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géométriques d’Allemagne en longueur, & de plus -
de mille en largeur 3 mais comme il eft difficile de I
fixer exa&ement les bornes d’un diftiiéfc puifque S
les formations &.les dépôts fe perdent peu à peu, ?
il peut très-bien le faire qu’au-delà des bornes [
qu’on vient d’affigner, on trouve quelques traces I
de formations de filons qui appartiennent .encore i
au diétriét de Freyberg. _ j
Entre les limites que je viens d'indiquer, je J
remarquerai au moins huit principaux dépôts de j
filons métalliques , fans en compter quelques au- j
très moins confidérabies. Ces dépôts font très,- j
diftinéls les uns des autres , & la plupart renftr- J
ment plufieurs fortes de métaux.
Le premier dépôt, bien décidément le-plus ]
ancien, eft un dépôt de plomb argentifère. Eu j
égard à fa richeife, il eft un des plus importans du j
diftriâj il confifte en galène à gros grains, conte- I
liant jufqu’à deux onces & demie d’argent, pyrite 1
arfenicale ordinaire, blende noire à gros grains, j
pyrite lulfureufe ordinaire & hépatique, & quel- j
quefois quelque peu de pyrite cuivreufe , ainfi J
qu’une petite quantité de fer fpathique.
Les pierres de gangue font principalement dés
quartz, quelquefois un peu de fpath bruniflant,
& rarement un peu de fpath calcaire, prefque toujours
criftallifé.
Parmi tous les minéraux de cette formation, le
quartz paroît être le plus ancien, & avoir été produit
le premier. Ainii la galène, la blende noire,
les pyrites fulfureufes, arfenicales & cuivreufes
paroiflent ordinairement avoir été formées à la
même époque, mais poftérieurement au quartz.
La mine de fer fpathique & le fpath bruniflant
paroiflent plus nouveaux. Le fpath calcaire, que
l ’on trouye rarement & en petite quantité , eft le
minéral le moins ancien. Ses criftaux recouvrent
les parois des drufes.
Second dépôt. C ’eft un dépôt d’argent & de
plomb. Les minerais qui le compofent, font la
galène à gros & à petits grains, & très-riche en
argent 3 de la blende noire à petits grains, des
pyrites fulfureufes ordinaires & hépatiques, & un
peu de pyrites arfenicales 3 de plus, de la mine
d’ argent rouge-foncé, de la mine d’argent aigre
& de la mine d’argent blanche.
La gangue confifte principalement en quartz,
beaucoup de fpath bruniflant, & fouvent du fpath
calcaire.. -,
11 eft aifé de diftinguer, dans cette formation
de filons, l’âge de différentes efpèces de minéraux
qui la compofent. Le plus.ancien eft prefque
toujours le quartz. Ses criftaux forment les parois
des drufes. Sur & entre ces parois on a la blende
noire, la pyrite arfenicale, la galène & la pyrite
fulfureufe. Il fembie que la blende & la pyrite ar-
fenicaie font .de formation un peu plus ancienne :
par-deflus vient le fpath bruniflant,, enfuite; les
trois minerais d’argent, encore une fois la galène
, qui eft plus ancienne & du même tems que
les trois minerais d’argent.
T roisième dépôt. Dépôt de galène & de pyrites
fulfureufes. C ’eft un dépôt de plomb pauvre
en argent 3 il contient de la galène , qui donne
environ une once d’argent par quintal 3 beaucoup
de pyrites fulfureufes, pas beaucoup de blemie
noire , & prefque toujours un peu d’ocre rouge.
La gangue confifte en quartz, quelquefois aufli en
terre de chlorite mêlée d’argile.
Ce dépôt paroît être beaucoup moins ancien
que les précédens.
Q uatrième dépôt. Ce dépôt eft de plomb
pauvre en argent. Le minerai confifte en galène ,
prefque toujours contenant un quartz, & tout au
plus trois quarts d’once d’argent. Les pierres de,
gangue bien diftinctes font le fpath pefant, prëf-
que toutes les efpèces. de fpath fluor, quelque peu
de quartz.
