
fition de nos terrains font entièrement l'ouvrage
de Veau. La Terre lui doit to u t , & pour l'arrangement
de tout ce que nous offre l'intérieur de fa
mafle , & pour les inégalités de fa fuperficie.
Sans parler de ces grands effets qu'elle a-opérés
dans le baflin de la mer , tous les jours Veau
dérange en détail , entraîne peu à peu & dépofe
en tous lieux les débris des différentes parties de
la Terre. C e même agent reprend les terres & les
abandonne j compofe & décompofe les différens
lits. C'eft un élément dont l'aCtion infatigable fait
des tranfports continuels de vafes & de limons,
q u i, en lui cédant, obéiffent toujours aux lois de
la pefanteur , à laquelle cet élément lui-même eft
fournis. C'eft par cette marche de Veau que les
fubftances terreufes tendent toujours à defcendre
vers le centre de la Terre. Chaque particule ter-
reftre à laquelle Veau a communiqué fon mouvement,
prend une place inférieure à celle quelle
occupoit auparavant. C ’eft en conféquence de cette
lo i, qu'il faut conclure , en voyant des lits de vafe
& de fable répandus 8e pofés uniformément partou
t, que ces amas ne peuvent provenir que des
lieux fupérieurs d'où Veau les a entraînés.
C ’eft ainfi que la Terre nous préfente des lieux
bas engraiflés aux dépens des lieux hauts5 qu’ aux
eonflueris des rivières fe trouvent des dépôts formés
par les anciennes eaux courantes delcendues
des .fommets élevés qu'elles ont dépouillés. C'eft
ainfi que le limon de nos prairies ou des plaines
baftesqui font en culture a été voituré, & continue
a retre par le cours des eaux pluviales parcourant
en filets plus ou moins multipliés les croupes qui
bordent nos vallées.
Loi fqne, dans nos étangs, les eaux ont été long- -
îems r; tenues, la fertilité des vafes eft furprenante.
L'induftrie des cultivateurs en fait bien tirer parti
en changeant l'état de ces amas d'eau 8e en les
mettant en prés ou en culture. O r , il eft à croire
uede grandes parties, ainfi couvertes de limon &
efféchées , n’ont pas eu d’autre origine que celle ,1
de nos étangs & de nos prairies.
Recherche de Veau.
La recherche des eaux ( Hydraul. ) fe fait ordinairement
dans les mois d 'a o û t, de feprembre &
d'oCtobre. La te r re , alors déchargée de toutes
fes humidités, eft plus fèche , & toute Veau qui s'y
trouve , peut s'appeler fource.
Sans s’arrêter à tous les moyens indiqués par les
auteurs pour découvrir les fources , on dira que
l'afpeCt du terrain, la fituation du lieu &r la narure
des terres font les trois chofes effentielies qu’il
faut confulter.
Un praticien qui voit une terre couverte de
plantes aquatiques, telles que des rofeaux , des
creffons , des baumes fauvages, v ite x , lierres
terreftres, argentines, joncs, queues de renard ,
connoît aifément qu'il y a de Veau, Se juge de fa
profondeur jufqu’au lit de glaife qui la retient &
qui fe découvre fouvent à mi-côte : on fuppofe que
ces herbes y croiffent naturellement, & que ce ne
font point des marais ou des eaux fauvages.
La fituation du lieu s'entend de fa difpofition
avanrageufe pour les eaux , tel que feroit à mi-côte
un terrain couvert de verdure, dont la pente, peu
confidérable, feroit d'une vafle étendue. Si ce terrain
eft l'égout nature! d’une hauteur plus élevée,
le fommet pouffera les glaifes à mi-côte & les découvrira
à la vue.
La nature des terres doit encore être examinée ï
leur couleur blanchâtre ou verdâtre, telle que
celle des glaifes, annonce fûremem de l'ea# qui les
a fait changer de nature, & lés a pour ainfi dire
engraiffées. Les terres franches, le gravier, la
pierre rouge, font les meilleurs terrains pour la
durée d’une fource , parce qu’elle fe tient en.réfer
ve dans ces fortes de terres, & fournit plus long-
tems que fur un lit de glaife, qui fouvent gliffe &
change de place avec elle.
