
l'ont abfolument femblables par les os & les coquilles
tërreftres ou d'eau douce qui y font mêlés,
de même que par la pare ou ciment rouge de brique
qui les unit, aux brèches que Ton a obfervées à
Gibraltar, à Terruel en Arragon, à C e tte , en
C orfe , en Daknatie & à Cérigo.
La prefqu’île de Saint-Hofpice a principalement
offert à M. Riflo (tes dépôts marins tres-remar-
quables , qu’il a fait connoître dans un Mémoire
inféré au Journal des Mines/ n°. 200 ( 1 8 1 3 ) ,
& dont nous allons donner un extrait.
Du î^aut du. coi de Montalban, «à l’orient de
la ville de Nice, on voit fe détacher de la dernière
chaîne des montagnes fubaîpines, qui fervent de
. bordure feptentrionale à la Méditerranée, une
portion de terre £jui, fe prolongeant dans là mer,
le divife à fon foirmeten deux pointes, dont une,
prenant la direction de l’eft-fui-sft, fert à former
le golfe de S dm-Hofpice, & l’autre, en fe courbant
vers le fud-fud-oueft, fait partie de la baie
de Ville franche.
Cette prefqu’île renferme une immenfe quantité
de débris foifiles d’animaux marins. Vers fon milieu
elle préfente une petite coîiine de cent quatre-
vingts pieds d’élévation, nommée le cap Ferrât
vers je nord de. ce cap Ferrât, le terrain de la
prefqu’île qui tient à la grande terre s’abaifle in-
fenfiolement à cent cinquante mètres au-dt flous
du foiîîmet du cap. Il eft planté de vignes, d’oliviers
& d'autres arbres fruitiers, & il s’étend allez
conlidérablement de l’eft à l’oueft, mais en s’affaif-
fant peu à peu du côté de la baie de Villefranche.
Au pied de cette riche pence fe fait, dans unefpace
horizontal alfiz bien cultivé, élevé d’environ
cent vingt pieds au-deflus du niveau de la mer,
le point de partage des taux pluviales vers l’une
& l’autre baie.
A une médiocre diftance du cap Ferrât , toujours
en remontant vers le nord, le fol fé relève &prend
la forme d’une monticule ifolée, peu exhauffee,
mais cependant plus hauteque le cap Ferrât, dont
elle coupe la vu e ; il eft bien garni d’oliviers & de
caroubiers. Plus loin, & toujours en avançant
vers le feptentrion, fuccède un vallon plus creux,
q u i , étendu de l'oueft à l’ eft entre les deux baies
de Villefranche & de Saint-Hofpice , eft borné
au nord par la dernière & plus baffe chaîne des
montagnes fubaîpines- A l’eft-nord-eft de la baie
de Saint-Hofpice, ce vallon fe termine par une
agréable plaine dite du Beaulieu 9 élevée de dix-
huit à vingt-quatre pieds au-deflus-de la mer , &
couverte de jardins d’orangers, de cédratiers Ôc
de limoniers.
A l’eft, ft l’on fuit le contour du golfe de Saint-
Hofpice, on atteint, toujours fur le même pîan &
à la même élévation, l’anfe dite de Saint-Jean 9où
fe fait la pêche des thons & autres efpèces de
feombres : la pente de la côte qui borde cette
aille, eft ménagée de manière à former une forte
d’amphithéâtre de l’-oueft-nord-oueft par le fud ,
au fud-fud-eft.
C'eft à peu près du pied de ce coteau, & vers
le milieu du bord oriental de la grande prefqü’île ,
que part dans l’eft-fud-eft, mais à un niveau plus
bas, nne pointe nommée Saint-Hofpice, qui forme
le côté fud de la baie du même nom. Outre l’anfe
Saint-Jean, il y en a une moins grande plus avant
dans l’e ft , & on en diftingue deux autres ■ fur' le
bord méridional. Par la manière dont ces quatre
criques fe correfpondent, toute la pointe vue de
la crête de la hauteur prend la figure de zigzags*
Au fud du cap Ferrât s’élève, du fein des eaux ,
un plateau paflablement étendu , formé d’un calcaire
compa&e , rempli de fiflures dans lefquelles
croiflent l’ophrys jaune ( ophrys lutea) , le romarin
officinal ( rofmctrinus officinalis) , & quelques
myrtes rabougris. Plus au midi encore , le terrain
fe relève & forme un «ertre ifoléde la même nature
, qui fe prolonge vers la baie de Villefranche,
au point où eft établi le fanal.
