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un quart de cette ville : il y a un amas de fable
propre à la fabrication des verres de montre.
G ILLY - SUR - LO IR E , village du département
de Saône & L o ire , canton de Bellevue-lès-
Bains, à deux lieues de Bourbon-Lancy. On trouve
du marbre d'un gris-fale, à.veines jaunes, dans le
territoire de ce lieu. Cette commune eft dans le
fyndicat de l'infcription maritime du quartier de
Nevers.
G IL Y , village du département de Jemmappes,
arrondiffement de Charleroy, 8c à trois quarts de
îieue eft-nord-eft de cette ville. L*extraction des
houilles très-abondantes fait un objet d’une très-
grande partie du commerce de cette commune, 8c
occupe le plus grand nombre de fes habitans.
G 1MEL , village du département de la Corrè
z e , arrondiffement 8c canton fud de Tulle , fur
la montagne & à une lieue deux tiers de cette
ville : il y a plufieurs mines de houille 8c différentes
malles de granit.
G IM O N N E ( la ) , rivière du département des
Hautes-Pyrénées, arrondiffement de Bagnères,
canton de Mauléon. Elle prend fa fource à trois
. quarts de lieue de cette ville, & coule au nord-
nord-eft , paffe à l’oueft de Boulogne, arrofe Si-
morre & Gimont, paffe à l’eft de Blomiac, au
fud-eft de Beaumont, de Comagne, 3c va fe rendre
dans la Garonne à trois quarts de lieue fud de Cafi-
tel-Sarrafin, après vingt-cinq lieues de cours.
G IM O N T , ville du département du Gers , ar-
rondiffement d’Auch, 8c à cinq lieues eft de cette
ville. Près de Gimont on trouve des mines de tur-
quoifes fort peu inférieures à celles de l’Orient.
Elle eft fur la Garonne.
GINÀS (Madrague d e ) , département des Bouches
du-Rhône, canton de .Martigues, près de la
c ô te , entre le port de Meigeau & celui de Rouet,
à deux lieues & demie fud de Marignane. C'eft
une pêcherie faite de cables & de cordages,1
pour le thon & autres poiffons femblables.
GIRAUD (Etang d e ) , département des Bouches
du Rhône, arrondiffement d 'A ix , canton de
Foz-lès-Martigues, près de la mer, dans file du
Plan-dû Boui g v à quatre lieues fud-oueft de Foz.
11 a , du nord au .fud, une lieue & demie de long,!
fur deux tiers de large > il eft fort poifïonneux.
G IR G E N f l oa AGRIGENTE,/ville de Sicile,
fondée par les habitans dej Gela vers la quatrième
olympiade, cinq cent foixafite-dix-neuf ans avant
Jéfus-Chrift. Cette ville s'appeloit,en grec, Agra-,
gas., non du mont, furf)equt.l-elle ètoit en partie
i'tuée , mais du fteuyë qüioquloit le long de.fes.
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murs. Au refte, la ville , le flouve 8c la montagne
s’appeloient Agra gas à caufe de la bonté du fol
environnant, de deux mots grecs qui fignifioient
la tête de la terre, à peu près dans le même fens
qu’en Bourgogne l’on donne le nom de tête des
vins à ceux qui , par leur excellence, font au def-
fus de tous les autres. Le terroir d'Agrigente étant
fi fertile, il ne faut pas s'étonner qu’ en moins d'un
fiècle elle fût devenue une des plus riches 8c des
plus magnifiques villes du Monde. Cetre contrée,
au rapport de Diodore de Sicile, regorgeoit de
toutes lortes de belles productions. On y voyoic
des vignobles plus grands 8c d’un plus beau rapport
qu'en aucun autre lieu de la Terre. Elle prod
u is it aulii des ojiviers en abondance. Ces fruits
exceilens faifoient l’objet de fon commerce avec
Carthage; car il n'y avoit alors aucun de ces plants
en Afrique, 8c les Agrigentins gagnèrent oes ri-
chefles mimenfes par ce trafic.