EAUSAN. C'étoit un petit pays du Bas-Armagnac
, dans la ci-devant Gafcogne, le long de la
G e life , entre Gabaret & Fezenfrc. On lui donnoit
huit lieues dans fa plus grande longueur, fur cinq
de largeur. Eaufe en étoit le chef-lieu. Ce pays
èft coupé par plufieurs petits ruiffeaux. Les pâturages
y font excellens, & d'ailleurs on y recueille
beaucoup (le blé & de vin. Ce pays fait aujourd’hui
partie des départemens du Gers & des
Landes.
EAUSE, ville du département du Gers, arron-
diffement de Condom, St à cinq lieues 8e demie
de cette ville. Cette ville étoit la capitale du petit
pays qu'on appeloit Eaufan, qui étoit lui-mêmé
compris dans celui qu’on r\oxr\moii\e Bas-Armagnac >
dans la ci-devant Gafcogne.
Cette petite ville eft fur la rivière de la Gelife ,
près des ruines d’une ancienne villequi fenommoit
Elufa , capitale du pays des Elufates , 8e enfuite
de toute la Novempopulanie. La place où étoit
cette ancienne ville s’appelle encore la Cité. On y
voit des reftes d'antiquités, 8t l’on y découvre,
en labourant, des blocs de marbre & d’anciennes
monnoies romaines.
EAUX-BONNES, village du département des
Baffes-Pyrénées , arrondiffement d’Oléron. Il y a
une fontaine d'eau minérale , qui a donné le nom
à ce village. A une demi-lieue, au fud, on trouve
de la mine de fer en chaux, dure & de couleur
brune. Elle contient beaucoup de pyrites jaunes
qui tombent difficilement en efflorence : on les
convertit en fer dans la forge de Béon. 11 fe trouve
auffi de la mine de fer en chaux à un quart de lieue
à l’eft du même village. Elle eft brune, folide, &
chargée de petites protubérances chatoyantes. On
voit encore , à une lieue, du même c ô té , de la
mine de fer en chaux, folide 8e d'un brun-noirâtre.
Elle eft fouvent criftallifée en forme de tuyaux
d’orgue.
E A U Y (F o rê t d e ),du département de la Seine-
Inférieuru , arrondilfement de Dieppe, canton de
.Beilencombre. Elle a trois lieues de lo n g , fur
une lieue de large.
EBERWALD ( Forêt d’ ) , du département
de la Sarre, canton de Raunen , dans le Bas-Pala-
t in a t, au pays de Hundfruch. Elle renferme plufieurs
villages. On y trouve une fource d’ eau minérale,
dont l ’eau eft froide & aigrelette, Se qui
eft très-fameufe. Il faut la prendre avec modération.
ÉBOULE M E N T , chute latérale d'une maffé
de pierres ou de terres, dont une eau courante
a fappé les fondemens. C ’eft par cette a&ion continuelle
des ruiffeaux , des rivières & des fleuves
contre leurs bords efearpés, que la plus grande
partie des vallons ont été creulés, & continuent à
s’approfondir par l'eau qui ofcille & qui produit
ces éboulemens , dont nous pouvons fuivre les
différens progrès. C'eft faute d'avoir fuivi cette
marche de l'eau & fes effets, qu’on a méconnu les
reffources de la nature dans l’apprôfondiffement
des vallons de tous les ordres : & c’eft faute d'avoir
connu cette marche , qu'on a ftippofé que l’eau a
dû remplir, bord à bord , les vallons , ou qu’ils
avoient été creufés dans le baflin de la mer.
. ÉBREUILLE, ville du département de Y Allier,
arrondi ffement de Gannat, & à deux lieues de
cette v ille , fur la Sioule. Les environs d’ Ebreuille
font fertiles, & les vignes d’un bon produit.
