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pouilleufe eft fituée far la Marne, & la Marne di-
vife cette commune en trois partie*. L’une des trois
eft une île , occupée prefque toute entière par un
château. Elle a tin pont de bois fur la Marne à l’endroit
où elle reçoit le Grand-Morin, & un autre
pont fur cette rivière. On fait dans cette ville un
grand commerce de meules de moulin, dont on
exploite beaucoup de carrières dans les environs.
Le commerce de b lé , de b ois , de charbon, de
tuiles y eft très-confidérabîe. On y conftruit des
bateaux de vingt toifes de long, deftinés aux tranf-
ports des bois, des vins, des grains, des fers &
autres objets du commerce de la Marne , qui font
fort nombreux. ( Foye^ Variait Ma r n e . )
FèrtÉ-suR-àube , ville du département de
la Haute-Marne, à quatre lieues fud de Bar-fur-
Aube. 11 y a des forges bien tenues, & exploitées
avec foin & intelligence.
F E R V À Q U E S , bourg du département du Calvados
, arrondiffement de Lifieux , & à deux lieues
trois quarts fud de cette ville. On y fabrique beaucoup
de frocs & d’étoffes de laine, lefquels fe
débitent dans toute l’étendue de ce p a y s& dans
les départemens environnans. 11 y a aulfi des tanneries.
FEU ( Ile de ) . C ’eft l’une des îles du Cap-Verd
dans l’Océan atlantique. Cette île n’eft proprement
qu’ une haute montagne remarquable parles
flimims qu’elle vomit, & qui incommodent beaucoup
le voifinage : ces flammes ne s’apperçoivent
<}ue la nuit ; mais on les voit alors de bien loin en
mer. Il fo r t , par le cratère, quantité de pierres-
ponces , qui, roulant dans la mer, font portées,
par les courans, de côté & d ’autre, jufqu’à San-
Jago.
Il y a encore une autre île de feu entre le Japon
& Formofe.
Feu (T e r re de). Les liés de la Terre de feu font
fit-uees entre fe détroit de Magellan & celui de
Lemaire. Il y en a plufieurs qui s’étendent, eft &
oueft-, le long du détroit de Magellan1, & qui en
forment la côte méridionale. Oo croyoit d’abord
que ces îles te noient à quelque partie des terres
auft; aies ; mais dès qu'on eut découvert le détroit
de Lemaire, on vit bien qu’elles étoient ifolées. La
côte de la Terre de feu eft très-élevée : le pied des
montagnes eft garni d’arbres fort gros ; mais leur
fommet eft prefque toujours couvert de neiges. Il
règne dans ces île s , de fréquentes tempêtes produites
parles vents d’oueft.
Wafer dit que, près de 1 a- Terre d e i 1 a rencontré
plufieurs glaçons flottans , qu’ il prit d’abord pour
des îles : quelques-uns paroiffoient avoir une lhue
ou deux de longueur, & le plus gros de tous lui
parut avoir quatre ou cinq cents pieds de haut.
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F eu c en t r a l . Quelques phyficiens ont placé
au centre de la Terre un feu perpétuel, nommé central
à caule de la place qu’ il occupent; ils le re-
gardoient comme la caufe efficiente des minéraux,
des végétaux & des animaux. Comme ils fuppo-
foient que la chaleur du foleil ne pénétroit jamais
plus de dix pieds dans l’intérieur de la Terre , ils
atrribuoient à ce feu tous les effets que la chaleur
pouvoit produire au-delà de cette limite. M. Gaf-
fendia chafféce^a du pofte qu’ on lui avoit alfigné,
en montrant qu’ on l’avoit placé , fans aucune rai-
fon, dans un lieu où l’air & l’aliment lui man-
quoient, & que tout ce qù’on pouvoit conclure
des feux qui fe manifeftent par des éruptions 8c
autres effets femblabks, c’eft qu’il y avoit des feux
fouterrains, dont le foyer réfidoit à une moyenne
diftance de la furface de la T e r re , où des matières
inflammables les y entretiennent.
