
7 S E S P
nez gros , les le vres grofies'& la bouche grande ; ils
n'onc point de barbe. Leur vifage èft long & d'un
afpedt très-dèfagréable. Leurs cheveux font courts,
noirs, crépus comme ceux des Nègres 3 aulfi leur
peau eft noire comme celle des Noirs de Guinée.
]ls n’ont point d'habits, mais feulement un morceau
d'écorce, d’arbre attaché au milieu du corps
en forme de ceinture. Ils n’ont point de maifons 3
ils couchent à l'air, fans aucune couverture, &
Jr’ont pour lit que. la terre 3 ils demeurent en
troupe de vingt à trente hommes, femmes &
enfans, tout cela pêle-mêle. Leur unique nourriture
eü un petit poiffon qu’ils prennent par le
moyen de rélervoiis de pierre des bras de mer. pratiqués au fond
Les peup'es d’une autre côte de la Nouvelle-
Hollande fembîent être de la même race que ceux
dont nous venpns de parler 3 ils ont de-même la
peau noire , les cheveux crépus, le corps grand &
délié. ( y o y e [ notre aiticle AUSTRALES , où l’on
fait connoïtre d'une manière plus particulière ces
habitans de la Nouvelle-Hollande. )
II paroit, par toutes les defcriptions des naturels
des îles &-des côtes de l’Océan indien , que çes terres ont été peuplées par des hommes de races
differentes entr’elles. Les habitans de Malaca,
de Sumatra & des ces Nicobar fembîent tirer
leur origine des Indiens de la prefqu’ile de l’Inde}
ceux de Java , des Chinois , à l’exception des
hommes blancs & blonds, qui doivent venir des
Européens. Ceux des îles Moluques pa^oiffent venir,
pour la plupart, de la prefqu île de l’Inde ;
mais les habitais de 1 ile Timor, qui eii la plus
voifine de la Nouvelle-Hollande, font à peu près
ïemb labiés aux peup'es de cette contrée. Ceux de
l’île Formofe & des îles ÎVlariannes fe relfesri*
bien: par la hauteur de la taille 6c la force des traits,
ils paroiflent former une race à pat t, différente dé
toutes les autres qui fes avoifinerft. Les Papous & les
habitans des terrtsvoiffnes de la Nouvelle-Guinée
font de vrais Noirs, &r re (fembîent à ceux d’Afrique,
quoiqu’ils en foient prodigieufement éloignés, &
que Cette terre foit réparée du continent de l'Afrique
par un intervalle de deux mille deux cents
lieues de mer. Les habitans de la Nouvelle-Hollande
Teffemblent aux Hottencots 3 mais avant que de
tirer des conféquences de ces rapports , & avant
de raifonner fur ces différences,3J il: eft necefîaire
^dAe fcroiqnutien.uer l'examen des peuples de l'Afie-ôf de
Les Mogols & les autres peuples delà prefqu’île
de l'Inde rcfftmblent affez aux Européens par la
taille & par les traits 3 mais fis.en diffèrent plus ou
mquooiniqs up’aern lalan gcouue lienudri.e nLnees Mogols font olivâtres^ mog&l vèuiIkdire
Les femmesy font extrêmement propres 3 car elles
fe baignent très-fouvent. Elles font de couleur
olivâtre comme les hommes 3 elles ont lès, jambes
& les cuiftes fort longues ,,& le corps allez court ÿ
ce qui eft le contraire des femmes européennes.
E S P
Dès qu’on a paffé Lahor & le royaume de Cache-
mire, toutes les femmes du Mogol n’ont point de
poil en aucune partie du corps, & les hommes
ont tres-peu de barbe. Les femmes mogols font
allez fécondés, quoique très-chaftes > elles accou-
,chent auffi fort aifément. Au royaume de Deean
on marie les garçons à dix ans , & les filles à huit,
& il y en a qui ont des enfans à cet âge 5 mais les
femmes qui ont eu des enfans de fi bonne heure ,
celfent ordinairement d’en avoir après l’âge de
trente ans, & font pour lors extrêmement ridées.
ePnar mfleiu cress d fee mdmiveesr fiel sy ceonu lae uqrusi. fe peignent la peau
Les Bengalois lont plus jaunes que les Mogols 3
ils ont auffi des moeurs toutes différentes. Lés *emmes font beaucoup moins chaftes : on prétend
meme qu elles font lespluslafcivesde toute l’Inde.