Du cap Ferrât on découvre auffi Antibes, Vilr
lefranche, E fa , laT u rb ie , Monaco, Menton,
Vintimigîe&jufqu’à la Bordighera; un cap avancé
dérobe le reftanc de la côte > mais lorfque le temps
le permet, l’oeil eft dé lommagé par la vue très-
diiiinéle de l’ ile de Corfe.
En quittant ce fommet d’un afpeét fi agréable ,
les environs vont nous mtereffer fous un autre
point de vue. Vers le commencement de la pénin-
fule, dti côté de la baie de Villefranche, dans
l’endroit nommé Deux Pubs, & fous un fol propre
à la culture, s’ annoncent, vers l’efcarpement du
bord de U mer, d’épaiffes couches, tantôt perpendiculaires,
tantôt horizontales, d’un calcaire
marneux bleuâtre, partant au gris - verdâtre par
l’aétion de l’air ; tendre, qui fe lai fie en tamer facilement
avec le couteau, happe faiblement à la
langue , dont la caflure eft terreufe , prefqu’écail-
leeife, les pièces réparées, à bords aigus, & i’o-
deur argileufe. Ce calcaire fe durcit à l’air, mais
en même temps fe fendille & tombe en'éclats.
Eh approchant de la pointe , fur laquelle fe trouvent
les débris d’ une ancienne batterie, cette fubf-
tance devient plus dure & contient moins de parties
argileufes ; fes couches s’inclinent infenfiblement,
& plongent dans la mer ; quelques-unes font pleines
de gryphites jaunâtres de toutes grandeurs &
de formes variées; d’autres font parfemées de pyrites
férrugineufes, &traverfées en tous fenspar
des filets de chaux carbonatée lamellaire d’un beau
blanc, accompagnés de fuperbes ciiftaux rhom-
boïdaux.
Ce qui a droit de frapper vraiment l’obferva-
t.eur, c’eft que lès gryphites qui compofent cet
immenfe amas, ferr.blent > par la manière dont
eües- fpnt régulièrement placées, être encore attachées
au banc fur lequel elles vivoient. Si on les
enlève, on eft étonné de trouver plufieurs de ces
çoquilLs remplies d'une matière plus dure, plus
compacte , faifant un feu très-vif au briquet &
peu d’effervefcence avec les acides, très-différente
du rocher de calcaire marneux auquel elles adhèrent;
d’autres, au contraire , ne préfentent à
l’intérieur que la fubftance dans laquelle elles font
contenues.
Au-delà de cette pointe , la mer s’ avance pour
former une anfe qui porte le nom de GrojheiL
Dans le pourtour de cette anfe, au milieu des
couches tourmentées de calcaire marneux qui le
formoient, on trouve des efpèces de filons irréguliers,
remplis d’une marne grifâtre , au milieu
de laquelle font des tétébratules & de gros
tuyaux de vers marias qu’on ne connoîc pas vi-
vans en Europe.
Une excavation faite dans cette parti? de la
prefqu'ïle a fourni à M. RilTo le.fujet des obfer-
varions fu'vantes. C ’étoit un puits éloigné de cinquante
à foixante pieds de la mer a&uelle, &
coiiimencé à foixante au-deflus de fon niveau. Les
fouilles ont offert :
i° . Un lit fupériftur de terre végétale de trois
pieds d’épaifleur, dans laquelle on ns trouve que
des détritus de s coquillages terrefttes qui vivent
dans cet endroit;
20. Une couche d’argile rougeâtre mêlée de
cailloux , & de fix pieds environ de puiflance ;
3°. Un amas de labié marin blanchâtre, de
quinze pieds d’épaifleur, contenant une' grande
quantité dé corps marins , dont on retrouve tous
les analogues vivans dans la mer de Nice. Voici
l’énumération des efpèces recueillies par M. Riflo
dans cérames, avec l’indication de celles qui n’ont
pas encore été décrites.