L ’exiftence de ces feux eft inconteftabîe. i 6. Ils
fe font fentir par plufieurs volcans qui font aéïuei-
lement en aécivité dans toutes les parties du Monde ;
car les voyageurs de notre te ms font mention d’ un
grand nombre de ces centres d’éruption ou montagnes
brûlantes , dont on eonnoït les ravages.
2°. Quand ces feux louterrains font fous la mer>
ils en agitent les eaux avec violence, & , foulevant
certaines parties du fond de fon balfin, ils donnent
naiffance à des écueils, à des îles qui fe montrenc
à la furface des eaux.
j Les feux fouterrains vomiffent affez de matériaux
pour élever du fond de la mer des friafîes
énormes , des montagnes, & former ainfî de petites
îles aai milieu de l’Océan, lefqueiles conti-
nuent à brûler comme d’autres* volcans; mais il eft
bien important de borner les effets de ces feux fouterrains,
& de' ne pas leur donner l’énorme tâche de
la formation des grandes chaînes de montagnes ,
comme celles des Alpes & des Pyrénées , & de
tous les rochers les plus élevés qui Te trouvent
répandus à la furface de la Terre. ( Voye» Iles ,
M on tag n e s . ) •
Les feux contenus dans le fein de la Terre n ’a-
giffent pas toujours avec la même fureur ; fouvent
ils brûlent fans bruit. On ne recorvnoît leur prê-
fence que par des embrâfemens fort tranquilles, 8c
qui ne donnent que des flammes.
Il faut diftin guer encore ces feux fouterrains
des inflammations fuptrficielles du n-aphte , du,
pétrole 8c des bitumes, même des charbons de
terre. Nous en parlerons à l’article Pétrole.
F eu des v o l c a n s^ Onadit&r l’on a répété que
Ie/«*des volcans étoit alimenté par des amas de pyrites
qui s’enflammoient fpontanément : on a même
cru avoir imité'ces effets par dés cofApofitionx chimiques;
mais lorfqu’ on cherche, par l’obferva-
tion , des preuves pour appuyer ces prétentions
hasardées, on ne trouve que des raifons de douter.
Où a-t*on jamais découvert des amas allez considérables
de pyrites, pour avoir fourni d’aliment à des
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feux violens & foutenus qui ont fondu toutes-eè$
.laves, lefquelles forment ces courans immenfes ?
D’ailleurs, par quelles expériences me prouvera-
t-on que les pyrites enflammées puiffent produire
une flamme d’un vqlume 8c d’une.expanfion affez
grande pour fe faire jour parles cheminées des vol-"
cans, & fe montrer au dehors à deux ou trois cents
toifes au deffus du foyer, 8c enfin d’une activité
allez forte pour fondre les parois de ces chemi-
;i)ée$.
On imagine, fans aucun motif raisonnable, que
le foufre eft d'une grande reffource pour produire
auffi ces effets ; mais on ne fait pas attention que
tout concourt à le faire envifager plutôt comme
un produit du feu , que comme un aliment de la
flamme.
D’ailleurs, qu’on examine les environs des cratères
8c des entonnoirs par où la flamme & la fumée
fe font élancées en tourbillons affreux, on
verra que ces cratères & ces entonnoirs fout couverts
d’amas immenfes de feories parfaitement
femblables aux réfidus de la combuftion du charbon
de terre, qu’ on nomme efcarbille. C ’eft de ce
ré fi du que les torrtns de laves font couverts enveloppés.
C e rélidu paroît même uni en différentes
proportions avec les laves qui forment la bafe des
courans de- matières fondues , quoiqu’on général
■ il occupe affez conftamment la partie fupérieure
de ces courans comme matière plus légère qui a
furnagé. O r , pourquoi trouveroit-on des amas aulfi
prodigieux de ces réfidus de la combuftion du
•charbon de terre, fi les pyrites & le foufre étoient
les alimens principaux du feu des volcans?
