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de grains de hornblende , de feldfpath, & plus rarement
de mica. Le grunjiein, comme le bafalte ,
forme la fommité de plufieurs montagnes quand
il fe trouve avec cette dernière roche ; il eft pref-
que toujours deffus. L’hornblende qui entre dans
la compofition du grunjiein eft ordinairement en
petits grains/rarement en gros grains, plus fou-
vent en grains très-petits. "Cette dernière variété
eft Couvent mêlée avec plus ou moins de bafalte ,
& forme la tranfition au vrai bafalte. On trouve
des roches de grunjiein fur la montagne bafaltique
de Labau dans la haute Luface, fur le Weifner
ou Meifner en Heffe, & auprès de Dransfeld, non
loin de Gottingue. Sur le Weifner, on voit le
grunjiein très-bien cara&érifé, principalement fur le
Kolbe ; il confifte en hornblende à gros grains, mêlé
avec beaucoup de feldfpath aufli bien cara&érifé.
Dans cet endroit on nomme cette roche dukjlein. D’après une obfervation que M. de Napion a publiée
fur la nature de la montagne de Taberg en
Suède , il réfulte que le grunjiein des Suédois appartient
également aux roches de trap. On peut
très-convenablement donner ce nom à toute cette
formation qui comprend les roches de bafalte, de
porphirs-chiefer ( fchifte porphyrique ) , de man-
deftein ( pierre amygdaloïde ), ainfi que de grunjiein, roches qui ont de grands rapports les unes avec les
autres.
La fiénite & le grunjiein font l'un & l’autre ef-
fentiellement compofés de grains de feldfpath &
d’hornblende ; mais dans la fiénite c’eft ordinairement
le feldfpath qui domine, & dans le grunjiein c’eft l’hornblende. Dans lafiénite, le feldfpath eft le
plus fouvent rouge ; dans le grunjiein il eft blanc. Au
refte, c'eft principalement dans leur giffementque
ces deux roches diffèrent effentiellement. La fiénite
appartient à la formation des porphyres ; elle fe
trouve prefque toujours avec eux, & le grunjiein appartient
à la formation des traps. On voit des filons
de grunjiein près de Bautzen, non-feulement dans
le voifinage de la Sprée 3 mais encore auprès d’une
carrière de pierres devant la ville,Garlitz. fur la route de
GUADALCANAL. Les cimes des montagnes
qui entourent ce petit bourg font toutes arrondies
en forme de dômes , & tiennent les unes aux autres
par leur bafe; elles font, outre cela, d’une
hauteur fort égale. Les pierres dont elles font com-
pofées (ont des pierres de fable très-dùrès, &qui
reffemblent, par leur couleur, aux pierres de Turquie
, qui fervent à aiguifer. Elles ont cependant
cela de particulier, i°. que leur difpofition géné-
ralê reffernble à celle des ardoifes, puifque les fentes
qui les divifent, font verticales, & qu’elles font
dans la direction de l’oueft à l’eft > z°. que ni l’eau
ni l’huile n’y mordant pas, elles ne peuvent être
employées comme pierres à aiguifer.
A une demi-lieue de Guadalcanal eft une mine
compofée de quartz, de fpath , d’ardoife ferrugi-
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neufe, de hornftein , d’un peu de plomb & de
beaucoup d’argent : on y trouve aufff abondamment
des pyrites.
GUADALQUIVIR ( Badin du). En commençant
l’examen de ce badin par les lieux qui
font voifins de la fource du fleuve & à fa droite,
je^ trouve d'abord Alcaraz, remarquablepar une
m&i nde’u dne jcaaulanme-ifnoen :c1éa. terre qui la renferme, eft dure
A quelque diftance à l’oueft, mais au pied de
la Sierra-Morena, il y a une mine d’antimoine.
En s’approchant de Linarez, on trouve une
plaine très-vafte, & qui eft terminée, à l’oueft &
au nord, par deux valions profonds. Les collines
qui entourent cette plainefont, à leur fommet, percées
de puits de mines exploitées par les Maures.