M o l l u s q u e s .
Cônus medïterraneus. Brug. Encycl.
-,— — francifeanus. Brug.
Cypræa pe dieu lus. Linn.
- —— triiicea. Lam. .
V olvaria. miliucea. Lam.
Mitra buccinoidea. Spec. nov.
r—*— méditerranea. Spec. nov.
Columbella mercatoria. Roifly. Lam.
N assa neritaidea. Lam.
-r— torulofa. Spec. nov.
P urpura hAmafioma. Lam. •
B ucctnum plie aille. Freminville. Bull. phil.
— — co rnicula tum.L am.
.----- cofatum. Spec. nov.
-----oblongum, Spec. nov.
D olium galta. Lam.
—\— perdix. Ëjufd.
Cassidaria thyrrhena. Ejufd.
—•— echinophora. Ejufd.
Cassis fulcofa. Ejufd.
S trombus pes pelecani. Linn.
— —- claviformis. Lam.
Ra& ella pyramidata. Ejufd.
MuREXrftjuantmtger* L a in .
--------melomilus. E j u f d . .
-------- fuccintus. L in n .
-------- craticulatus. E j u f d .
--------- anus. E j u f d .
--------brandaris. E j u f d .
FASciQLARiA cinguliftra. L am » A
Cerithium vulgatum. B ru g . B o f c .
— '— inor us. E ju f d .
— -------------- perverfum. E j u f d .
T rocmùs magus. L in n .
- muricatus. L i n n .
— •— undulatus. S p e c . n o v .
T urbo mediterraneus. F r e n v in v ille . I n é d i t e .
— — tricolor. S p e c . n o v .
-------- £onatus. E ju f d .
-------- variegatis. E j u f d .
--------- fulpatus. E ju f d .
R issoa canceUcta. F r e m i n v i ll e . B u ll. p h i l .
---------acuta. E ju f d .
— hyal-.na. Ejufd.
-------- coftata. E ’u fd .- ■ |
-----— ob longa. E ju f d .
--------plicàiu. E ju f d .
— r— verficolor. E ju f d .
--------viç lace a. E ju f d .
M onodoxta labeo. R o if ly .
— — Pharaonis. Roifly.
P hasianella rubra. S p e c . n o y .
Nerita viridis. S c h r o e t e r . B o f c .
N a tica glaucina. B o f c . -R o ifly .
B uzimus truncatus. S p e c . n o y .
Haliotis tuberculata. L in n .
Fissurella gr&ca. E j u f d .
Pate lla vulgata. E j u f d .
— csrulea. B o fc .
— ’— cypria. L in n .
-------- lußtanica. L in n .
Ch it o s fafcicularis. L in n .
L ucina circinaria. B o fc .
T elli-Sa variegata% Pol.
D osax iras. L in n .
Cardi um edule. E j u f d .
--------rufiicum. E ju f d .
------oblongum. Ejufd.
M actra pellucida. G m e l . B o f c .
.A.RCA Koe. L in n .
--------barb at a. E ju f d .
— laùtea. E j u l d .
— — pella. E ju f d . B r u g . B o f c .
M ytilus e dull s. L in n .
— barbarus. L in n .
P etunculus pi lo f us. R o if ly .
Lima fq,uamofa. L am . B o fc* R o if ly .
Pe c te s varias. Bofc. Roifly,
■ ...... maximus. B o fc . R o ilT y .
-------- }açobaus. B o fc» R o if ly .
•-------- glaber. Bofc.
S pondylçis gsde'opus. L i n n .
-------- r cgi us. L in n .
—