
ou avril; fi c’eft en mars, ils trouvent ordinairement
la mer pleine de glace ; ce qui, toutefois ,
dépend des vents , car il tn eft qui, à cette époque,
Jes chaffent tout-à-fait, & rendent la mer libre. Les
vaiffeaux demeurent ordinairement dans cette mer
jufqu’au commencement de mai; alors ils font
voile vers l’eft, & fe livrent à la pêche de la baleine
aux environs du 79e. deg. de latitude ; ils
vont même jufqu’au 81e.
MAYENNE ( Département de la ). Ce département
tire fon nom d’une rivière qui le traverfe
du nord au fud.
Il a été Formé d'une partie de l’ancienne province
du Maine. Ses productions font des grains
& du vin. 11 eft borné au nord par les départe-
rnens de l'Orne & de la Manche, à l'eft par celui
de la Sarthe, au fud par celui de Mayenne &
Loire, & à l'oueft par celui d'ille & Vilaine.
Ses principales rivières font la Mayenne» qui
paffe à Ambrières, à Mayenne, à Laval, à Châ-
teau-Gonthier, & qui reçoit, à droite, TAifne ;
l’Arouqui pal^à Bayl ; les deuxEtailles, l'Ouette
& le Bérch, SWir la gauche, le Colémont, l’A-
nouvre, l’Eriïee', le Vicoin.
En fuivant maintenant les limites orientales,
pn trouve épars le Merdereau réuni à la Kanddle >
plus bas, l’Erve & la Vaige; enfin, à l’angle du
fud-oueft, l’Oudon qui paffe à Coffe & à Craon.
Ses villes principales font Mayenne, Laval &
Château-Gomhier.
M a y e n n e e t L o ir e (Département de). Ce
département a pris fon nom des deux plus grandes
rivières qui l’arrofent ; il comprend à peu près
l’ancienne province d’Anjou.
Les bornes de ce département font, au nord,
celui de la Mayenne ; au nord-eft celui de la Sarthe
» à l’eft celui d’Indre & Loire ; au fud-eft celui
/de la Vienne; au fud celui des Deux-Sèvres » au
fud-oueft le département de la Vendée; enfin,
à l’oueft le département de la Loire-Inférieure.
Les principales rivières font la Loire, qui traverfe
le département depuisVille-Bernier jufqu’à
Ancenis, & paffe à Saumur, au Pont-de-Cé, à
Ingrande & à Saint-Florent ; elle reçoit dans ce
trajet, à droite, la Dive & le Touet qui paffent
. à Montreuil-Bellay , lefquels, après leur réunion ,
fe jettent dans la Loire au-deffous de Sjumut;
plus bas la Laubame,qui paffe à Briffac & fè réunit
â la Loire à Chalonne; enfuite le Layon qui arrofe
Thouarcé & fe réunit au même point ; enfin,
l’Erve & la Vremes réunies, dont la première
paffe à Beaupreau & à Montrevaut, fe joignent
à la Loire près de Saint-Florent de Montglonne.
Dans le même canton,, la rivière de Moine paffe
à Chollet & à Montfaucon-
Si nous paffons à la gauche de la Loire, nous
trouverons l’Authion,formé de trois embranchemens,
du Doigt, de l’Alan & du Couefnon
réunis, qui fe jette dans la Loire au-deffus de
Pont-de-Cé ; & à quelque diftance au-deffous,
h Mayenne, groflie du Loir, de la Sarthe & de
l’Oudon, qui a reçu deux embranchemens réunis à
Segré. Le Loir arrofe Durtal, la Sarthe1 Moranne &
Châteauneuf; enfin la Mayenne, Montreuil, BeL
froy & Angers.
Les principales villes font Angers, Saumur, Châteauneuf
& Chollet.
Outre les ardoifières d* A n g e r s Cvoyeç cet artic
le) , ce département offre des exploitations de
houille affezremarquables dans plufieurs cantons,
& notamment à Saint-Aubin de Luigné , fur les
territoires de Chaudefond, Montjean, & en divers
lieux circonvoifins. Ces exploitations fe-font très-
irrégulièrement, & il eft à defirer qu’on parvienne
à les régularifen Le voifinage de la Loire
& du canal du Layon leur offriroit des moyens
de débouché extrêmement commodes.