Dans tout ce trajet on ne trouve aucune mine
dans la pierre calcaire ; mais il y a une mine de
plomb dans un granit gris-brun. Le filon a, dans
certains endroits, foixante pieds de large , & dans
d autes il n’a pas plus d’un pied. C’eft une véritable
galène dont les cubes font gros, & donnent
ordinairement foixante à quatre-vingts livres de
plomb par quintal ; mais chaque quintal de cette
md’aêmrgee ngta.lène ne donne que trois quarts d’once
En allant vers Andujar, on trouve abondamment
une forte d’argile blanche, dont on fait en
Efpagne les petites cruches qui fervent à confer-
ver l’eau fraîche en été : dans d’autres endroits
cette argile eft rouge, & l’on en en fait les buca-
ros^Ces vafes, couleur de fang de boeuf, font, ainfi
que les cruches , fort minces., poreux, liffes & à
demi cuits. En y mettant de l’eau, ils répapdent
une crdeur fembla’ble à celle de la terre fèche en
été, l'eau filtrant à travers, ces vafes font toujours
dans un état d’humidité > mais l’eau parvenue
à l’extérieur, s’évaporant à mefure, il en réfulte
un froid autour du vafe , qui rafraîchit la liqueur
contenue dans fon intérieur.
Des terrains fablonneux, remplis de cailloux
roulés, occupent à peu près tout i’efpace qui s’édteensd
m jaufffeqsu ’dàe Cmoardrboruee.. Près de cette ville il y a
Cordoue eft à une lieue de la Sierra-Morena ï
on y voit un très-grand nombre de moulins conf-
truits fur des batardeaux qui traverfent le Guadal-
quivir. Comme cette rivière ne charie pas à cet
endroit des pierres roulées, ces batardeaux ne fe
trouvent jamais encombrés.
Coftantina n’eft pas à une très-grande diftance
de Cordoue. Ce village a donné fon nom à une
mine qui renferme dans fa partie fupérieure, des
pyrites, une blende de plomb, & de l’argent dans
du fpath. A une plus grande diftance on trouve de
l’argent minéralifé & du plomb mêlé d’argent : les
filons s’étendent du nord au fud, & traverfent des
fchiftes ardoifés. On voit aux environs,. & dans
plufieurs endroits , des fcories qu’on attribue à
d’anciens
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d’anciens volcans, fans en avoir ni reconnu nî dé-
critlescjrconftances. ,
En remontant à deux lieues de Cazala , vers le
couchant, on trouve une mine de cuivre. Le filon
eft renfermé dans du quartz qui eft parfemé de pyrites,
& qui s’étend du nord au fud.
A Cazala on trouve une mine d’argent vierge
dans du fpath, de l’argent minéralifé dans des pyrites
cuivreufes , renfermées dans du quartz.
Alcanis, qui vient enfuite , eft remarquablepar
line mine de cuivre pyriteufe qui s’étend du fud au
nord, & qui traverfe de l’ardoife &des maffes calcaires.
Mais la mine la plus confiderable.de ce canton
eft celle qui fe trouve aune demi-lieue du petit
bourg de Guadalcanal. Comme ce lieu mérite un
détail particulier, nous renvoyons à fon article.
En defcendant au fu’d on entre dan? la belle
plaine où eft Sêgovie. On ne trouve point de pierre
dans les environs : de là vint que les Romains en
firent les murailles d’une forte de mortier qui s’eft
tellement durci, qu’il a la confiftance de la pierre :
qdue el àd vei ecnatil laouuflxi rqouuel écse.t.te ville n’eft encore pavée
Le Guadalquivir, en continuant fa route par le
fud-oueft & formant plufieurs îles , va fe rendre à
la mer par une embouchure affez confidérable.
Amvaaranits dfo’yrt a értreinvedru so.n trouve, fur la gauche , des
Je terminerai les détails que je dois donner du lit
du Guadalquivir, en faifairt quelques remarques
fguaruicehs el ieduex c lee sl ipr.lus intéreffans qui fe trouvent à la
Le Guadalquivir, au fud de Linarez , reçoit à fa
gauche les eaux de la Bravata, qui vient de l’eft.