Un lac de lèpt ftades de tour & de vingt pieds
de profondeur, creufé auprès de fa v ille, four-
nifloic abondamment aux tables des habitans , du
poiflon & des oifeaux aquatiques : il y avoit dans
ce vivier un grand nombre de cygnes, d’oies , de
canard Ôc d'autres oifeaux qui, par la variété de
leur plumage, taifoient un fpeCtacle fort agréable
fur cet étang. Les Agrigentins avoient foin auflt
d’y jeter une multitude prodigieufe de poiffons
de toute efpèce, & furtout de celle qui pouvoir
le plus flatter le goût.
Je ne fuivrai pas ce que les auteurs anciens nous
ont appris fur la fplendeur de cette1 ville & la magnificence
de' fes habitans, pour me borner à la
defeription de la confiitution du fol fur lequel
cette grande cité étoit établie, tellement précife,
qu’ il en réfuite une connoiffance trèsrdétaillée de
ce qui contribuoit à abreuver le vivier dont il a
été parle ci-deffus. C e t étang étoit fitué dans un
vàlion profond, entre la ville 8c la citadelle. Voici
quelques-uns des moyens qu'on avoit pris pour
l'abreuver. Les croupes fort alongées de ce vallo
n , iurtout celles qui bordoient les hauteurs
voilïnès de la citadelle éc qui étoient au nord de
la v ille, avoient été creufées par des galeries fou-
terraines qui s’étendoient dans le maflif de ces
collines ; de telle forte que les couches, interrompues
par ces fouilles, fournifloient des filets
d’eau multipliés : d’où il réfuitoit autant de ruif-
feaux que.dé galeries.
Pour appuyer ces détails intér,effans fur la circulation
des eaux fouterraines dans, les couches
voifines de la furf^ce de la terre, ie vais raffem-
bler ici tous'les détails que m'offrent à ce fujet
les voyageurs, 8c furtout le Voyage pittoresque des
îles .de Sicile^ de Lipari & de Malte , par M. Houel.
Au pied de la colline fur laquelle le temple de
Caftor 8c Poliux etoit élevé dans Agrigente, on
vcÿoit la placé ou étoit cefameuxétang d'environ
un mille de circonférence & de vingt,coudées de
profondeur. Son baflin étoit au fond d'un vallori.
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Au defTüs du lieu où fut çet étangg .on trouve
des fouterrains creufés dans le mafiir de ra montagne
en diffère ns endroits : il y ena qui font tellement
étroits , qu'il n'y peut paffer qu un leul
homme à la fois. Ces fouterrains s'étendent très-
avant dans la terre, 8c même dans les rochers ; ils
ont toutes fortes de directions : il y en a pluiieuis
fur les rives de î'Agrûgas, Iurtout en remontant
ce fleuve , au pied de la colline eleyée d Agngen-
tino in contiens & en bien d'autres lieux efearpes ,
& notamment au deffous du lieu où fut jadis la
fortereffe de C ocale, au couchant.
L ’approfondiffement de ces fouterrains & de
ces galeries dans toutes les croupes de ces collines
avoit eu en général pour but de déterminer fé -
panchement des eaux qui circuloient au milieu
ties couches, & opérer par ce moyen leur raffern-
blement dans les cavités, de manière qu elles Pu*'
fent fervir aux befoins des habitans voifins de ces
lieux ; car ces eaux couloieht vers 1 embouchure
de ces fouterrains, & y formoient des fontaines
foibles, mais permanentes. Quelques-unes même,
par l’abondance des eaux qu'elles donnoîent en
tout tems, paroiffoient des prodiges qui ®ton"
noient les voyageurs qui les obfervoient : telle elt
celle qui fubfifte encore fur le chemin qui mène
de la mer à la ville dz Girgenti 9 a mi-cote , un
peu au deffus de l'Agragas, proche Agngentmo in
contiens. On y voit un grand abreuvoir toujours
rempli d ’une eau très-bonne, très-utile pour les
gens de la campagne, pour tous les voyageurs,
pour tous ceux qui vont du port a la v ille , & de
la ville au port.