On fait au Bengale un grand commerce d’efclaves
males & femelles : on y fait .auffi beaucoup d’eu-
nuques, foit de cei^x auxquels orcn’ôte que les
tclticules, foit de ceux auxquels on fait l'amputation
toute entière. Ces peuples font beaux & bien
dfaoitusc es uilrs daaimnse nlets l em coeomufms.erce, & ont beaucoup de
Les habitans de la côte de Coromandel font plus
noirs que les Bengalois ; ils font auffi moins civi-
Iifes. Les gens du peuple vont prefque nus.-
Les habitans de la côte de Malabar font ..encore
plus noirs : ils ont tous les cheveux noirs,-liftes
& fort longs 3 ils font auffi délias taille d^s Européens.
Les 'femmes portent des anneaux d’or au
nez. Les hommes, les femmes & les Elles fe bai-,
gnent enlemble & publiquement dans des baffins
au milieu desryilies. Les femmes font propres 8c bien faites, quoique noires ou du moins très-
bmnes : on les marie dès 1 âge de hirt ans.
Les coutumes de ces différens peuples de i’Inde
font toutes fort fingulières, & même bizarres.
Les Banianes ne mangent de rien de ce qui a eu
vie: i ls craignent même de tuer le moindre infeêle ,
pas même Ls poux qui les rongent; ils jettent du
riz & des fèves dans la rivière pour nourrir les poif-
lons , & des graines fur la terre pour nourrir les oi-
féaux &.les infeétes. Qu<>mi ils rencontrent ou un
chaffeur ou un,pêcheur, ils les prient de fedéfifter
ldeeu rlesu orps éernattrioenpsr.ifes, ou bien ils les troublent dans
Les Naires de Cahcut font des militaires qui font
tous nobles,&qui n’ont d’autre profe ffion que celle
des armes. Ce font dos hommes beaux & bien faits;
quoiqu’ils aient le teint de couleur olivâtre. Ils ont
la taille élevée 3 ils font hardis , courageux &
ad*oits à.manier les armes 5 ils s’.igramitfffent les
ôrei lles.Ces Naires ne peuvent avoirqu’üne femme*
maisflês, femmes peuvei.t prendre tant de maris
qù il ieu>r pl ît : feùlement les bourgeoifes ne peu-*
vont avo r qu’un mariv II eft vrai qu’elles adou-t
cilfent leur fort en s’abandonnant aux étrangers;
Les mères proftituent leurs filles-le plus jeunës
qu’elles peuvent. Ces bourgeois de Calicut feni*
S P
blént être d’une autre race que les nobles ou
Naires 5 car ils font, hommes & femmes, plus
laids, plus jaunes, plus mal faits 6c de plus petite
taiLlleés. habitans de Ceylan reffemblent affez à ceux
de la côte de Malabar : .ils ont les oreilles auffi
larges, auffi baffes & auffi pendantes 3 ils font feulement
moins hoirs * quoiqu'ils foient cependant
foit balânés 5 ils ont l'air doux, & font naturellement
fort agiles , adroits & fpirituels » ils ont tous
les cheveux très-noirs-: les hommes les portent
fort* couits. Les gens du peuple font prefque nu-) :
les femmes ont^ le fein découvert 3 cet ufage eft
même affez général dans l'Inde. Il y a des elpèces^
de fauvages dans l'île de Ceylan , qu'on appelle
Bedas ; ils occupent, dans la partie leptentrionale
de i ïle , un très-petit canton. Ces Bedas font une
race d’hommes toute différente de celle de ces
climats. Ils habitent un canton couvert de bois lî
épais, qu’il eft fort difficile d'y penetrer ; & ils s y
tiennent fi bien cachés, qu’on a peine à en découvrir
quelques-uns. Ils font blancs comme les Européens
: il y en a meme que iques-uns qui fonc roux.
Ils ne parlent pas la langue de Ceylan, & léur langage
n’a aucun rapport avec les langues des in ies.
Iis n’ont ni villages, ni maifons,ni communication
avec perlonne. Leurs armes font l’arc & les flèches,
avec leiqu lies ils tuent beaucoup de fangliers &
de cerfs, fis 11e font jamais cuire leur viande 3 mais
ils la c on fi lent dans du miel, qu’iis ont en abondance.