Clae Sttiee rrriav-iNèreev aedfta .groflie des eaux qui s’y rendent de
Jaën eft fîtué plus à l’oueft, fur une petite
rivière. C’eft dans ce canton qu’on trouve des coteaux
prefque tous compofés de pierres liftes affez
belles, delà forme & de la groffeur d’un oeuf.On
ne peut attribuer leur poli &.Ieur arrondiffement
aux pluies ni même aux eaux courantes des environs,
attendu qu’elles ne font pas répandues à la
dfuanrfsa clee cdoer plas tdeersr ec,o tmeaauisx .amoncelées & entaffées
Au fud-oueft de Jaën font des collines de marbre
& d’autres pierres calcaires : il y en a aufiî de ter-
reufes, mais elles font moins élevées. Prefque partout
les cailloux roulés font détachés les uns des
autres, & ne forment pas de maffes agglutinées
comme dans beaucoup d’autres endroits.
Alcala la Reale eft dans une fituation élevée. On
trouve dans les environs du gypfe blanc veiné, &
fur les plus hautes montagnes du canton.
Le Xeriil, qui coule de l’eft à l’oueft, a fa fource
peu éloignée^ de Grenade. Cette rivière devient 1 trèGs-rgernoafdfee &ef tf odratn rsa upindee b àe lllae ffointutea tdioens . nLeiegse sm. onI
tagnes qui l’environnent, font couvertes de neiges <
une grande partie de l’année. Quelques-unes n’of- î
Gêograpfiie-Phyjique. Tome 1 F,
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frent que des rochers nus, & d'autres font couvertes
de terres rouges, & de plufieurs efpè-
ces d’arbres & de plantes. La plus grande partie
cduesiv rceo.teaux renferme des mines d’argent & de
A deux lieues de Grenade- on trouvé des carrières
de ferpentine , au bord & au niveau du
Xenil. Cette ferpentine-eft verte & pleine de
; . biende > elle prend un très-beau poli. En différentes
parties de ces mêmes montagnes on en trouve
différentes maffes. Grenade eft d'ailleurs renommée
pour fes albâtres & pour fes marbres. On diftingue
des albâtres tranfparens, mais très-mous. Une-
plaine un peu inclinée, d’environ dixlieues de tour,
g&n ea rdreo fGéere pnaard dei.fférens ruiffeaux, forme la campa\
En fortant de cette ville pour fuivre le cours du
Xenil, on eft long-tems dans une belle plaine : on
trouve enfuite des montagnes de pierres de fable ,
puis un vallon où font des couches calcaires; enfin
une plaine où l'on cultive du blé , du lin, du chanvre
&des légumes. Sur une colline très-haute, formée
de cailloux roulés, agglutinés enfemble , &
formant une brèche folide , le trouve la ville de
Loxa. La route fe continue ën paffant alternativement
fur des collines & dans des plaines.
Teija, où l'on parvient en continuant le cours
de cette rivière, eft l’endroit.le plus chaud de
l’Andaloufie. Cette ville eft entourée de collines
peu élevées & fertiles, dont les terres font argi-
leufes. On trouve au nord de la rivière une plaine
de terre non calcaire , mêlée de cailloux roulés 8c
de pierres de fable ; elle eft couverte de lentifques ,
de ciftes & de chênes-verts. Ce fol* un peu inégal,
nmoauiss cauvlotnivsé d,é jfàe pcaornléti.nue jufqu’à Cordoue, dont
GUADELOUPE. Il y a dans cette île une montagne
qui jette de tems en rems de la fumée, &:
même des flammes, par deux bouches placées à
fon fommet. Cette montagne eft extrêmement
haute. Les nuages paffent à peu près à la moitié de
fa hauteur. On emploie deux heures *à y monter
ou plutôt à y gravir en fe cramponant aux pierres.
On éprouve un froid exceflif lorfqu’on eft parvenu
au fommet. Près des bouches qui font a ce
fommet il y a un étang dont on ne connoît pas le
fond, & qui contient du poiffori de mauvaife qualité.
Avant 1738 I île étoit fujète auxtremblernens
de terre. Vers cette année les deux bouches
s’agrandirent, & la matière brûlante du volcan
trouvant une iffue plus facile, caufa moins de feî
couffe dans i’île. Depuis 1 7 4 3 les bouches fe font
fermées, & on trouve en leur place une rpultitude
de petites crevaffes d’où il fort de la fumée, & où
l’onramaffe facilement à la main la plus belle fleur
de foufre. Il eft aifé de voir pourquoi la grande
quantité de fumée qui fort de la montagne raffure
les habitans fur les trembleinens de terre.
Le 13 goût 1766 on vit a la Guadeloupe le ciel