A Saint-Georges-Châteloifon , fitué entre Vi-
hiers & Doué, il y a une mine à l’oueft de cette
dernière commune , qui offre une exploitation
plus régulière & plus importante, quoique fes
établiffemensaient beaucoup fouffert dans les troubles
intérieurs qui ont ravagé ces contrées. Ses
produits s’élèvent à environ 300,000 rçiyriagram-
mes par an.
Aux environs de Saumur & de Vihiers , ainli
que fur plufieurs autres points du département,
on connoît plufieurs autres mines de houille ; mais
la plupart ne font point exploitées, ou ne le font
encore que foiblement.
MAYO ( Ilefde ), l’une des îles du Cap-Vert,
dans l’Océan pacifique. On voit, près de la partie
nord-eft, deux collines de forme ronde ; par-delà,
une autre grande colline plus élevée, & à peu
près aux deux tiers de la longueur de la cote , une
quatrième colline à pic détaché. Quand on examine
cette îlè à trois ou quatre milles de diftance,
aucune apparence de végétation ne frappe les
yeux; on n’y aperçoit que cette couleur brune
& inanimée qui domine ejans j€S terres où il n’y
a point de bois.
Quand on fe trouve dans ces parages,.on éprouve
quelque calme , & de petites brifesqui varient
du fud-eft à l’eft. On peut en conclure que les
îles du Cap-Vert, ou font allez étendues, pour
rompre la force du vent alifé, ou qu’elles font limées
au-delà de, fa carrière , dans l’efpace où l’on
commence à- trouver des vents variables lorfqu’on
approche de la ligne. La première fuppofition eft
la plus vaifemblable * Gar Dampierre y rencontra!
. un vent d’oueft au mois de févrierépoque ©ù-
l’on fuppofe que le vent alifé s’étend le plus-vers
. l’équateur..La chaleur y eft étouffante, & ii y tombe
de la pluie par intervalles. Une blancheur terne
qui femble tenir le milieu entre la brume & les
. nuages,, domine prefque toujpurs dans le ciel. En
général, les régions du tropique nejouiffent guère
de cette atmosphère pure qu’on obferve dans les
climats fujets aux vents variables, & le foleil n’y
brille pas d’une manière auffi éclatante. Il parou
que c’eft un avantage: fi les rayons de cet aftre
n’y trouvoient point d’obftacles , il feroit impof-
fible d’en fupporter la chaleur. Les nuits y font
fouvenc belles & fereines.
MÉANDRE., fleuve de l’Afie mineure, entre
la Lydie & la Carie , tombant dans la mer Egée.
De tous les terrains de nouvelle formation produits
à l’embouchure des rivières, il en eft peu
fur lefquels l’hiffoire ancienne nous ait laiffé des
détails aufli circonftanciés que fur ceux de la plaine
& du fleuve Méandre, dans l’Afie mineure. Non-
feulement elle nous apprend que ce fleuve a distribué
un limon fort abondant dans la plaine où il
coule & où il ofcille, mais encore elle nous donne
les moyens de reconnoître les différentes fitua-
tjons où s’eft trouvé le rivage de la mer en différons
temps depuis une époque affez reculée. jg
Le Méandre vient d'abord de la Phrygie, ou il
reçoit une grande quantité de torrens; & il traverfe
enfuite une grande plaine que l'on appeloit
autrefois la plaine du Méandre , & va fe jeter à la
mer dansai’Archipel, en face de l’île de Samos.
Comme le foi de la Phrygie, dans les parties fupé-
rieure de la vallée du fleuve, eft compofé de terres
mobiles & friables, il n’elt pas étonnant que les
eaux torrentielles qui alimentent le Méandre, y.