ÉCHAUSSINES D’ENGHEIN , village du département
de Jemmapes, à une lieue 8e demie
de Braine-le-Comte. Il y a aux environs de cette
commune beaucoup de carrières de pierres, qui
occupent chacune une cinquantaine d'ouvriers.
ÉCH AUX ( Forges d’ ) , du département des
Baffes-Pyrénées , canton & commune de Bay-
gorry, & à une demi-lieue de Baygorry.
ÉCHELLES ( l e s ) , village du département du
Mont-Blanc, fur le Guiers-Vif, à deux lieues un
quart de Pont-de-Beauvoifin. Il y a beaucoup de
tifferands qui y fabriquent des toiles. C e village
doit être confidéré comme l'ouvrage le plus hardi
& le plus opiniâtre qu'on ait entrepris dans les
montagnes.
É C L A N C E , villagedu département de l’Aube ,
canton de Soulaines. C'eft dans c-e village, ainfi .
que dans les environs de Soulaines* qu'on peut
obferver l'amas de coquilles, qui fe trouve fur les
bords de ^ancienne mer du Morvan. On y trouve
des pierres calcaires compofées d'une pâte plus ou
moins fine , qui lie des huîtres plates & épaiffes,
des gryphites , des peignes , des nautilices, des
cornes d’Ammon, ainfi que leurs noyaux.
ÉCLARON , bourg du département de la
Haute-Marne , arrondilfement de Waffy , canton
de Saint-Difier, 8e à deux lieues de cette ville.
C ’eft là où domine la mine de fer de ce département,
ainfi que les coquillages foflîles dont nous
avons fait mention dansTarticle ci-deffus.
E C LU SE , village du département de la Dyle,
à une lieue trois quarts de Tiriemont. Ses productions
font en grains , pâturages Se b o is , dont
cette commune tire de grands avantages.
Écluse , ville du département de l’E fcaut, à
quatre lieues un quart de Bruges. Elle eft fituée
d’ailleurs dans la ci-devant province hollandoife.
On lui a donné le nom d’Êdufe à caufe des éclufes
qui s’y trouvent établies, au moyen defquelles
on peut inonder tous les environs. C ’étoit autrefois
un des plus beaux ports de l’Europe ; il pou-
voit contenir cinq cents navires, mais il eft fort
diminué. Eclufe eft le chef-lieu d’une préfecture.
Écluse , village du département des Pyrénées-
Orientales, canton de C e r e t , & à deux lieues de
cette ville. C e village comprend deux parties :
l’une s'appelle YEclufe-Haute , l'autre YïLdufe-
Baffe. Près de cette dernière il y a une carrière
de pierres calcaires. Non loin de là , vers le fud,
on voit du fehifte groflier mêlé avec du granit :
ces deux fortes de pierres renferment , entre l'É-
clufe-Uaute 8e YEclufe-Baffe , quelques bancs de
marbre g r is , qui fe prolongent dans la direction
ordinaire.
É COM O I , bourg du département de la Sarthe,
à quatre lieues Se demie nord-oueft de Château-
du-Loir. On y fabrique des toiles communes. If
y a une tuilerie où l'on fait des tuiles & du carreau
: on y fait auffi beaucoup de chaut,
ÉCOSSE (!’) , un des trois royaumes de la Grande-
Bretagne , eft féparée de l'Angleterre par des rivières
& des montagnes. Sa longueur eft d’environ
cinquante lieues. L'air y eft plus pur qu'en Angleterre
, & la vie de l’homme y eft plus longue. Il
y a beaucoup de lacs q u i , foie par leur pofi-
tion , foit par la manière dont ils font fournis
d’eau, ne gèlent jamais. On y trouve beaucoup
de rivières qui fe terminent par des baies fort
larges, & enfin les vallées de ces rivières font
très-fertiles. Les beftiaux y font d'une excellente
qualité. Ce pays, qui le cède peut-être par le f o l ,
ne, le cède pas par le climat. Les habitans de
YEcoJfc ont nnguiiérement cet avantage, qu'au