C inquième dépôt. C’eft un dépôt d’argent
natif, d'argent fulfuré & de cobalt. Il contient de
l’argent natif capilliforme, dentiforme 3 de la mine
d'argent fulfuré, du cobalt, de la galène très-
riche en argent, un,peu de blende brune à grains
fins, de mine de fer fpathique en grains fins.
La gangue eft du fpath pefant, dont les particules .
ont peu d'adhérence ënfemble5 du fpath fluor d’un
bleu-violet, à petits grains,
Sixième dépôt. C’eft un dépôt d'arfenic natif
& de mine d’argent rouge. Il contient principalement
de l’arfenic natif, de l'argent rouge-clair,
quelquefois aufli un peu d’orpiment, rarement
quelque peu de kupfernikkel, du cobalt, un peu
d’argent natif , un peu de galène de plomb, des
pyrites martiales & de la mine de fer fpathique. C es
minerais fe trouvent dans du fpath pefant ordinaire
ou teftacé, dans du fpatn fluor, du fpath
calcaire & quelque peu de fpath bruniflant.
Cette fîxième formation, de même que la cinquième
, eft décidément poftérieure à la quatrième
, car elle ne fe trouve que dans les interférions
ou dans le milieu des filons da la quatrième.
Il eft difficile de décider laquelle eft la
moins ancienne des deux; cependant je fuis porté
à croire que c’eft la dernière, c’eft-à-dire , celle
d’arfenic natif & d’argent rouge.
Septième dépôt. Ce dépôt eft de mine de fer
rouge. Il contient uniquement de la mine de fer
rouge ocracée ou hétiiatite rouge, quelque peu de
fer fpéculaire dans du quartz , & quelque peu de
fpath pefant,
Cette formation eft certainement une des plus
nouvelles de celles qu’on a décrites, comme il paroît
par la pofition qu’elle occupe dans les fiions.
Peut-être c’eft elle qui forme les nombreufes &
confi Jérables mines de fer rouge qui, commençant
dans Oberge-Birge , s’étendent jufque dans
le Voigtland & defeendent jufqu’à Trentriederf-
dorff. Il fe pourroit bien aufli que la couleur rouge
du gneifs, dans quelques endroits de la fuperficie
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des montagnes du diftriét de Freyberg, provînt
.de cette formation de mine de fer rouge.
Huitièmé dei$ t . C’eft un dépôt de cuivre. Il
confifte en pyrite'Cuivreufe, verd de montagne,
malachite, ocre de fer rouge & brune, avec quel-
ouepeu de quartz & une petite quantité de lpath
fluor.
Tels font les dépôts des filons les plus remarquables
que préfente le diftriél des mines de Freyberg
; & fi l’on confidère le nombre & la richelie
de ces filons, on ne fera pas étonné de la grande
.quantité de tréfors qui font fortis de ces mines.
Au refte, on ne doute nullement qu’à ces formations
de filons on n’en puifle ajouter quelques
autres.
Ainfi, outre les trois dépôts de plomb dont on a
parlé, on foupçonne qu’il y en a un quatrième qui
eft d’une époque plus récente que les précédens 3
mais il n’en eft pas moins intérelfant. Il confifte en
galène teftacée, riche en argent, & en galène compacte,
avec une petite quantité de pyrites fulfureufes
3 de blenae noire &c de mine de fer fpathique.
De plus, l ’on a tiré de plufieurs filons du dif-
triét de Freyberg, du cuivre bigaré avec des pyrites .
cuivreufes, & même quelque peu de cuivre vitreux
ou cuivre fulfuré. On ne fait fi cette formation
doit être comptée parmi les précédentes. Il
convient furtout d’en faire mention ici.
Je terminerai cette énumération de filons par
deux formations d’argent qu’on doit foupçonner
appartenir à la mine d’argent rouge-clair du quatrième
dépôt ; elle eft en partie criftallifée, & en
partie de forme fuperficielle, que l’on trouve aflez !
fréquemment à Befchert-Gluck. Ordinairement
elle fe trouve dans les filons ferrugineux.