aient entraîné ces limons que le fleuve charie , &
qui occafionnent fes ofcillations à mefure qu il
les dépofe le long de fon lit, & particulièrement
dans les parties voifines de fon embouchure : ces
dépôts font néceffairement favorifés, & par la-
douciffement de la pente du terrain, &par le refoulement
Le des eaux de la mer. Méandre eft furtout remarquable par les détours
qu’il fait fur lui-même, & les ofcillations
multipliées qu'il préfente dans toute 1 etendue de
fon cours ; ce qui, comme nous l'avons dit, eft
une preuve des dépôts confiderables qui! a faits le
lonIgl edfet sr ébfourldtés ddees fmonê mlite.s dépôts que la plaine du
Méandre s’eft accrue confidérablement, s’eft prolongée
vers les rivages de la mer, qui a du. quitter
autre' époque & d’une autre organifation que les
déuôcs qui les entourent. Deux îles furtout font
figurées dans la carte de M. Kauffer,& dans les vues
de la plaine du Méandre qu'ont données Chandler
& Choifeul-Gouffier : ce font deux tertres, fur le
plus élevé defquels fe trouve fitué un village. Deux
autres îles , au rapport de Pline, lib. 11, c. 8;,
s’étoient jointes au continent devant Milet: ce
qui prouve que tout étoic dijpofé pour enfabler
les environs des îles voifines du continent. h
On cite aufli la ville de Priène J elle étoit fttuee
fur les bords de la mer; elle avoir deux ports ,
dont un fe combloit ; maisaujourd hui elle eft plus
éloignée de la mer que les ruines de Milet, & fes
ruines fe retrouvent au pied du mont Micale, dans-
un lieu appelé Samfon. Chandler a^ trouvé desinf-
criptions où le nom des Priéniens eft marque.
Au fond du lac de Bafi on voit encore des*
ruines confidérabies, qui font probablement celles
d’Héradée : il eft vrai que cette ville étoit fur
le bord de la mer ; mais il eft à croire que le lac
de Bafi s’eft formé, parce que le fleuve Méandre a entraîné dans la mer des matériaux qui en ont
élevé la digue. On fait d'ailleürrque 1 emplacement
Fefpèce de golfe qui exiftoit d’abord dans la
partie inférieure de .la plaine. Pour cela il fuf-
fit de prouver que quelques villes qui etoient autrefois
fur les bords de la mer, font actuellement
fort avant dans les terres j.ilne faut,^pour s en convaincre,
que confulter une carte ou. les ruines de
Milet, qui étoit autrefois un port de mer,.fe trouvent
dans les terres & fur les bords du Meandre. Dans la forme des attériffemens y on peut y reconnaître
les veftiges des ports de cette ancienne
capitale de l’Ionie.. D’un autre côté il y avoit plufieurs
petites îles au devant de^Milet, que l’on
peut reconnoître dans les maflifsljffùs élevés d’une
du lac étoit un golfe, & que les autres goifes-
de Alau tcrôetfeo ios ntc eétttée ccoômteb léést.oit fort fînueufe; &
fans parler de la plaine du Meandre, qni etoit un-
golfe , il y ep avoit un autre affez profond quii
commençoit.à Milet, & qui s’avançoit fort avant
dans les terres : c’étoic fur les bords de ce golfe
qu’éroit Héraclée, & il portoit le nom de La tmi-
eus finus, parce qu’il touchoit au mont Latmusv On voit donc que le fond de ce golfe a donné
lieu au baflin du lac de Bafi, & que, cormne nous
l'avons dit, l'encrée en a été comblée par les at-
tériflemens du Méandre , qui l’ont digue.
Il paroît qu’un autre fleuve que le Meandre, le
Goefon, a contribué à ces différens attériffemens :
il defcendoitdu Micale; c’étqit un torrent le plus
fouvent à fec l’été ; mais l’hiver il étoit rempli
d’eau, & arrachoit à la montagne une grande quantité
de terres qu’il dépofoit vers fon embouchure :
autrefois cette embouchure formoit un lac que
l’on appeloit Gs/onis , & dans lequel le Goefon fe
déchargeoit ÿrnais le lac a été comble.
IJ réfulte de tout "ce que l’on trouve dans les
écrits d'Hérodote, de Strabon, dePaufanias, de
Pline & de Mêla, comparé avec les obfervations
des M-odernes~> que,: vers l’an iu80 avant l’ère
chrétienne, le rivage de la merbôrdoit la ville de
Priène; qu’environ trente ans après l’ère chrétienne,
la plaine de Méandre s’etoit accrue de
quarante ftades ou. d’une lieue & demie devant
Priène ;,de manière que l’embouchure du Méandre: n’étoit alors- diftante que de trente ftades ou d’ut.e
l<eue de Milet ; & enfin ,. qu’entre les années 130
& 170 de l’ère chrétienne ce fleuve fe déchargeoit
auprès-de la ville de Milet. Paufanias re—
! marque à ce fujet que l’étendue, de mex qui exife