On ne lait pas l'origine de cette nation ,
qui n’eft pas fort nornbçeule , 6c dont les familles j demeurent lëparées les unes des autres, il paroit
que ces Bedas de Ceylan, auffi bien que les Cha-
çrelas de Java, font de race européenne, d'autant
plusjqu’ils font les uns 6c les autres en très-petit
nombre. Ii eft à préfumer que quelques hommes
& quelques femmes européennes aient été abandonnés
autrefois dans ces Iles, ou qu’ils y aient
abordé dans un naufrage , & que , dans la crainte
d être maltraités des naturels du pays, ils foient
demeurés, eux 6c leurs de feendans , dans les bois
&: dans les. lieux les plus elcarpés des montagnes,
où ils continuent à mener la vie de fauvages, qui
tpuemuét-.être a -fes douceurs lorfqu’on y eli accouOn
croit que les habitans des Maldives viennent
des habitans de Ceylan : cependant iis ne leurrel-
femblent guère 5 car les habitans de Ceylan font
noirs &mal formés ,au lieu que lesjMaldivois font
bien formés & bien proportionnés,. 6c qu'il y a
peu de différence d’eux aux Européens, excepté
qu’ilsfont de couleur olivâtre. Au relie, c'ell un
peuple mêlé de toutes les nations. Ceux qui habitent
les lit s du côté du nord font plus civililés
que ceux qui habitent les îles au fud : ces derniers
ne font pas fi bien faits & font plus noirs. Les _
femmes y font affez belles, quoique de couleur
olivâtre : il y. en a auffi quelques-unes qui font
auffi blanches qu’en Europe. Toutes ont les che-
E S P 7 7
veux noirs ; ce qu’ils regardent comme une Ue2uri.
Une autre beauté pour les femmes eft de les
avoir fort longs & fort épais; ils ne font jamais
frifés , mais toujours liffes. Les hommes y font
velus par le corps, plus qu’on ne l’eft ordinairement
en Europe. Les Maldivois aiment l’exercice
& font induftrieux.dans les arts 5 ils font fuperl-
titieux & fort adonnés aux femmes, qui s'abandonnent
fort aifement. Elles font fort oifives & fe
font bercer continuellement ; elles mâchent à tout
moment du bétel, qui eft une heibe chaude, &
prennent beaucoup d’épices â leurs repas. Pour
lqeus’ :ih onme mcoensv, ieinist àfo lnetu rbse afeumcomueps .moins vigoureux
Les habitans de Cambaie ont le reine gris ou
couleur de cendre, les uns plus, les autres moins,
ceux qui font voifins de la mer font plus noirs
que les autres. Les habitans de G uz ara te font
jaunâtres, les uns plus , les autres moins : ils font
de même taille que les Européens. Les femmes,
qui ne s’expofent que très-rarement aux ardeurs
| du foleil, lont un peu plus blanches que les hommes.
Ceux du côté du midi lont plus baianés ou
olivâtres que les autres. Les hommes y font forts
& bien proportionnés 5 ils ont le vifage large &
les yeux noirs. Les femmes font de petite taille,
mais propres & bien faites ; elles porte.it les cheveux
longs; elles ont auffi des baguas aux narines
& de grands pendai.s d’orcides. Les anciens habitans
de Guzarate font ailés à reconnoître : on les
diftingue des autres par leur couleur, qui eftbeaur
coup pi us noire 3 ils font auffi plus itupiaes 6c plus
grolfiers.
Les Perfanî font voifins des Mogols, & ils leur
refiemblent allez : ceux lurtout qui habitent les
parties méridionales de la Perfe ne diffèr.Rt prefque
pas des Indiens. Les habitans d’Ormus, ceux
de la province de Bafcie & de Balâlcie font tres-
bruns 6c tres-bafanés 3 ceux de la province de
Chefmur & des autres parties de la Perfe, où la
chaleur n eft pas fi grande qu'à Ormus, font moins
bruns, & enfin ceux des provinces méridionales
(ont alfez blancs.
Les femmes des îles du golfe Perfique font
brunes ou jaunes fort peu agréables : elles ont
le vil âge large & de vilains yeux 5 elles ont auffi
des modes 6c des ufages fimblables à ceux des
femmes indiennes , comme celle de fe paffér dans
le cartilage du nez des anneaux, & une épingle d’or
au travers de la peau du nez, pi es des yeux.
Cet ufage de le percer le nez pour poiter des
bagues & d’autres joyaux s’eft étendu beaucoup
plus loin 5 car il y a. beaucoup de femmes chez les
Arabes, qui ont une narine percée pour y palier un
grand anneau ; 6c c’eft une galanterie chez ces
peuples, que de baifer la bouche de leurs femmes
a travers ces anneaux , qui font quelquefois affez
agrrraonndds ifpfeomure netn.fermer toute la bouche dans leur
Le fang des anciens Perfans eft naturellement