FRIOUL ( Mines de mercure du). La ville d’I-
dria, au comté de Goritz dans le Frioul , eft
fituée dans un lieu bas, entouré de montagnes de
tous côtés. Il y a auprès d’elle une rivière du même
nom, qui, quoique Léandro l’appelle ilJuperbiJJimo
fiume ctldria, eft la plupart du tems très-petite &
très-baffe. Cependant lorfqu’elle a été groffie par
les pluies, elle porte le bois dont on a befoin pour
les mines & pour le feu qui y éft néceflaire. On a
conftruit à cet effet une efpèce de digue de pilotis,
qui iraverfe obliquement la rivière3 elle fert à arrêter
les arbres qu’on jette dans la rivière au 4è.f-
fus de la ville.
Ce qu’il y a de plus remarquable à Idria, ce ;
font les mines de mercure très-connues dans le
voifînage, & dont l’utilité s’ étend jufqu’anx pjjÿs '
les plus éloignés.
Leur entrée n-’eft pas élevée fur une haute montagne,
comme celle de plufieurs autres mines j
mais elle fe trouve dans la ville même ; eç qui eX-
pofe les mineurs à être fort incommodé^ par l’eau ,
contre laquelle ils fe font pourvus de machines &
inventions comme dans les mines profondes. La
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partie la plus bafle de la mine, depuis fon entrée,
eft entre cent vingt & cent trente brafîes.
Cette mine fournit deux fortes de mercure,
l’un qu’on appelle mercure vierge ,, & l’autre mine
de mercure. On appelle mercure vierge celui qui fe
découvre de lui-même fans qu’il foit befoin d’employer
le feu pour le retirer de fa mine. 11 dégoutte
dans la mine, & quelquefois il coule en*
grande quantité.
On appelle aufli mercure vierge celui qu’on répare
en lavant le mercure dans un crible , & en-
fuite dans une auge longue , percée de quelques
petits trous à fon extrémité , fans qu’il foit nécef-
faire d’y employer le feu.
L’autre efpèce de mercure ne fe laiffe pas d’abord
apercevoir 3 mais il faut employer le feu. On
le retire ou de la mine ou du cinnabre qu’on trouve
dans la mine. Cette mine eft d’une couleur noire
mêlée de rouge, la meilleure, & en pierre.On ne
l’expofe pas d’abord à l’aétion du feu : on la broie ,
& on la paffe au tamis afin que fi elle contient dû
mercure vierge il puifle s’en féparer.
Cette mine de mercure eft la plus riche de toutes
les mines que l’obfervateur a vifïtées 3 elle donne
la moitié de fon poids de mercure , & quelquefois
deux parties de mercure fur trois de minés.
On n’a pas oui dire qu'il y eût d’exhalaifons
dans cette mine, comme jl y en a dans plufieurs
autres : mais les mineurs y font expofés à un aflea
grand nombre d’autres incommodités;. car quoiqu’ils
ne foient pas fuffoqués fur-le-champ, 1$
mercure qui pénè'tre leur corps les fait périr d$
langueur. On n’a pas non plus entendu parjer d’aft-
cune apparition, comme on dit qu’il y en a dans
les autres mines.
Le pays des environs eft fort couvert debofs
orné de très-beaux arbres , entre lefquels on distingue
des fapins, des mélèfes, des pins y des pî-
natires, des piccas, & la belle efpèce d’érable
dont on fait les violons & j£s viole?. Ces arbres fe
trouvent aufli en grande quantité dans le pays de
Saltzbourg 6c dans la Carifvthie.
Ces lieux abondent, pendant la nuit, d’un grand
nombre de versluifans qui], en les mettant dans une
feuille de papier, éclgjffjpt comme une chandelle
dans une lanterne , fie i^tr eft rempli de mouches
luifantes qui caufent un extrême plaifir à voir.
FRISE. Cen’eft pas feulement autour de la Baltique
aâueüe que. Je trouvent les blocs & frag-
mens de granits plus ou moins arrondis , plus ou
mpips polis. Ces mêmesdébris fe trouvent encore
en Frrfe , & même forment des collines où tous
ces matériaux font diftribués fans ordre : H y a
non-feulement des granits, mais encore des ba-
.faîtes &des tronçons de prifmes enfevelis au milieu
des fables qui conftituentlaplus grande partie
de ces collines 3 elles s’étendent depuis Amerfort
jufqu’à Hatten r nous les avons retrouvées enfuit©
en allant de Zutphen à Arnhem > dans un beau