De tous ces aqueducs fouterrains, le plus étonnant
eft celui qui eft placé à trente ou quarante
pieds au bas de la montagne, fur le plateau dé
laquelle étoit jadis la fortereffe de C ocale, & où
eft aujourd’hui le féminairede Girgenti. Cet affem-
blage de couches eft tellement imbibé d'eau, qu'au
moyén de ces galeries fouterraines il fournit, en
é té , une affez grande quantité d'eau pour appro-
vifionner toute la partie de la ville de Girgenti,
qui eft de ce c ô té , c’eft-à-dire, au couchant de
la montagne. Cettè même fource factice fournit
auffi à la confommation du faubourg Rabbato. Du
côté du nord, la croupe efearpée de cette montagne
donne en bien des endroits, au moyen des
galeries fouterraines , l’eau qu’elle contient abondamment
, 8c qu’elle rend même au travers des
KM 1 T . W r r p t nm 1 J __fr\n+ t n r i r n p K c
Agrigente 8c fes environs ne font pas le feul
endroit où les Siciliens aient penfé à tirer des rochers
fpnngieux cet étonnant avantage pour arro-
fer des terrains qui, fans cet artifice & cette ref-
fource, euffent été condamnés à une aridité & a
une fterilité continuelles. Nous parlerons par la
fuite d’ un puits d’Âcra de Palazzoio, qui offre les
mêmes phénomènes.
G I S 269
G IROMAGN Y, ville du département du Haut-
Rhin, arrondiffement de Béfort, & à deux lieues
8c demie de cette ville. Il y a , près de cette commune,
des mines de cuivre 8c de plomb tenant
argent. Ces mines, fituées au pied des V o fg e s,
font celles de Saint-Paul, montagne de Saint-Jean,
8c celles de Saint-Jofeph, où fe trouvent deux
mines d’argent. Les Vofges offrent, outre ce la ,
trois autres mines r l'une eft Saint-Daniel, l’autre
Saint-Nicolas, 8c la troifième S'aint-Louis ; elles
tiennent toutes argent, cuivre & plomb. L’exploitation
en eft fufpendue. II y a une école-pratique
des mines.
GIRONDE (département de là ). C e département
a pris-fon nom de la rivière qui le baigne.
La partie feptentrionale, & qui eft formée de la
réunion de deux autres principales, la Garonne 8c
la Dordogne, s’étend du Bec-d’Ambez à la mer.
11 comprend le Bordelais, l’ Enrre-Deux-Mers , le
M éd o c , les environs de Bourg, de Livourne 8c
Bazas.
Ses bornes font au nord, la Gironde , qui le fé-
pare du département de la Charente-Inférieure ;
a l’eft, celui delà Dordogne ; au fud-eft, celui de
Lot 8c Garonne 5 au fu d , celui des Landes , 8c à
l’oueft le golfe de Gafcogne.
Ses principales rivières font, après la Gironde,
la Garonne , la Dordogne & l ’ifle.
La Gironde arrofe, à droite, Saint-Ciers de
Çaneffe , Blaye, & reçoit la Venue, qui paffe à
Étauliers, 8c à gauche elle baigne le fort Médoc
& Pauliac.
La Garonne paffe à la Réolle, à Langon , Saint-
Macaire, tad illa c , Podenfac, LangoiranyCaftres,
Bordeaux, Macau, & reçoit dans ce trajet, à
droite le Dro p t, qui paffe à Monfegur, 8c à
gauche le C iron , qui arrofe Prechac 8c Noai!-
lant; puis le Gumer, qui s’y jette à Caftres , 8c au
deffous de Bordeaux la Jalle, qui pafle à Blanque-
fort.
La Dordogne paffe à.Sainte-Foi, àCaftillon,
à Braune, à Libourne , à Fronfac & à Voyres, à
Saint-André de Cubjac & à Bourg. La feule rivière
que la Dordogne reçoive dans ce trajet eft
l’ifle, groflie de la Saye & de la Drôme.
Les principales villes font Bordeaux, Libourne,
Bourg , Blaye , Coutras, Bazas, la Reolle 8c
Langon.
Bazas, petite ville.
Blaye, place forte fur la Gironde, commerce
de vins, grains 8c eau-de-vie.
Bordeaux , grande ville fur la Garonne, avec
[ umport très-grand, commerce d evins, de farines,
d ’eau-de-vie 8c des productions coloniales , & c .
G ïSORS, ville du département de l ‘Eure , dans
! un terrain fertile, arrondiffement du Grand-An-,
’ dely, 8c à cinq lieues de cette ville. Gifors étoic
| autrefois capitalejdu ci-devant Vexin-Normand.