:Ces efcarbilles ou rapillos fe trouvent furtout
à l’ouverture dès cratères, parce que la flamme les
élance au dehors à chaque accès qu’elle éprouve,
8c même à un fort grand nombre de ces cheminées
par l’accumulation des efcarbilles. D’ailleurs,
l’ état des laves pleines de trous qui fe trouvent
to.ut autour des parois des cheminées eft une
preuve que la flamme, en fondant ces parois, a
entraîné les débris d’efearbille, qui, en s’attachant
aux matières amollies par l’adtion de la flamme,
leur ont non-feulement fervi de fondant, mais encore
leur ont communiqué la couleur qui les caraç-
térife. C ’eft par le même mélange, peut-être plus
intime, que les laves qui ont reçu le contaél de
la flamme, ont toutes contra&é une couleur noire
ou grife, pendant que les fubftances que la flamme
n’a point atteintes, qu’elle n’a pas Léchées, & fur lefquelles
elle n’a point dépofé les réfidus qu’elle enlève
dans fon torrent, n’ont .point contracté ces
caractères que leur donne, félon moi, le mélange
de l’efearbille. Il ne fe trouve ni trous ni couleur
noire au milieu de certaines matières vefifines
de la-bouche des volcans, quoiqu’elles faient parvenues
à l’état de fufion ; elles font pour lors,
comme les matières fondues, ©afous lamcurffle,
ou dans un creufet bien luté.
C ’eft ainfi que la Nature fait employer dans
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Tes opérations tout ce qui peut en favorifer les
réfultats : c’eft ainfi que nous décidons de les ref-
fo.irces , fans avoir penfé à receuillir ce qui peut
nous faire connaître le concours de tout ce qui
fi^lire dans fon laboratoire.
Les fyftématiquÊS négligent les feories comme
une fubftance de rebut qui n’entre point dans les
vues de la Nature. C'eft cependant-en m’attachant
à ces feories, que j’ai pu remonter jufqu'aux fubftances
primitives qui ont fourni l’ aliment au fia
des volcans, & que je me fuis mis en état de combattre
les fauffes idées des géologues, qui ont cru
pouvoir deviner la Nature fans voir les réfultats.
Dans ces recherches j’ai faifi les différens caractères
de l’efcarbille ou du rapillo en grenailles,
& de l’efcarbille en tortillons, où Iss grains font
réunis, liés & fondus enfemble ; des ponces recuites
, des ponees vicreufes à filets ou en mafias ;
des tortillons formés par des terres cuites, courbées
fous différentes formes.
On avoit indiqué tous ces produits du feu qu’ on
trouve en très-grands amas proche les cheminées
des volcans, fous le nom générique de feories ,
quoique la plupart n’en fuffent pas.
J'ai déjà dit que les rapillos font les réfidus de
la combuftion du charbon de terre , qu’ils of-
froient de groffes grenailles de formes irrégulières
, percées de tro u s , avec des cloifons fort
dures , qui ont éprouvé un certain degré de fufion,
quoique malgré cela le refte foit affez friable.
Ces différentes formes font celles de l'efcar-*
bille lancée par l’ouverture des cheminées , & accumulées
autour des cratères ouverts.
Lorfque cette fubftance a été verfée au dehors
avec les courans de matières fondues, elle forme
des tortillons dont les grains font liés & fondus
enfemble; mais l’ intérieur eft plein de trous & de
cloifons folid is , parce que la matière n’eft pas fuf-
ceptible d’ une union bien complète.
Les groffes ponces recuites font des feories plus
légères, moins fondues encore que les premières,
mais remplies de trous.
Les ponces vftreufes à filets, en malfes, font
connues des naturaliftes.
Les tortillons font des terres cuites, qui font
déformées 8c courbées d’ une manière très-variée >
elles ne font pas trouées : leur intérieur biffe voir
un tiffu femblable à celui de la brique cuite. La
pâte molle & fondue paroît avoir fouffert une ex-
tenfion marquée dans un fens ; ce qui les a réduits
en filets alongés. Il paroît que ce produit du feu
n’a pas reçu un certain mélange de l’efcarbille.
Les terres cuites font les cendres des matières
combuftibles qui ont été klfivées , ou le produit
d’ une cuiffon imparfaite de l’arg ile, ou bien enfin
le produit de la décompofidon des feories par
Faéfion de l ’eau & de l’air. Ces terres cuites dominent
fur les autres produits du feu dans toutes
les contrées où l’on ne trouve plus ni de cratères
ni de çheminéçs ouverte s, c’eft-à-dire, dans Us
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